Chapitre 40 : La dot 2.

Ecrit par Benedictaaurellia

39. La dot 2.

Orlane.

Je vais retrouver Stella pour lui dire que sa fille est prête. Elle l’annonce aux autres et Sébastien me demande d’aller faire entrer la famille d’Edmund. Eux tous doivent entrer sans Edmund lui-même.

Je sors donc et vais dire à Paul.

Moi : Vous pouvez entrer.

A ma suite, tout le cortège entre. C’est qui même tout ce beau monde ? Je ne les connais même pas tous. Je les installe sur la terrasse où sont déjà assis les miens.

Le cameraman et le photographe que j’ai engagé ne perdent pas le temps pour commencer leur travail.

Quand tout le monde est assis, les choses commencent.

Je vois Alex et un autre homme âgé à qui il ressemblance énormément, encadrer Paul. L’un est assis à sa droite et l’autre à sa gauche. Les trois se lèvent et se mettent en position accroupie en signe de respect.

Je me demande intérieurement quand est-ce que Alex est rentré. Aux dernières nouvelles, il était censé être en mission. Je devine que l’homme âgé à qui il ressemble doit être son père, Will.

Je reviens au présent et me focalise sur les discussions qui commencent.

Les salutations commencent.

La conversation se déroule en mina.

Eux : Fi-e lo (Bonsoir).

Nous : Fi-e lo (Bonsoir).

Will : Déké mi fon do ? Comment vous allez ?

Papy (Papa de Sébastien) : Mifon. Miagbo dé ? Nous allons bien. Et chez vous ?

Will: Mia tchan mi fon. (Nous aussi nous allons bien). Mia homé to dé ? (Les gens de chez vous, comment vont-ils?)

Papy : Ofon (Ils vont bien).

Will: Mia vio, améssiamé fon ah ? (Vos enfants, tout le monde va bien ?)

Papy : Ofon (Ils vont bien). Miagbo fa. (Il y a la paix chez nous).

Mia woézon (Soyez les bienvenus).

Eux : Yoo (Merci).

 

Papy commence alors à son tour.

Papy : Mia homé to dé ? Mia tchopé to ? (Les gens de chez vous, comment vont-ils?)

Eux : Ofon (Ils vont bien).

Papy : Mia woézon kakaa (Soyez les bienvenus).

Eux : Yoo ! (Merci).

Ils se redressent, et chacun des membres de la délégation vient serrer la main aux ainés de notre délégation avant de reprendre place.

 

Will : Papa, Mi mou lé afon voin dégbé dji oh (Nous ne sommes pas venus avec de mauvaises intentions).

Papy : Mi lé to dji (Nous vous écoutons).

 

Ah les salutations à ne point finir. Là même j’abrège sinon, hmm.

Je me demande même à quoi ça sert de demander d’après tout ce beau monde-là.

Ils passent des heures et des heures à se saluer. Je me suis toujours demander pourquoi autant de salamalecks.

 

Paul : Nous passions notre chemin mes frères et moi mais quelque chose ou plutôt quelqu’un a retenu notre attention chez vous. Après l’avoir vu, nous n’avons pas voulu continuer notre chemin sans faire de cette personne une des nôtres.

Le papa de Sébastien murmure quelque chose à l’oreille de Sébastien qui à son tour parle avec sa femme. Cette dernière se lève avec Abi et les deux invitent la famille d’Edmund à entrer au salon.

Une fois que tout le monde a pris place, les mamans et nous les jeunes filles nous servons à boire aux invités.

Quand ils finissent de se désaltérer, cette fois ci c’est la sœur de Sébastien qui prend la parole après que son Père l’y ait autorisé. Dans la coutume, lors des cérémonies de dot, le porte-parole c’est la tante paternelle.

Papa de Sébastien : Natou (diminutif de Natacha), gbéa lé gbowo (la parole est à toi).

Tata Natacha (elle se lève remercie son père et s’adresse à Will) : Papa, tu disais quelque chose, nous n’avions pas bien entendu.

Will : Tassi (Terme mina pour désigner la tante paternelle), nous avons remarqué que dans votre jardin, il y avait de belles fleurs.

Tata Natacha : Merci pour le compliment tonton. C’est vrai que nous avons beaucoup de fleurs dans notre jardin et elles sont toutes très belles.

Will : Tassi, c’est justement la beauté de l’une de ces fleurs qui nous a attiré jusqu’ici. Nous sommes des voyageurs. Nous allons de pays en pays et nous n’avons jamais vu une fleur aussi belle. Quand notre fils l’a vu, il nous a demandé de nous arrêter. Il n’arrivait plus à manger tellement la beauté de votre fleur l’a subjugué. Il a voulu à tout prix avoir cette fleur et il nous a délégué pour la prendre pour lui.

Tata Natacha : Ah tonton, je vous comprends. Mais regardez devant vous. Voilà les fleurs que nous avons ici. (Désignant les mamans) Voyez les belles dames qui sont assises devant vous. Malheureusement, nous sommes déjà toutes prises.

Will : Tassi, toutes les fleurs que vous montrez là sont belles. Mais nous ne parlons pas d’elles. Il y a des fleurs plus fraiches et plus jeunes dans votre jardin. C’est d’elles que nous parlons.

Tata Natacha : Ah mais tonton, moi je ne vois pas de qui vous voulez parler.

Will : Tassi, je crois que tout à l’heure ce sont certaines d’entre elles qui nous ont servis à boire.

Tata Natacha : Ah je vois de qui vous voulez parler. Les fleurs-là ne sont pas d’ici tonton. Elles vivent très loin.

Will : Ah tassi je comprends. Mais essayez de me comprendre aussi. Je ne peux pas retourner auprès de mon fils pour lui dire que nous n’avons pas trouvé la fleur qu’il cherche. Il mourrait de chagrin. S’il le faut, nous attendrons que vous reveniez avec elle pour repartir. Nous sommes prêts à attendre le temps qu’il faudra.

Là tata Natacha se baisse et parle tout doucement avec les mamans. Elle se lève après et reprend.

Tata Natacha : Nous sommes prêtes à aller chercher la fleur pour vous. Seulement, nous ne pouvons pas marcher pour y aller au risque de vous faire attendre longtemps.

Là, tonton Will sort une enveloppe blanche qu’il tend à tata.

Will : Tata je vous en prie prenez cette petite enveloppe pour pouvoir prendre le taxi.

Tata Natacha prend l’enveloppe et sors de la pièce avec maman et Stella.

Dix minutes plus tard, elles reviennent dans la pièce avec une femme recouverte d’un drap.

Elle reprend la parole et dis.

Tata Natacha : Tonton, quand nous sommes allées, voilà la fleur que nous avons trouvée. Nous pensons qu’elle fera l’affaire pour votre fils.

Ruth se lève et tourne autour de la fille.

Au bout d’un moment, elle murmure quelque chose à Will qui dit.

Will : Tassi je vous demande pardon ce n’est pas la fleur que nous cherchons.

Tata Natacha : Vous êtes sûrs de vous ? Je ne vais pas enlever le pagne qui la couvre et vous direz que c’est elle hein ? C’est votre seule chance.

Ruth : Tassi nous sommes sûrs.

Elles repartent avec la fille.

Et reviennent seules.

Tata Natacha : Vous ne vouliez pas de celle que j’ai emmenée, je l’ai ramené chez elle.

Will : Sortant une autre enveloppe. Pardon tassi essayez d’aller voir encore.

Elle reprend l’enveloppe et revient encore une dizaine de minutes plus tard.

Le même scénario se reproduit encore deux fois suite.

 

Nous les jeunes filles, nous étions sorties après le service et nous écoutions les conversations de derrière la porte.

J’ai failli tellement rire quand j’entendais tout ce qu’ils disaient.

Les gens sont forts dans comédie. Tchié ! Et ils gardent leur sérieux même.

Ah autant de détours pour en venir à un seul fait.

 

Tata Natacha : Finalement même tonton, vous voulez quoi ? J’ai emmené ici toutes nos filles mais vous avez dit non.

Will : Une fois de plus je demande pardon tassi mais celle que nous voulons n’était pas parmi les filles que vous aviez emmenées.

Tata Natacha : Moi je vous dis qu’il n’y a personne d’autre d’ailleurs même je suis fatiguée. J’ai trop marché dans cette histoire.

Et elle s’assoit.

Will : Mille fois encore pardon mais ce n’est toujours pas elle. Pardon tassi cherchez encore.

Ruth s’approche d’elle avec une enveloppe en main. Elle en sort des billets de dix (10) mille et éponge le front de Tata Natacha avec. De notre côté des cris fusent. Elle finit par verser le reste de l’enveloppe sur elle avant de retourner s’asseoir.

Hm Ruth la force silencieuse.

Tata Natacha reste bouche bée.

Tata Natacha : Ah maman, merci. Toute ma fatigue s’est envolée.

Toute l’assemblée rit.

Tonton je crois que je savoir de qui vous voulez parler. Il y a une de nos fleurs qui vit loin mais vraiment très loin. Pour aller la chercher, il faut prendre l’avion. Taxi ne peut pas aller.

Tonton will sort une enveloppe plus grosse que les précédentes et s’abaisse devant tata et lui dit.

Will : Tassi je te demande pardon encore une fois s’il te plait. Prends cette enveloppe et va voir.

Tata prends l’enveloppe et disparait encore avec les mamans.

 

Moi (intérieurement) : Je dis donc dans affaire de dot là, c’est pour déplumer les gens ? Et s’ils n’avaient pas prévus tout ça ?

 

Cette fois-ci, elles reviennent avec Ainara qui a elle aussi un pagne qui la recouvre entièrement.

Tata : Là voilà.

Ruth s’approche une fois de plus et dit.

Ruth : C’est la fleur que nous cherchons.

Là, Abi enlève le pagne qui recouvre Ainara et dès que la délégation la voit, ils poussent des cris de joie.

Ruth l’enlace et esquisse des pas de danse avec elle.

Une fois tout le monde calme, les miens invitent Ainara à s’asseoir.

Papy : Ma fille !

Ainara : Oui papy !

Papy : Connais-tu ces gens ?

Ainara : Oui papy !

Papy : Ils nous ont dit qu’un de leurs fils t’a vu et qu’il aimerait faire de toi sa femme. Est-ce vrai ?

Ainara : Oui papy !

Tata Natacha : Papa, pardon attends.

(S’adressant à la famille d’Edmund) : Vous avez confirmé que c’est bien cette fleur que vous recherchez n’est-ce pas ?

Will : Oui c’est bien elle Tassi.

Tata Natacha : Mais vous êtes venus les mains vides.

Will : Tassi excusez notre maladresse. Nous étions tellement pressé de voir notre fleur que nous avons laissé les présents dans nos tentes à l’extérieur. Permettez-nous d’aller les chercher.

Jumelles de cœur