Chapitre 41 : La dot 3.

Ecrit par Benedictaaurellia

41. La dot 3.

Orlane

Toute la délégation d’Edmund se lève et sort de la maison. Quelques minutes après, ils reviennent en chantant et en esquissant des pas de danse les bras bien chargés. Deux d’entre eux portent de gros parvis (sorte de grande bassine en fer avec couvercles. Généralement, ils contiennent la boisson que la famille du prétendant offre à celle de la femme) sur la tête. Deux autres tirent des valises, un autre un trolley. Un autre tient en main des packs d’eau minérale, une dame porte sur la tête une bassine de sel, et j’en passe. La procession continue jusqu’à ce que toute la délégation soit revenue dans la pièce. Il y avait même des poules, des moutons, des fruits et du vin de palme. C’est ce que j’ai pu identifier dans la foulée.

Quand les mamans disaient vouloir faire les choses en grand, je n’imaginais pas que ça prendrait cette ampleur. Même moi je suis sidérée. Jusqu’à ils apportent des moutons vivants ? On va les mettre où ?

A voir la mine d’Ainara je devine qu’elle-même est surprise de tout ça.

Je regarde Abi et Stella et elles sont aussi surprises.

Ruth et Paul par contre sourient.

Will : Tassi, papa, maman, voilà le peu de choses que nous avons pu réunir dans la précipitation. Nous avons conscience que tout cela n’est rien comparé à votre fille mais nous vous prions de bien vouloir accepter notre geste.

Tata Natacha à son père : Papa, voici ce que nos hôtes ont apportés.

Papa : Depuis, vous parlez de votre fils, votre fils mais on ne le voit pas. Où n’est-il pas homme pour se présenter devant nous ?

Will : Papa, je te demande pardon mais ce n’est pas ça. Nous savons que dans la coutume, les affaires se règlent entre les anciens. C’est pour respecter les traditions qu’il nous a d’abord envoyé. Lui-même n’est pas loin. Permettez-nous d’aller le chercher.

Will se lève suivi de Paul et tous les deux sortent.

Deux minutes après, j’entends des gens taper du tam-tam.

Je vois d’abord entrer dans le salon deux jeunes hommes qui ont des djemblés (tam-tam) dans le creux de l’aisselle et tapent dessus. Deux jeunes filles les suivent en dansant.

Après eux maintenant viennent Will, Paul et Sébastien qui dansent aussi.

Les cris commencent par fuser du côté des gens d’Edmund et ils se lèvent pour danser. Ils forment un cercle autour de lui et dansent un moment avant de s’asseoir.

Will : Papa, voici notre fils.

Papy : Ainara !

Elle : Oui papy !

Papy : Connais-tu ce jeune homme ?

Elle : Oui papy. Je le connais.

Papy : Jeune homme sois le bienvenu. Assied-toi.

Edmund : Merci papy.

Tassi : Bon je crois que tout le monde est là ou bien tonton ?

Will : En effet, tout le monde est là.

Tassi : Bon maintenant, on vous écoute.

Paul : Papa, tassi, nous sommes là pour votre fille Ainara. Nous voulons demander sa main pour notre fils Edmund que voici.

Papy : Ainara,

Elle : Oui papa.

Papy : As-tu entendu ce que cet homme vient de dire ?

Elle : Oui papy. J’ai entendu.

Papy : Quelle est ta réponse ? Veux-tu de ce jeune homme ?

Elle : Oui papy.

Papy : Voici les présents qu’ils ont apportés pour toi. Les acceptes-tu ?

Elle : Oui papy je les accepte.

Tassi : Vous tous, écoutez ! Elle accepte !

A nouveau, les cris fusent dans la salle et c’est encore parti pour un tour de danse.

Quand tout le monde s’assied, tata donne la parole au père Alain pour qu’il bénisse les différents présents.

Quand il finit, il prend la Bible qui était posée sur une valise et lis un passage biblique.

Gn 2 : 24

« « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair ».

 

Tassi : Ma fille, tu as accepté cet homme. Comme signe, choisie une boisson parmi les présents qu’on t’a apporté pour le partager à tout le monde.

Elle prend un bidon d’eau minérale qu’elle ouvre.

Tassi : Ma fille, pourquoi as-tu choisi de prendre de l’eau ?

Elle : Tassi, l’eau représente la paix et l’harmonie dans le foyer. J’aimerais que cette paix règne dans le nôtre.

Tassi : C’est bien ma fille.

Elle sert ensuite toute l’assemblée.

Tassi (à Edmund) : La parole est à toi. Nous t’écoutons.

Il sort de sa poche un écrin qu’il ouvre. Elle renferme un solitaire avec un petit diamant. Encore une autre bague ?

Le beau même ne blague pas hein.

Il dit

Edmund (mettant le genou à terre) : Mon hirondelle, une fois de plus, je me mets le genou à terre devant toi. (Lui prenant la main gauche) Ce soir, devant les nôtres, je te prends comme mon épouse.

Le père Alain s’approche d’eux et les bénit.

Tassi : Félicitations les enfants.

S’en suit, les félicitations des deux familles.

Après ce moment, les filles et moi allons l’arracher des bras de son homme pour lui faire changer de tenue. Nous nous changeons toutes, Aida y compris. Avec son énorme ventre ça n’a pas du tout été de la sinécure.  

Cette fois ci, Ainara met un ensemble en Bazin riche brodé rose saumon comme son homme et sa délégation. Mel lui retouche rapidement son maquillage et elle troque ses escarpins blancs contre des escarpins de la même couleur que son Bazin. Sur sa tête, nous mettons un foulard noué à la nigériane blanc.

Nous ressortons ensuite avec elle et elle prend place aux côté d’Edmund.

Maintenant, c’est à Aida de jouer.

Quand Ainara prend place, Aida s’approche du couple et commence à pleurer. Les mamans qui sont dans la confidence s’approchent d’elle pour la consoler.

Tassi : Ma fille qu’as-tu ?

Aida (toujours en larmes) : Eh maman oh…

Tassi : Calme-toi ma fille et parle nous.

Aida : Maman ooh ! C’est cet homme dit-elle en désignant Edmund.

Tassi : Qu’a-t-il fait ?

Aida : Eh maman ! Il a promis de m’épouser ooh ! Il m’a demandé de lui faire un enfant. Voilà maintenant je suis enceinte et il me laisse pour ma sœur. Eh maman ooh !

Edmund : Pardon tassi je n’ai jamais vu cette femme. C’est la première fois que je la vois.

Des murmures s’élèvent dans la salle.

Je reste dans mon coin et rit seulement.

Malgré la climatisation, je vois Edmund qui transpire à grosse goutes.

Ha ha ha Edmund on t’a eu hein.

Je vois Franck, le mari d’Aida dans la foule en train de remuer la tête. Il a compris que c’est une mise en scène et la laisse faire.

Il la laisse jouer son cinéma quelques minutes et va la chercher.

En tout cas, Edmund a eu chaud.

Papy commençais déjà à parler d’annuler la dote et de restituer les présents reçus.

C’est à ce moment que Franck est intervenu.

 

Franck : Papas, mamans, je vous demande pardon pour ma femme. C’est la grossesse vous-même vous savez ce que c’est. Les hormones lui montent parfois à la tête. Je me suis levé un instant et ma femme a cru que c’est moi qui étais à la place de mon frère.

Pardonnez notre maladresse.

Tata : Ah mon fils, ta femme-là, elle nous a fait peur hein. On a failli retirer notre fille à ton frère.

Franck : Pardon tata. N’en faites rien. Tenez, mon frère va vous dédommager pour l’incident.

Edmund qui semblait avoir enfin compris sort une enveloppe de sa poche et la tends à tata.

Tata : Merci mon fils. Je crois que nous allons oublier ce qui vient de se passer.

Franck aide Aida à se relever et sort avec elle de la pièce. En sortant, elle m’adresse un clin d’œil auquel je réponds par un autre.

 

Les amoureux se rasseyent pour écouter les différents conseils de part et d’autre.

Après la séance de conseils, le couple se retire et les deux vont se changer avant de revenir pour les réjouissances et le diner.

Jumelles de cœur