Chapitre 42

Ecrit par Myss StaDou

Chapitre 42


Je me dirige vers la chambre dépitée. Je regarde autour de moi, déboussolée. Je me déchausse et vais m’allonger sur le lit. Le sommeil m’emporte sans que je me rende compte. J’entends une chanson douce me réveiller. C’est mon Vic d’amour qui m’appelle.

 

− Allô ? réponds-je, la voix pâteuse.

− Allô chou. Tu vas bien ?

− Mouais, ça va. Et toi ?

− Ça va. Tu dormais déjà ?

− Ah… Je me suis allongée un peu. La journée a été longue. Quelle heure est-il au fait ?

− Presque 23h.

− Ok. Comment a été ta journée ?

− Ennuyeuse sans toi.

− Oh mon amour…

− C’est pour y remédier que j’ai envie de te prendre plus tôt que prévu demain. Je peux passer te prendre à 8h ?

− Ok. Je vais seulement devoir me lever plus tôt et faire la cuisine.

− Ça me ravit. J’ai hâte de te voir.

− Moi aussi, mon amour. Je t’aime tellement.

− Je t’aime aussi ma Nic. Au fait…

− Oui chou ? Je t’écoute.

− Je vais te remettre 300.000Francs demain comme avance pour payer ta chambre à Soa. Et 50.000Francs comme argent de poche. Tu as dit que tu vas à Douala chez Josy ?

 

J’ai le cœur qui bat la chamade :

 

− Oui. J’y vais vendredi matin.

− Ok. Je vais voir ce que je peux te donner aussi pour le voyage.

− Merci Vic, dis-je, émue. Merci pour tout. Tu es un homme en or.

− Ce n’est rien. Tu mérites plus que ça. Je te laisse alors te reposer puisque tu vas te lever tôt.

− Ok Chou. Tu dors bien.

− Merci. Bonne nuit ma belle.

− Bonne nuit.

 

Je me lève et je me déshabille avant de me recoucher, un sourire large aux lèvres.

 

Le matin, réveil très tôt, vers 5h.  Je fais vite la cuisine : riz blanc et sauce d’arachide au poisson frit. Vers 7h30, marathon vers la douche. J’ai fini et j’ai porté un kaba, pour ne pas éveiller les soupçons de maman au cas où elle me voit. J’emballe ma tenue du jour et les accessoires dans un plastique que je mets dans un sac, un mega shopper. Quand je sors au couloir, je croise Junior qui se dirige vers les toilettes. Il m’observe souriant :

 

− Tu pars déjà ?

− Oui. Je passe d’abord chez qui tu sais là, murmuré-je, obligée d’utiliser des codes.

− Ok. Le soir alors.

− Ok. Souhaite-moi bonne chance... J’ai peur.

− Ça va  aller, dit-il en souriant. Tu es une fille bien. Si tu n’étais pas ma sœur, c’est que… Até !

 

J’éclate de rire à sa remarque. Il a réussi à me faire sourire.

 

− Merci. Tu es formidable, mon frère. À plus tard.

 

Je file vers le portail. Il est bientôt 8h. Victor est déjà garé devant la maison. Je monte rapidement et lui fais la bise.

 

− Bien dormi ?

− Oui, assez bien, dit-il en souriant. J’avais juste hâte de te voir.

− Ne dis pas que je suis brutale, dis-je, embarrassée. Mais tu as l’argent dont tu me parlais hier avec toi ? Je n’ai pas envie de marcher partout avec une somme aussi grande sur moi.

− Oui. C’est dans la boite à gants. Tu peux les prendre. 500.000Francs.

− Whaouh ! Tout ça pour moi seule ?

 

Je lui plonge dessus et lui fait un bisou bien mouillé avant de me rappeler que ma mère peut nous voir.

 

− Attends, J’appelle Junior.

 

J’appelle Junior et lui dis de me retrouver devant le portail. Je lui remets l’argent et lui dit de bien le garder. Je peux lui faire confiance. C’est un garçon bien éduqué et il ne vole pas. Je cours rejoindre mon homme et il nous conduit jusqu’à chez lui.

 

Arrivés à la maison – c’est ma future maison – nous faisons l’amour comme des fous. Son corps m’a manqué. Il m’a donné ma dose entièrement habillé sur la porte d’entrée. Anti ! String de côté, une bonne séance de chatouille avec sa langue pour humidifier le milieu. Tellement je tremble de plaisir et je n’en peux plus que je le supplie de prendre. Il se chausse rapidement avancer de pénétrer d’un coup profond. Mince…. On dirait que je vois mille étoiles devant mes yeux. J’ai l’impression que tout va vite. Ses coups de rein nous emmènent trop rapidement au septième ciel. Je crie mon plaisir à pleine voix. Je m’en fous des voisins et de ceux qui jachèrent. Il faut bien fêter cette journée.

 

Nous jouissons en même temps dans un moment d’extase. Je n’ai plus de souffle. Mais ce n’est pas fini. Après quelques minutes de repos, Victor m’a couchée sur la table de la cuisine et limée comme si sa vie en dépendait ! Nous sommes nus, couverts de sueur, occupés à s’envoyer en l’air au lieu de s’apprêter pour aller manger chez les parents. La situation assez insolite m’a fait bien rire intérieurement. Ensuite nous allons prendre une douche, qui s’est aussi transformée en une longue partie de caresse. On dirait que nous ne nous rassasions pas de l’autre. Après un énième orgasme, je m’enfuis de la douche pour aller me jeter sur le lit le temps de me reposer un peu.

 

 J’entends mon téléphone qui sonne. Je me lève et je cours vers le salon pour découvrir l’appel d’Olivier. Celui-ci aussi commende sérieusement à déranger avec ses appels au mauvais moment.

 

− Allô ?

− Allô Nicole, c’est comment ? demande-t-il, assez irrité. Je t’appelle depuis comme prévu.

− Désolée. J’ai eu un programme de dernière minute. Je ne peux même pas parler maintenant.

− Tu as promis…

− Je sais, je sais. Ne te vexe pas. Nous allons arranger ça. Ok ?

 

Olivier garde le silence, visiblement déçu.

 

− Cesse de bouder comme un petit garçon. Je suis à Douala le weekend prochain. Dès que j’arrive, je te fais signe, dis-je en priant qu’il soit occupé.

− C’est cool, dit-il avec bonne humeur. J’attendrai ton appel.

− Je te laisse. Bisous.

− Bisous.

 

Celui-ci me veut quoi maintenant ? Y a trop d’hommes dans ma vie. Ekié !

 

− C’était qui ?

 

Je ne l’ai pas entendu approcher. Il se tient à l’entrée du salon, une serviette sur les reins. J’ai sursauté au point où mon téléphone a glissé de ma main et a atterri sur mes pieds. Je le ramasse en me massant l’orteil.

 

− Tu m’as effrayé ! C’est mon ami de Douala. Rien d’important.

 

Victor me regarde sans rien dire. Je me dirige vers lui et lui pose un gros baiser mouillé sur les lèvres.

 

− Allons-nous apprêter. Le temps cours.

 

Je le tire vers le couloir etnous allons se préparer dans la chambre. Victor porte un ensemble veste d’un beau bleu turquoise. Je mets une jolie robe droite que Victor m’a rapportée. Maquillage, bijoux et talons aux pieds et je suis prête.

 

− Tu es magnifique, chou. S’extasie Victor. Ma mère sera ébahie de te voir ainsi.

− Tu leur as dit ? demandé-je, anxieuse.

− J’ai parlé à Papa de notre venue et il a hâte de rencontrer ma copine.

− Ok. Allons-y alors. Même comme j’ai un peu peur.

− Ça va  aller. On y va.

 

Il est presque midi quand nous montons dans la voiture. Victor se gare quelques vingt minutes plus tard devant une magnifique villa un peu cachée au quartier Bastos. Le gardien nous avait ouvert le portail sous un klaxon de Victor. Mon Dieu… C’est tellement beau ici.

                                             

− Bienvenue chez mes parents. C’est ici que j’ai grandi.

− Vic, c’est magnifique.

− Je sais, dit-il en riant. Viens. Maman doit nous attendre.

 

À peine, il a parlé que sa mère sort sur la véranda, toute souriante. Nous avançons lentement. Elle fait la bise à son fils.

 

− Je suis contente que tu sois enfin venu, mon fils.

− Et moi donc, Maman.

− Entre déjà. Je viens avec ton amie. Ton père t’attend au salon.

− Ok. J’y vais.

 

Je reste plantée là, toute souriante et droite comme un piquet. À peine quelques secondes que Victor a disparu par la porte d’entrée que le sourire de sa mère s’efface subitement. Elle me regarde, pleine de mépris.

 

− Libère rapidement ma véranda !

− Pardon, Madame. Je ne vous ai pas compris.

− Je connais les filles de ton espace. Va-t’en et laisse mon fils tranquille !

 

Je ne m’attendais pas à une réception aussi glaciale.

Mon amour, mon comba...