Chapitre 43

Ecrit par Sandy's Aby's

Graziella OKOME MBA

Après les évènements de la matinée, nous avons apprêté le repas, Shirley nous a rejoint peu après. Elle allait mieux qu’il y a deux jours.

Nous étions assises, moi à même le sol, Shirley sur les canapés entrain d’apprêter Richie que son papa venait chercher tout à l’heure, pendant qu’Helena faisait la vaisselle à la cuisine.

 Nouna, par contre avait passé la nuit avec Martin à l’hôtel elle n’était pas encore de retour.


Il ne fallait mieux pas l’importuner il n’y avait pas d’urgence.


Moi (activant le mode main libre sur mon portable) : Je tente à nouveau d’appeler Sam.


Shirley (ajustant la chemise de son fils) : Mais bon sang pourquoi il ne prend pas tes appels.


Moi (arborant une moue dédaigneuse en fixant l’écran de mon téléphone) : Je n’en sais trop rien et ça me fout les boules.

Alors qu’on parlait toujours, la porte s’ouvrit sur Pamphile.


Pamphile (Entrant dans la pièce) : Bonjour à tous j’espère que je ne vous dérange pas !


Moi (tentant désespérément de couvrir mon ventre) : Pam…Pamphile ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?


Lui (se rapprochant) : Quoi, tu as cru que j’allais mourir à l’étranger ?


 [Baissant les yeux sur mon ventre avant de me fixer à nouveau] 

Je vois que tu es enceinte, Félicitation !

[Prenant place sur un des canapés près de Shirley en croisant ses jambes malgré que personne ne l’a invité à s’assoir] 

Je mettrais ma main au feu pour parier que je n’en suis pas l’auteur de cette conception.


Voyant que la discussion prenait une autre tournure, Shirley intervint pour éviter à son fils des moments désagréables.

Elle se leva et appela son fils. 

Alors que je prenais place sur le canapé le plus proche.


Shirley (tendant le bras pour l’inciter à la rejoindre) : Richie, vient avec moi, on va attendre papa dans la chambre…


Helena (sortant de la cuisine un torchon dans ses main) : Qu’y-a-t-il ?


[Remarquant Pamphile]


Bonjour monsieur ? Demanda-t-elle d’un ton interrogateur.


Moi (sans cesser de fixer Pamphile, nerveuse) : Ce n’est personne MAGUISSET.


A ces mots il se tint debout et tira sur son polo pour l’ajuster.


Pamphile (calmement) : Eh bien, ce ‘‘personne’’ que je suis, vous demande maintenant de libérer sa maison.


Me tenant brusquement debout prête à sortir mes griffes.


Moi (me rapprochant de lui, hautaine) : Mais pour qui te prends-tu… hein ? 

D’où sors-tu un bon matin pour venir nous expulser ?


Ces derniers mois, disons depuis que tu es partie c’est moi-même qui règle le loyer donc j’ai plutôt le droit de t’expulser de chez moi !


Pamphile (me dévisageant avec insistance) : Tu es tellement naïve ! dit-il avec dégout.

Si tu es encore dans cette maison, c’est à cause de moi et sache pour ta gouverne que la maison est à moi, j’ai informé ma femme concernant cette maison et dans deux jours elle va installer son neveu et leurs enfants… donc, vous n’avez que cette journée et celle de demain jusqu’à quinze heure pour libérer cette maison.


Helena (levant les mains en signe de reddition) : Attendez, attendez !

C'est Monsieur ?


Pamphile (se tournant vers Helena) : Appelez-moi Pamphile !


Helena (respira un coup et reprit) : Pamphile, ok.

Je ne comprends pas où vous voulez en venir.

Le loyer, on le paie chaque fin de mois n’est-ce-pas ?


Pamphile (d’un geste de main pour l’interrompre) : Ecouter, mademoiselle, Graziella vous expliquera mieux plus tard. 

Ce que je suis venu vous dire ce matin, c’est que vous devez libérer la maison sur le champ.


Helena (croisant les bras, furieuse) : Ce n’est pas légale ce que vous voulez faire on peut vous portez plainte protesta-elle en se rapprochant de lui de quelques mètres.


Je me tournais vers Helena, inclinant la tête en lui faisant signe du regard afin de ne pas pousser le bouchon plus loin qu’il ne l’était déjà.


Mais elle était très absorbée par la discution et tellement lancée avec Pamphile…


C’était peine perdue.


Helena (le regard mauvais) : Vous devriez nous accorder un mois au moins pour nous laisser le temps de réunir des fonds et chercher un autre appartement. 

Vous ne pouvez pas nous mettre dehors comme ça !


Pamphile (d’un voix parfaitement indifférente) : Allez-y voir qui vous voulez, même le Président de la république, demain vous videz ma maison. 

Je vous conseille de commencer à faire vos cartons dès maintenant. Dit-il en faisant mine de s’en aller.


Je courais presque pour l’agripper par les épaules.

Je n’avais plus le contrôle de la situation, il fallait improviser.


Graziella (suppliante) : Pamphile attend ! m’écriais-je le souffle court.


Pamphile (se retournant avec brusquerie) : Qu’est-ce que tu veux encore ?


[Il fit un pas vers moi menaçant]


Tu as voulu rompre n’est-ce pas ?


Je le fixais en reculant en essayant de ne pas perdre la face.


 Et bien assume les conséquences. Ajouta-il à mon encontre.


Moi (plissant les yeux avec effarement) : Ah ! Je comprends mieux ! 


[Secouant la tête, abasourdi]


Mais franchement je ne sais pas comment j’ai fait pour te supporter avec tes troubles érectiles !


Pamphile se raidit alors qu’Helena posait une main devant sa bouche les yeux ronds.


Pamphile (voulant rattraper le coup) : N’est-ce pas tu gémissais sans retenu lors de nos rapports, aujourd’hui tu …


Je venais de toucher la partie sensible qui me permettait de reprendre le dessus.


Moi (pointant un doigt devant ses yeux, les dent serrés) : Ta gueule Pamphile, je simulais, tu comprends et je considère que l’argent que je recevais était une compensation pour mes talents d’actrice.


Pamphile (hochant la tête un rictus sur les lèvres) : Toi et tes amies, dégagez de ma maison et demain ma femme passera vérifier si vous avez libéré le plancher lança-t-il déterminé.


Samuel (entrant dans le salon) : Bonjour. Qu’y-a-t-il ici ? demanda-t-il avec inquiétude

Samuel ??? Mais…


Et comme si ça ne suffisait pas il fallut qu’il se pointe à ce moment critique. Je posais ma main sur mon front excédé. Comment vais-je faire pour gérer ça ?


Moi (me précipitant sur Samuel) : Sam, c’est juste mon bailleur, il veut que nous libérons sa maison. Dis-je en me refugiant dans ses bras.


Pamphile (railleur) : Ton bailleur ?? Qui c’est, lui ?


Moi (me tournant vers lui) : Cela ne te regarde pas et d’ailleurs tu peux t’en aller. Nous allons libérer ta fausse maison, minable espèce de chient vert.


Samuel (sur un ton de reproche) : Eh arrête ça !


Pamphile (en raillant) : Ah ah ah la bonne blague !

[Pointant du doigt à Sam] 

Je suppose que vous êtes l’auteur de cette grossesse ! 

Vous êtes [Il parut réfléchir] comment dit-on déjà…


Ah ! Vous êtes sont distributeur du moment ?


Samuel (fronçant les sourcils) : Je ne sais vraiment pas à quoi vous faites allusion mais je vous prie de bien vouloir vous en aller et sachez que votre maison sera débarrassée au plus tard demain.


Pamphile (se tourna vers la porte) : Ok, je ne demande que ça, sur ce, au revoir. Il passa devant Samuel et moi et sorti de la maison.

Soulagée, je fermais les yeux en laissant échapper un soupir.


Je me retirais lentement de Samuel en évitant son regard.

Mince, dans quoi est-ce que je me suis mise, j’aurai dû aller louer ailleurs après avoir coupé les ponts avec Pamphile.


Quel excuse devrais-je servir à Sam !


Samuel (se tournant vers les filles) : Salut Helena, salut Shirley. Désolé !


Helena et Shirley : Salut Sam !


Samuel (une main sur la hanche et l’autre faisant des gestes) : j’étais passé te remettre ceci

 [Me tendant une enveloppe]


 mais il faudra ajouter ceci, 


[fouillant ses poches, et me tendant une autre liasse de billet] 


pour payer l’hôtel le temps de vous trouver une autre maison.

Bonne journée lança-t-il sur le départ.


Moi (le retenant par le bras alors qu’il s’apprêtait à tourner les talons) : Samuel… Mais pourquoi es-tu si distant et m’ignores-tu ces derniers temps, t’ai-je fait du mal ? 


A peine tu arrives et tu t’en va !


[Je passais devant lui de sorte à l’empêcher de partir]


As-tu au moins vu mes appels en absence ?


Samuel (ennuyé) : On ne va pas revenir là-dessus s’il te plaît, je suis en route pour le bureau, j’ai juste fait un détour comme j’ai vu ton appel justement.


De toutes façon je venais juste te déposer cette enveloppe.


Moi (hochant lentement la tête, un pincement de cœur) : Donc mon état ne t’intéresse pas ?


 [Contrôlant ma colère en pinçant mes lèvres] 


Sam, depuis ce matin j’essaie désespérément de te joindre sans succès. C’est comme ça que tu traites la mère de ton enfant ? 


Crois-tu que tous se résume à l’argent simplement ?

 et notre enfant qui est en route ? 

Ne le considères-tu pas au même titre que tes autres enfants ?

[Le regard humide]

Sais-tu au moins que j’ai besoin de ta présence ?


Voyant qu’il me fixait avec indifférence.


 Ok…je vois [M’écartant pour lui céder le passage le regard vitreux]

Bonne journée Sam.


Il fit un au revoir de la main à Shirley et Helena et sortie pendant qu’un véhicule garait à l’extérieur.


Il fallait que je me calme pour le bien être du bébé, le mien aussi. Shirley nous rejoignit avec Richie dans le salon.


Shirley (haussant un sourcil d’un air songeur) : Sam à l’air si insensible !


Helena (glissant ses mains dans les poches arrières de son jeans en poussant un long soupir) : C’est vraiment comme s’il te reprochait des problèmes qu’il a avec sa femme. Dit-elle en mon encontre.


Moi (baissant les yeux) : C’est carrément cela.

A coup sûr, je règlerai cela plus tard, je commence à en avoir marre. 

Vivement que Nouna et Martin soit de retour.

[Jetant un oeil à l'extérieur]


Helena (se dirigeant vers la chambre) : Shirley, jette un œil à la cuisine, je vais appeler mon distributeur nous avons besoin de gain.


Shirley (hochant la tête) : Ok, t’inquiète !


Richie (impatient) : Maman, on ne part plus ?


Shirley (entrant dans la cuisine) : Si, mon fils va m’attendre au salon papa arrive te chercher, il va t’emmener chez tes grands parents.


Peu après le départ de Sam, un bruit se fit entendre à l’entrée, sur le seuil. Je me retournais pensant revoir Sam. Nouna et Martin se tenaient sur le seuil.


Nouna (devançant Martin): Bonjour par ici !


Richie (souriant) : Bonjour tata Nouna et tonton Martin.


Nouna venait d’entrer dans le salon, le tissage, brésilienne relevé en chignon. Elle tenait, ses lunettes de soleil d’une main et un sachet remplit de viennoiserie de l’autre. Simplement vêtue d’une longue robe, col V, jaune qui lui arrivait aux chevilles et une sandale marronne au pieds.


Martin entra après elle avec des affaires pour le futur bébé.


Martin (touchant la joue) : Ça va Richie ?


Richie acquiesça vivement.


Moi (faisant passer une main sur son ventre) : Bonjour ma belle, désolée de te cueillir de la sorte mais on a un problème.


Martin (posant les affaires sur la table basse en se retournant) : Lequel ? demanda-t-il.


Moi (m’appuyant sur le canapé) : On doit libérer la maison avant demain.


Nouna (haussant ses sourcils) : Bon sang !


Martin (fronçant les sourcils) : Attend, je ne te suis pas ?


Moi (portant ma main sur mon front) : Eh bien le bailleur était là !


Nouna (intriguée) : Pamphile ??


Shirley (qui sortait de la cuisine) : Eh oui ! bonjour.


Martin et Nouna : Bonjour Shirley.


Moi (fouillant mes poches) : Samuel m’a remis quelque chose pour au moins une semaine à l’hôtel mais il serait préférable de trouver une maison.


Martin (réfléchit) : Yes. Ok laisser moi passer un coup de fil. 

Et je vous ferai signe d’ici ce soir. Apprêtez vos affaires et dès que je vous donne le top vous mettrez ce que vous pouvez à l’extérieur.


Helena (nous rejoignant) : Bonjour les amoureux.


Nouna et Martin : Bonjour Helena.


Helena (les mains sur les hanches) : Bonne arrivée malgré les problèmes.

[Se tournant vers moi]

Grazy, j’ai pu avoir Antonio il va nous aider.


Grazy (satisfaite) : Cool on avance.


Shirley (croisant les bras) : Moi j’ai pu joindre mes parents et ils sont prêt à m’aider financièrement même s’ils m’ont proposé de venir habiter dans l’une de leur maison mais c’est au-dessus de mes compétences.


Nouna (la fixant, le sourcil levé) : J’aime mieux ça. Au lieu de repartir vivre avec eux.


Martin (croisant les bras): Maintenant je pense que la balle est dans mon camp. Je vous envoie des déménageurs et je confirme pour la maison

 [Embrassant brièvement Nouna sur la bouche avant de s’en aller]

A tout à l’heure les filles !


En chœur : A toute !


Harmonie MAVOUNGOU ép. MENDOME.


Nous venons de nous libérer, la boutique était full aujourd’hui comme ces derniers temps.

Il était midi et Monsieur Ovono, l’époux de Dorothée a décidé de nous apporter à manger.

Il y avait des légumes et du poisson braisé accompagné de manioc, banane et riz rouge.

Maman (nous rejoignant à table) : Ah mon fils a pensé à nous aujourd’hui.


Guy (souriant) : Oui maman !


Moi (ouvrant le paquet posé devant moi): Waouh le poisson que j’avais envie de manger aujourd’hui !


Dorothée (les yeux rieurs) : C’est comme si tu savais hein chéri ?


Guy OVONO (se servant du riz) : Je sais qu’Harmonie aime le poisson mais pour le genre de poisson, c’était un pur hasard.


Nous rions en chœur.


Nous riions encore, lorsque la porte s’ouvrit sur Samuel.  

J’avais le dos tourné, nous étions assis de manière à ce que trois d’entre nous (maman, Guy et moi) ne voyions la porte. 

Seule Dorothée pouvait la voir.


Elle leva les yeux et fixa l'entrée avec insistance ce qui attira mon attention, je me retournai.


Samuel (pinçant les lèvres en agitant sa main) : Bonjour à tous !


Moi (me retournant face à mon repas) : Bonjour.


Tous : Bonjour.


Dorothée se tint debout en invitant Samuel à s’assoir.


Il prit place le plus naturellement possible près de moi.


Samuel (levant le sac en papier qu’il avait en main) : Je vous apporte des viennoiseries.


Dorothée (prenant le sac) : Ça tombe bien merci.


Guy : Vous êtes privilégiées aujourd’hui.


Maman (fixant Samuel) : Merci mon fils.


Samuel (se redressant en se tournant vers moi) : Chérie, je peux te parler une minute ?


Moi (fixant toujours mon plat) : Samuel, je ne me sens pas bien et tu aurais pu m’appeler pour ça. Dis-je avant de lever les yeux sur lui.


Samuel : C’est important s’il te plaît.


Maman me fixa en penchant sa tête sur le côté. Je dû me lever pour pas paraître impoli aux yeux de monsieur Ovono.

Je me dirigeais dans l’arrière-boutique que nous avons aménagée récemment.


Moi (croisant mes bras sur la poitrine en le fixant) : Qu’est-ce que tu as à me dire qui ne peut attendre ? 


Samuel (soupirant) : Je voudrais qu’on aille demain à la pointe Denis juste toi et moi changer un peu d’air.


Moi (amusée) : Tu veux aussi décider à ma place ?


Samuel : Chérie s’il te plaît, tu ne vois pas combien de fois je fais mon possible de te reconquérir ? 

Mais bon sang je ne veux pas te perdre ! Dit-il en s'efforçant de ne pas hausser le ton.


Moi (le ton sec) : Tu aurais dû penser à ça bien avant de me trahir. 

Je t’en prie va-t’en et va plutôt avec ta tchiza, elle va vraiment apprécier au moins elle ne viendra plus m’importuner pour quémander de ta personne. 


Je sorti de l’arrière-boutique et pris mon sac au passage avant de sortir de la boutique sous les regards médusés des personnes présentes.

Dorothée essaya de me dissuader mais je n’écoutais plus personne.


Juste SAJOUX


Assis sur mon siège dans mon bureau, j’apposais ma signature sur la pile de documents urgents posée devant moi.


Lorna (ouvrant la porte après avoir signalé sa présence) : Monsieur !

J’ai besoin de votre signature pour confirmer la commande de madame KANE et aussi monsieur KARIME.


Moi (levant les yeux vers elle) : Ok apporte-les documents s’il te plaît.


Lorna se rapprocha avec un dossier en main.


Moi (sans pourtant lever les yeux vers elle) : As-tu envoyé un mail à nos fournisseurs de matières première ?


Lorna : Oui monsieur c’est fait.


Je pris la chemise cartonnée que Lorna me tendait et je signais avant de les lui remettre.


Elle sortit de la salle pendant que je me remettais au travail.

 

                                     ***


Driiiiiiiiing [Sonnerie du téléphone fixe]


Moi (décrochant le récepteur) : Lorna ?


Lorna (de sa voix merveilleuse) : Monsieur un appel pour vous depuis l’étranger. 

Je précise que la dame refuse de décliner son identité.


Moi (soutenant ma tête de mes mains, les coudes posés sur la table) : Ok, je prends l’appel.


La voix à l’autre bout du fil : Salut monsieur le DG de Style & Textile !


Moi (reconnaissant la voix) : Hey Justice !


Justice : Mon frère n’a pas oublié ma voix quelle miracle !


Moi (m’adossant sur mon siège en pivotant, le haut-parleur activé) : Comment puis-je oublier la voix de ma grande sœur chérie !

Comment te portes-tu ?


Justice : Oh I’m fine ! (Je vais bien)

Tes neveux veulent te raconter leur vacance à LA (Los Angeles)


Moi (fixant ma montre) : Oh mais bien sûr j’ai tout mon temps figure toi !

Fis-je avec ironie.


Justice : Je le savais ah ah ah ! t’inquiète ils vont résumer.


                                         ***


Une heure plus tard j’étais toujours au téléphone avec mes neveux apparemment le résumé en question n’était guère un résumé simple.


Juste-Jude : Eh tonton, tien-toi bien, ce n’était rien comparé à ce que Juste-Arnaud à vue …lança-t-il joyeux.


Juste-Arnaud : Ouiaiiis tonton, c’était énorme on a fait un tour près du mont Lee, tonton devine ce que maman et moi avons vu !!


Moi (un semblant d’engouement) : woh je parie que vous avez vu le fameux panneau Hollywood ?


Juste-Jude (un brin de déception dans la voix) : Ohhh ! Arnaud, il a deviné mince !


Juste- Arnaud : On ne peut rien lui cacher, c’est sûr !!!


Moi : Ah ah ah désolée les gars mais je suis votre oncle chéri celui qui sait tout et le seul alors…


Justice (qui entrait à nouveau dans la salle) : Eh les gars ! Qu’est-ce qu’on s’est dit il y’a… [fixant certainement sa montre] à peu près une heure maintenant oh gosh ! 


Juste-Jude (se justifiant) : C’est Arnaud qui a le plus parlé que moi mum (Maman).


Juste –Arnaud (indigné) : Ah non ! c’est toi qui t’es accaparé du téléphone.


Justice (d’un ton sans réplique) : Stop stop c’est bon ! j’ai juste tourner le dos pour faire le repas et vous avez gardé votre oncle plus d’une heure alors qu’on avait convenu pour trente minutes maxi !

 Je vous croyais déjà dans votre chambre. 


Vous n’avez pas respecté notre accord voici pourquoi j’évite d’appeler mon frère à cause de vous han !


 Vous oubliez que c’est d’abord Mon frère avant d’être votre oncle. 


Chaque fois que j’appelle c’est toujours vous qui avez à dire… en plus la facture risque d'être exorbitante. Chance que c'est votre père qui va régler ça !


 Eh ! Please go eat now. 


Your dad is waiting for both of you.


 Allez, ouste !


(S’il vous plait allez manger maintenant. Votre père vous attend tous les deux)


[Reprenant le combiné]


Juste ?


Moi (souriant) : Je suis encore vivant !


Justice : So sorry.


Moi (prenant mon stylo) : Non t’inquiète ça m’a fait plaisir de parler avec mes fils.


Justice (d’une voix soulagée) : J’aime quand tu parles ainsi peu importe dans quelle partie du globe on se trouve on reste Africain… Désolée de n’avoir pas donné de nouvelle tout ce temps.


Moi (griffonnant sur feuille de papier) : C’est juste cinq mois Justice !


Justice : En cinq mois, plein de choses peuvent se passer, tu sais !


Moi (baissant la tête en soupirant, la main sur le front) : True ! (Vrai)


Justice : Dis-moi et ta vie sentimentale ?


Moi : Pas au beau fixe mais j’y travaille.


Justice : Je ne sais quoi dire mais … j’espère qu’un jour tout s’arrangera avec Harmonie même si elle et moi n’avons jamais parler dit-elle en riant.


Moi : Yeah ! ça viendra t’inquiète !


Justice : Bon il faut que je te laisse, c’est l’heure du repas.


Moi : Oh pas de soucis !


Justice : J’appellerai plus souvent…


Moi (l’interrompant) : Et les parents ?


Justice : Oh ils vont à merveille. Ils sont allés en visite chez les parents de Brent au Bahamas.


Moi (fronçant les sourcils) : Ok !!! salut les à leur retour et aussi ton mari pour moi.


Justice : D’accord… Je t’aime Juste SAJOUX !


Moi (fermant les yeux) : Je t’aime aussi Justice SAJOUX.


Clic.


Après avoir raccrocher, je fixais l’écran de mon téléphone lorsque Lorna cogna et entra dans le bureau.


Lorna : Monsieur, Il y’a un monsieur pour vous au RDC.


Moi (levant les yeux vers elle avant de les baisser et réfléchir) : … 


Lorna (affichant un sourire de circonstance) : Ce n’est pas celui de la dernière fois le rassura-t-elle. 

Mais monsieur euh… [fixant un bout de papier qu’elle avait en main] …plutôt, Maître MBOUMBOU Roger Sylvestre, voilà… c’est ça !


Moi (levant les yeux vers elle) : Fais le monter s’il te plaît.


Elle se retourna et sorti en refermant derrière elle.

Trois minutes plus tard la porte s’ouvrit à nouveau et Lorna céda le passage avant de s’éclipser et nous laisser seul.

Je me levais et l’invitais à prendre place.


Mr MBOUMBOU (me tendant sa main) : Bonjour monsieur SAJOUX.

Moi (me levant à son approche en donnant une poignée de main) : Bonjour Maître MBOUMBOU. 

Je ne pensais pas un jour avoir à vous contacter pour une quelconque affaire je suis allergique à ce qui concerne le monde carcéral.


Mr MBOUMBOU (haussant les épaules en souriant) : Eh bien la vie nous réserve des surprises.

 La preuve, me voilà en face de vous ce matin.

 [Sur un ton de plaisanterie] 

Et comment pouvez-vous être allergique à ce monde alors que même votre prénom y fait référence ? 

Il déposa dans un premier temps sa mallette à même le sol.


Je m’apprêtais à répliquer lorsqu’il ajouta :

Ne le prenez pas au sérieux je vous taquine.


Moi (me levant en me dirigeant vers un meuble) : Vous désirez boire quelque chose Maître ?


Mr MBOUMBOU (tirant le fauteuil et s’assit) : Oh ! Ne vous dérangez pas pour moi allons plutôt droit au but. Vous au moins vous savez que le temps, nous devons l’utiliser à notre avantage !


Je versais un peu d’eau dans un verre, bu et revint près du bureau après avoir posé le verre vide sur le meuble.


Moi (prenant place sur le rebord de la table en croisant les bras, souriant) : Je vous ai fait appel car je sais combien de fois vous avez sorti mes parents de certaines situations dans le passé et j’aimerai que vous en faites autant pour un cas de divorce.


Mr MBOUMBOU (septique) : Ok je vois ! Et de qui s’agit-il, puisqu’en ma connaissance vous n’avez jamais été marié …du moi, d’après ce que je sais !


Moi (me tournant vers lui) : C’est pour une personne qui m’est très cher.


Mr MBOUMBOU : Est-ce un divorce à l’amiable où consentement mutuel ?


Moi (pinçant les lèvres) : J’ai bien peur que ça ne soit à l’amiable ni par consentement mutuel.


Maître MBOUMBOU (songeur) : On a alors affaire à un divorce conflictuel.

[Me fixant de nouveau]

Est-ce pour une faute grave ? 


Moi (se levant en arpentant la pièce) : Adultère, coup et blessures elle pourra vous donner les réelles raisons.


Maître MBOUMBOU (le visage grave) : Monsieur SAJOUX, sachez que ça peut prendre beaucoup de temps ce genre de divorce ou pas, dans tous les cas j’espère bien qu’elle détient des preuves ça nous permettra d’appuyer ses déclarations.


Moi (réfléchissant) : Il serait préférable que je vous mets directement en contact avec elle et s’il vous plaît, vos honoraires, je m’en charge.


Maître MBOUMBOU : Ne vous inquiétez pas pour ça.


Moi : Ok, fis-je en contournant le bureau.

 Je tirais mon tiroir et lui remis la carte de visite d’Harmonie avant de l’escorter jusqu’à la porte de mon bureau.


Moi (reconnaissant) : Merci Maître d’être venu, je reste à votre entière disposition si vous avez besoin de moi.


Maître MBOUMBOU (attrapant la manche de sa mallette avec ces mains en se tenant sur ses jambes, face à moi) : C’est plutôt moi qui vous remercie de me faire confiance et sachez que pour la famille, je serai toujours disponible. D’ailleurs j’espère qu’ils vont bien et votre sœur aussi !


Moi (hochant lentement la tête le sourire aux lèvres) : Ils vont parfaitement bien.


Maître MBOUMBOU (me tendant la main) : Au revoir Monsieur SAJOUX.


Moi (serrant sa main en retour) : Au revoir Maître.


Il quitta la pièce et Lorna le raccompagna jusqu’à l’ascenseur.


Photo credit : Google 

Model : Nadia Buari 

Character : Graziella OKOME MBA.

Le club de tchizas