Chapitre 44
Ecrit par Sandy's Aby's
Nouna MAPESSI
Nous étions, Graziella et moi, assises à raconter et donner des directives aux déménageurs.
Moi (me rapprochant du bord du canapé) : Grazy, j’ai quelque chose à te dire.
Grazy (inquiète) : Qu’y a-t-il ?
Moi (laissant échapper un soupir) : Dans la nuit, j’ai fait, je ne sais pas s’il faut l’appeler un rêve ou une vision… ça m’avait l’air… si réel.
Sniff...
Grazy (avec un regard de commisération) : Oh Nouna ! Qu’est-ce qui s’est passé ?
Moi (faisant passer ses doigts en dessous de ses yeux pour les sécher) : Un vieil homme frottait quelque chose sur mon ventre je pouvais ressentir de la pression et je me suis débattue pour pouvoir ouvrir les yeux en vain…
sniff ce n’est que lorsque j’ai cité le nom de Jésus que tout s’est arrêté snif
Grazy (posant une main apaisante sur son bras) : Désolée c’est probablement juste un rêve mais vu la manière dont tu es chamboulée…
Moi (le visage défait) : Ce n’est pas tout…
en allant à la douche j’ai ressentie une douleur atroce.
Grazy (retirant sa main en se redressant) : Il faudra, pour être rassurée aller voir un gygy.
Et Martin dans tout ça ?
Moi (caressant mon bras en me remémorant cette nuit) : Il dormait profondément dû à la fatigue du voyage.
Helena (nous rejoignant son portable en main) : Les filles, on vient de fermer le dernier carton. Martin a assuré sur ce coup.
Les déménageurs sont super rapides [Remarquant nos visages]
Qu’est-ce qui se passe ? questionna-t-elle en marquant un arrêt à quelques mètres de nous.
Grazy (se tournant vers Helena) : Nouna a fait un rêve bizarre concernant sa grossesse et elle a ressenti après ça, une douleur atroce…
Shirley (qui revenait de l’extérieur) : Coucou les filles c’est bon on a l’argent ! dit-elle avec engouement.
Puis elle réussit à lire de la détresse sur nos visages.
Helena s’installa sur le canapé libre.
Shirley (nous regardant tour à tour) : Qui est mort ?
Helena (observa une courte pause avant de répondre) : …Personne chérie mais Nouna a eu un mauvais rêve qui fait qu’elle a un mauvais pressentiment.
Shirley (en prenant place sur le canapé près de Nouna) : Les détails s’il vous plaît.
Helena (d’un geste vague) : Juste un mauvais rêve et une douleur atroce après le rêve, enfin, un cauchemar.
[Se tenant sur ses jambes]
D’ailleurs prépare-toi je t’emmène chez un gygy.
Moi (surprise) : Et le déménagement ?
Shirley (tentant de me convaincre) : Ma chérie, tous les cartons sont en train d’être chargés dans le canter.
Pour le reste, Grazy et moi allons gérer. Ta santé avant tout rétorqua-t-elle d’un ton sans réplique.
Grazy (caressant son ventre instinctivement) : Il vaut mieux être rassurée maintenant que tu ne cours aucun risque. Et éviter de donner du stress au bébé.
J’acquiesçais reconnaissante pour l’amour que les filles me témoignaient.
Je me levais pour prendre mon sac et les papiers.
A la clinique.
Helena MAGUISSET
Une infirmière (derrière son comptoir) : Mademoiselle Nouna MAPESSI !
Nouna (se tenant sur ses jambes) : Oui !
Nous nous levâmes et nous dirigions vers le comptoir.
L’infirmière remis un reçu à Nouna et d’un geste de la main nous indiqua où il fallait se rendre.
L’infirmière (d’une voix audible) : Première porte à gauche.
Nouna et moi en cœur : Merci !
***
Le Médecin retira ses gants avant d’aller laver ses mains.
Il remit des carreaux d’essuie tout à Nouna et je l’aidais à essuyer le gel de contact sur son ventre et se dirigea vers l’échographe.
Le médecin (récupérant les clichés sur l’appareil) : Vous pouvez vous rhabiller madame !
Pendant qu’il se dirigeait derrière son bureau sans plus ajouter une parole, une lueur d’inquiétude à peine voilée.
Ce qui nous inquiéta.
Nouna (descendant de la table d’examen) : Docteur qu’est-ce qui se passe ? Quelque chose ne va pas ? interrogea-t-elle en se rapprochant.
Le médecin (S’esquivant pour gagner un peu de temps) : Prenez place s’il vous plaît.
Nouna et moi nous installons en face du médecin, terrorisée à l’idée qu’il nous annonce une mauvaise nouvelle car son silence ne disait rien qui vaille.
Le Médecin (prenant place à son tour) : Comme vous l’avez certainement constaté, votre bébé respire mais je décèle une arythmie.
Une arythmie, en quelque sorte un trouble du rythme cardiaque.
Nouna (posa une main devant sa bouche en laissant échapper une exclamation étouffée) : …
Moi (la soutenant du mieux que je pouvais) : Vous pouvez mieux nous expliquer s’il vous plaît Doc ?
Le médecin (joignant ses main sur la table) : Calmez-vous, il n’y a pas à s’en faire du souci si non vous mettrez votre bébé dans une situation désavantageuse.
Il faut vous calmer votre bébé va bien du moment qu’il respire et je ne pourrai continuer si vous ne vous calmer pas.
Moi (me tournant vers elle en posant une main apaisante sur sa cuisse) : MAPESSI, tu n’arranges rien en te stressant d’avantage.
Il attendit que Nouna se calme avant de continuer car elle respirait comme si son cœur allait s’arrêter.
Le médecin (reprit après qu’elle se soit calmée) : Comme je disais, au repos, notre cœur effectue en moyenne entre 60 et 80 battements la minute.
Donc, une accélération, qu’on appelle tachycardie et un ralentissement qu’on appelle Bradycardie ou un changement du rythme cardiaque sont une forme d’arythmie et dans votre cas on l’appellerait bradycardie si ça vous concernait.
Helena (cherchant désespérément à comprendre) : Donc un ralentissement ? demanda-t-elle avec inquiétude.
Le médecin (d’un ton clair et confiant) : Oui mademoiselle, les battements sont inférieurs à la normal mais comme il s’agit du fœtus, le cœur bat plus rapidement, son seuil est plus élevé que chez l’adulte notamment en période fœtal. C’est une souffrance fœtale.
Les sanglots de Nouna redoublèrent.
Helena (s’appuyant sur le rebord de la table) : Expliquez-moi terre à terre supplia-t-elle.
Le médecin (prenant son temps pour expliquer) : Nous devons, si l’accouchement est proche, provoquer l’accouchement normal si tout se passe bien ou d’un autre côté, une césarienne doit être envisagé mais je constate que vous n’avez que cinq mois et rien n’est envisageable pour le bébé…
Nouna (sidérée) : Vous ne pouvez pas me dire ça docteur, vous êtes le spécialiste et vous devez au moins trouver une solution renchérit-elle.
Le médecin (essayant de la rassurer) : Madame votre petit garçon se porte bien sauf qu’il a une arythmie et dans votre cas il faudra être patiente vous n’êtes qu’à cinq mois de grossesses.
Je vous fais une petite ordonnance et vous repassez dans un mois et demi pour voir l’évolution.
Mais soyez positive et éviter de trop stresser votre bébé ressent tout.
Reposez-vous assez et ne prenez rien qu’on ne vous a prescrit, surveillez votre alimentation.
Moi (la rassurant) : Il sera très fort ne t'inquiète pas.
Un mois plus tard
Nouna MAPESSI.
J’étais dans le véhicule de Martin, garé au parking du casino. Martin était allé me prendre des médicaments à la pharmacie. Alors que j’écoutais de la musique, une voiture KIA sportage, vint garer près de celle de Martin.
Curieuse, je jetais un regard bref et voulu me retourner lorsque quelque chose me disait de regarder à nouveau et je vis Freddy descendre de la voiture.
Je baissais la vitre rapidement.
Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas revu.
Il n’était pas seul à bord.
Moi (l’interpellant alors qu’il s’apprêtais à contourner son véhicule) : Fredyyyy ! Criais-je à plein gosier.
Freddy (se retourna puis, souri) : Eh ! Nouna !
Il se rapprocha et me salua alors que la portière opposée s’ouvrit et qu’une jeune demoiselle en descendit en se rapprochant de nous.
Freddy (tout content) : Ça fait vraiment un bye !
Moi (heureuse de le revoir) : Ah oui ! tu as vu comment je suis devenue toute grosse !
La demoiselle (souriante) : Bonjour !
Freddy (posant un bras autour de ses épaules) : Je te présente Elisa, ma fiancée, elle est sage-femme peut être vous vous retrouverez quelque part on ne sait jamais !
Moi (ne cachant pas ma surprise) : Ah oui, vraiment. Bonjour Elisa et enchanté.
[S’adressant à Elisa]
Je peux comprendre maintenant pourquoi il ne nous rend plus visite.
Freddy (croisant les bras) : Ah ah ah Nouna toujours amusante… et Grazy ?
Moi (d’un geste vague) : Eh bien ! elle aussi est enceinte comme moi !
Freddy (fronça les sourcils) : Enceinte ??? De combien ?
Nouna (calculant mentalement) : Elle a presque huit mois !
Freddy (me dévisagea l’air de prendre conscience) : Ok !
Et ? Vous êtes toujours au même endroit ?
Nouna (diminuant le volume de la radio) : Non, nous avons déménagé nos affaires pour aménager au le camp de Gaulle. Confiais-je d’un ton d’étaché.
Freddy (secouant la tête) : Ok !
D’accord, tu la salueras de ma part.
On va y aller merci et passe une bonne journée.
Je percevais, cette fois, du chagrin et l’amertume dans sa voix j’étais si sûr que Freddy aimait toujours Graziella mais ce n’était pas du tout réciproque.
Dommage !
Nouna (les dévisageant) : merci pareillement. Au revoir Elisa.
Elisa : Au revoir Nouna.
Samuel MENDOME.
La voix de maman à l’autre bout du fil me ramena sur terre je pensais sérieusement à mon mariage en attendant que maman décroche.
Les choses prenaient une autre tournure, Harmonie dormait de moins en moins à la maison et lorsqu’elle s’y trouvait elle me poussait à bout pour que je lui accorde le divorce et du côté de Graziella c’était encore pire.
Elle me menaçait à chaque fois que je daignais lui répondre au téléphone du coup je ne l’appelle que quand il y’a urgence et je ne décroche à ses appels qu’une fois en passant, quand j’estime que c’est nécessaire.
Je ne peux faire autrement sinon que de donner raison à Harmonie et elle pourra divorcer aussi facilement.
D’un autre côté, Graziella est prête à toi pour prendre sa place, J’ai besoin de régler cette situation.
Maman (à l’autre bout du fil) : A MENDOME ! mbolo !
Moi (en fang) : Mbolo a ma !
Maman (en langue fang) : Qu’est-ce qui se passe chez vous là-bas ?
Moi (allant droit au but) : Maman, j’ai besoin que tu viennes avec tante MENGUE. Je croix que je suis en train de perdre ma femme.
Maman : Qui ça, OKOME ?
Moi (agacé) : Maman OKOME est ma femme depuis quand ? Je parle de ma femme, mon unique épouse Harmonie.
Maman (sans détour) : A koro vè ! (Ah quitte là)
Quelle unique épouse, elle est juste reconnue dans les papiers c’est tout, sinon ta vraie femme c’est OKOME.
D’ailleurs comment elle va et sa grossesse ?
Moi (gardant mon calme) : Maman, je ne t’ai pas appelé pour parler d’OKOME mais de ma femme MAVOUNGOU.
Maman : Elle a quoi, elle est aussi enceinte ?
Moi (fermant les yeux un court instant) : Non…
Maman : Mais quoi alors ?
Moi (murmurant) : Elle veut divorcer !
Maman (poussant un cri de joie) : Iyéééééééééé enfin, elle s’est décidé.
Moi (calmement) : Maman, c’est comme ça que tu la traites aujourd’hui, une femme qui a toujours pensé à toi, qui t’a donné deux petit fils qui est venu te soutenir quand tu étais malade à Oyem, enceinte de Samuelha ! C’est comme ça que tu la remercie maman TU ES SERIEUSE LA ? fis-je en haussant le ton.
Maman (calmant le jeux) : Akié mon fils, calme toi, je suis désolée.
QU’est-ce qu’elle t’a fait pour que tu te retournes contre moi.
Tu étais d’accord pour les fiançailles avec OKOME et même que tu te prépares financièrement pour l’épouser à la coutume.
Moi (croisant mes jambes) : Compte sur moi maman, ce mariage n’est pas prêt d’arriver. Bref.
Je t’appel pour te demander de venir avec tante pour raisonner ma femme, c’est mon mariage qui part en vrille.
Maman (sans tenir compte de mon inquiétude) : MENDOME si elle décide de partir laisse là partir avec ces enfants.
OKOME est enceinte non !
Moi (calmement) : Je vais faire comme si je n’ai rien entendu… laisse tomber d’ailleurs, je vais appeler tante MENGUE elle au moins, elle comprendra que j’ai beaucoup à perdre si ma femme me divorce et je l’aime toujours comme au début.
Maman (revenue à de bons sentiments) : Ah ah MENDOME j’ai compris.
Tu veux qu’on vienne quand ?
Je sais que ta tante sera heureuse de jouer les pompiers sachant que ça concerne sa belle-fille préférée...
Moi (jetant un œil à ma montre) : Maman même demain ça m’arrange au moins elle va se gêner en vous voyant, elle a beaucoup d’estime pour tante MENGUE.
Elle pourra peut-être la dissuader.
Maman : Donc tu envoies l’argent tout à l’heure pour qu’on aille réserver le vol ?
Moi (glissant la main dans ma poche du pantalon) : Considère que c’est déjà fait je passe juste un coup de fil à l’agence et j’enverrai les détails à mon beau pour qu’il vous imprime ça.
Maman : Ok mon fils mais il faut reconsidérer la décision que tu prendras concernant ton mariage avec OKOME.
Elle au moins m’appelle de temps à autre mais ta soit disant femme là.
Moi (d’un ton sec) : Maman arrête.
Non seulement tu es hypocrite avec elle mais en plus tu veux qu’elle prenne de tes nouvelles à chaque fois ?
Laissez ma femme en paix vous comprenez, papa et toi, avec vos choses de tradition et autres là, laissez ma femme en dehors de ça !
Il faut que je te laisse maman j’ai réunion dans quelques minutes.
Maman : J’ai encore dit quoi ? en tout cas on se verra demain.
Dorothée ép. OVONO.
Je venais à peine de terminer de rincer les verres et tasses que les clients avaient utilisés, je retirai mon tablier et le rangeais en dessous de la table dans un tiroir.
Harmonie et maman Josiane faisaient des comptes je les rejoignais pour les comptes.
Le Seigneur a beaucoup fait pour cette entreprise, nous payons la dîme de tous nos bénéfices et le Seigneur nous bénit en retour.
Harmonie (reposant le cahier sur le comptoir) : Eh voilà ! les comptes sont bons.
Maman (rangeant le cahier dans la caisse) : Dieu soit loué ma fille ! Au début quand tu as voulu qu’on paie la dîme, j’étais contre mais je remarque que ce qu’on gagne…ça en vaut la peine.
Harmonie (souriante) : …
Moi (souriante) : Dis Harmonie, tu as prévu quelque chose après ?
Harmonie (prenant son sac) : Euh j’ai juste rendez-vous avec mon nouvel avocat.
Maman (la dévisageant, l’air contrarié) : Ah ma fille ah ! Tu persiste avec cette histoire de divorce ?
Harmonie (levant les yeux au ciel) : Maman je vais accepter de subir sans amour parce que j’ai peur de ce que la société pensera de moi ?
Je veux être en paix avec moi-même.
Je ne vais pas faire semblant d’aimer Samuel à cause de mes enfants alors qu’au fond je ne suis pas heureuse !
Eux même ne seront pas heureux quand ils verront leur mère malheureuse.
Moi (croisant mes bras) : Chérie, tu veux dire que dans ton cœur, au plus profond de toi tu n’éprouves plus rien pour Samuel ?
Maman (appuyant mes propos) : Hein, vraiment ! Tu l’as aimé non ?
Harmonie (secouant la tête en souriant) : Maman, Dorothy, je le dirais une seule fois.
C’est mort, il n’y a plus rien que je ne puisse faire pour Samuel.
Moi : Permet-moi d’en douter.et donnons-nous un peu de temps.
Maman (les mains sur la tête) : Ah, les choses de la honte !
Harmonie (soupirant en levant les yeux au ciel) : Bon il faut que j’y aille maitre MBOUMBOU a horreur des retards.
Moi (prenant mon sac) : Je fais un tour aussi maman, je ne mets pas du temps.
Harmonie (devant la porte) : Maman, je vais chercher les enfants tout à l’heure pour une petite ballade, je vais appeler la Keke pour les préparer.
Maman (déçu) : Ok ! Ils s’y plaisent comme ils sont entourés d’autres enfants là-bas.
Harmonie (poussant la porte de verre) : C’est déjà une bonne chose.
La mère de Samuel veut les emmener à Oyem, depuis là je fais tout pour esquivez elle doit vraiment me haïr mais comme c’est la reine des hypocrites, elle fait genre.
Maman (le ton méprisant) : Une belle mère ingrate comme ça !
Moi (sortant de la boutique) : Ok, on y va Dorothy, maman à toute.
Maman (s’écriant) : Ok mes enfants je gère n’ayez crainte.
Harmonie et moi sortions de la boutique en direction de nos voitures respectives.
***
J’arrive au parking de Style & Textiles sans avoir averti que je venais, c’était sur un coup de tête mais il fallait que je me bouge au risque de rester les bras croisés et regretter de n’avoir pas intervenu quand c’était encore possible.
Et si ce n’était pas gagné du côté d’Harmonie, il fallait au moins tenter sa grâce du côté de Juste.
Je coupais le contact pris mon sac, descendit du véhicule et verrouillais les portières.
Dans le hall, je saluais la réceptionniste et demandais à voir Juste SAJOUX.
La jeune demoiselle me fit assoir un instant, le temps de contacter la secrétaire particulière de Juste, puis me demanda mon nom et prénom.
Une minute plus tard, elle se leva et me dirigea vers l’ascenseur en appuyant pour le 2ème étage.
En arrivant, je descendis de la cabine d’ascenseur et me rapprochait d’une jeune dame très jolie qui me sourit en confirmant mon identité avant de me conduire dans un bureau derrière une cloison.
Elle toqua et ouvrit la porte, me laissa entrer en déclinant mon identité à Juste puis s’éclipsa en refermant derrière elle.
Juste (se tenant debout) : Waouh Dorothy ! Qu’elle surprise !
Moi (marchant jusqu’à son bureau) : Bonjour Juste.
C’est une grande entreprise que tu gères là !
Lui (désignant un fauteuil en souriant) : Prend place s’il te plaît.
Je pris place alors qu’il me proposait quelque chose à boire, je demandais un jus d’orange.
Il ouvrit un mini frigo et rapporta un verre et une bouteille de jus d’orange.
Posant le verre devant moi sur un sous verre il versa une quantité considérable de jus.
Moi (un sourire bref) : Merci.
Juste, si je suis venu ce matin c’est pour te demander une énorme faveur j’ai essayé avec Harmonie et elle est catégorique mais je veux au moins essayer avec toi, même si tu rejettes ma proposition, je ne t’en voudrais pas mais je serai persuadé que j’aurai au moins essayé de te convaincre.
Juste (levant un sourcil) : Ok vas-y !
Moi (buvant une gorger pour me donner du courage) : Je sais une chose c’est que tu es éperdument amoureux d’Harmonie et elle de toi. Je suis aussi sûr que si Harmonie apprend que je suis passé te voir pour ce que je m’apprête à te dire elle me gardera dent, aussi vrai que la terre est ronde.
Juste, je suis l’amie, la confidente la sœur d’Harmonie et je l’aime, je ne veux pas sa perte mais en ce moment je remarque qu’elle passe par une période décisive.
Nous sommes les deux personnes assez proches qu’elle écoute le plus.
Et je sais que tu es quelqu’un de bien et que tu veux le bien d’Harmonie, tu me l’as prouvé lorsque tu as quitté le pays pour lui laisser un temps de réflexion sans empiéter sur sa décision et je sais que tu serais le mieux placé pour l’empêcher de faire ce qu’elle est en train de faire maintenant ?
Juste (ne comprenant pas où je voulais en venir) : Que fait-elle à part divorcer de Samuel ?
Moi (le fixant déterminée) : Elle brise son foyer, ses rêves et le bien-être de ses enfants !
Je sais que tu l’aimes Juste, mais pense à ses enfants, pense à ce qu’elle va endurer pour garder la tête froide.
Et comment réagiront ses enfants en sachant qu’ils ne vivront plus avec leur père parce que maman est tombé amoureuse d’un autre homme ou qu’elle le trompe en étant marié à leur père.
Tu sais combien de fois les enfants aiment leur père.
Tu serais content si ta petite sœur était mariée à un homme avec deux enfant et que cette dernière quittait son mari pour un amant ?
Tu voudrais te marier avec une femme divorcée ?
Après presque 12 ans de relation pour qu’un bon matin elle divorce parce qu’elle est amoureuse d’un autre homme ?
Et si plus tard elle se rend compte qu’elle a fait une erreur, que feras-tu ?
Sais-tu au moins qu’elle a toujours été éperdument amoureuse de Samuel ?
[Me rapprochant du rebord de la table, suppliante.]
S’il te plait, soit objectif, quitte à passer d’abord tes sentiments en arrière-plan quand tu prendras cette décision.
Nous ne sommes pas dans un monde imaginaire.
Je ne suis pas là pour te décourager mais sache que la demande de divorce est une procédure qui prend généralement deux ans minimum c’est une étape longue et complexe et ça épuise moralement.
Déjà, pour ce qui concerne les enfants, les mesures seront prises par le juge. Ça affectera aussi les enfants.
Juste (impassible) : Merci Dorothée pour ta franchise, mais je vais y réfléchir avant de me prononcer.
Mon souhait c’est que ma princesse soit heureuse, je ne crois pas que Samuel soit à mesure de le faire, sinon elle n’aurait pas cherché à divorcer.
Je ne ferai aucune concession que je regretterai peut-être plus tard mais je te promets d’y réfléchir.
Moi (me redressant) : Fine !
Merci pour ton temps. Comme je disais, je ne t’impose rien, j’ai juste essayé de faire ce qui est juste.
Juste (pinçant ses lèvres en me fixant) : …
Moi (prenant mon sac) : Il faut que je reparte à la boutique.
Juste (contournant son bureau) : Je te raccompagne. Merci pour la visite.
Juste me raccompagna jusqu’à l’ascenseur et me fit un au revoir de la main avant que la cage ne se referme, le visage neutre.
Photo credit : Google
Model : Omotola Jalade.