Chapitre 46
Ecrit par Myss StaDou
Chapitre 46
− Victor… Carole…. Ce n’est pas possible.
Une larme ruisselle déjà sur ma joue tandis que je pousse la porte de la chambre avec violence. Carole se retourne en entendant le cri que j’ai poussé. D’abord surprise de me voir là, elle sourit maintenant à pleines dents. Elle tourne son derrière dénudé sur le pantalon de Victor.
− Eh Dieu ! m’exclamé-je en frappant mes mains sur ma poitrine, tirant sur mon habit. Qu’on me pince, dites-moi que ce n’est pas vrai….
Je jette violemment mon sac au sol et repose mes mains sur ma tête, ébouriffant ma jolie coiffure.
− Carole… Victor… Seigneur ! crié-je. Qu’est-ce que vous êtes en train de faire comme ça ?
Carole qui s’était retournée pour faire face à Victor, me cachant ainsi son visage, se met à rire.
− À ton avis ? demande-t-elle d’une voix mielleuse. On essaie de prendre du plaisir….
− Ce n’est pas possible !
− Oui, ce n’est vraiment pas possible de le faire quand on t’interrompt. Qu’est-ce que tu fous là ?
Je me tiens à bonne distance d’eux. Comme si les approcher est un danger pour moi. Mes jambes tremblent tellement que je ne suis pas sûre de pouvoir marcher. Je me mets à pleurer fort et à chaudes larmes, hoquetant de la douleur que je ressens au fond de ma poitrine. C’est comme si on me broyait le cœur.
− Ne me dis pas ça... Weh Carole ! Comment peux-tu… Caro, c’est mon petit ami !
Elle se tourne, toujours couchée sur Victor et me regarde :
− Mouf ! Quel petit ami ? C’est le gars du peuple. S’il te donne, il va aussi me donner ce qu’il a entre les pieds là. Tu crois qu’il est ici pour quoi ? Ce n’est pas la première fois…
Son sourire machiavélique revient sur ses lèvres.
− Toi et lui, ce sont juste des jeux et tu le sais. Il ne t’épousera jamais, car il n’a jamais été à toi.
− Non….
− Et sa famille ne voudra jamais de toi ! La place est prise. Mais je pense que je peux très bien l’occuper. Le courant passe assez bien entre nous comme tu vois.
Elle lui caresse le torse et ce geste est un coup de lame dans mon cœur.
− Arrête !
− Pourquoi ? Il aime ça.
Je cause même quoi avec cette folle :
− Vic, appelé-je, hystérique. Tu ne dis rien ?
Aucun son ne vient de son côté. Il se fout de moi ou quoi ? Merde, c’est quelle histoire ça ? Je dandine sur mes pieds, complètement démoralisée.
− Vic, tu ne dis rien pour te défendre ?
Carole éclate à nouveau rire :
− Regardez-moi celle-là, se moque-t-elle. Tu veux qu’il te réponde quoi ? Le mounyong (plaisir) est dans lui.
Je pleurniche.
− Pardon, sors ! s’énerve Carole. Ne nous dérange pas. Tu nous as déjà assez perdu du temps comme ça !
J’ai la rage, une vraie haine pour ces deux personnes qui venaient de jeter la confiance que je leur portais aux orties. Je sais que Carole m’en voulait. Mais je ne pouvais pas imaginer qu’elle coucherait avec mon copain. L’homme avec lequel je veux faire ma vie ! Eh Dieu ! Pourquoi tout ça n’arrive qu’à moi. Tant de coups durs en même temps… Et l’idiot ne dit même rien. Sûrement trop honteux de ce qu’il a fait. Il s’est bien foutu de ma gueule ! Il y a quelques heures encore, il me chantait son amour dans des SMS. C’est bien lui qui m’a dit mardi qu’il fera de moi sa femme. Ou je rêvais ce jour-là ?
Et il se tape ma sœur ! Derrière mon dos ! Sur le lit qu’elle et moi partageons chez mes parents ! C’est la pire insulte qu’il soit ! Tout cela, c’est trop pour moi. Je préfère sortir d’ici au plus vite avant de poser un acte que je regretterais toute ma vie. J’ai trop d’envies meurtrières à cet instant pour rester regarder ces deux-là.
Où est ma valise ? Je me tourne vers la table de la chambre. Près de cette dernière était posée la valise que j’avais préparée pour aller à Douala, avec le sac à main prévu pour le déplacement. Ma sœur me regarde en souriant courir prendre le sac et la valise, ramasser le sac avec lequel je suis venue.
− Ferme la porte derrière toi. Je n’aime pas trop qu’on m’observe quand je jouis !
− Ferme-la ! Tu es contente, n’est-ce pas ? Continuez donc. Je ne veux plus jamais voir aucun de vous deux !
− Ce qu’on s’en fout de toi, se moque-t-elle. Mon Victor…
− Rira bien qui rira le dernier… Caro, sache que tu ne l’emporteras pas en enfer. Les parents sauront tout ce qui s’est passé ici. Maman avait vraiment raison…
Carole rit en m’entendant parler ainsi.
− Tu es le diable en personne. Je regrette vraiment que tu sois ma sœur.
J’entends une petite toux :
− Nic… Nicole, murmure Victor.
− Ne m’appelle même pas. Salopard ! Comment as-tu pu me faire ça ? !
Je pousse un long cri aigu avant de me retourner. Les larmes coulent tellement de mes yeux qu’elles m’aveuglent presque. Je passe une main devant mon visage pour essuyer celles-ci. Je sors bruyamment de la chambre avec mes innombrables bagages. Arrivée au salon, je jette tout sur le sol, agacée et dépassée. Le sac que j’avais le matin s’est ouvert dans le même mouvement et tout le contenu du sac se déverse au sol. Merde ! J’aperçois alors mon porte-monnaie que je ramasse de manière intuitive.
Il me faut de l’argent pour le transport. Je fonce dans la chambre de Junior qui n’est pas fermée à clé. Où sont les 500.000Francs qui Vic m’a donné dimanche ? Je sais heureusement où Junior à garder cette somme. Avec Carole dans la chambre, je ne pouvais pas jurer que cet argent ne disparaîtrait pas. Et j’ai bien eu raison. Ma propre sœur et mon copain ? N’est-ce pas la sorcellerie ?
Je vais dans l’armoire de Junior. Je fouille dans sa pile de jeans. Il avait mis l’argent dans le pied d’un de ses pantalons. J’en retire fébrilement une liasse d’argent que j’estime suffisant pour le voyage. Je range le reste avant de ressortir en courant. Une fois au salon, je prends la valise et le sac à main, laissant les autres affaires versées par terre. Je porte ces bagages en courant pour sortir de la maison comme si j’ai le diable aux fesses. Tout ce que mon esprit me commande, c’est de quitter ces lieux au plus vite. Partir…. Juste partir au loin.
Mon échange avec Carole et Victor n’a pas mis plus de trois minutes. Mais il m’a semblé que ça a duré une éternité. J’ai mal partout dans mon corps. C’est comme si je brûlais de l’intérieur. Je sors de la concession et ferme le portail de la maison bruyamment. Je m’arrête un instant pour reprendre mon souffle. Les sacs que je porte ne sont pas du tout légers. Je les pose d’abord au sol. En levant la tête vers la droite, j’aperçois alors la voiture de Victor garé dans la rue qui entre en contrebas au quartier.
Ce n’est pas vrai ! Comment j’ai fait pour ne pas la voir en entrant ? J’étais tellement perdue dans mes pensées, réfléchissant au voyage que je ne me suis même pas rendue compte qu’elle était là. Je secoue la tête, dépassée. Les deux tourtereaux se sont vraiment donné rendez-vous ? Peut-être qu’ils se voient depuis longtemps derrière mon dos. Pauvre idiote que je suis…
« Eh Nicole… Tu es une dormeuse ! Tout ça se passait sous ton nez et tu n’as rien vu».
L’amour m’a vraiment aveuglé oh !
Je ramasse mes bagages et reprends ma course. Je marche rapidement. Les gens s’arrêtent pour me regarder. Mais je m’en fous. Soudain, j’entends quelqu’un m’appeler. Je me tourne et vois Stéphane qui vient d’un coin couvert près d’un vendeur de cigarettes.
− Nicole, c’est comment ?
− Stéphane…
Il m’observe un court instant et a l’air surpris de mon allure.
− C’est quoi ? Pourquoi as-tu l’air débraillé comme ça ? Tu vas où, avec tous ces bagages ?
Je veux avancer, mais il me retient en me barrant le passage. J’essaie de forcer, mais rien. Je laisse alors tomber mes affaires et me met à chialer :
− Stéphane, je suis en train de rêver ? On est dans Big Brother Africa ?
− Hein ? s’exclame-t-il, surpris.
− Je suis finie !
− Quoi ? C’est ta mère ?
Je secoue la tête négativement.
− Encore la mère de ton petit ami ?
− C’est encore pire …
− C’est quoi donc? Parle-moi, je suis comme un frère pour toi. Je vais t’aider.
− Eh eh … C’est Carole.
− Carole… Carole ? Ah, oui Junior m’a dit que votre grande sœur s’appelle Carole. Qu’a-t-elle fait ?
Je pousse un soupir :
− Et Victor…
− Hein ? Ton copain ? Il a fait quoi ?
− Eh Dieu ! Je veux mourir seulement…
− Ne parle pas comme ça, dis-moi ce qu’il y a etnous allons arranger.
Je renifle très fort :
− Arrangez quoi sur ça ? Pardon ! Il ne faut pas les déranger.
− Hein ?
Je frappe les mains :
− J’ai trouvé Carole, sur Victor… sur notre lit… à la maison…
− Tu as fait quoi ?!
− J’ai trouvé ma sœur avec mon gars.
Stéphane ouvre grand la bouche devant cette annonce.
− Grand Dieu !
− Je suis finie, Stéphane ! Finie ! Ils m’ont tué !
En disant cela, je frappe mes mains sur mes cuisses, avant de les porter sur ma tête et me frotter les cheveux. Mon aspect physique m’importe peu à cet instant.
− Ce n’est pas vrai, dit Stéphane.
− Je suis rentrée. La maison oh… Ils ont bien bu de l’alcool… Les verres de Bailey’s sur la table au salon… Je demande à Victor « pourquoi ? » ... Il ne m’a même pas répondu…
Stéphane me regarde.
− Je ne pouvais même pas voir l’expression de son visage d’infidèle, tellement ma sœur se moulait sur lui ! Il ne bougeait pas, Stéphane. Il était trop concentré sur ce qu’elle faisait !
− Tu dis qu’il ne bougeait pas ?
− Le bon monsieur se réjouissait. Carole et la mère de Victor : même moule de fabrication ! J’en peux plus. Il faut que je parte.
− Non. Mais attends…
− Hum ! Les deux femmes vont s’entendre à merveille. La belle-fille idéale pour elle. Non, je dois partir, dis-je en me ressaisissant.
− Mais où les as-tu laissé ?
− Dans la chambre.
− Ok, j’y vais. Il est hors de question qu’ils te fassent un truc pareil. Attends-moi ici, je vais parler à ce Victor.
Je le regarde à travers mes larmes.
− Attends-moi, je reviens !
Il se met à courir et s’en va vers notre maison. Je le regarde partir, le visage complètement vide d’expression. C’est comme si on a enlevé tout souffle de vie de mes veines. J’ai envie de fermer les yeux et juste disparaître. Je ne peux pas rester là. Je dois partir. Quitter ces lieux au plus vite. Je vais en route et stoppe un taxi en course. 2500Francs pour qu’il me laisse au plus vite à l’agence de Garanti Express à Mvan. Ils ont toujours les bus pour Douala.
− Chauffeur, faites vite. Je suis pressée !
− Madame, je vais essayer. Mais vous savez qu’il y a souvent les embouteillages, surtout vers la Poste centrale.
− Débrouillez-vous seulement le mieux que vous pouvez. Je sais que vous pouvez arriver vite.
− Ok, Madame.
Nous roulons depuis un moment déjà. Je me sens très mal. Ce que Victor m’a fait… Je prends mon téléphone et compose le numéro de Jeanne. Ça sonne et au bout de quatre sonneries elle décroche :
− Allô !
− Allô ma chérie, répond Jeanne. C’est comment ?
− Épargne-moi les flatteries ! dis-je avec agressivité.
− Ekie ! C’est comment avec toi ? On a un problème ensemble pour que tu m’agresses de la sorte ?
− Nie que tu n’étais pas au courant ? Nie, je vois !
Je me mets à pleurer. Le chauffeur est même tellement surpris qu’il se tourne pour me regarder.
− Nicole ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Nous nous sommes quittés tout à l’heure sans problèmes. Qu’y a-t-il maintenant ?
− Ce n’est pas ton frère Victor ? Tu m’as envoyé être avec lui pour qu’il me tue ?
− Hein ? Il a fait quoi ?
− Je l’ai trouvé avec ma sœur dans notre chambre en train de s’envoyer en l’air !
− Weh... Dieu ! s’écrie le chauffeur de taxi.
Ce dernier suivait aussi ma conversation téléphonique ?
− Quoi ? demande Jeanne. Ce n’est pas possible …
− Si je te le dis.
− Non. Victor ne peut pas faire un truc comme ça !
− Serait-ce donc moi qui suis folle ?
− Je n’ai pas dit ça.
− Ou j’invente déjà des trucs ? Je n’ai pas rêvé… Je les ai bien vus ! Avec mes deux yeux !
− C’est terrible ça ! Où sont-ils ?
− Je suppose toujours dans la chambre.
− Ok. Je suis en ville là à Mahima en ville. J’arrive le plus vite possible.
− Fais ce que tu veux là-bas. Je m’en fous.
Je raccroche bruyamment et essuie les larmes sur mes joues. Nous arrivons à un point où toutes les voitures ralentissent à cause de l’embouteillage.
− Madame, assia pour ce qui vous est arrivé, dit le chauffeur de taxi. Les hommes sont vraiment mauvais.
− Vous l’avez dit, murmuré-je.
Il parle comme si lui-même n’est pas un homme ! Tous pareils ! La tristesse m’envahit à un point où je me fonds dans une sorte de torpeur. Après un moment qui me paraît une éternité, on arrive à l’agence de voyage. Le chauffeur gare devant celle-ci. Je règle la course, prends mes bagages et me dirige vers le guichet de billets le plus proche. J’entre dans la salle et me dirige vers le guichet.
− Bonjour. Je veux aller à Douala au plus vite !
− Le prochain départ est prévu dans quelques minutes. Mais c’est le VIP, répond la caissière avec beaucoup de condescendance.
− Ça va toujours à Douala. Le bus, c’est le bus !
La caissière me toise de la tête aux pieds :
− Sûrement vous vous êtes trompée de guichets. Les voyages normaux sont de l’autre côté. Un bus vient de partir. Le prochain part d’ici une heure.
− C’est quoi votre problème ?
Je fouille mon porte-monnaie.
− Voilà 10.000Francs. Donnez-moi un billet pour Douala. C’est quoi ? C’est vous qui me payez le voyage ? Vendez-moi le billet, c’est tout !
Elle a l’air vexée, mais vu le nombre de personnes assises dans la salle d’attente qui nous regardent, elle s’abstient de me répondre.
− Votre carte d’identité, Madame.
Ma carte ? L’ai-je sur moi ? Je fouille fébrilement dans mon sac, avant de saisir le portemonnaie et d’en retirer la carte. Je lui tends cette dernière. Elle prépare ensuite le billet me le rend ainsi que ma monnaie qui s’élève à 4.000Francs.
− Bon voyage !
− Merci.
Je me dépêche de sortir, car le bus est déjà garé dehors. D’autres passagers me suivent, à l’écoute de l’annonce du départ imminent de notre bus. Je vais vers le bus. Je donne ma valise au chargeur du bus et monte. Je m’installe dans la partie supérieure du bus. Mon téléphone se met à sonner dans mon sac. À la sonnerie des P-Square, je sais que c’est Junior.
− Allô, Papi ? C’est comment ?
− Je suis là. Je viens de rentrer.
− As-tu bien composé ?
− Oui, les épreuves étaient abordables. Où es-tu ?
− Je suis dans le bus pour Douala, dis-je d’une voix lasse.
− Comment ? Déjà ? J’ai trouvé Stéphane ici. Je ne suis même pas encore entré à la maison. Que s’est-il passé ?
− Ah Papi, que voudrais-tu que je te dise ? J’ai trouvé Carole et Victor dans la chambre.
− Quoi ?
J’essaie de lui raconter la scène. Mais je suis tellement incohérente que je n’arrive pas vraiment à parler.
− Papi, j’ai mal au cœur, tu ne peux même pas imaginer !
− Nini eh… Je suis dépassé par ce que tu dis là !
− Je pars à Douala chez Josy. J’ai besoin de changer d’air. Mais moi, je ne peux plus dormir dans la même chambre que Carole. Elle peut me tuer la nuit !
− Je comprends.
− Ton crédit va sûrement finir. Prends l’argent et tu recharges ton téléphone.
− Ok. Merci. Fais-moi signe quand tu arrives.
− Ok.
− Fais attention à toi.
Je raccroche complètement perdue. Nous sommes déjà à la sortie de la ville. Il faut que j’appelle Josy avant que le réseau ne se mette à déranger. Je compose son numéro. Elle ne décroche qu’après plusieurs sonneries.
− Allô Nicole, c’est comment ?
− Je suis là.
− Hummm…. La manière dont résonne ta voix sonne, ne tente même pas de me dire que tu ne viens pas demain.
− Non. Juste que ça ne va vraiment pas. Je suis dans le bus comme ça pour Douala. J’ai pris le VIP de 16h30. Pardon viens me chercher, dis-je en éclatant en sanglots. Je suis finie, Josy.
− Il y a quoi ? demande-t-elle, paniquée.
− J’ai trouvé mon petit ami et ma sœur sur le lit chez nous. Josy, je n’en peux plus.
− Quoi ?
− Pardon, viens me chercher seulement.
Je raccroche et je me mets à pleurer. Tout le voyage se déroule ainsi. Entre larmes et pauses qui me permettent de m’évader dans des pensées lugubres. Je vois bien que les autres voyageurs sont intrigués. Mais personne n’osent m’approcher ou me questionner. Aux alentours de 20h30, le bus entre dans l’agence de Garanti Express à Douala. Les embouteillages à l’entrée de la ville nous ont fait traîner. Pourtant nous avons plutôt bien roulé. Tous les passagers descendent. J’ai beaucoup de mal à bouger. Tellement j’ai pleuré et mon estomac a cessé de crier famine depuis un moment. Je m’approche de la soute et récupère ma valise. Je regarde autour de moi perdue, jusqu’à ce que je voie Josy toute souriante sortir d’une voiture garée devant une des entrées de l’agence. Elle s’avance vers moi et me prend dans les bras. Elle prend ensuite ma valise.
− Josy, je suis arrivée, dis-je avec lassitude.
− Enfin, j’attendais depuis.
Je n’entends plus grand chose de ce qu’elle dit. Sa voix me parvient de plus en plus lointaine. Ma vue devient de plus en plus sombre, je veux lever le bras pour me frotter les yeux. Mon corps semble pèse une tonne et mes jambes n’ont plus de force pour le porter.
− Nicole ?
Je veux lui répondre. Aucun son ne s’échappe de mes lèvres. Et tout devient noir autour de moi.