Quatre mois après l'accident

CYNTHIA

-Dirou on dit quoi ?
-Ah je suis là avec mes malaises….
-Tu as des nouvelles de Stanley ?
Silence….
-Allô ?
-Cynthia si tu m’as appelée juste pour me parler de lui je raccroche …..
-Si tu raccroches je viens chez toi ! Hin hin hin et puis d’ailleurs tu vas raccrocher pourquoi ? Ça fait déjà quatre que ça dure Vanou, tu vas lui faire la tête jusqu’à quand ? 
-Je ne lui fais pas la tête, lui et moi c’est fini c’est tout….Il n’a qu’il continue sa vie avec sa go Estelle et leurs filles….
-Mais Vanessa tu ne peux pas dire ça dans la mesure où tu n’as jamais voulu écouter sa version. 
-L’écouter pour qu’il me dise quoi Cynthia ?
-Pour qu’il te dise réellement ce qui s’est passé ce soir là. Je suis sûre qu’il n’y est pour rien Vanou…
-Il n’a pas besoin de se justifier….J’ai vu ce que je devais voir ce soir là…Et j’a même failli mourir au cas où tu l’aurais oublié….
-Hé Vanou….
-Continue à prendre sa part….
-Je ne prends pas sa part comme tu dis, j’essaye seulement de faire en sorte que tu ne gâches pas définitivement tout !
-Ah ? Parce que c’est moi qui gâcherais tout ? Il fallait qu’il y réfléchisse à deux fois avant de se retrouver nu en sortant de la douche avec son ex allongée dans le lit où on dormait lui et moi !
-Alors comment tu expliques le fait qu’elle soit rentrée à Libreville définitivement et qu’ils ne se soient pas rabibochés pour autant ?
-ça ne veut rien dire….
-Si ça veut tout dire…Parce qu’il m’a tout expliqué…Vanou tu ne peux pas le fuir indéfiniment….Ecoute au moins ce qu’il a à te dire….Après côté sentiments c’est toi-même qui verras si oui ou non tu veux encore de ton gars.
-De mon quoi ?! Ecoute Cynthia, c’est bien tenté mais là je n’ai plus le temps de ce menteur de Stanley…J’ai un voyage à préparer …
-Vanou ne me dis pas que tu vas aller accoucher en France sans avoir discuté avec lui ! Tu portes quand même son enfant !
-Cynthia il faut que je te laisse….
-Vanou ! Vanessa ?!
Bip bip bip …..
« Elle m’a raccroché au nez ! Ses hormones de grossesse là lui montent au cerveau hein ! En tout cas Estelle, j’en fais mon affaire ! Il est hors de question que je la laisse tout foutre en l’air. Il faut que je trouve un moyen pour que l’ex de Stanley avoue à Vanessa qu’il ne sait rien passé entre eux. Et pour ça j’ai déjà ma petite idée !...
Et puis Vanou aussi le moindre dès que le moindre petit problème se présente elle se sauve, à Lbv la vie de couple c’est un combat… »

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Cinq mois après l'accident

VANESSA

C’est le printemps. Comme dans un film, la vie qui tournait au ralenti pendant l’hiver se remit en mode normal. Dans les rues de Paris les gens étaient plus souriants avec l’arrivée du printemps. Les terrasses des cafés et des restaurants étaient en permanence bondées de monde. Les fleurs avaient revêtu leurs plus belles toilettes, des couleurs vives et chaudes mêlées de parfums aux multiples déclinaisons chatoyantes faisaient le bonheur des yeux et de l’odorat.
Assise sur une chaise longue à mon balcon, je profitais moi aussi du soleil printanier. Histoire de donner à ma peau un peu plus de vitamine D.
J’avais loué un très bel appartement dans le neuvième arrondissement de Paris. Toutes les commodités étaient à proximités j’allais flâner dans les rues animées dès que j’en avais la force. 
J’étais en France depuis maintenant quatre mois. Moi qui croyais m’ennuyer ici pendant les mois d’attente, il en avait été autrement. Ma whitie de copine était venue me voir. Victoria s’était pris deux semaines de congés. Et là Cynthia projetait de venir avec Maman pour l’accouchement. Que pouvais-je demander de plus ? 
Il m’arrivait parfois de penser à Stanley quand mes pensées me jouaient des tours… Je l’avais mis en restreint sur Facebook. Inscrit son numéro de téléphone dans la liste de rejet et j’avais même menacé mes proches au cas où l’un d’eux aurait l’idée de collaborer avec lui.
Mais parfois j’étais curieuse de savoir ce qu’il faisait, à quoi il pensait, à quoi ressemblait sa vie sans moi… « Pense t-il toujours à moi ? » 
Cynthia ne me disait plus rien à son sujet. La dernière fois qu’elle avait tenté de me convaincre ça avait tourné en dispute. Et depuis elle n’en parlait plus…Elle avait compris. J’aurais voulu qu’elle soit têtue comme elle l’a toujours été et ne tienne pas compte de mon avis…Tout d’un coup je me rendis compte que même quand je lui disais que je ne voulais rien savoir ça me faisait finalement du bien d’avoir de ses nouvelles par ma pointue de copine or là c’était le désert total. 
La curiosité me démangeait tellement que décidai d’aller sur le profile Facebook de Stanley. En espionne. « Je sais, je suis une pauvre fille !... »
Il n’avait rien publié depuis l’anniversaire de sa mère. D’ailleurs sa dernière publication date de cette période. En photo de couverture une photo de lui et moi avec en légende « Merveilleusement bien avec la femme de ma vie »
Je relis les commentaires de ses amis, et des miens aussi. Je relis ses commentaires, je relis les miens. Tous nos amis nous souhaitent du bonheur. Nous sommes ravis on les remercie. On respire le bonheur, le love… J’ai une boule dans le ventre, j’ai des bouffées de chaleur. C’est trop ! Je quitte sa page en prenant bien soin de ne pas cliquer accidentellement sur j’aime à un quelconque commentaire.

Dans l’après midi j’ai rendez-vous à la maternité c’est mon avant dernier rendez-vous avant le jour J.
Je suis toute excitée, car je vais voir mon petit bout à l’échographie et avec la 3D c’est juste un régal !

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Six mois après l'accident

CYNTHIA

Maman Vicky et moi voyageons dans deux jours. J’étais à fond dans les préparatifs. Vanou avait besoin de nourriture afro, un caprice de femme enceinte auquel je me pliais à cœur joie.
J’avais rencontré Stanley par hasard en ville la veille. Je lui donnais des nouvelles de Vanessa de temps en temps, même si avec elle je n’en parlais plus au risque de provoquer à nouveau un climat de tension. Elle n’avait pas besoin de ça en ce moment donc je respectais ses désirs. Mais Stanley m’avait vraiment fait pitié quand je l’avais vu que je ne pu m’empêcher de lui en dire un peu plus sur la grossesse et sur l’état de santé de Vanessa.
-Elle va bien sauf que l’accouchement est à été programmé pour la semaine prochaine. Le bébé n’a pas tourné donc ils seront obligés de lui faire une césarienne….Je te tiendrai au courant si tu veux. J’aurai le rooming en France, donc si tu veux tu pourras me joindre avec mon numéro Airtel….Je voyage dans deux jours avec sa mère….
-Merci Cynthia…
« Merci » ….C’est tout ce qu’il avait dit….Avant de tourner les talons et de monter dans sa voiture. « Kiéééé Vanou ! Si le gars là te laisse vraiment je vais bien te bastonner ! Accouche seulement bien on va régler ça après en one one…»
J’avais trop de choses à préparer pour le voyage et je n’avais pas le temps de rentrer à la maison et me cuisiner un repas digne de ce nom. Je décidais donc de m’arrêter Tartare à l’ancienne Sobraga m’acheter des beignets et des brochettes. Même si les portions étaient désormais rikikis je restais une de leurs fidèles clientes.
La file d’attente était longue comme d’habitude. Il y avait les élèves du collège Ntchoreret et les travailleurs et des gens pressés comme moi qui n’avaient pas d’autre choix que de déjeuner sur le pouce.
J’étais entrain de lire les messages de Vanou qui me passait les dernières commandes de nourriture à lui amener absolument, quand mon attention fut attirée par la conversation de deux jeunes femmes également dans la file.
« ….Et finalement ton plan avec Stanley avait marché ? »
Le message de Vanou va attendre pardon ! Stanley ? Il n’y en a pas des masses dans Lbv. Je tends d’abord bien l’oreille en bonne affairée que je suis ! Et moi qui voulais me fatiguer à faire les grands plans voilà qu’Estelle vient se livrer à moi toute seule ! Petit coup d’œil à ma tenue : je suis en jean et ballerines en cas de casse en tout cas je suis op. Si elle fait seulement « fien » avec moi je la bastonne tout de suite !
« Non guéééé apparemment c’est sérieux avec sa Vanessa là ! Le soir où je voulais passer à l’action elle était rentrée plutôt de son voyage. Et Stanley m’a fait comprendre que lui et moi c’était de l’histoire ancienne… »
« Ah ma co laisse ça ! On t’a dit qu’un mariage où il y a les enfants ça finit ? Ou bien tu ne sait pas comment faire pour réactiver un vieux dossier ?»
« Merde ! Merde ! Je fais quoi ? Je fais quoi ? Je vais réfléchir après mais là là là je dois réagir, mais il ne faut pas que je me trompe de cible ». Laissant d’abord la faim de côté je me tournais pour mieux voir les deux énergumènes qui se trouvaient derrière moi.
« Si Vanou dans son comportement whitie n’a pas voulu lui régler son compte à Estelle et à manquer de se tuer dans un accident grave, moi je ne compte pas laisser la story là comme ça ! Barré ! »
-Estelle ?
-Oui ?!
La fameuse Estelle était le genre JCD dernier tissage, dernière chaussure à talon compensés, cléfs de voiture en main pour montrer qu’elle en a une, visage « contouringué » je parie que sans son make up c’est sûrement une bonne vilaine ! En tout cas depuis que c’est arrivé à lbv les vilaines n’existent plus….
-On se connait ? Me demande t-elle avec dédain.
« Aie ! Estelle ne me prends même pas un peu de haut sinon je vais te faire manger le goudron sous le soleil en plein SBG »
-Non on ne se connait pas….Mais j’ai involontairement entendu la discussion entre ta….Copine ou sœur je ne sais pas bref. Je vous ai entendu parler d’un couple que je connais parfaitement : Stanley et Vanessa….
-Oui on a parlé d’eux et puis ? C’est pas interdit que je sache !
-C’est pas interdit ?
-Non ! C’est pas interdit ! Et puis pourquoi je perds même mon temps à parler avec vous ? Si vous voulez bien m’excuser….
Estelle a fait ce qu’il ne fallait pas. Elle m’a poussée pour passer devant moi a balancé son tissage lace wig sur mon visage comme pour me prendre de haut et sa copine à la bouche aussi charnue qu’un croupion de poule proéminant, s’est mise à rire bruyamment.
« Aie Estelle ! C’était la chose à ne pas faire !... »
J’ai tenu fermement son tissage dans mon poing l’obligeant à me faire face.
-Mais vous êtes folle ! Mais… Laissez-moi !...
Ignorant complètement ses propos, je serrai de plus belle mon étreinte pour l’obliger à plier.
« Balayage ! Estelle au sol. »
Plu de copine en vue elle était à dix mètres de nous. Bouooh que la bouche cadeau, juste forte pour donner des mauvais conseils !
-Elle est complètement folle ! Je ne la connais même pas !
Un attroupement s’était formé entre nous, ce n’était pas mon problème. Mes vieux esprits de bagarreuse avaient complètement pris possession de moi. Pour me calmer il me fallait juste une chose : infliger à cette Estelle une baston dont elle se souviendrait pendant longtemps. 
« Madame c’est comment ? »
« Mamoooo on bastonne une grande go comme ça en plein carrefour SBG ! »
Des gens font des commentaires, d’autres tentent de nous séparer. Mais je n’ai laché prise que quand j’ai estimé qu’elle en avait assez eu.
-Et si tu n’es pas contente on remet ça quand tu veux !
Estelle et sa copine se sont enfuies honteuse comme deux voleuses.
« Et un dossier de classé ! »



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