CHAPITRE 47: MERCI.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 47 : MERCI.


**LESLIE OYAME**

Nous avons encore fait deux autres coups avant de retourner dans la maison directement pour la douche. C’est entre deux baisés que nous avons pris cette douche avant de redescendre à la cuisine pour que je termine de préparer sous son assistance. Le sourire ne quittait pas mes lèvres. 


Arsène : Donc demain on fera un tour à ton auto-école pour que tu vois l’endroit et prenne le programme. Je leur ai expliqué que tu travailles et tout, ils m’ont dit qu’ils te verront pour pouvoir adapter ton programme au leur et bénéficier de toutes les heures requises.

Moi : D’accord. Mais toi-même tu me donneras des cours aussi n’est-ce pas ?

Arsène : Bien évidemment. Je suis sûr d’être un bien meilleur professeur.

Moi : (Souriante) Je n’en doute même pas un peu et j’ai hâte d’être ton élève.

Arsène : (Souriant) Il n’y a aucun problème bébé.


J’ai fini de préparer et nous sommes passés à table. Nous avons mangé dans la bonne humeur et bien-sûr j’ai moi-même nourri mon homme car je sais qu’il adore ça. Nous avons ensuite débarrassé et fait la vaisselle ensemble avant de venir nous poser sur les fauteuils pour digérer un peu, il était près de 21h.


Moi : (Dans ses bras) Franchement j’ai envie de passer la nuit ici avec toi.

Arsène : (Caressant mon ventre) Je sais, mes les enfants sont tous seuls, tu les as vus seulement le matin et en plus avec ce qui s’est passé avec Lucrèce aujourd’hui, il est important que tu sois là et dorme avec eux.

Moi : Je comprends. Elle m’a appelée maman aujourd’hui.

Arsène : Je sais, j’ai entendu.

Moi : Ça m’a fait un truc bizarre.

Arsène : Tu n’as pas aimé ?

Moi : Non, ce n’est pas ça. Je ne saurais expliquer ça avec les mots.

Arsène : Je vois.

Moi : Tu crois qu’elle va continuer à m’appeler ainsi ?

Arsène : Je n’en sais rien mais généralement quand on commence, on ne s’arrête presque pas.

Moi : Et si elle fait de même avec toi, si elle en vient à t’appeler papa, cela te dérangerait ?

Arsène : Non. Dès l’instant où j’avais vu cette petite chez toi et que j’avais vu comment tu la traitais, j’avais déjà intégré le fait d’être son père vu que je comptais être avec toi. Elle est ma fille au même titre que les jumeaux donc cela ne me dérangera pas.

Moi : D’accord. Tu viens donc dormir à la maison ce soir.

Arsène : Non, je vais juste te déposer avant de rentrer. Demain je dois y aller très tôt en plus je vais passer par dragage pour récupérer Loyd avant d’aller au boulot.

Moi : (Me retournant pour le regarder) Tu dois passer chercher Loyd ?

Arsène : Oui.

Moi : (Fronçant les sourcils) Pour quelle raison ?

Arsène : Depuis trois jours c’est moi qui l’emmène au boulot parce que de sa zone jusqu’au taf, il faut débourser un vrai budget pour arriver à l’heure au travail avec un taxi, hors n’ayant pas les moyens nécessaires pour ça, il est obligé de prendre plusieurs transports en commun et cela le met en retard. 

Moi : Et maintenant tu fais dans l’humanitaire ?

Arsène : (Souriant en me pinçant le nez) Je ne fais pas dans l’humanitaire, sauf que j’aime bien ce petit, il est bosseur et respectueux avec la tête sur les épaules. De plus je suis son parrain.

Moi : Hum. Je ne veux pas les histoires de ami ami là après vous allez commencer à vous raconter vos vies ou après ce sont les histoires qu’on va t’exploiter. C’est toi-même qui a dit qu’on ne mélange pas le travail et l’amitié, qu’il faut toujours garder une distance car on ne connait pas les vraies intentions des gens.

Arsène : (Souriant) Ne t’inquiètes pas, je saurai prendre mes gardes. 

Moi : Hum. 

Arsène : (Souriant) Ne fronce pas les sourcils comme ça, je t’ai déjà dit que ça te durci le visage et d’ailleurs figure toi que c’est également une de ses mimiques.

Moi : À qui ?

Arsène : À Loyd et je lui ai d’ailleurs fait la remarque l’autre jour. Quand il le fait, il te ressemble davantage.

Moi : Hum.

Arsène : Qui sait, c’est peut-être à cause de votre ressemblance que j’aime bien ce petit. (Souriant)J’ai l’impression d’être avec mon petit beau-frère, le petit frère de ma femme.

Moi : (Me levant en portant mes babouches le visage amarré) Eh bien enlève ça de ta tête car ce n’est pas le cas.

Arsène : (Me rattrapant) Ne te fâche pas bébé, c’était juste une blague. Je m’excuse si ça te vexe que je t’associe à lui, je ne le ferai plus.

Moi : (Silence) 

Arsène : (Me retournant pour que je lui fasse face) Allez mon cœur, je suis désolé.

Moi : D’accord.

Arsène : Tu me pardonnes ?

Moi : Oui.

Arsène : (Souriant) Où est donc mon sourire ? (J’ai grimacé) Un vrai sourire.


J’ai souri pour de vrai avant qu’il ne m’embrasse. 


Arsène : Allez, va chercher tes affaires, je vais aller te déposer. Il commence à se faire tard. 


Je me suis exécutée et il m’a déposée à la maison. Il a discuté pendant un moment avec les enfants et surtout avec Lucrèce pour ce qu’elle devra faire en partant à l’école demain ensuite il est rentré chez lui. Je suis allée me changer avant d’aller à la cuisine. Je voulais faire sortir quelque chose pour préparer pour le lendemain mais Lucrèce l’avait déjà fait. Je n’avais plus rien à faire, elle s’est occupée de la maison et de ses frères.


Moi : Tu as frotté la pommade comme j’ai dit ?

Lucrèce : Oui. 

Moi : (Regardant son visage) D’accord, d’ici à demain, la trace là va partir mais il faudra encore frotter.

Lucrèce : D’accord.


Elle s’est mise à me fixer pendant un moment en silence.


Moi : Il y a quoi ?

Lucrèce : (Hésitante) Je, je peux continuer à t’appeler maman ?

Moi : C’est ainsi que tu veux m’appeler ?

Lucrèce : Oui.

Moi : Alors oui. Appelle moi maman, ça ne me dérange pas vu que je te considère comme ma fille.


Elle est venue me faire un câlin et je l’ai serrée dans mes bras.


Lucrèce : Merci maman d’être là pour moi.

Moi : De rien chérie.


Je me suis détachée d’elle et lui ai fait un bisou sur le front.


Moi : Il est temps d’aller se brosser et se coucher, demain il y a école.

Lucrèce : Avec les jumeaux on vient dormir avec toi ?

Moi : (Souriante) Si je dis non vous allez écouter ?

Lucrèce : (Souriante) Non. 

Moi : Voilà. (Sortant de la cuisine) Si vous durez, je vais fermer ma porte.

Lucrèce : (Dans mon dos) Les jumeaux allons-y vite se brosser, on va dormir avec maman, vite.


Ils se sont dépêchés pour y aller. J’ai vérifié que tout soit bien fermé avant d’aller à la chambre, ils m’ont rejoint quelques minutes plus tard après avoir tout arrêté dans leur chambre. Après l’appel de mon homme pour nous souhaiter une bonne nuit, je me suis endormie avec mes trois enfants dans les bras, je n’ai besoin de personne d’autre que ces quatre là dans ma vie…


Je m’apprête à sortir du boulot et mon téléphone se met à sonner, je regarde et c’est la mère d’Arsène.


« Moi : (Décrochant) Allô maman ? »

«Mme Mfoula : Allô ma fille bonjour. »

 «Moi : Bonjour maman. Comment allez-vous ?»

 «Mme Mfoula : Moi ça va par la grâce de Dieu. C’est comment là-bas avec ma petite fille ? »

 « Moi : Je ne comprends pas. »

«Mme Mfoula : Ta petite belle sœur m’a dit que sa nièce a eu un souci à l’école hier. »

 «Moi : Ah d’accord. Oui, hier nous avons eu un souci et ils étaient prêts à la renvoyer pour une chose qu’elle n’avait même pas commise. »

 «Mme Mfoula : Comment ça ? ».


Je lui explique ce qui s’est passé depuis la fois où j’avais récupéré le bulletin de Lucrèce jusqu’à ce qui s’est passé hier à l’école. »

 «Mme Mfoula : Eh Dieu, pour une affaire de cul et fesses, des individus se sont levés pour essayer de ruiner l’avenir de ma petite fille ? Attends, les gens là me connaissent ? Donne moi les noms de ces gens, je vais appeler le ministre de l’éducation nationale tout de suite quand ton gars ira déposer la plainte il trouvera que l’affaire est déjà là-bas. D’ailleurs je vais même l’appeler pour lui mettre la pression pour qu’il aille me déposer la plainte là. Regardez moi des imbéciles comme ça, donc ils pensent que c’est avec les enfants de tout le monde que l’on s’amuse ? Ils apprendront aujourd’hui que le bout du glacier qu’on aperçoit sur l’eau cache toujours un gros iceberg en dessous et plus jamais même dans leurs rêves, ils ne feront une chose pareille. Comme les gens pensent qu’ils sont fous, ils sauront qu’il y a plus fou qu’eux dehors ici et personne ne touche à ma famille sans en subir les conséquences. Si tu as aussi le nom de la traînée à l’origine de toute cette histoire donne moi ça. Elle viendra me dire si quand moi Patricia je souffrais à l’hôpital avec les douleurs de cet enfant, elle m’avait aidée. »

 «Moi : Je vous envoie tout ça par messagerie. »

 «Mme Mfoula : D’accord, j’attends. Ne t’inquiètes pas hein, moi-même je vais régler ce problème. »

 «Moi : D’accord maman. ».

Clic !


J’ai lancé l’appel sur le numéro de Lucrèce et lui ai demandé de m’envoyer les noms de ses professeurs. Elle l’a fait et j’ai transféré le message à la mère d’Arsène en y ajoutant celui de cette Cynthia que j’ai pris le soin de retenir quand Arsène parlait la veille. 


-Mme Mfoula : Message reçu, je vais rapidement régler cette affaire, ne t’inquiètes pas. 

-Moi : D’accord . Merci maman. 


J’ai rangé mon téléphone et je me suis dit que j’avais vraiment beaucoup de chance, non seulement pour les enfants et moi car nous étions très bien entourés mais surtout parce qu’Arsene avait choisi de préserver mon image dans sa famille. Je n’imagine même pas ce qu’il serait advenu de moi si jamais sa mère avait eu vent du fait que ce soit moi qui avais agressé son fils, j’aurais très certainement fini derrière les barreaux sans aucun préavis. 

J’ai rangé mes affaires et je suis sortie juste au moment où Arsène m’appelait pour me dire qu’il était dehors. Je suis allée monter dans sa voiture et après l’avoir embrassé, nous sommes partis. 


Moi : Ta mère m’a appelée.

Arsène : Je sais, j’ai reçu son coup de fil quand je venais et je vais me rendre chez elle après t’avoir laissé.

Moi : Tu es fâché ?

Arsène : Non. Sauf que maman va toujours dans les extrêmes quand elle décide de régler un problème donc je préfère éviter.

Moi : Quand tu parles d’extrême tu penses à quoi ?

Arsène : Elle pourrait par exemple détruire leur nom de sorte à ce qu’ils ne retrouvent plus jamais un travail plus ou moins décent au Gabon et même étendre cela sur toute la famille de ces gens. Je n’ai pas envie qu’on en arrive à ce niveau donc j’irai parler avec elle pour qu’elle reste raisonnable dans ses actions parce que telle qu’elle a eu vent de cette histoire, on n’arrivera pas à la faire lâcher la grappe.

Moi : Je vois. J’espère que tu pourras la tempérer.

Arsène : Je l’espère aussi. 


Il a démarré et nous sommes allés à l'auto-école où il m’a inscrit. C’est dans Nzeng, je n’aurais pas de mal à y accéder. J’ai échangé avec les moniteurs pour qu’on se mette d’accord sur les heures et les jours. À la fin, il m’a laissé au rond point avant de partir chez ses parents. C’est moi qui lui ai demandé de me laisser là pour éviter qu’il n’ait à faire un détour par chez moi. Il a toutefois attendu que je prenne un taxi avant de s’en aller. Le taxi m’a laissée devant le portail. J’ai payé et il est parti. J’ai sorti ma clé pour ouvrir le portillon, je m’apprêtais à rentrer quand j’ai entendu derrière moi.


Voix : Bonsoir ya Leslie. 


Je me suis figée sur place avant de me retourner lentement et arrêter mes yeux sur les enfants Mbazogho en la personne de Lauria et Loyd.


Moi : (Regardant Loyd en colère) C’est donc pour ça que tu as collé mon homme n’est-ce pas ? Pour connaître ma maison ? Vous blaguez avec moi ?

Lauria : Ya Leslie ec

Moi : (L’interrompant énervée) Dégage, tu appelles qui ya ? Tu me connais ? Dégagez de chez moi tout de suite.

Eux : Pardon

Moi : Je ne vous pardonne pas, j’ai dit de dégager de chez moi et


Je me suis arrêtée car ma tête s’est mise à tourner et j’ai eu le vertige.


Loyd : (M’empêchant de tomber) Ya Leslie tu vas bien ?

Moi : (Frappant sur ses bras) Ne me touche pas imbécile. C’est vous non, vous êtes venus avec vos mauvais esprits ici pour me tester n’est-ce pas ? 


Il a reculé. 


Lauria : Ya Leslie stp, on veut te parler pardon.

Moi : (Luttant avec le vertige) Je vous ai dit de


Mes pieds m’ont lâchée, j’ai juste eu le temps de voir Loyd me retenir avant que je ne touche le sol et ce fut le trou noir… 


**REINE DIVOKOU MFOULA**

Je sors de ma boutique et je vais grimper dans ma voiture. J’ai décidé aujourd’hui d’aller voir Alvine pour essayer d’avoir une discussion avec lui. Ça va faire bientôt un mois que nous avons couché ensemble et depuis je n’ai plus aucune nouvelle de lui. Ce qui s’est passé entre nous cette nuit a réveillé plein de choses en moi, même celles que je ne pensais pas ressentir. Je l’avais dit la dernière fois que lorsque j’étais plus jeune, j’avais un faible pour lui. À chaque fois qu’il venait à la maison et que je le voyais, je m’agitais toute seule et faisais tout afin de me rendre présentable à ses yeux, je me faisais plein de films dans ma tête à imaginer comment est-ce que ce serait quand il allait s’intéresser à moi et me voir comme une femme. Je faisais tout pour attirer son attention et bien que je l’avais, ce n’était rien d’autre que fraternel, il s’arrangeait toujours d’une façon ou d’une autre à me faire comprendre que non seulement j’étais une enfant sur laquelle il ne pourrait jamais arrêter ses yeux, mais encore que j’étais sa petite sœur, il ne me voyait que comme ça. Quand il venait souvent me chercher avec son fouet, je ne cessais pas de lui crier au visage que je n’étais pas sa sœur et qu’il devait arrêter de se comporter comme s’il était mon grand frère. Ces crises c’était pour lui faire comprendre que je ne voulais pas qu’il me voit comme une petite fille mais comme une femme et je ne voulais pas non plus qu’il me prenne comme sa sœur alors que je voulais être sa petite amie, mais il ne l’entendait pas de cette oreille et persistait sur son chemin. Je voulais grandir plus vite, que mes seins et mes fesses sortent afin qu’il puisse me voir enfin comme telle. Je voyais les filles avec lesquelles il sortait qui en avaient et je me disais que c’était ces choses qui l’empêchaient de me voir comme une femme, alors j’avais décidé de prendre mon mal en patience, je voyais les rondeurs de ma mère et je me disais que forcément aussi, je les aurais car en regardant ses photos plus jeune, elle était exactement comme moi. Plus je prenais de l’âge et plus ça sortait, j’étais contente car je pensais qu’avec ça il changerait d’avis mais une vacance qu’ils étaient tous les trois venus passer au Gabon, vu qu’ils étaient à l’étranger pour leurs études, j’avais appris qu’il ne s’intéressait plus aux filles de teint foncé parce que selon lui, elles n’étaient pas assez jolies. Je me rappelle que je m’étais enfermée dans ma chambre ce jour et j’avais longtemps pleuré. J’avais envisagé la possibilité de frotter des crèmes éclaircissantes et j’avais même acheté une trois jours plus tard que j’allais frotter pour m’éclaircir la peau. Seulement je l’avais vu avec une fille très claire puis une autre métisse et encore une autre. Je m’étais dit que même si je frottais ça, je n’allais pas arriver à lui plaire car au-delà de la couleur de peau, les filles avec qui il s’affichait, étaient toutes très minces et sans formes contrairement à moi qui avait maintenant des seins et des fesses bien visibles, je ne rentrais pas dans ses critères et bien que peinée, j’avais décidé de me faire une raison. Les vacances en question j’avais fait le deuil de mes sentiments à son égard et j’avais décidé d’accepter le fait qu’il n’y aurait jamais rien entre nous. J’avais accepté de le voir comme un grand frère et j’avais sorti toutes ces choses de ma tête. L’année qui avait suivi je m’étais mise en couple avec Kaleb et le reste appartient à de l’histoire. Toutes ces années mon regard sur lui avait changé et j’avais fini par ne plus ressentir une quelconque attirance pour lui, sa présence ne me faisait plus rien ni même le fait de le voir avec d’autres filles. J’avais donc conclu qu’il s’agissait d’un béguin et rien d’autre.

Pourtant la nuit du 31 quand nous étions sur la piste et qu’il avait commencé à me caresser tout en m’embrassant dans le cou, tout mon corps s’est mis à trembler comme jamais auparavant, quand il m’a embrassé sur la bouche, mon cœur a été secoué d’une telle manière que j’ai dû fuir car je n’avais plus les idées claires, mes émotions étaient mélangées et je ne voulais pas dire ou faire quelque chose sous le coup des émotions alors je suis partie. Seulement il m’a suivie et m’a fait l’amour jusqu’à 5h du matin avec une telle passion qui m’a fait pleurer dans ses bras à plusieurs reprises avant de m’endormir. À mon réveil le lendemain, il n’était pas là et n’avait laissé aucune trace de lui. Si je n’avais pas les marques de son passage sur mon corps et mon entrejambe, j’aurais juré que j’avais rêvé cette nuit et qu’elle n’avait jamais eu lieu. Je m’étais dit que certainement il avait eu une urgence et avait dû partir rapidement, il ne m’avait rien dit peut-être parce qu’il ne voulait pas déranger mon sommeil ou un truc du genre. Certainement il devait repasser ou à tout du moins m’appeler pour me dire quelque chose. Ce jour, malgré la douleur que je ressentais sur tout le corps après son passage sur moi, j’avais fait l’effort de m’apprêter, faire à manger, tout ranger et l’attendre. Je n’avais pas cessé de guetter les pas à l’entrée et de regarder mon téléphone. À un moment, j’avais même cru que je n'avais pas le réseau ou un truc du genre car je n’avais aucune nouvelle. Après trois jours de silence, je lui ai écrit sur WhatsApp.


-Moi : Bonjour Al, comment vas-tu ?


Bien qu’étant en ligne, il n’a pas ouvert mon message ce jour, il l’a fait trois jours après et m’a laissé en vu. Plusieurs scénarios ont voulu m’assaillir l’esprit mais je les ai rejetés en me disant qu’il doit certainement avoir un problème, je ne pense pas que ce soit délibérément qu’il a choisi de m’ignorer après la nuit que nous avions passé ensemble. Je lui ai écrit d’autres messages pour lui demander s’il avait un problème et si on pouvait se voir. Mes messages sont restés sans réponses jusqu’à aujourd’hui, j’ai même appelé mais il n’a pas pris. Je me suis dit que ce n’était pas possible, Al ne pouvait pas me faire ça à moi, il ne pouvait pas venir me faire l’amour comme il l’avait fait chez moi et décidé de faire comme si ça n’avait pas eu lieu, comme si j’avais été une fille qu’il avait par hasard rencontré un soir en boite et avec qui il a eu un coup rapide dans l’ivresse. Il n’était pas ivre, nous avions certes bu cette nuit mais nous étions tous les deux parfaitement conscients de ce que nous avions fait cette nuit alors pourquoi me faire ça ? Pourquoi me traiter comme une pute sans considération ? Après près d’un mois à m’ignorer, il m’a envoyé un message vocal à 3h du matin dans lequel il pleurait et semblait être ivre dans un club. La note disait « je te demande pardon Reine mais je ne peux pas ». Il a répété ça en boucle avant de couper. Qu’est-ce que ça signifie ? Toutes ces semaines je me suis interdite de pleurer ou de me mettre en colère, même si son attitude me blessait, je prenais sur moi car je voulais avoir une discussion de face avec lui. Je lui ai écrit ce matin pour lui dire que je passerai chez lui chez soir car j’aimerais qu’on ait une discussion tous les deux. Il l’a lu mais ne m’a pas répondu. Je suis donc en route comme ça.

J’arrive chez lui quelques minutes plus tard et le gardien me laisse passer sans problème. Je gare, prends mon sac et descends après avoir tout verrouillé. J’arrive devant sa porte et je sonne. La porte s’ouvre sur une fille claire en sous-vêtements, en regardant bien son visage je me rends compte que c’est la fille qui était avec lui en boite le 30. Mon cœur s’est contracté dans ma poitrine et j’ai eu un léger mouvement de recul. Elle m’a toisé pendant un moment avant de parler à haute voix.


Elle : (À son endroit) Bébé, ta petite sœur est à la porte. 

Moi : (Écarquillant les yeux, dans ma tête) Sa petite sœur, il a dit à cette fille que je suis sa petite sœur. Ok. 


J’ai soufflé et j’ai pris sur moi. Le bon monsieur s’est pointé quelques minutes plus tard uniquement vêtu d’une culotte qui semblait avoir été enfilée à la va-vite. Cette fille lui a fait un bisou rapide sur les lèvres avant de lui dire qu’elle l’attendait à la chambre et qu’il ne devait pas mettre du temps. 


Alvine : D’accord.


Elle est partie en nous laissant tous les deux devant la porte. 


Alvine : (Me regardant) Bonsoir Reine.


Je me suis mise à le fixer en silence traversée par une myriade de sentiments contradictoires. Je ne savais pas si je devais crier, l’insulter, le frapper, faire un scandale, fondre en larmes etc. Tout était en train de se bousculer à l’intérieur de moi jusqu’à ce que deux larmes décident de sortir de mes yeux et de couler le long de mes joues.


Moi : (Voix vibrante) Merci. 


Je me suis retournée et je suis allée grimper dans ma voiture avant de partir chez moi…


SECONDE CHANCE