CHAPITRE 5

Ecrit par Lady bv2g


Ce jour-là, après de longues heures d’études, j’ai fait une petite pause pour m’évader dans mes pensées et soudain une question m’est apparue « qu’est-ce que j’aimerai bien de venir plus tard ? ».  Je songeais à devenir ingénieur comme mon père ou institutrice comme ma mère, mais hélas je n’aime pas l’enseignement ni les calculs alors comme autre option j’avais le métier de médecin ou juriste.

Du moins je m’étais permise de réfléchir sur mon avenir car personne n’était à la maison pour interrompre ce petit instant que j’avais osé m’octroyer. Les minutes suivantes, le téléphone principal du salon sonne, durant une seconde j’ai hésité de décrocher car je ne voulais pas entendre la voix de ma tante ni de mon oncle mais en même temps j’avais peur des retomber ; alors je me précipite pour décrocher et à ma grande surprise ce n’est pas tantine Eldive au bout du fil mais tantine Ilda

-Allo ! dit tata Ilda d’une voix grave 

-oui allo c’est qui à l’appareil s’il vous plait ?

-mami c’est tantine Ilda, c’est qui ça ? Agnès ?

-non tantine Ilda, hehehehehe c’est Divine tu ne reconnais plus ma voix ? dis-je d’une voix enjouée ; j’étais tellement heureuse d’entendre une voix réconfortante et familière, je me retenais pour ne pas déverser les larmes.

Elle continue sur ces paroles

-mais mamiton tu n’es pas partir à l’école ? 

-non tantine Ilda je ne me sentais pas bien, donc j’ai préféré rester à la maison

-ha j’espère que tu as pris les médicaments, et comment vont les autres ?

-tout le monde se porte bien tata 

« Ha tantine Ilda pourquoi m’as-tu abandonné dans les griffes de cette famille GONGANG ? pourquoi ne m’as-tu pas gardé avec toi ?  Je t’en veux tantine Ilda, Oui je t’en veux !!! elle me frappe chaque jour et c’est à peine si j’arrive à étudier, je suis leur ménagère et leur souffre-douleur. Tantine ilda par pitié vient me récupérer, je t’en supplie » je me le dis intérieurement en larmoyant.

-okay c’est bien alors, j’appelais pour prendre de tes nouvelles as-tu besoin de quelques choses ?

-tantine et toi là-bas ? tu vas bien ? tes affaires fonctionnent ?

-oui Mami di’ tout va bien par la Grâce de Dieu, j’ai trouvé un petit travail à l’instar de mon commerce. Je vais t’envoyer 20 milles FCFA d’ici la fin de la semaine tu comprends, comme ça tu achèteras ce dont tu as besoin

-tata s’il te plait je peux venir rester avec toi après les examens ?

-mamiton je vais m’arranger avec ta tante eldive et on verra tu comprends ?

-okay tata j’ai hâte

-okay divine bon on fait comme ça n’oublie pas de m’appeler dès que tu auras reçu l’argent hein

-oui tata je n’oublierai pas

Conversation terminée, téléphone raccroché. J’ai pleuré en sanglot, j’avais l’impression d’être abandonné au fond de moi, même ma tante dont la situation s’est améliorée n’est pas venue me chercher. Je ne sais plus quoi penser. Ho Dieu aide moi !

Les mois passèrent et ma situation continuait à se dégrader. Mon mental était affecté et la fatigue corporelle était de plus en plus journalière, je ne savais pas si à cette allure j’allais pourvoir tenir. A cette époque de l’année je ne savais pas ce que voulais dire thérapie, du moins ma culture ne nous apprend pas à consulter un psychologue ou un psychiatre pour exposer les problèmes familiaux, tout s’arrange en famille un point un trait.

« Et bien même si j’avais pu me tourner vers un psy avec quoi j’allais payer les heures de consultations ? ».

Les examens officiels approchaient à grand pas, nous étudions de manière adure et moi seul je continuais de jongler entre les taches ménagères et mes études, seulement je remettais tout entre les mains du Seigneur afin qu’il puisse m’aider à surmonter ces moments. Sincèrement si aujourd’hui je suis où je suis c’est entièrement grâce à Lui.

Malgré le mauvais caractère de ma tante Eldive et ses impulsions non contrôlées, elle continuait à me couvrir de cadeaux, à m’acheter de belles choses, de belles tenues et c’est justement parce qu’elle continuait à m’offrir ces choses que je continuais à avoir espoir qu’un jour qu’elle puisse m’aimer tendrement et m’affectionner comme sa propre fille.

Ma jeune cousine Agnès est une fille de forte corpulence, qui s’est développée rapidement d’où l’apparition rapide de rondeur, de grosses fesses et seins. Du coup les garçons de notre lycée tournaient beaucoup plus autour d’elle, par rapport à moi qui n’était qu’une mince fille au faciès attristé et elle avait le droit de sortir pour aller aux fêtes, rentrer aux heures tardives mais pas moi. 

Certes que tonton Sylvian avait refusé de nous acheter un portable, mais je ne sais pas par quel moyen elle a pu s’en procurer un. Je ne l’ai jamais dit à personne car je voulais qu’on resserre les liens comme au tout début, qu’on apprenne à se faire confiance et que par mon silence qu’elle me regarde comme une sœur et non comme sa boniche.

-divine !!! dit Agnès de vive voix

-oui Agnès pourquoi cris-tu mon nom comme ça

-héé tu n’as pas à me dire comment je dois t’appeler

-maman à finit de préparer ?

-Lève toi tu sors regarder, je ne travaille pas pour toi

Elle piaffe, tourne ses yeux en ignorant ce que j’ai dit, puis continue

-euhh peux-tu m’apporter mes vêtements que tu avais lavé dernièrement, je dois sortir

-lol toi tu m’amuses hein, parce que tantine me donne des ordres toi aussi tu veux le faire, je ne vais nulle part Agnès

-tu oses me manquer de respect ? dit-elle en se levant de son lit, puis bondit sur moi en voulant me gifler j’arrive à esquiver sa main et me défendre. Anis intervient en criant le nom de ma tante Eldive dans la mascarade.

Tantine Eldive se précipite dans la chambre en abandonnant la marmite au feu, elle voit ce qui se passe et nous sépare. Pour une fois je m’étais dit qu’elle allait entendre ce que j’ai à dire mais non une fois de plus c’était l’orpheline qui avait tort et c’est toujours ce que j’ai été à leurs yeux une orpheline, une simple étrangère qui fait obstruction à leur vie.

« Pense-t-elle que j’ai demandé à être orpheline ? me suis-je préparé à le devenir un jour ? est-ce que j’ai demandé que tu acceptes de m’adopter ? alors répond moi pourquoi ? pourquoi suis-je traité ainsi ? »

Et les embrouilles de ce genre se répétaient à tout moment, certes que je me défendais, mais au final c’est moi qui recevais les coups de fouets. Agnès s’en sortait avec quelque grondement et anis lui était remercié d’avoir intervenu. J’ai connu des moments de joies dans cette famille, j’ai été accueilli avec un certain amour, maintenant après 4 mois c’est devenu le cauchemar de ma vie, cette même famille m’horrifie et me rend malade.

Ma tantine Ilda avait tenu sa promesse et m’avait envoyé de l’argent par le biais de tata Eldive, car je n’avais pas encore de pièce d’identité ni l’autorité nécessaire pour retirer de l’argent en pus 20 milles FCFA est une grosse somme d’argent pour une petite fille comme moi. Je m’étais dit en moi-même que « à l’arrivée de cet argent, je partagerai avec Agnès et anis pour essayer de gagner un peu plus d’amour à leur égard, offrir des bijoux à tantine Eldive pour qu’elle puisse mieux m’affectionner ». Mais encore là ça a été le carnage.

Ce jour-là lors de notre diner habituel en soirée autour de la grande table du salon, tantine Eldive m’informe qu’elle a reçu un message de ma tante Ilda qui m’a envoyé de l’argent sans mentionner la somme et me dit qu’elle le retirera demain. Mon oncle était ému par ce geste car c’était une gentille attention et mes cousins murmuraient entre eux comme quoi je vais pouvoir maintenant mieux me vêtir et me coiffer un peu plus régulièrement.

Comme chaque soir après le diner, je fais la vaisselle alors cette soirée-là, pendant que je faisais la vaisselle à la cuisine, tantine eldive me rejoint et me dit « divine ta tante t‘avait mis au courant de cet envoi ? », je lui réponds tout en gardant mes mains dans l’eau de vaisselle « oui tata elle avait appelé il y’a quelques jours et m’avait promis de m’envoyer de l’argent », elle ajoute « pourquoi ne m’as-tu jamais mis au courant de cet appel téléphonique divine ? maintenant tu me caches des choses ? », là je sentais les problèmes venir et le fouet s’en suivre alors je retire lentement mes mains de la bassine et fait un pas en arrière pour m’éloigner d’elle.

Elle se met à rigoler et ajoute « pourquoi as-tu peur ? tu fais exprès n’est-ce pas ? c’est toi qui aimes que je te tape ». Pour une fois, je voulais échapper aux fouets car j’étais épuisé de me faire taper pour un rien. Soudain je cours vers l’autre porte de la cuisine près du levier qui donne sur la véranda et elle dit de voix vive « ne me fait pas courir divine sinon ta peine sera lourde », en entendant cela j’ai compris que j’étais sans issue et que peu importe j’allais toujours écoper, alors je m’arrête au milieu de la véranda, je m’accroupis en protégeant mon visage pour contrer ses mains qui faisaient tellement mal.

Cet argent je ne l’ai jamais vu et je n’ai jamais osé demander car si j’osais alors je devais en payer les conséquences, si je contredisais je devais en payer les conséquences, si je j’ouvrais ma bouche pour partager mon opinion je devais aussi en payer les conséquences, alors j’ai décidé de ne plus dire mot, d’accumuler tout ceci dans cœur et de me concentrer sur mes études en espérant de les quitter après ma réussite.

À 
DIVINE L'ORPHELINE A...