CHAPITRE 6
Ecrit par Lady bv2g
Les examens firent leur apparition, Anis avait d’abord composer ensuite Agnès puis moi.
Les épreuves n’étaient pas trop difficiles car je m’étais suffisamment armé avec pleins d’anciennes épreuves. Vous connaissez l’administration et leur manie de remettre des sujets similaires sans innovation, c’est grâce à William que j’ai pu comprendre facilement mes leçons.
Aucune amélioration sur mon cas au fil du temps passé. C’était les vacances directement après les examens, en principe je devais retourner à douala pour passer mes vacances avec ma tante et mon oncle.
Je n’en pouvais plus de cette ambiance lourde et de cet environnement malsain où tout le monde s’acharne sur moi sans raison. Un soir, lorsque ma tante Eldive était affalé sur le canapé en train de lire un magasin mode au salon, je m’approche tout doucement d’elle avec une poignée de crainte et lui demande posément
-excuse-moi ! tata s’il te plait est-ce que je peux te parler ?
-tu ne vois pas que je suis en train de lire ? dit-elle avec un visage froissé
-désolé tata dis-je avec le visage baissé en me retournant pour partir
Alors elle dit
-tu es déjà là !! parle !
-s’il te plait après les résultats de mon examen est-ce que je peux aller passer les vacances chez ma tante Ilda ?
-je ne sais pas hein, on verra s’il y’a de l’argent et selon la disponibilité de ta tante dit-elle en feuilletant son magasine
-merci tata dis-je avec un sourire plein d’espoir puis je rebrousse chemin vers ma chambre.
Cette soirée était plutôt calme, pas d’embrouilles, personne qui ne venait toquer à la porte de ma chambre pour m’en gueuler, aucun hurlement sur ma personne et aucun reproche de la part de cousine du moins elle ne restait presque plus à la maison.
J’avais préféré rester dans ma chambre la lumière éteinte, pour éviter les problèmes inutiles. Un silence comme celui-ci était très rare dans cette maison, du coup étant allongé sur mon lit ce silence m’envahit et suscita un chagrin qui m’envahit ; j’ai commencé à ressentir une gêne à la respiration dont je ne comprenais pas la provenance, Cette sensation était si forte que j’avais l’impression d’étouffer au final je me suis mise à sangloter.
J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, sans aucune raison pertinente juste que mon passé avait refait surface.
« Ho divine ! ma douce divine ! où sont tes parents ? j’ai tant besoin d’être réconforter, j’ai tant besoin de toi mon doux papa, j’ai tant besoin de toi maman, toi qui était de judicieux conseils, toi qui m’apprenait avec douceur pour me préparer à devenir une femme et toi papa qui avait de grands rêves pour moi, aujourd’hui où es-tu papa ? s’il te plait revient, je n’en peux plus de cette vie, vous me manquez, vous me manquez énormément. Je veux quitter d’ici !! je ne veux plus vivre ici !! mais je suis réaliste et comprend que je n’ai pas d’autre choix. Pardon accordez moi la force afin que je puisse les supporter jusqu’à l’université, j’aimerai être une battante, je veux être une grande juriste pour pouvoir mieux gagner ma vie et me détacher d’eux »
Quelques minutes plus tard alors que j’étais plongé dans mes idées, tante Eldive fait éruption dans ma chambre, rallume la lumière et dit « ha tu es là ? », elle avance vers la penderie de ma chambre en ignorant mon visage élégiaque et mon regard tout boursouflé par les larmes, elle ignore ma petite personne. « Ha qui suis-je pour l’en vouloir » elle termine de prendre ses tissus dans l’armoire, ressort en éteignant la lumière et me laisse noyer dans mon chagrin.
Durant les vacances, je n’avais pas le droit de sortir, du moins de m’épanouir comme les autres, je restais enfermer à la maison et regarder les jeunes du quartier s’amuser, car je connaissais mon sort dès que je déposais mes pieds dehors. Agnès avait le privilège d’être invité à des soirées mais pas moi, alors je m’étais résolu à la lecture de magasines féminines mode, des bandes dessinées et quelques fois des brochures chrétiennes.
Un jour, assise sur la chaise à la véranda, je feuilletais l’un de ces magazines de mode où j’étais tombé sur l’histoire de cette jeune femme médecin neurologue Nana grâce qui était l’auteur de plusieurs romans fictifs, avait une marque de chaussures bien côté et qui se faisait interviewer par le magazine African Women Power ; la dame chargée de l’interview lui avait posé cette question
« Comment aviez-vous fait pour manager entre vos longues études de médecines, l’écriture de plusieurs romans et la réalisation de votre marque ? »
Voici la réponse du DR Nana « vous savez au départ je croyais que c’était impossible et que je ne parviendrai à rien, à un moment je m’étais dit d’arrêter d’écrire et de simplement me concentrer à mes études de médecines qui prenaient une grande partie de mon temps, puis j’ai découvert le blog de plusieurs femmes médecins qui menaient ce double métier et je me suis dit pourquoi pas moi ? J’ai donc commencé à publier mes histoires et mes articles sur diverse plateforme mais même jusque-là je n’avais rien, aucunes mentions j’aime, ni de commentaires »
« Qu’est-ce qui vous a motivé de continuer » rajoute la journaliste
DR Nana répond « Juste trois choses la passion, la patience et la persévérance car c’est en préservant ces trois clés à l’esprit que j’aie pu ignorer les médisances, le manque d’encouragement et bien d’autres choses. Durant mon parcours, J’ai appris à m’organiser, à me battre pour ce que je veux et aujourd’hui le résultat de cet adure travail est papable, la preuve j’ai un interview avec une chaine de magazine c’est juste un rêve qui se réalise »
La Journaliste « qu’est-ce que vous conseillerez aux jeunes qui se trouvent dans la même situation que vous et qui aimerait équilibrer passion et métier »
Dr Nana « c’est tout simple faites-le d’abord pour vous, faites-en sorte que ce soit les autres qui puisse suivre vos activités, ensuite restez patient et persévérant, car les choses ne se feront pas du jour au lendemain mais prendront du temps et surtout gardez en vous l’amour pour votre passion et métier car c’est seulement comme cela que vous vaincrez les embuches ».
« ha quel message » me suis-je dis, J’ai fermé le magasine après avoir lu le reportage, j’ai recommencé à cogiter sur mon avenir car si tout se passe bien, il ne me restera qu’une seule année au lycée. Puis j’ai commencé à me demander si je ne deviendrai pas aussi comme ce médecin « juriste et autre chose, mais quoi ? » je me suis mise à penser à la mode car quelques fois en week-end nous allions souvent rester dans la boutique de tantine Eldive pour l’aider à ranger, passer un peu de temps et c’était réellement mon seul moment à l‘extérieur de la maison.
J’appréciais les tenues que ma tante vendait, on ressentait la qualité du tissu et qu’elle ne les achetait pas ici, déjà qu’elle ne lassait pas de nous raconter ses nombreux voyages qu’elle a eu à faire. Moi par contre j’adorais m’occuper des clients lorsque j’étais à la boutique, j’aimais leur proposer des tenues à sortie à leur corpulence voire les gens me dire « MERCI » était un réel soulagement pour moi, car ce n’est pas tous les jours que je reçois des éloges.
Alors je m’étais décidé qu’à l’avenir j’aimerai être juriste et aussi avoir ma propre ligne de vêtement, je reconnais que cette idée était dingue !! mais que voulez-vous ? la jeunesse et ses ambitions !!.
Un mois et demi c’était achevé, les résultats des examens officiels de tout un chacun étaient rendus, Anis qui avait réussi son brevet d’études, Agnès qui n’avait pas réussi son baccalauréat et moi qui avait réussi mon probatoire, naturellement lorsqu’il y’a un échec dans la maison cela induit spontanément un manque de joie au sein de tout le monde. Donc pendant ce temps j’ai ravalé ma joie et attendre de la célébrer avec ma tante et ilda et mon oncle Alberto qui étaient totalement heureux pour moi.
J’avais attendu une semaine après les résultats le temps que l’échec de Agnès ne se fasse plus sentir, afin que je puisse reposer la question à ma tante Eldive « le fait de savoir si je pouvais aller passer mes vacances chez ma tante ilda au vu de mon résultat positif ? » elle m’a dit qu’elle devait réfléchir, mais jusqu’aujourd’hui elle ne m’a jamais donné suite sur sa réflexion. Je savais qui si j’insistais à cet instant alors je me ferais bastonner, naturellement je suis resté silencieuse à la maison, en espérant qu’elle en reparle mais en vain.
Tonton Sylvian se faisait très rare à la maison à cause de ses affaires qui ont connu des difficultés financières du coup il ne nous accordait pas assez de temps.
Anis et moi on c’était rapproché un peu plus durant les dernières semaines des vacances, pour la première fois il m’avait remercié après l’obtention de son brevet car pour lui c’est grâce à mon aide qu’il a pu obtenir son examen. Durant la même période, il m’avait demandé pardon par rapport à son arrogance et ses déboires. Une fois de plus j’ai eu une lueur d’espoir qu’un beau jour je ferai partir de cette famille GONGANG et traiter dignement.