Chapitre 5

Ecrit par sokil

Il n’y avait encore rien eu entre Steve et moi à proprement parler, mis à part les petits baisers tendres dont nous nous abreuvions de temps en temps. Nos éternels échanges par sms ou encore via whatsapp faisaient aussi bien l’affaire.

- Coucou? Que fais-tu ?

- Coucou? Je range mes affaires pour le voyage qui ne m’enchante pas du tout.

- Courage c’est ton père tout de même, il essaye de faire son possible pour vous mettre à l’aise et se faire pardonner pour le mal qu’il a fait.

- Oui, mais bon…

- Non essaye juste de profiter des vacances!

- Et toi, tu ne lui en veux pas ?

- C’est pas mon père! C’est le tien! Si ça ne dépendait que de moi je pourrais le détester toute ma vie, mais c’est le tien et comme j’aime sa fille, je le supporte et je veux faire en sorte que tu n’aies plus d’embrouilles avec lui! Tu vois? Si cela peut me permettre de t’épouser un jour … Qui sait? Je garde espoir!

- Mdr (morte de rires)

- Pourquoi tu ris?

- Non pour rien, je vais me coucher et finir mes bagages.

- Ok, dors bien bye!

- Bye Steve! Bisous!

Nous étions de retour un mois plus tard. C’était assez fun; papa avait continué sur Paris pour ses affaires, ce qui nous arrangeait très bien. A Cassablanca, capitale économique et l’une des plus grande ville du Maroc, et qui est aussi l’une des premières métropoles du Maghreb, nous séjournâmes au prestigieux hôtel Sofitel Casablanca Tour Blanche, sans oublier de nous extasier devant tant de splendeurs sur les grandes places, les plages, etc… Avec maman nous pûmes faire quelques emplettes à Anfaplace shopping center au boulevard de la corniche, place du marché central; sans oublier également les fameux caftans, sortes de vêtements traditionnels longs et larges et portés par les femmes marocaines, que nous arborions sans trop de peine, sans oublier enfin de tout immortaliser sur photo. Mon père nous avait donné carte blanche, pour une fois!

Tout se passait bien, maman avait retrouvé un certain sourire, moi également. Mais quand je dis que maman avait retrouvé un certain sourire ça veut dire qu’elle l’avait vraiment retrouvé d’une certaine manière. Tous les soirs elle sortait accompagnée d’un guide, je l’entendais lui demander de toujours l’accompagner dans un centre, je ne sais pas trop lequel. Intriguée, je finis par lui poser directement la question.

- Maman tu sors tous les soirs maintenant! Tu n’es pas top fatiguée, après nos longues balades? A peine tu rentres que tu ressors!

- Ça ne te regarde pas fillette! Je sors un point c’est tout!

- Je demandais seulement!

- Pose pas de questions, voila! Je vais voir une amie, une amie de… de longue date!

Ma mère, je l’avais crue et j’étais heureuse de la sentir si heureuse de se sentir si bien, loin de mon père. Elle semblait revivre et surtout respirer une telle joie de vivre. Mais je ne la croyais même pas capable de me mentir! Mais si, elle m’avait bien menti! Je finis par le découvrir un soir, en voulant me rendre au hall de l’hôtel, j’avais envie de prendre un peu d’air frais à l’extérieur, j’étais accompagnée de Suzy et c’est alors que je la vis, accompagnée d’un monsieur, assez charmant. Interloquée, je restai là immobile, à les regarder et les entendre papoter; elle ne m’avait pas encore vue car elle était de dos. Le monsieur en question remarqua ma présence et devina à l’instant, il murmura des mots à son oreille et lorsqu’elle se retourna, elle sursauta vite fait.

- Eh! Klariza? Tu… tu fais quoi là?

- Je te le demande maman!

- Euh… eh bien je… Bon Richard on se reverra une autre fois, je dois m’en aller!

- Je te remercie Julie, de m’avoir accordé ce moment. Je repars aux États-Unis demain, je t’appelle à mon arrivée. Es tu sûre de ce que tu viens de me dire? Tu… tu repars donc au Cameroun?

- Richard, je n’ai pas le choix!

- Ok! Je n’insiste pas. Écoute on garde le contact d’accord? Prends soin de toi!

- Merci Richard! Tu fais un bon voyage!

Je vis ma mère prendre un de ces airs juste après; elle ne m’accorda pas un regard ni la moindre attention.

- Maman c’est qui?

- Ça ne te regarde pas!

- Mais …Il…

- Le sujet est clos Klariza! On monte!

De retour au pays depuis une semaine j’étais heureuse et enjouée de retrouver Steve, je lui avais tout raconté, tout narré dans les moindres détails et surtout de mon père qui n’était toujours pas renté. Quel bonheur… Le chat n’était pas là, nous pouvions donc nous trémousser sur place et en toute aise. Maman et moi n’avions plus reparlé de ce charmant monsieur, Richard, avec qui elle semblait passer du bon temps tous les soirs à Casablanca. J’avais tout juste eu le temps de percevoir une petite lueur qui brillait dans ses yeux. Quant à moi, j’avais quand même fais des pieds et des mains pour dégoter un joli présent à Steve, une djellaba, sorte de boubou marocain, qu’il avait bien apprécié.

La rentrée était là, je faisais déjà la classe de 3 ième toujours au collège de la Retraite et Steve lui était en classe de seconde au lycée du quartier. Nous avions repris nos vieilles habitudes, celles de nous revoir de temps en temps en solo. L’attirance devenait de plus en plus forte, c’était si intense, on jonglait, mais avec la présence de papa à la maison, le couvre feu était maintenu à 19h. J’étais vraiment amoureuse de Steve et qui dit amoureux devient possessif, surtout à cet âge. Je le voulais pour moi toute seule, il pouvait m’arriver de lui faire des scènes de jalousie, pour des rien. Cette fois là je boudais vraiment; je trouvais qu’il m’appelait peu et ne m’accordait pas trop d’attention. Il finit par m’inviter un soir dans sa chambre! Il avait changé de chambre et avait pris un petit studio juste à côté de la maison familiale. Avec les cours de répétions qu’il donnait aux enfants du primaire, il parvenait à payer le petit loyer! J’étais si impressionnée qu’à cet âge là il réfléchisse comme un adulte.

- J’étais pris dans le déménagement ma belle! Toi qui pense que je ne pense pas tout le temps à toi! Je voulais aussi te faire la surprise.

- Waouh !!! je suis super impressionnée ta chambre… est très belle!

- Elle te plait ?

- Beaucoup!!! J’adore! J’aime surtout le fait que….

Il ne me laissa pas terminer ma phrase qu’il m’avait déjà attiré contre lui, il m’embrassa avec passion. Je me laissai ainsi dominée par ce geste d’amour, cet acte si puissant. C’était la première fois, ma toute première fois. Je me laissai faire… Il me rassura en même temps que tout se passerait bien.

- Fais moi confiance… Tout ira bien!

En me laissant aller dans la peur et l’hésitation, il me rassurait d’une voix douce, me caressait d’une main ferme … Mais avant tout, il prit la peine de mettre la musique, ce qui me fit fondre et sourire timidement sur le champ; il se retourna et me sourit…

- C’est ta chanson préférée n’est ce pas?

- Ouiiiii ….

- Alors viens….reste près de moi et surtout, laisse moi te faire découvrir le meilleur….

Il s’allongea près de moi et ensemble nous nous laissâmes tanguer en douceur dans cette acte qui pour moi fut si nouveau et surtout très révélateur. On ne pouvait qu’entendre la musique qui jouait en fond sonore et dont Steve avait pris soin d’appuyer sur le mode “REPEAT”. Ce n’est que ça qui passait en boucle, la célèbre chanson de Medhy Custos, “Auprès De Toi”…

“Cette fois je ne m'en sortirai pas, je suis dans de beaux draps,

Je rends les armes, je lève les bras, je me remets à toi,

J'accepte d'être ton prisonnier, si tu deviens ma maison

D’arrêt…

Une lumière dans les...