Chapitre 5 : Amos Zinsou

Ecrit par Moktar91

Chapitre 5 : Amos Zinsou


Le brasseur se déroulait très lentement dans les airs. Sa musique, rythmée laisse entrevoir de suaves douleurs de toutes ces nostalgies qu'il a pût garder en lui... Son vent, qui n'est plus vraiment celui de l'autre époque s'épuisait à chaque fois qu'il descendait dans la fournaise de ce reposoir ardent qui servait de couche aux êtres entrelacés tels des coquilles d'huîtres vernis par les aléas des mers.


Le semblant de vents que diffusait le brasseur caduque venait mourir sur le dos froid et chaux de l'être. Il ne semblait guère disposer à s'intéresser ne serait ce qu'une fois aux perles de sueurs qui ruisselaient de son corps.



D'un geste brusque, il retourna le poids qui gémissait sous lui et la mit dans une position quoique inconfortable pour le couchoir mais bien appréciée par la succulente deesse. Cette dernière se cambra, étendit les bras et attrappa le drap, lâcha ses jambes comme pour se mettre à disposition telle une femme, se cassant pour vénérer un semblant de vie inexistant. Elle offrait une vue merveilleusement incroyable à cet homme... Il se redressa, se passa les doigts dans ses barbes, émit un petit sourire et se signa, de bonheurs de pouvoir l'avoir pour lui. D'un geste brusque, il se plongea en elle de toutes ses forces. Elle émit un léger cri au même instant que le couchoir qui venait de gémir sous le poids et les gestes incontrôlés de ces deux êtres... Il aura subit tout... Il aura tout accepter, à contre coeur car il ne pouvait refuser. Ce lit aura supporter les bestialités de plusieurs couples mais par dessus tout, il supportait en ces instants les bestialités des deux êtres une heure durant... Puis, comme pris dans un élan de compassion pour le pauvre lit qui risquait de céder ses derniers vis, il se libéra en elle dans un cri qui fit  trembler tout son être et celui de celle là qui venait de jouir dans un cri aiguë aussi. Le lit pouvait enfin se reposer et eux aussi...





Le portable venait de sonner pour la deuxième fois. Étendu, dans le lit, aux côtés de celle de ce soir, il tenait entre deux doigts une cigarette dont il rejetait lentement la fumée, amusé sûrement de la voir disparaître et s'évaporer dans le lointain de cette chambre. 



-<<Décroche, putain !>>. 


C'était Leila, qui s'empara du portable et le lui tendit avant, de ses doigts, de  s'emparer de son entre jambe quelle glissa goulûment dans sa bouche. Lui, observa le numéro et fronça les sourcils.



-<< Oui Commissaire>>, sa voix était nonchalante et fatiguée. C'était sa manière à lui de signifier à son supérieur hiérarchique qu'il comptait bien profiter de ses congés et ne pas mettre pieds au bureau avant deux semaines.


La voix au bout du fil enchaîna sans autre préambule. 



-<<Demain, 7h au bureau>>. Il raccrocha sans autre forme de procès laissa Amos à ses nouveaux soucis... Satisfaire sa belle.





Le lendemain



La miniature de barbichettes qu'il arborait lui donnait un petit air sexy. Amos traversa le couloir menant au bureau du Commissaire sans se préoccuper de qui que ce soit. Il comptait bien lui dire qu'il devrait profiter de ses congés et que rien ne  le ferait ramener au bureau officiellement avant deux semaines. D'ailleurs il avait un argument bien précis. Il devrait exorciser de belles aux courbes à faire damner le diable dans son propre enfer. Cette image lui arrachait un sourire quand il empoignait le bureau de son supérieur.



-<<Écoute mec>>, commença t il, <<quelques soient ce que tu demanderas, je ne pourrai le faire>> finit il en laissa sa main se glisser dans ses cheveux au même moment qu'il prenait place en face de son chef.



L'homme derrière le bureau releva la tête, le détailla et se lança dans un rire sans nom. Son uniforme de commissaire ne faisait pas voir sa jeunesse.


-<<Toi tu as les yeux bouffis. Comment elle s'appelle celle là.>>


Amos fronça les sourcils comme s'il ne savait pas de quoi parlait son ami.

Il ne lui laissa même pas le temps de continuer qu'il lui dit : <<Tu te charges du dossier Amoussou>>



Amos prit le dossier de la main de son ami et se mit à le feuilleter.

Ce dernier continua : <<Les enfants ont porté plainte contre X pour assassinat. A toi de me trouver le coupable et je ne dois pas te rappeler que c'était une personnalité publique.>>



Il échangea encore avec son ami et quitta le bureau. Il avait l'intention de refuser cette affaire et le voilà qui accepte. Oui, il savait bien que si on le faisant sortir de ses congés c'était pour une affaire... Mais celle ci ne peut se refuser. Celle ci mérite toute son attention, ce qu'il fallait pour  retrouver les bonnes grâces de ses supérieurs.


Cette idée le vit se renfermer. Le souvenir de cette fameuse soirée du 6 décembre le hantait. Deux années se sont écoulées mais jamais il ne s'était pardonné de n'avoir pu être présent. <<Merde à la fin ! Tu ne pouvais rien faire. Elle était condamnée>>, lui lança une voix en lui.


Il s'arrêta devant sa voiture, l'ouvrit et monta. Il mit le contact mais ne pouvait se résoudre à s'en aller... Son souvenir était encore trop vivace. Il avait perdu ce jour sa fiancée et par la même  occasion, il avait détruit sa carrière. Il se rappelait bien de tous les détails, de son arme qu'il dégainait sur l'inconnue, de son silence. Il s'était approché. Il avait vu sa surprise qui se mêlait à son dernier souffle. Il avait voulu la sauver. Il avait voulu la crier mais tout était parti pour toujours...


Son attention se reporta sur une jeune dame qui marchait en sa direction... 

-<<Une bonne proie>>, se dit il en passant ses doigts dans ses cheveux avant de démarrer.



Quand il quitta le commissariat central de Cotonou ce jour là, Amos savait ce qu'il avait à faire : Trouver le meurtrier et reprendre sa carrière en main.

Meurtres au paradis