Chapitre 6 : Intrigues

Ecrit par Moktar91

Chapitre 6: Intrigues

Quelques part à Cotonou

Murielle écoutait sa mère depuis une trentaine de minutes déjà. Ses souvenirs lui revinrent avec les minutes qui défilaient faisant grandir ce sourire qui naissait sur son visage. Elle scrutait le visage de celle qui est sa mère, comme pour graver en elle chacun de ses traits. Comme si elle ne voulait plus qu'elle parte, qu'à jamais ses souvenirs soient au plus profond d'elle. 

Ses gestes étaient raffinés, à la limite contrôlés. Si elle avait gardé ce même visage qui fit sa fille la reconnaître sans le moindre doute, tout en elle avait changé. Elle dégageait un calme serein loin de la femme faible que Murielle avait connu. Son regard, plus vif et perçant ne pouvait laisser entrevoir la colère... Enfin aucune émotion ne pouvait se lire sur son visage. 

Elle s'arrêta un instant, et d'un geste frêle d'une main qui tremblait, elle porta son verre de whisky à sa bouche. Ses yeux se fermèrent légèrement quand le liquide se glissait dans son gosier. Les meilleurs photographes auraient fait de ces instants une solennelle merveille. On aurait dis quelle jouait un rôle...

Murielle tapota sur sa la table, les bruits assourdissant du restaurant semblaient ne pas l'intéresser. Elle ouvrit un oeil, posa enfin son verre et porta toute son attention à sa fille...

-<<Je suis revenue pour vous aider à avoir ce qui est à vous. Tu ne dois rien dire aux autres au risque de les mettre en danger. Je te sais très protectrice et tu te dois garder le secret.>> 

Elle s'arrêta le temps de déchiffrer l'expression de sa fille. Il n'en était rien. Alors elle continua.

-<<L'autre, qui est elle?>>

Elle venait ainsi de lancer le sujet qui lui tenait à coeur. Le sujet Naimath. Ce seul inconnu qu'elle n'avait pu contraindre car ne sachant rien. C'était le moment propice pour en  savoir davantage. Elle avait déjà l'attention de sa fille.

-<<Naimath>>, répondit Murielle

-<<Naimath ?>>, interrogea t elle vouant savoir plus.

-<<Oui. Notre demi soeur>>

Elle serra son verre au point de faillir la briser. Ces soupçons se confirmèrent et il fallait impérativement trouver une solution à ce colis. Elle porta son verre à sa bouche et se leva après l'avoir vidé. 

Le problème Naimath doit être résolu.



Résidence Amoussou

Quand Naimath rentra ce soir là, la maison semblait vide. Le vestibule était semi éclairé et des voix se faisait entendre dans le vestibule. D'un pas lents, elle se dirigea vers la source de lumière qui venait du bureau de son père. Les voix se faisaient plus precise, plus claire... On aurait dit des cris étouffés, des gémissements qui se mouraient dans un creux perdu. 

Naimath attendit, essayant de déchiffrer les auteurs de ces faits. Les bruits se faisaient plus perçants, assourdissants parfois et quelques fois se perdant dans un hurlement étouffés. On entendait grincer les marbres...

La petite attendit a la porte, partagée entre rentrer et se retourner... Quelques secondes qui semblaient une éternité s'échappaient... Finalement elle se résolut à y entrer... 

Le spectacle qui s'offraient a elle était tout ce qu'il y avait de plus indécent. 

Y'a Rockyath et le Père Florent entrelacés et perdu dans des moments de spasmes intenses. 

Posées sur le bureau, le hidjab au sol, y'a Rockyath était demi-nue, les seins pendantes et les mains agrippant le Père Florent qui. Lui, le visage enfoui au plus profond d'elle, il s'appliquait à la faire crier de bonheur. De sa langue, il s'evertuait à balayer les douleurs de la dame. Y'a Rockyath de sa main droite, appuya la tête de dernier entre son entrejambe. Comme poussée par une envie pressante la forçant à la jouissance, elle supplia presque le Prêtre de la prendre. Sans plus attendre, elle se retourna, enleva complètement sa jupe et s'arcbouta à la table. Le Père Florent baissa son pantalon en libéra sa verge, d'une grandeur murale. C'était la première fois que Naimath en voyait un de plus près. En dehors de celui de son copain. Elle porta sa main à sa bouche en guise d'étonnement dans un silence qu'elle ne pouvait s'interpreter. Les deux amants ne l'avaient pas remarquer....

Incidieusement, il lui donna une tape, et sans autre forme de procès, la posseda. Les coups se faisaient plus intenses, plus dures et plus rapides. Ils s'accompagnaient de petits cris lâchés par y'a Rockyath qui se mêlaient aux joies grognements du Père. Pendant plusieurs minutes, ils se possédaient... 

Naimath se surpris à jouir sur le moment, dans la pénombre en les observant, elle se savait mouillée.

-<<Merde.>> Siffla-t-elle en reprenant son souffle. 

Pour la première fois, elle voyait ces deux personnages sous un nouvel angle mais plus etonnant, elle en avait jouir et ça elle en avait absolument honte. 

Au moment où, le Père Florent, dans un dernier coup de reins s'apprêtait à se libérer en elle, son visage était devenu celui d'un animal. Il n'avait plus une tete d'humain. Le prêtre présentait une tête d'aigle. Ses doigts avaient laissés place à des griffes de lion. 

Naimath le vit et comprit que rien n'était simple. À cet instant, prise de peur elle poussa un grand cri. La vision de cet être qui se transformait pendant la jouissance lui inspirait terreur et horreur.

Son cri arrêta le Prêtre qui, d'un coup sec se retira de l'antre de la veuve. La verge pendante, il reprit lentement sa forme initiale. Les yeux, injectés de sang, il se passa nerveusement les mains entre ses cheveux, irrité et plus que jamais désabusé. Il tira sur son pantalon qui était à ses pieds et d'un pas dangereux se dirigea vers  la petite. Y'a Rockyath quant à elle venait de réaliser qu'ils avaient été espionnés. D'un geste, elle arrêta Florent et se réajusta.

Naimath était toujours interdite, elle ne pouvait plus bouger. Elle était simplement perdue. Elle était tétanisée.



Christiane


Je venais d'entendre des cris venant du bureau de Monsieur. 

Cela était inhabituel. Y'a Rockyath avait scellé la porte depuis le décès de Monsieur.

En laissant mes fourneaux, je quittais precipitement la cuisine et je m'y dirigeai. Dans la pénombre, je vis Naimath. Elle était à l'entrée, le regard absent et vide. Je vis le Père Florent, notre père confesseur et madame dans... 

Oh non, ne me dites pas que ces deux... Je n'ose même pas imaginer que ce soit ce que je crois.

-<<Doux Jésus. Sauvez-nous. Un prêtre...>>


J'ai eu à peine le temps de tirer Naimath avant que les mains du Père ne s'abatte sur sa joue. 

C'est le moment qu'elle a choisi pour revenir à elle. La petite sot, voyant les choses des grands, elle ne pouvait pas fuir ?


La petite me regarda quelques secondes puis, s'enfuit en courant. Elle venait de claquer le portail...


Décidément cette maison est maudite. Il faut que je songe à démissionner.




Amos Zinsou



Les cris lui étaient parvenus aussi quelques minutes plutôt. Assis dans son véhicule, il avait enfin commencé son enquête. Le dossier posé sur le siège passager à ses côtés était trop vide et ne contenait que de minces informations. Des informations assez minces qu'il ne pouvait exploiter convenablement.

Depuis deux jours donc il était planqué à quelques pâtés de maisons de la résidence Amoussou. Et il observait. La maison ne désempli jamais. Les enfants dans leurs intimités avaient leurs routines. 

Ce soir là, Amos observait toujours. Rien de particulier. 

21h43 sonnait quand il entendit le cri. Il voulut entrer mais il ne put. Il se ravisa, se replonger dans son siège passager et sans crier gare attendit. Il n'eut pas attendre bien longtemps quand une frêle silhouette venait de passer l'entrée de la maison. Il faisait noir mais il put reconnaître entre deux volées de lumière Naimath. La fille du patriarche défunt. Elle semblait bouleversée et courait en direction de la route...


Il voulut la suivre mais se résolut une fois encore à attendre. Bien lui en a pris car quelques minutes plus tard, il vit sortir de la maison le neveu du défunt. Ce dernier prit sa voiture et s'en alla tranquillement...

C'est cet instant qu'il choisit pour se présenter à la famille.


Son enquête entrait dans le vif du sujet..  Il devrait maintenant se montrer....



Quand il appuya sur la sonnerie, il sentit une présence derrière lui. 

L'inconnue l'observait. Il pouvait le sentir. Il pouvait entendre presque son souffle. D'un geste brusque il se retourna et brandit sa torche en direction de sa voiture. Une silhouette se faufila à travers les ruelles et s'en alla. 

À cet instant il comprit que rien ne sera simple, que tout en cette histoire sera difficile... Il le comprit, revint sur ses pas et voulut entrer dans sa voiture. C'est à ce moment qu'il remarqua le pneu avant droit crevé. Il était visé.


Il se résolut à y laisser la voiture et revenir le lendemain la chercher. Une chose était au moins sûre, ce n'était pas un homme mais bien une femme.




Akpakpa abattoir



Meredith se dirigea vers la douche. L'horloge murale murmurait 3h du matin. Sur le lit, les deux silhouettes dormaient d'un sommeil lent et profond. 


C'était le moment propice pour l'invoquer. Elle en avait une peur bleue. Qui pourrait bien être cette personne ou du moins cette chose ?

Plutôt dans la journée, alors qu'elle quittait la filiale, elle vit sa grande sœur traverser à pas rapide la voie. Elle n'avait pas sa voiture. Elle arrêta un taxi et s'y engouffra. Tout en elle montrait la panique. 

Meredith démarra sa voiture et à bonne distance suivait sa sœur. Elle devrait connaître ce qui se tramait. Elle voulait en savoir.

La circulation fluide permettait au chauffeur d'aller à distance raisonnable. Une vingtaine de minutes plus tard, elle s'arrêta devant l'une des résidences de la Cen Sad. 

Que pouvait bien faire sa sa grande sœur en un endroit pareil?

Elle attendit, longtemps, et quelques heures plus tard, elle ressortit, regardant de part et d'autre avant de s'engouffrer dans le taxi qui l'attendait. 

Meredith descendit, réajusta sa jupe et se mira. Elle se présenta devant le concierge qui, après avoir vu quelques billets, la laissa y aller.



Comme elle s'en doutait, cet appartement ça cachait bien de choses... C'était à leur père. Tout y etait...


Un sourire se dessinait sur ses lèvres quand elle vit que c'était l'antre parfait où son père invoquait la divinité...

Elle a toujours été assoiffée de pouvoir la petite Meredith et c'était le moment idéal pour remplacer son père.


Mais à cet instant précis, elle n'avait plus ce courage. Après avoir dessiné au sol un cercle dans lequel elle s'était enfermée, Meredith se coupa le bout des doigts et laissa une goûte de sang couler sur la fine plaquette qui plutôt avait recueilli sa salive...

La calebasse en main elle se mit à réciter la formule qu'elle avait apprise plutôt dans la journée...

Des minutes s'écoulaient.

Le doute en elle s'installaient.

C'est le moment que choisit l'être pour se présenter....

Le successeur était trouvé...

Meurtres au paradis