CHAPITRE 5: BESOIN D'AIDE.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 5: BESOIN D’AIDE.


**JAMES RENGHA**


Bring, bring, bring! 


Mon téléphone vibre dans ma poche, je le sors et je constate que c'est Charly. Elle doit être dehors. Décidément je ne comprendrai jamais cette jeune femme qui s'obstine toujours à venir récupérer son beau frère lorsqu'il est ivre. Elle prend tous les risques la nuit dans les rues de Libreville pour le chercher alors que celui-ci la maltraite. Et à chaque fois, il redouble d'agressivité et de violence. Je ne sais pas si elle mesure la portée de ce qu'elle est en train de faire mais si elle n'arrête pas, il finira par lui faire du mal. Je pense que ce jeune homme a besoin d'être suivi par un spécialiste. Je décroche et j'entends des voix. 


« Moi: Allô ! Allô ? »


Il me semble qu'elle est en train de parler avec des gens. Je décide alors de sortir pour la voir et donner des directives aux hommes de Franck, le propriétaire de ce snack et un ami à moi. J'arrive et je ne vois que les trois hommes en train de parler. Aucune trace de Charly et Bradley. 


Moi: (Au chef) Jimmy, où est le monsieur que je vous ai demandé de sortir ? 


Jimmy: Il est parti avec sa go. 


Moi: (Intrigué) Quelle go ? 


Jimmy : Celle qui devait venir le récupérer. La Charly dont vous avez parlé.


Moi:  Il a accepté de la suivre sans discuter ?


Jimmy : Je dirai plutôt que c'est lui qui l'a emmené. 


Moi: Quoi ? Et où sont-ils partis ? 


Jimmy : Dans cette direction. 


Moi: Venez avec moi. 


Jimmy et un autre m’ont suivi, le troisième est resté à la porte. Bradley est un gars violent, s'il l'a entraînée avec lui c'est qui va lui faire du mal. Plus on avançait, plus on entendait les bruits. Je dirais plutôt des supplications d'une femme qui pleurait. 


-Non. Stp, je t'en supplie. Ne fais pas ça. Nooo… 


Nous nous sommes approchés et nous avons vu Bradley qui était en train de vouloir violer Charly. Sans réfléchir, j'ai ramassé la première chose que j'ai vu et je l'ai assommé avec. Il s'est écroulé comme une masse. j'ai essayé de m'approcher de Charly qui pleurait complètement apeurée.


Charly: Svp ne me faites pas de mal. 


Moi: (Rassurant) Ma belle calme toi, c'est moi, James. Je ne te veux aucun mal. 


Charly: James? 


Moi: Oui. C'est moi. 


Elle est venue s'agripper à moi complètement nue, je crois qu'elle ne réalisait pas sa condition.


Charly: (Pleurant) Il allait me violer, Bradley allait me violer. 


Moi: C'est fini maintenant, calme toi. 


Je l'ai gardée dans mes bras jusqu'à ce qu'elle se calme. J'ai ôté ma veste et je l'ai couverte avant de la faire sortir du véhicule. 


Moi: (À Jimmy) Mettez-le dans le véhicule et laissez-le là. 


J'ai entraîné Charly avec moi dans mon véhicule. 


Charly: Ramènes moi chez moi stp. 


Moi: C'est où ? 


Charly: À Acaé. 


Moi: Ok. 


Nous sommes montés et j'ai mis le cap pour Acaé. Quand nous étions dans sa zone, elle m'a indiqué la ruelle puis la maison. Je lui ai ensuite donné mon téléphone pour qu'elle puisse appeler son gardien afin qu'il vienne lui ouvrir le portail. 


Moi: Ça va aller ? 


Charly : Oui. Merci pour tout. 


Moi: Tu vas porter plainte ? 


Charly : Je.. 


Elle n'a pas pu terminer sa phrase. Je l'ai regardée en soupirant. 


Moi: Je sais que c'est inutile de chercher à te raisonner. Bonne soirée ma belle. 


Elle m'a regardée un moment avant de descendre du véhicule. J'ai attendu qu'elle soit rentrée avant de partir de là. Cette situation a assez duré, comme elle ne veut pas parler, j'irai personnellement rendre visite à ce Bradley …


  LE LENDEMAIN 


**BRADLEY NZIENGUI**


Je me lève ébloui par les rayons de soleil et j'ai un mal de tête atroce. Je pose ma main derrière ma nuque où la douleur est intense puis je la ramène à mon visage pour y voir du sang. 


Moi: Seigneur ! 


J'essaie de regarder autour de moi, et je constate que je suis dans ma voiture à moitié nu. 


Moi: Qu’est-ce ce qui s'est passé ? Pourquoi suis-je dans cet état ? Me serai-je fait agressé ? Ou bien j'ai été l'objet des pratiques bizarres qu'on raconte dans ce pays ? 


Je regarde bien et je remarque que mon pantalon et mon boxer sont à mes pieds. Après une inspection où je ne retrouve rien ni sur moi ni sur mes vêtements, je décide de me rhabiller. Tous mes effets personnels étaient là, ce n'était ni un vol ni un braquage, je n'ai pas non plus été sodomisé. Alors pourquoi me suis-je retrouvé avec la tête blessée et dévêtu ? Cela reste un mystère. Je récupère mon téléphone et je constate que celui-ci est éteint. Je mets alors le contact du véhicule pour que je puisse voir l'heure et je réalise avec effroi qu'il est 10h du matin. 


Moi: (Écarquillant les yeux) 10h ? Charly va me tuer. Je suis parti de la maison hier à 16h. 


Je me passe la main sur le visage et je démarre pour partir de là. Quand j'arrive, je salue le gardien et j'entre dans la maison. Je trouve Karly  assise toute seule au salon vêtue de son pyjama. chose étrange ! 


Moi: Bonjour ma princesse. Que fais-tu là toute seule et pourquoi as-tu encore ton pyjama jusqu'à pareille heure ? 


Karly: Parce que je ne me suis pas encore lavée. 


Moi: (Intrigué) Où est ta mère ? 


Karly: Je ne sais pas. Quand je me suis réveillée, je ne l'ai pas vu. Je suis partie dans sa chambre et je ne l'ai pas trouvé. Toi aussi tu n'étais pas là. 


Moi: (De plus en plus intrigué) Quand tu as dormi elle était là ? 


Karly: Oui. 


Je suis étonné parce que ce comportement ne ressemble pas à Charly. Je décide donc d'aller demander à Ali si elle ne lui a pas dit quelque chose lorsqu'elle partait ce matin. 


Ali: Monsieur, madame n'est pas sortie ce matin. Elle est partie à 2h. 


Moi: (Étonné) 2h du matin ? 


Ali: Oui monsieur. Elle est sortie en courant, elle a cogné à ma porte et elle m'a dit de venir ouvrir le portail. Il était 2h du matin. 


Moi: OK. 


Je suis revenu sur mes pas et j'ai essayé de comprendre ce qui a bien pu la faire sortir à 2h du matin au point de laisser Karly toute seule à la maison. J'ai mis mon téléphone en charge et je suis allé m'occuper de ma fille… 


DEUX JOURS PLUS TARD 


Je suis assis dans mon bureau et à vrai dire je n'arrive pas à travailler. Depuis 2 jours déjà je suis sans nouvelles de Charly et je commence sérieusement à m'inquiéter. Ce comportement ne lui ressemble pas. Disparaître sans dire quoi que ce soit à personne, en plus son téléphone est fermé. Depuis cette mystérieuse nuit, personne ne l'a vue. Je suis passé à certains de ses bureaux et même chez elle, mais toujours rien. Je pense sérieusement à me rendre à la police pour signaler sa disparition, cela fait déjà plus de 48 heures. Même Kenji ne sait rien, il m'a juste dit qu'il a été surpris de voir son appel ce jour à 23h alors qu'elle ne lui parlait plus depuis près de 2 mois, elle demandait après moi. 

 Je suis interrompu dans mes réflexions par ma secrétaire qui m'informe qu'un certain Monsieur RENGHA  James voulait me parler et que c'était un sujet urgent. Le nom de ce monsieur me disait vaguement quelque chose mais je ne savais pas trop où j'avais pu le rencontrer alors je lui ai demandé de le laisser rentrer.


James : (Entrant dans mon bureau) Bonjour Bradley. 


Moi: (Intrigué par le fait qu'il m'appelle par mon prénom) Bonjour. James, c'est ça?

 

James: Exact.


Moi: Asseyez-vous svp. (Ce qu'il fait) Excusez-moi, votre nom me dit vaguement quelque chose mais je n'ai pas le souvenir de l'endroit ou des circonstances dans lesquelles je vous ai connu. 


James: Tu ne me connais pas à proprement parler. Du moins les présentations officielles n'ont jamais été faites entre nous. Mais je te connais très bien. 


Moi: (Intrigué) Donc nous nous sommes déjà vu ? 


James: Oui. Et ce plus d'une fois. 


Moi: C'est étrange, je n'ai pas le souvenir de ces rencontres. 


James: C’est tout à fait normal. Ta mémoire te fait souvent défaut. 


J'ai levé un sourcil interrogateur devant sa dernière phrase. Je rêve où cet inconnu qui vient me parler sans invitation avec familiarité dans mon bureau vient de m'insulter ?


Moi: Pardon ? 


James: Tu as bien entendu. Et ce n'était pas une question mais une affirmation. 


Moi: Je ne vous permets pas de venir dans mon bureau et insinuer des choses sur moi. 


James : Je n'insinue rien du tout. Je dis ce qui est. La raison pour laquelle tu ne te souviens pas de moi est que toutes les fois où l'on s'est vu, tu étais ivre mort. Je suis un ami de Charly. 


La colère qui voulait commencer à m'emporter est tombée d'un coup. Charly me disait souvent qu' un de ses amis passait me déposer à la maison quand j'étais ivre et là je me suis mis à penser que c'était peut-être lui le monsieur en question.


Moi: Vous êtes le monsieur qui passait souvent me déposer chez moi ? 


James : C’est ce qu'elle t'a dit ? 


Moi: Elle m'a dit qu'un de ses amis passait me déposer. 


James : Eh bien elle t'a menti. Je suis celui qui l'appelait à chaque fois pour qu'elle vienne te chercher. 


Moi: (Surpris) Pardon? 


James: La personne qui sortait tous les soirs, à pas d'heure, arpentant les rues de Libreville pour venir te chercher dans les endroits paumés dans lesquels tu te trouvais c'est Charly. 


Et là il s'est mis à me raconter où et comment cela avait commencé et quel était le comportement que j'avais à son égard. D'abord incrédule face à son histoire, j'ai pu constater qu'au fur et à mesure qu'il avançait, il y avait plusieurs coïncidences. D'abord le fait que chaque fois que je me retrouvais à la maison par je ne sais quel moyen, Charly était là à mon réveil. Ensuite elle me lançait des regards froids et refusait de me parler pendant quelques jours. Enfin, elle refusait de me parler de la personne qui lui faisait des marques et les hématomes que j'apercevais souvent sur son corps "Seigneur ! c'était donc moi le responsable ?" Tout s'éclairait dans ma mémoire


James: (Poursuivant) Il y a deux jours, elle est venue te chercher comme d'habitude à Nzeng. Je lui avais dit que ce n'était pas une bonne idée à cause de l'état dans lequel tu te trouvais, mais elle ne m'avait pas écouté et était quand même venue te récupérer. Sauf que toi pour la remercier, tu l'as battue et presque violée. N'eût été mon intervention cette nuit, tu serais arrivé à tes fins. 


J'ai laissé tomber le stylo que j'avais entre les mains et me suis mis à trembler. Battue et violée, j'ai bien entendu, j'ai battu et violé Charly. 


Moi: (L’interrompant) Je, je l'ai vio… lé ? 

James : Non. J'ai dit que tu l'as presque fait. Je t'ai assommé avant que tu ne la pénètres. 


Je n'arrivais plus à parler, je me suis contenté d'écouter son récit. C'est donc pour ça qu'elle a disparu sans rien dire, je suis le responsable. J'avais envie de la voir. 


Moi: (Après son récit) Vous savez où elle se trouve actuellement ? J'ai besoin de la voir, de lui parler. 


Il m'a fixé intensément et semblait me jauger pour voir s'il pouvait me dire où elle était ou non. 



Moi: Svp. Je ne lui ferai aucun mal, je veux juste la voir. 

James: Elle a un appartement 

Moi: (Le coupant) Au bord de mer. Bien sûr pourquoi je n'y ai pas pensé. 


Devant sa mine intriguée , je lui ai expliqué que je connaissais cet appartement. C'était l'endroit où elle allait se réfugier lorsqu'elle voulait se couper du monde. Il n'a plus mis  long feu, il m'a mis en garde par rapport à mon attitude et m'a prévenu que si je recommençais, il allait me dénoncer à la police, après quoi il est parti. Moi non plus je n'ai plus fait long feu. J'ai rangé mes affaires et je suis parti de mon bureau, il était 14h. Durant tout le trajet, j'avais des appréhensions par rapport à comment je réagirais face à elle et vice-versa. Je suis arrivé au bas de l'immeuble et je suis monté sans grande difficulté, le gardien qui était là depuis le temps où je venais ici avec Karelle m'a reconnu et m'a laissé entrer. Je suis arrivé devant sa porte et j'ai tapé, je n'ai eu aucune réaction. J'ai donc insisté encore et encore quand j'ai entendu de l'intérieur …


Charly: Je ne veux voir personne. Laisses moi tranquille Nancy. 


J'ai continué à frapper sans m'arrêter, exaspérée, elle est venue m'ouvrir. 


Charly : (Ouvrant) Putain Nancy je t'ai dit de…….. Bradley? 


Nous étions tous les deux surpris. Elle parce qu'elle ne s'attendait pas à me voir et moi par ce que je voyais. Elle portait une brassière et un mini short ainsi qu'un kimono ouvert par-dessus ce qui faisait que j'avais pu évaluer l'étendue des dégâts. Elle avait des marques bleues sur les joues et d'autres marques au niveau de sa clavicule gauche, sur le ventre, sur le front, sur le poignet et sur les cuisses. Sur ces dernières, les marques montaient et disparaissaient sous son short.

 Elle a voulu fermer la porte mais je l'en n'ai pas empêché et je suis rentré dans la maison. Instinctivement, elle s'est mise sur la défensive et s'est mise à reculer. 


Moi: (La rassurant) Charly je ne te ferai aucun mal, je te le promets. Je suis désolé, je suis désolé de t'avoir infligé ça. Pardonne moi stp. Je te demande pardon. 


Je me suis mis à genoux devant elle en pleurant. Je parlais et pleurais en même temps. Elle s'est mise à pleurer aussi. 


Moi: (Mettant mes 2 avant-bras au sol) Je suis un monstre, ô Seigneur, comment ai-je osé ? Je ne mérite pas de vivre, je suis ignoble. 


Je pleurais à chaudes larmes, elle est venue s'asseoir à mes côtés et m'a prise dans ses bras. 


Charly: (Pleurant) Ne dis pas ça stp. Tu ne l'as pas fait exprès. 


Moi: C’est toi qui avais raison Charly, j'ai besoin d'aide, j'ai besoin d'aide. Stp ne m'abandonne pas Charly, j'ai besoin d'aide. 


Charly: (Pleurant) Je suis là Brad, je ne vais pas te lâcher. On va s'en sortir, je te le promets. On va trouver quelqu'un qui va nous aider, on va le faire. 


Moi: Pardonne moi stp. 


Charly: Je t'ai déjà pardonné Bradley, je t'ai pardonné. 


Nous sommes restés à pleurer un bon moment l'un dans les bras de l'autre avant de nous calmer.


Moi: Pourquoi tu ne m'as rien dit depuis ? 


Charly : Je ne voulais pas voir la tristesse que je vois actuellement sur ton visage. 


Moi: (Regard triste) Tu as préféré mettre ta vie en danger en t'approchant de moi ?

 

Charly: Je n'étais pas en danger avec toi. Je sais qu'en temps normal, tu ne me ferais jamais de mal. 


Moi: (Gorge nouée) J’ai failli te, te, te. 


Je n'arrivais pas à sortir le mot tellement il est terrible. 


Charly: (Me coupant) Tu ne l'as pas fait, tu ne l'as pas fait. N'y pense plus. 


Moi: J’ai besoin d'aide Charly, je vais suivre une thérapie. J'ai peur de devenir quelqu'un d'autre, j'ai peur de me perdre complètement, de devenir fou. 


Charly: (Resserrant son étreinte sur moi) Ça n'arrivera pas, tu vas t'en sortir et Karly et moi nous sommes là, nous allons t'aider. 


Moi: Merci ! Merci pour tout Charly… 


LE MARI DE MA MEILLE...