Chapitre 5 : Déception ...

Ecrit par Alexa KEAS

**** Naomi ****


J'ai l'impression d'étouffer, tellement je manque d'air en regardant Léo et sa secrétaire en train de s'embrasser. N'ayant pas fait de bruit, ils ne se rendaient pas encore compte de ma présence jusqu'à ce que contre toute attente je vois Léo qui repousse cette fille.
Il n'a pas eu le temps de placer un mot quand il se rendit compte de ma présence au pas de la porte.
Je pouvais lire de la confusion et de la surprise dans ses yeux qui ne me quittait plus, l'autre folle par contre semblait être en fureur du fait d'avoir été repoussé aussi brusquement. Elle ne semblait pas s'en faire le moins du monde de ma présence et ce n'est qu'à cet instant que je me rendis compte que j'étais sûrement de trop dans ce bureau !
Après tout avait-il des comptes à me rendre ? Je ferais mieux de prendre mes jambes à mon coup et de disparaître de ces lieux à la vitesse de la lumière ! Ce que je fis en courant alors que des larmes intruses coulaient de mes yeux, tellement j'étais perdue dans mes pensées que je n'avais pas remarqué que des pas me suivaient jusqu'à ce que faisant un faux pas, je glissai et manquai de tomber grâce à des mains fantômes qui m'avaient soutenues.
Des mains fantômes, que dis-je ? Ce n'était que Léo qui s'était lancé à ma poursuite et avait réussi à me rattraper de justesse.
-Lâche moi, ne me touches pas ! Commençai-je par dire en me débattant comme une folle pendant qu'il essayait de me maintenir contre lui
-Calmes toi Naomi et laisses moi t'expliquer !
-Tu n'as rien à m'expliquer, lâches moi tout simplement ! Je veux juste partir, je n'aurais sûrement pas dû venir ici.
Déterminé à ne pas lâcher prise, Léo me maintenait toujours solidement et essayant de lui échapper, je me suis finalement retrouver dos à lui mes deux bras croisés sur ma poitrine fermement maintenus pas ses bras robustes.
-Tu vas arrêter de crier comme une petite fille et te calmer ?
Là il semblait énervé, c'est la première fois que je l'entends parler ainsi, de cette voix autoritaire et en colère. Je me calmai instantanément, reprenant mon souffle et envisageant lui donner un coup de pied dans l'entrejambe pour qu'il me laisse m'en aller.
Comme s'il avait deviné mes pensées, il me dit cette fois de cette voix douce que je lui connaissais :
-Ne tentes rien que nous risquons de regretter tous les deux ! Tu es venu me voir alors tu vas te calmer et nous allons parler tous les deux comme des personnes adultes.
-Ok mais lâches moi d'abord !
-Non, pas avant que tu te calmes !
-Je suis calme
-Non, tu ne l'es pas !
-Je viens de te dire que je le suis criai je.
-Tu viens de me prouver que tu ne l'es pas ma belle alors nous allons rester dans cette position jusqu'à ce que tu laisses la lionne en toi redevenir un doux agneau...
Bon sang, cet homme m'énerve, il est là collé à moi et je sens son souffle dans mon coup, son parfum qui me chatouille agréablement les narines, ses mains qui involontairement frôlent ma poitrine. S'il ne me lâche pas toute suite, j'avoue que je pourrais le supplier de me prendre là dans ce couloir ! J'ignorais que je ressentais quelque chose d'aussi fort pour lui jusqu'à cet instant où j'ai vu cette idiote l'embrasser... Et puis merde ! J'imagine qu'ils doivent toujours coucher ensemble, il n'y a qu'à voir la manière dont elle m'avait reçu lors de mon premier passage ici. Mais si c'était le cas, qu'est ce que Léo ferait là collé à moi sans se soucier de qui peut bien nous voir et si j'ai bonne mémoire, il l'avait repoussé tout à l'heure dans ce bureau.
Mon cerveau réfléchissait à une vitesse supérieure à mille de l'heure, je m'imaginais un tas de scénario quand la voix douce de Léo me ramena sur terre.
-Nao, ce que tu viens de voir ne veut ABSOLUMENT rien dire, je...
L’interrompant en jouant la désintéressée, je dis :
-Je ne t'ai rien demandé Monsieur le patron qui couche avec sa secrétaire !
Ma remarque l'avait visiblement blessée et resserrant son étreinte, il me murmura à l'oreille
-JE NE COUCHE AVEC PERSONNE ! Mais celle avec qui j'ai bien envie de faire l'amour à cet instant précis et pour toujours c'est toi, et je sais que tu en meures d'envie aussi...
-N'importe quoi, rêves toujours !
-Ah oui, je rêve ? Qu'est ce que tu fais là alors ? Et ces larmes, c'est pour quoi ? Tu meurs de jalousie parce que tu as vu cette fille m'embrasser !
Ah oui ! en plein dans le nid. Je m'étais mis à découvert, si je ne ressentais rien, pourquoi j'étais là ? De plus je n'avais pas pu contenir ma rage et j'ai même pleuré comme une adolescente...
Sentant que je m'étais un tout petit peu calmée, Léo lâcha mes bras mais me plaqua aussitôt contre le mûr me forçant à le regarder droit dans les yeux.
-Dis moi que je te laisse indifférente Nao, dis moi que tu ne ressens absolument rien pour moi !
Et il parlait toujours en me regardant droit dans les yeux avec ses lèvres pratiquement collées aux miennes. Que dire ? Aucun mot ne me venait en tête, j'étais déstabilisée... Remarquant que toute force de résistance m'avait quitté, Léo ne se fit pas prier en emprisonnant mes lèvres entre les siennes pour un baiser chaleureux !
Ouf sauvez moi ! Cet homme m'hypnotise.
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Chez le couple Bertrand ASSOGBA
Ma femme m'a réveillé ce matin avec une odeur délicieuse d'omelette et de café qu'elle m'a apporté au lit. Après la nuit que nous venons de passer, je méritais bien un bon petit déjeuner pour me revigorer. Béatrice était aux anges et il y avait de quoi, je lui ai fait l'amour comme je ne lui ai plus fait durant ces dernier six mois et elle était plus que satisfaite. Son sourire de ce matin en témoignait ! Je m'en veux un peu de là trahir ainsi, toute cette nuit dans ses bras je ne pensais qu'à Flora...
Je me rappelle de nos débuts, le fameux couple Béatrice & Bertrand, nos amis nous appelaient affectueusement BB. Je l'aimais à la folie et je n'ai pas hésité à lui mettre rapidement la bague au doigt. Aujourd'hui mon cœur appartient à une autre mais je ne veux pas faire de mal à ma femme, si les choses continuent ainsi entre nous, peut être retomberai-je amoureux ?! J'adore Flora c'est vrai et je sais que ce ne sera pas tâche aisé pour moi...
J'avale rapidement mon petit déjeuner avant de filer à la douche pour me préparer pour le bureau. Les enfants doivent être déjà partis pour l'école depuis un moment. Il est plus de 9 heures, quand on est son propre chef, on peut s'autoriser à aller au bureau à l'heure voulue.
Une fois prêt, je retrouvai Béatrice au salon en train de regarder de manière passionnée un film que je devine être un film romantique. Se rendant compte de ma présence, elle se leva pour venir se coller à moi le plus amoureusement possible.
-Tu pars déjà ?
-Oui chérie et merci pour cette nuit ! Dis-je en déposant un baiser sur son front.
-C'est normal, je t'aime.
Elle voulut m'embrasser mais je ne lui laissai me voler qu'un bref baiser en prétextant devant me rendre rapidement au boulot. En fait je me sentais un peu mal de ne plus lui donner en retour tout cet amour qu'elle me témoignait. Béatrice avait ses défauts, criait pour un rien, ce que je ne supporte vraiment pas mais elle m'aimait et me soutenait toujours. Elle m'a donné ces merveilleux enfants et pour ça je me dois de là respecter.
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***L'après-midi***


Bertrand ASSOGBA
Il est 16 heures, je n'ai même pas vu le temps passer depuis que je suis arrivé au bureau. En fait je suis architecte et j'ai créé mon propre cabinet. Tout va pour le mieux en ce moment, de gros contrats pour mon plus grand bonheur. Le son d'un bip de mon téléphone me signala l'arrivée d'un message et vu le nom de l'expéditeur, je m'empressai de l'ouvrir.
''Le bref instant passé hier m'a laissé une once de désir dans le corps et un goût amer d'inachevé, de toi je veux m’enivrer. Je suis là où tu sais, le corps en feu n'attendant que toi pour éteindre ce feu de désir ardent qui brûle en moi '' Signé Flo.
Comment résister à une telle femme ? C'est l'une de ces petites choses qui m'a rendu accro à Flora, elle savait réveiller le désir en moi avec ce genre de message. Ce que ma femme ne savait pas faire... Je rangeai rapidement les dossiers encore ouvert sur mon bureau et pris mes affaires pour aller retrouver la femme qui avait volé mon cœur. Je pris la peine de lui répondre que je serai là dans un bref délai. Ah Flo, tu me rends dingue ! Rien qu'en imaginant tout ce que je ferai de son corps, une haute tension naquit dans mon pantalon.

Le coeur ce traître