Chapitre 5 : Tu as toutes tes réponses

Ecrit par Mayei

Chapitre 5 : Tu as toutes tes réponses

 

...Christiane Fadiga épouse Agnimel...

 

Au volant de ma voiture, je poussais des jurons. C’était lorsque l’on était pressé que tout se mettait en œuvre pour vous tenir encore plus en retard. Je tombais à chaque feu rouge et les embouteillages étaient monstres. Je me devais d’être à l’heure pour la réunion de la légion de Marie. Étant la présidente je devais montrer l’exemple à tout le monde. Et dire que j’avais quitté le boulot à dix-sept heures pour être justement à l’heure ! J’ai fini par conduire avec toute la patience jusqu’à l’église. Je me garais juste à côté de la voiture de madame Akaffou que j’avais reconnue très vite. C’était déjà bien puisqu’il s’agissait de la vice-présidente. Je passais la porte d’entrée de l’église lorsqu’une jeune fille me dépassa rapidement. Je la connaissais pourtant mais pourquoi ne me saluait-elle pas ?

  

Moi : Cassandre ? Cassandre !!!

 

Cassandre (se retournant) : oh tante Christiane...

 

Moi : mais tu passes sans me saluer comme ça ?

 

Cassandre : désolée tantine ! Je ne t’avais pas vue. 

 

Moi : ok ! Ta maman est déjà là ? 

 

Cassandre : je l’ai laissée à la maison mais elle ne va pas tarder. 

 

Moi : ok 

  

Mon regard ne quitta pas Cassandre jusqu’à ce que cette dernière disparaisse en allant vers l’église. Je pris le petit chemin derrière la boutique de la paroisse pour me rendre dans l’une des salles utilisées pour la catéchèse. Je trouvais madame Akaffou assise en attendant les autres. Moi qui pensais être en retard, nous n’étions que deux dans cette salle. Je posais mes affaires sur la table et saluais chaleureusement ma consœur. 

 

Moi : mais Judith ! Je viens de voir quelque chose qui m’a vraiment choquée.

 

Judith : quoi ça ?

 

Moi : Cassandre ! La fille de madame Tanoh...notre ancienne présidente. Elle est enceinte !

 

Judith : oh c’est maintenant que tu apprends ça ? Elle doit être à son cinquième mois.

 

Moi : et elle est mariée ?

 

Judith : est-ce que tu as reçu une carte d’invitation ? Ce sont les jeunes filles qui donnent l’impression d’être des saintes mais derrières font des conneries. Comme une grossesse ne se cache jamais, voilà que tout le monde sait. 

 

Moi : vraiment ! Ça ne pousse pas derrière

  

Nous nous sommes tues lorsque les autres commençaient à arriver. Nous avons brossé le programme de la réunion. Comment embellir la grotte et les alentours mais aussi le dimanche qui suivait, nous devions assurer la quête. Il nous fallait aussi organiser une retraite spirituelle sur « Issia » pour les jeunes filles. Chacune a apporté ses idées sur comment réaliser tous nos plans. J’espérais que tout allait bien de dérouler. Mais comme j’étais une pro de l’organisation, je ne doutais pas du bon déroulement des événements. Avant que nous nous laissions, je voulu attirer l’attention de toutes les femmes ici présentes sur un sujet important de la vie. 

  

Moi : nous sommes toutes des mères ici alors je voudrais attirer notre attention sur la vie de nos enfants...sur l’éducation de nos enfants. Nous sommes toutes membres de cette organisation nous devons montrer l’exemple par nos vies. (Regardant madame Tanoh) comment pouvons-nous demander aux jeunes filles de suivre l’exemple de Marie pendant que nos propres filles sont enceintes ? (Murmures) nous savons que maman Marie est l’exemple même de la pureté. C’est en étant pur que le seigneur Jésus s’est incarné en elle. Comment pouvons-nous, nous tenir devant des jeunes filles, organiser des retraites leur parler des dangers de la fornication alors que nos propres enfants s’en donnent à tout bout de champs. Attelons-nous à éduquer nos filles et nos garçons selon la bible et les lois du Christ. J’en ai fini, si certaines ont des questions ou suggestions faites-vous entendre. Dans le cas contraire, nous allons prier et rentrer rejoindre nos différentes familles. 

 

Madame Tanoh (se levant) : madame Agnimel, seriez-vous en train de m’indexer à travers votre soudaine évangélisation ?

 

Moi : je ne vois pas de quoi vous parlez. 

 

Madame Tanoh : vous savez, nous Chrétiens avons tendance à juger tout le monde et tout ce qui se passe autour de nos avec un regard tellement critique. Limite-nous serions supérieurs aux autres. Combien de femmes dans cette salle sont arrivées au mariage en étant vierges ou chastes ? combien ici ne sont pas passées par la case du concubinage ? ou encore combien n’ont pas aidé leurs filles dans le secret à commettre un avortement ? je soutiendrai ma fille cassandre, car c’est une vie qu’elle ajoute sur la terre…une vie qui louera le Seigneur. Sur ce, je vous laisse dans votre cercle d’hypocrites…ne me comptez plus dans vos rangs. Bonne soirée à vous.

  

Il y eut un silence lourd, puis tout le monde suivit des yeux son trajet jusque hors de la pièce. Sur le coup, elle me fit drôlement penser à ma petite sœur Désirée. Je n’ai jamais compris pourquoi certaines personnes s’offusquaient lorsqu’on mettait en relief leurs écarts. C’est écrit dans la Bible qu’il ne faut pas forniquer. Est-ce moi l’auteur de la Bible. Un livre saint qui nous montre le chemin, on attire votre attention dessus mais c’est vous qui montez sur vos grands chevaux ou vous vous vexez. Qu’elle le prenne comme elle veut ce qui est sûr, j’avais dit le fond de ma pensée. Même si ça allait nous faire une baisse dans les cotisations, bon vent à elle. 

 

Moi (me raclant la gorge) : Je vois que personne d’autre de souhaite ajouter quelque chose. Nous allons donc prier et rentrer chez nous. Madame Akaffou pouvez-vous diriger la prière ?

 

C’est après un chapelet que nous avons pris congé. C’est en pensant à madame Tanoh que j’ai conduit jusqu’à chez moi. Décidément certaines personnes pouvaient se montrer bornées. Une remarque constructive était-elle aussi difficile à prendre et assimiler ? j’ai embrassé ces deux personnes qui faisaient tourner mon monde. J’ai d’abord commencer par mon mari avant de passer tout le temps qu’il restait avec mon fils. Je l’ai écouté me raconter sa journée avec enthousiasme. Vue l’heure, il avait déjà mangé et son temps devant l’écran touchait à sa fin. Je suis allée avec lui dans sa chambre et après un conte de mon village, il s’est endormi. J’ai pensé à Camille qui avait commencé sa seconde dans un établissement des sœurs et uniquement pour filles. Je notais dans une partie de mon cerveau qu’il fallait que je l’appelle ce week-end à défaut d’aller la voir. J’ai soufflé un instant avant d’aller dans ma chambre. Mon mari était déjà sur le lit. 

 

Armel : vous m’avez manqué madame Agnimel

Moi : vous aussi monsieur.

Armel : et je compte vous montrer à quel point vous m’avez manquée. 

 

Ce fut en riant que je disparu dans la douche. C’était là que je retirais mes vêtements et pris ma douche. On traversait ma penderie pour atteindre la salle de bain et dans le sens inverse on la trouvait avant la chambre. J’avais préféré faire ça comme ça pour m’habiller dans toute mon intimité. Qui a dit qu’une fois marié, l’on n’avait plus droit à son intimité ? J’ai passé ma robe de nuit. J’étais prête pour dormir. Sauf que mon mari ne l’entendait pas de cette oreille. A peine avais-je glissé sous les draps que ses mains se baladaient sur mon corps. Il me couvrait le cou de baisers. Il me caressait la poitrine et le ventre. D’un coup il me retourna et nous nous embrassions avidement. Les choses devenaient très chaudes

 

Armel (voix rauque) : passe au-dessus 

 

Moi : non !

 

Armel : s’il te plaît ! 

 

Moi : j’ai dit non !

 

Je sentis que malgré lui même il se mit au-dessus de moi et s’est glissé en moi. Ce moment délicieux dura juste quelques instants avant que mon époux ne retombe de son côté du lit en lâchant un soupire qui se voulait plaintif. 

 

Armel : tu sais au moins que depuis que je te connais...depuis que nous sommes mariés on ne fait l’amour que dans une seule position ??

 

Moi : la seule position approuvée par Dieu 

 

Armel : alors montre-moi le passage qui atteste ce que tu dis ! 

 

Moi : ... ... ...

 

Armel : Christiane pense un peu à moi !!! Pense à mon plaisir tout de même. 

 

Moi : ce n’est pas à cause de ton plaisir que je vais aller à l’encontre de ce que le Seigneur a dit et me dépraver.

 

Armel : estime toi heureux que je ne sois pas de ceux qui trompent leurs femmes. 

 

Moi : qu’est-ce que tu veux dire par là ?

 

À ma question, je n’avais eu aucune réponse. Il avait simplement tiré la couverture par-dessus sa tête et n’avait plus rien ajouté. Et dire qu’il y’a quelques heures je parlais de madame Tanoh qui prenait mal les critiques constructives. Avec Dieu c’est tout ou rien. Tu n’es ni chaud ni froid il te vomit. Alors pourquoi allais-je être à moitié ? J’avais plusieurs fois entendu des enseignements sur la sexualité dans le couple. Certes la sexualité a été inventée par Dieu pour les personnes mariées mais aussi comme moyen de reproduction et non pour se sauter là-dessus chaque fois que les pulsions prenaient possession de nous sinon en quoi serions-nous différents des animaux en chaleur. Ou alors pourquoi souiller un si beau cadeau de Dieu avec des positions inspirées du malin ? Armel ne me trompera jamais. J’ai prié pour avoir un homme comme lui et Dieu ne nous donne pas ce qui est mauvais pour nous. Il est miséricordieux. Cette nuit allait passer. Demain il sera d’attaque.

  

...Audrey Yapo...

  

Lorsque je finissais de lire l’une de mes chroniques préférées sur Facebook, il était une heure du matin. Missiba dormait déjà. J’étais restée chez lui aujourd’hui. Depuis qu’il était rentré d’Abidjan, il avait tout simplement changé. C’était comme s’il s’efforçait dans tous ses actes. Côté sexe aussi c’était tendu. Missiba avait toujours eu un appétit sexuel développé mais dernièrement c’était toujours lui qui se sentait fatigué ! Ses érections restaient molles. Le comble était que lors des préliminaires il était dans un premier temps tendu mais lorsque je le prenais en bouche il se ramollissait. C’était tellement frustrant. Il se contentait de me lécher ou de me titiller le clitoris. Même si ces deux caresses me faisaient jouir, j’avais besoin d’autre chose de plus consistant

 

En entendant les ronflements de Missiba, une idée tordue me vint à l’esprit. Le cœur battant je quittais ma place dans le lit et m’aventurais du côté de celui de Missiba. Je passais ma main devant son visage. Il n’eut aucune réaction. C’était sûr qu’il dormait profondément. Je débranchais son téléphone et le passais devant son visage afin d’activer la reconnaissance faciale. Le téléphone sedéverrouilla et je m’enfermais dans la douche pour le parcourir de fond en comble. Il fallait que je sache si une autre se cachait derrière toute cette histoire. C’est le cœur battant que je parcouru sa messagerie en vain. Il n’y avait que des messages de sa maman. J’étais persuadée que dans WhatsApp j’allais trouver quelque chose. 

 

Cependant il n’y avait toujours rien. Je suis même rentrée dans ses groupes. Sur le point de quitter l’application, je fis une faussemanipulation ce qui afficha une conversation archivée. Le numéro n’était enregistré sous aucun nom. Il avait envoyé plusieurs messages. Les traits bleus indiquaient que la personne avait lu pourtant il n’y avait aucune réponse. Il disait que la personne lui manquait, qu’il pensait à elle quotidiennement. Il se plaignait de pourquoi elle ne répondait ni ici ni sur Messenger. Mon cœur commençait à sérieusement brûler. Je suis partie dans Messenger et  j’eus enfin son nom : Coria Ehouman ! J’ai parcouru son profil et vu ses photos. Elle était certes belle mais pas le genre de Missiba quand même. Elle n’avait pas de formes imposantes comme il les aimait alors qu’est-ce qu’il foutait a lui envoyer des messages à tout bout de champ ? Je pris son numéro dans mon téléphone. 

 

Malgré l’heure, je m’habillais dans le silence et pris mes clés de voitures. Je n’allais pas passer une minute de plus dans son appartement. J’ai conduis en étant plongée dans mes pensées. J’aimais Missiba comme je n’avais jamais aimé quelqu’un d’autre. Pourquoi se comportait-il ainsi ? Haley était assise dans je canapé devant un film lorsque j’arrivais. 

  

Haley : hey ! Qu’est-ce que tu fais ici à cette heure ? 

 

Moi : ... ...

 

Haley (se levant) : qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu es aussi silencieuse ?

 

Moi : je pense que Missiba a eu une aventure lorsqu’il a été à Abidjan 

 

Haley (me prenant dans ses bras) : l’enfoiré ! Il n’a pas osé ! C’est qui cette fille ?

 

Moi : une certaine Coria. Apparemment c’est même lui qui est à fond et qui lui laisse des messages chaque jour. Elle ne répond même pas. 

 

Haley : je suis vraiment désolée ma chérie. Ah ces hommes ! Il n’y a pas un pour rattraper l’autre. Qu’est-ce que tu comptes faire alors ?

 

Moi : je ne sais pas. Il va certainement me joindre lorsqu’il se rendra compte que je suis rentrée dans la nuit. Là, je verrai.

 

Haley : tu veux que je dorme avec toi ?

 

Moi : non ça ira. J’ai envie d’être un peu seule 

 

Haley : pas de soucis Mais si tu as besoin de moi de quelque manière fais-moi signe Sans hésiter. 

 

Moi : ok 

  

Je me suis enfermée dans ma chambre. J’ai pleuré pendant un long moment en pensant à tous ces messages de Missiba. C’était comme s’il était dépendant de cette fille. Cette dépendance je ne l’avais jamais ressenti de sa part dans notre relation. Pourquoi faisait-il ça ? Ça a été très difficile de dormir profondément. Je tournais encore et encore dans mon lit jusqu’à ce qu’épuisée je m’endorme. 

 

Je me suis réveillée quelques heures après avec le premier réflexe de chercher mon téléphone. Je suis tombée des nues de constater qu’il n’y avait aucun appel manqué et il était 10h25, même pas de messages. Il devait être debout depuis et avait constaté mon absence cependant il ne prenait pas la peine de me joindre. Une certaine haine commença à naître en moi. Je posais mon téléphone et vaquais à mes occupations. J’espérais néanmoins qu’il m’appelle. J’ai laissé passer trois heures de temps avant de revenir chercher mon téléphone. Toujours pas d’appels. Blasée, j’ai fini par lancer moi-même son numéro. 

  

Missiba : allo ?

 

Moi : tu n’as pas remarqué mon absence à ton réveil ?

 

Missiba : si ! 

 

Moi : si ? C’est tout ce que tu dis ? Tu ne m’as pas vue alors qu’on était couché ensemble et ça ne te dis rien ? Tu n’essaies même pas de m’appeler pour voir si je vais bien ? 

 

Missiba : si tu es partie c’est que tu avais une bonne raison Audrey pourquoi te déranger ? 

 

Moi : c’est qui Coria ? 

 

Missiba : pardon ?

 

Moi : je demande c’est qui cette Coria qui te manque tellement ?

 

Missiba : tu as fouillé dans mon téléphone ?

 

Moi : oui !

 

Missiba : alors tu as toutes tes réponses.

 

Clic 

 

Moi : allo ? Allo ?

  

Je réalisais qu’il venait de me raccrocher au nez. En plus de me tromper, il ne regrettait même pas et ne s’en excusait pas. Pire il me raccrochait au nez. Je rappelais automatiquement mais il ne décrocha pas. J’ai essayé plus de dix fois, toujours pas de réponses de sa part. Je me suis mise à pleurer de nouveau. C’est en pleurs que j’ai appelé ma mère pour lui expliquer ce qui se passait en ce moment. Comment pouvait-il se foutre de moi de la sorte.

  

…Cendrine Fadiga…

 

La cliente : avec tout ce que j’ai pris n’aurais-je pas droit à une petite réduction ?

 

Moi (souriant) : vous savez ce qu’on fera ? Je vais vous ajouter un complet de trois pagnes gratuitement. Qu’en pensez-vous ?

 

La cliente : ce serait fantastique. 

  

Je fis signe à l’une des filles de me ramener le sac des pagnes afin que la dame puisse choisir. Dans tout business ça arrivait. Il y avait des pagnes que les gens n’aimaient pas tout simplement. On aura beau mettre en vitrine, beau faire des réductions, des soldes mais ça ne sortait pas. Au lieu de les laisser ainsi, j’avais préféré mettre le tout dans un sac et lorsque l’occasion se présentait comme aujourd’hui offrir à la clientèle. La dame finit par faire son choix et c’est avec le sourire qu’elle s’en alla promettant de vite revenir. De toutes les manières j’avais glissé ma carte de visite dans son paquet. 

 

Généralement je restais à la boutique jusqu’à treize heures aujourd’hui samedi. J’avais encore le temps de passer en revue tous les pagnes que j’avais reçus aujourd’hui. Après quoi j’allais faire les comptes et rentrer m’occuper de la maison. J’avais envie de faire un stop à la librairie pour me prendre un roman mais on verra.

 

Depuis que Missiba m’avait appris comment utiliser un smartphone je ne me débrouillais pas mal. Me voilà donc en train de prendre des photos de pagnes pour les transmettre à Désirée. Je voulais me composer une nouvelle vitrine pour attirer encore plus de clientèle. Avec le temps on finissait par avoir une base de clientèle mais ce n’était pas mauvais d’en chercher encore plus. J’avais donc envoyé tous les nouveaux pagnes et attendais une réponse de ma fille quand madame Yapo franchit le pas de mon magasin. L’ayant vue de loin, c’est avec un large sourire que je me levais et allais à sa rencontre.

  

Moi (ayant gardé mon large sourire) : comment tu vas ma sœur ?

 

Madame Yapo (visage fermé) : comment pourrais-je aller bien alors que ma fille souffre ?

 

Moi : oh comment ça ?

 

Madame Yapo : mais il faut demander à ton fils...je ne suis pas du tout contente de lui, de vous !

 

Moi : attends Mireille ! On ne va pas rester ici pour parler. Allons dans mon bureau 

  

Qu’est-ce que Missiba avait pu bien faire encore pour que Mireille débarque dans ma boutique comme ça ? Ces enfants allaient finir par me tuer un jour. Personne pour rattraper l’autre. Je suis allée avec Mireille dans mon bureau et j’ai fermé à clé avant de venir me poser devant elle, complètement inquiète. 

 

Moi : Mireille qu’est-ce qui se passe ? 

 

Madame Yapo : il se passe que ton fils est venu traîner avec toutes les sales fille d’Abidjan et en fait voir de toutes les couleurs à ma fille. Si ce n’est pas parce que nous sommes amies pourrait-il avoir une fille de la trempe de ma fille ? De quel droit il la fait pleurer ? Elle quitte chez lui en pleine nuit et il n’est même pas capable de l’appeler pour prendre de ses nouvelles ? Savoir si elle va bien ? Pire il lui raccroche au nez lorsqu’elle le fait elle-même ! Quelles sont ces légèretés ? Comment avez-vous éduqué votre enfant ?

 

Moi : Mireille nous ne sommes pas encore arrivées là quand même ! Ils sont encore jeunes. Nous-mêmes avant d’aboutir au mariage nous avons eu des hauts et des bas tu peux me dire que ta relation avec Bernard a été un long fleuve rose ? N’était-il pas marié dans un premier temps pendant que tu attendais sur le côté 

 

Madame Yapo : la n’est pas là question ! Il y’a plusieurs jeunes hommes qui iront très bien à ma fille. Si ton fils ne veut pas qu’il nous dise et on ira de l’avant. (Se levant) ne nous perdez pas le temps. 

  

Elle est partie en claquant la porte. Dans quel problème étais-je aller me fourrer. La première fois que j’avais vu Audrey, elle était si douce, si calme que j’avais vu en elle la parfaite belle-fille. En ce temps-là madame Yapo était juste une fidèle cliente. En creusant nous avons su que nos maris se connaissaient. Il nous ait donc venu à l’esprit d’encourager nos enfants à se mettre ensemble. Voilà qu’aujourd’hui ça débarquait dans mon bureau pour remettre en cause l’éducation donnée à mon enfant. J’étais furieuse. J’ai rangé toutes mes affaires et ai demandé au chauffeur de se tenir prêt. Après avoir fait les comptes je suis rentrée à la maison. J’avais prévu de joindre Missiba mais attendais de me calmer pour le faire. Mon mari était devant la télévision dans le salon de la chambre. 

  

Wombama : je sens votre colère jusqu’ici madame Fadiga !

 

Moi : ce n’est pas madame Yapo qui a débarqué au magasin pour me prendre la tête avec les histoires de Missiba et Audrey.

 

Wombama :  je t’avais pourtant avertie. Missiba est encore trop jeune pour se mettre dans une relation sérieuse qui plus est avec une jeune fille qu’il n’a pas choisie lui-même. Si cette affaire finit mal ta relation avec madame Yapo va en pâtir. 

 

Moi : je vais joindre mon fils !

 

Wombama : fais donc ça ! 

  

Je lui lançais un tchrrr dans la gorge avant de sortir de la chambre avec mon téléphone. J’ai automatiquement appeléMissiba. Cet idiot n’a pas décroché mon appel. Quelques minutes plus tard je rappelais et le roi décrocha enfin. 

  

Missiba (voix ensoleillée) : allo maman !

 

Moi : tu dors encore ?

 

Missiba : mais on est samedi et il est 9 heures !

 

Moi : bon désolée. Ou est Audrey 

 

Missiba : chez elle je suppose !

 

Moi : comment ça tu supposes ? Sa mère est arrivée au magasin en colère. Qu’est-ce que tu as encore fait Missiba ? Pourquoi ne veux-tu pas que je sois en paix ?

 

Missiba : tu veux être en paix alors pourquoi me forcer dans cette relation ? Je ne l’aime pas maman et c’est le temps qu’on se perd pour rien. C’était drôle quand nous étions plus jeunes mais en ce moment c’est étouffant. 

 

Moi : c’est une bonne fille...

 

Missiba : pour toi maman ! Pas pour moi. Je ne suis pas épanoui. Je me sens emprisonné. Tu ne peux pas savoir à quel point le vent me souffle depuis qu’elle est rentrée. Je me sens léger maman. Ce n’est pas mieux de me voir ainsi ? Je ne sais pas comment tu vas arranger ça avec madame Yapo mais franchement je ne veux plus de cette relation et dès qu’on va raccrocher je vais le faire savoir à Audrey. 

 

Moi : laisse au moins la nuit passer. En ce moment c’est la colère qui parle. Attends demain 

 

Pin Pin Pin

 

Et voilà que je n’avais plus de crédit. Appeler à l’étranger directement était cher et j’avais fait assez de temps avec lui. J’étais vraiment embêtée par cette situation. Je sais déjà que madame Yapo ne va pas du tout apprécier la tournure des choses. Je ne peux non plus forcer mon fils. J’aurais  écouter mon mari depuis le début. Ça m’aurait évité ce genres d’embarras. Je restais un moment, le regard dans le vide puis me levais en soupirant. Cendrine c’est toi même qui a créé ton problème. Si tu restais dans ton coin ce n’était pas fini ? Voilà Melaine qui n’a pas encore de copain j’aurais pu me pencher là-dessus. J’ai sauté Melaine, Désirée, pour tomber sur Missiba. Voilà maintenant. 

 

Wombama : tu l’as eu ? 

 

Moi : oui on a réglé !

 

Wombama : ok alors. Appelle tes enfants et dis-leur que nous sommes invités au mariage du fils du premier ministre. La présence de tous est souhaitée. C’est dans un mois alors qu’ils marquent leurs calendriers.

 

Moi : oh donc Daryl se marie comme ça ? Tu sais s’ils ont déjà fait le coutumier comme ça je pourrai proposer des pagnes à sa mère. 

 

Wombama : tu vois le business partout. 

 

Moi : et comment ! Appelle juste et demande. 

 

Seigneur fasse que la réponse soit positive. J’allais me faire pasmal de sous. Nous n’étions mariés que depuis 2 ans lorsque mon mari a été nommé ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Ghana. C’est d’ailleurs  que Philippe est né. Ne m’y sentant pas à l’aise, je suis rentrée au pays tandis que mon mari faisait la navette chaque fois. Mon mari avait un large réseau dans le gouvernement. Après le Ghana, il a été affecté en France puis aux États Unis avant de finir sa carrière au Ghana encore une fois. Le monde de la haute société ne nous ait pas inconnu même si nous avons gardé notre simplicité. Je n’ai jamais aimé faire partie des groupes de femmes d’hommes puissants car pour moi, ça puait l’hypocrisie de loin. Je restais donc dans mon coin mais honorais tous les rendez-vous avec mon mari. 

 

Wombama : le coutumier n’a pas encore été fait. 

 

Moi : je vais de ce pas faire sortir les plus beaux pagnes et rentrer en contact avec madame Amichia. Je vais essayer de la rencontrer avec Désirée. Elle pourrait leur coudre des tenues. 

 

Wombama : très bonne idée. Ce mariage sera certainement couvert par les médias. De grâce dit à tes enfants de bien se tenir. Je ne veux pas de scandales en ce moment. 

 

Moi : quand c’est ça se sont mes enfants n’est-ce pas ? 

 

Wombama : Pas de scandales

Bienvenus Chez les F...