Chapitre 5 : Vengeance !!!
Ecrit par Prunsy
****** Mère de Chancy *****
PIIING PIIING !!!
Je venais d’éviter une voiture de justesse, à vrai dire ça devait bien être la 3ème qui venait de m’éviter. Je conduisais sans vraiment faire attention à ce qui se passait sur la route. J’étais sur le chemin de la maison, je rentrais de l'hôpital où j’y avais passé toute la nuit. Je ne voulais pas rentrer, mais Clémentine m’y a obligé.
La haine que je voue à cet homme n’a pas de nom, elle est incommensurable. Je n’ai qu’une envie, c’est de le castrer et de donner son service 3 pièces-là aux chiens errants. Je ne cesse de repenser à ce qu’a dit le médecin et cela ne peut qu’amplifier ma rage : « Les résultats d’analyses ne sont pas très bons… Les examens ont révélé que son appareil génital est totalement détérioré… ». J’ai bien compris ce qu’il voulait dire par-là, mais j’avais quand même voulu précision de sa part.
Moi : que voulez-vous dire par-là docteur ?
Dr : qu’il se pourrait que votre fille ne soit pas capable d’enfanter… Suite aux violences qu’elle a subi…
Moi : … Allez-vous-en !
Dr : madame, je comprends votre…
Moi : FOUTEZ LE CAMP, J’AI DIT!
Clémentine : Angélique calme-toi. Docteur s’il vous plaît, nous avons besoin d’être un peu seules.
Dr : oui je comprends biens sûr. Je repasserai plus tard pour le check-up.
Depuis, je ne cesse de me repasser cette scène dans la tête. Je venais d’arriver à la maison, tout était calme. Il n’y avait personne, bien heureusement. Je fis un tour par la cuisine pour voir que monsieur a laissé un mot. Non mais c’est qu’il est culotté hein le gars-ci ?! Monsieur me fait savoir qu’il a envie de feuilles de manioc pour son midi et que je dois changer les draps de sa chambre. Hm, ok.
J’ai mis une grosse marmite d’eau à chauffer et j’ai apporté le bidon de pétrole qui était derrière la maison à la cuisine. En attendant qu’il arrive, je suis partie prendre ma douche. J’ai pris soin de ne pas faire attention à cette salle lorsque je passais dans le couloir. Je n’étais pas encore prête à rentrer là-bas, et pourtant, il faudra bien. Non seulement pour la nettoyer, mais aussi parce qu’au moment où Chancy devra y remettre les pieds, je devrai être psychologiquement prête.
Après ma douche, j’ai fait une sorte de ménage nécessaire et urgent. J’étais au téléphone avec Clémentine pour prendre des nouvelles de Chancy, lorsque j’entendis le moteur de sa vieille Carina 2, je sus qu’il était temps de régler tout ça. C’est assise sur le canapé, le pilon et le bidon de pétrole de part et d’autre de mes jambes, qu’il est venu me trouver. Sans même faire fi de moi, il est passé pour se diriger dans le couloir, je suppose qu’il allait dans la chambre. Lorsqu’il a compris qu’il ne pouvait pas rentrer, il a fait demi-tour et est venu se pointer devant moi tout en tendant la main. Je ne sais pas encore, jusqu’aujourd’hui, comment j’ai fait pour ne pas lui cracher au visage tellement il me dégoûtait. C’est avec arrogance qu’il me dit :
Lui : Oh Angy, la clé de la chambre, je veux me changer!
Moi : mtchrrrrr. Tu as laissé une clé de chambre ici ?!
Lui : eh ! Tu t’amuses avec moi ?!
Il m’immobilisa de force sur le canapé afin de fouiller la clé de la chambre qu’il ne mit pas de temps à trouver. Je me débattais, mais il était évident que je luttais pour rien. Le temps qu’il aille dans la chambre et constater les faits là-bas, j’ai fait sortir les sachets poubelles remplis de ses affaires que j’avais caché, et je pris le bidon de pétrole. Il sortit de la chambre en criant et demandant à qui voulait bien entendre où était ses affaires. Il vint me trouver dans la cour avec mon bidon de pétrole et ma boite d’allumettes en main juste à côté de sa voiture, avec ses affaires répandues partout dessus et au sol.
Guy : MAIS ANGÉLIQUE, TU ES FOLLE ?! TU FAIS QUOI COMME ÇA ?!
Moi : OUI GUY JE SUIS FOLLE !! DEPUIS LE JOUR OÙ TU AS POSÉ TES SALES PATTES DE PERVERS SUR MA FILLE !
Guy : Mtchrrr ! Je te donne 5 minutes pour tout remettre à sa place, sinon tu auras affaire à moi !
Sur ce, il tourna les talons pour rentrer dans la maison. À ce moment, mon sang n’a fait qu’un tour dans ma tête. Sans trop réfléchir, j’ai versé la totalité du bidon sur ses affaires et j’y ai mis le feu. Ensuite, je suis partie prendre mon eau chaude que j’avais arrêtée quand je l’avais entendu garé.
À ce moment-là, j’ai compris qu’avec la colère, nous apparaît une force qui nous est inconnue. J’ai soulevé ma marmite et me suis dirigée vers la chambre où monsieur s’était paisiblement allongé en tricot. Hum, aujourd’hui-là, il saura ce que c’est que porter un enfant pendant 9 mois et le pousser ensuite pour le voir souffrir. Sans lui laisser le temps de réagir, je lui ai versé l’eau chaude de la marmite. Je n’ai pas eu le temps de voir sa réaction parce que je suis repartie vers le salon pour prendre mon pilon que j’avais laissé au pied du canapé.
Dehors, les gens s’affairaient et criaient au feu, mais j’en avais cure. Je ne voulais qu’une chose, en finir avec lui. C’est quand je me dirigeais de nouveau vers la chambre qu’une de mes voisines fit apparition dans la maison : « Oyoh, voisine ta cour brûle et tu ne fais rien ?! Oh ?! Mais c’est comment ?! Tu fais quoi avec le pilon ?! Allons dehors, c’est dangereux ! ».
C’est au même moment que Guy entra au salon en criant : « Aaah ça brûle !!! Sorcière !!! Tu veux me tuer ?! » A cette vision, j’ai complètement oublié que ma voisine était là, je me suis jetée sur lui et quand j’ai voulu lui donner le coup de grâce, on m’en a empêché. À ce moment, je me suis sentie frustrée, mal, et j’étais dégoûtée. Pourquoi ne voulaient-ils pas que je venge mon bébé ?! Pourquoi m’empêchent-ils de lui faire autant de mal qu’il a fait à ma fille ?!
Moi : TU N’ES QU’UN MONSTRE !! UN GROS PORC !!! JE TE DÉTESTE GUYLAIN !!!
Guy : C’EST TOI QUI ME BRÛLES ET C’EST TOI QUI ME TRAITES DE MONSTRE ?!
Moi : LÂCHEZ-MOI !!! LÂCHEZ-MOI QUE JE LUI RENDE LE MAL QU’IL LUI A FAIT !!! LÂCHEZ-MOI !!
Guy : Mtchrr pardon quitte-là ! Si ce n’est qu’à cause de ça, je ne regrette rien ! Ramène-la et je le referai ! Elle au moins elle était étroite. Pas comme toi ! Tu finis d’aller me tromper dans le quartier et tu viens me mettre une grossesse sur le dos soit disant, c’est ma fille, tu es malade ?! Moi, je suis stérile !! Mais comme je te pensais honnête, je t’ai laissé le temps de me dire la vérité !
J’étais choquée… Depuis tout ce temps, il n’a jamais considéré Chancy comme sa fille ?! Et puis quel homme de quel quartier avec qui je serai allée le tromper et ça ne se serait pas déjà su ?!
Moi : DÉGAGE DE CHEZ MOI GUY !! SI TU PENSES ÇA C’EST QUE TU NE M’AS DONC JAMAIS CONNU ! DÉGAGE GUY !!
J’avais mal à la tête, je ne distinguais pas grand chose de l’agitation autour de moi. Même l’odeur de pétrole et le fait que mon pagne ne soit plus bien attaché ne me dérangeait pas. J’avais mal. Je venais de réaliser qu’en 10 ans de relation, il ne m’a jamais connu, jamais fait confiance. Mon monde venait de s’écrouler, car pour cet homme, j’avais coupé les ponts avec ma famille, pour cet homme, j’ai tenu tête à mon père et je ne sais pas aujourd’hui comment il va.
Je ne sais pas à qui j’ai dit de le mettre dehors, en tout cas, je sais que c’était la personne qui m’empêchait de lui sauter dessus et de le tabasser comme je le pouvais et le voulais. Dans les minutes qui ont suivi, il était à la rue, et on l’entendait crier. Je me dirigeai vers l’intérieur de la maison alors que j’entendis : « MAIS SACHE QUE CE N’EST PAS FINI HEIN ANGELIQUE ! TU ME LE PAIERAS ! » Je n’en ai pas tenu compte.
Dès le moment où j’ai franchi le pas de la porte, je n’ai plus pensé qu’à ma fille. Je suis très vite allée prendre une douche, mais… Une fois les premières gouttes en contact avec ma peau, j’ai eu un besoin d’extérioriser tout ce que je ressentais. Je me suis donc assise à même le sol de la cabine de douche, l’eau n'arrêtait pas de couler, et j’ai pleuré de tout mon soul, j’ai pleuré à en avoir mal à la tête.
Ce n’est que quelques heures plus tard que je suis repartie à l'hôpital. Mon visage marquait clairement la fatigue et les maux. Quand ma fille m’a vu, j’avais l’impression qu’elle me scannait. Chancy ne parle pas beaucoup, mais elle est très expressive dans ses gestes. Tout le long de son séjour à l’hôpital, elle était très câline. Comme si c’est moi qui avais besoin de consolation. Je ne sais toujours pas comment j’ai fait pour ne pas craquer devant elle. Pour moi, le plus dur était derrière… Mais j’aurai dû savoir que ce n’était que le début.