Chapitre 54

Ecrit par St Daniel

Les chroniques de Saint Daniel

 

Titre : SECRET du CŒUR

 

Auteur : Saint Daniel

 

Chapitre 54

   

Amélie et Daniel se retrouvent dans un café tranquille, le soir de sa dédicace terminée. Assis l’un en face de l’autre, le bruit léger des conversations autour d’eux ne semble qu’un murmure lointain, presque comme un voile de fond. Daniel la regarde avec attention, cherchant dans ses yeux une permission silencieuse pour entrer dans son monde, même dans ses recoins les plus douloureux.

     

Daniel : Amélie… tu sais, tu n’as pas à porter tout ça seule. Je suis là, et tu peux parler. Dis-moi ce que tu traverses, même si ça fait mal, même si c’est difficile.

     

Elle hésite, son regard se baissant vers son café, ses doigts tremblants légèrement. Elle croit que parler pourrait lui faire du bien, mais mettre des mots sur ses émotions la terrifie. C’est comme si les verbaliser rendrait le tout plus réel, plus accablant. Mais en même temps, face à Daniel et sa bienveillance inébranlable, elle sent une ouverture, une chance de libérer le poids qui l’étouffe.

     

Amélie : Je ne sais même pas par où commencer… Tout se mélange dans ma tête. Il y a tellement de choses, tellement de douleurs. Parfois, je me demande si c’est normal de ressentir tout ça, de me sentir aussi… vide.

 

Daniel : Amélie, il n’y a pas de « normal » dans la souffrance. Chacun la vit à sa manière. Et cette impression de vide… elle est compréhensible. La perte, les trahisons, les adieux forcés, tout cela laisse des marques. Mais dis-moi, quels sont les souvenirs qui te hantent le plus ?

     

Elle prend une grande inspiration, cherchant ses mots comme on cherche une bouée dans une mer agitée.

     

Amélie : C’est Lucas. Il est toujours là, dans mes pensées. Chaque fois que je ferme les yeux, je le revois. Tout est si… vif. Ses mots, ses regards, sa façon d’être là pour moi, même quand je croyais que je ne méritais plus rien. C’est comme si… je l’entends encore me dire que tout ira bien, même si je sais que rien n’ira plus.

     

Ses mots tombent doucement, glacés, mais Daniel sent la douleur derrière chaque syllabe. Elle tremble légèrement, sa voix brisée par la nostalgie et le regret.

     

Daniel : La perte de quelqu’un qu’on aime, ce n’est pas quelque chose qu’on oublie. Parfois, on vit avec, en espérant qu’un jour, ça fera un peu moins mal. Mais je sais que tu étais proche de Lucas, que sa disparition a laissé un vide immense…

 

Amélie : C’est plus que ça, Daniel. Ce n’est pas seulement le vide… C’est comme si toute ma vie s’était éteinte en même temps que lui. Depuis son départ, rien n’a de saveur, rien n’a de sens. J’ai beau me lever chaque matin, jouer le rôle de la femme forte, mais à l’intérieur, tout est mort. Et parfois, je me dis que je n’aurais peut-être jamais dû m’attacher autant…

 

Ses mots sont durs, presque tranchants, mais Daniel comprend. La douleur a transformé ses sentiments en regrets, en une carapace protectrice contre les blessures profondes qui continuent de saigner en elle.

     

Daniel : Je comprends. On se protège, on se referme, pensant que cela nous préservera de la souffrance. Mais je crois que s’attacher est ce qui nous rend humains, Amélie. Parfois, le monde peut sembler injuste, cruel même, mais ne te ferme pas à l’amour que tu as connu. Lucas ne voudrait pas que tu te punisses ainsi pour l’avoir aimé.

     

Amélie serre sa tasse de café, une expression de tristesse, presque de désespoir, voilant son visage. Elle se sent partagée entre ses souvenirs et cette colère sourde qui l’habite.

     

Amélie : Je sais, Daniel… Mais je ne sais pas comment avancer. Comment… comment reprendre goût à la vie quand on a l’impression d’avoir tout perdu ? Ma famille, mon amour, mes espoirs… Même ma fille, Maël, j’ai peur qu’un jour elle réalise que je suis brisée, que je ne suis pas la mère qu’elle mérite.

     

Daniel pose une main réconfortante sur la sienne, une chaleur sincère qui apaise un peu l’amertume en elle.

     

Daniel : Maël ne voit pas tes blessures, Amélie. Elle voit une mère qui est là pour elle, qui se bat malgré tout. Elle t’aime pour qui tu es, avec tes forces et tes faiblesses. Ne te juge pas trop durement. Ce que tu traverses est difficile, et tu fais de ton mieux. Et cela, c’est déjà énorme.

     

Elle ferme les yeux un instant, laissant ces mots pénétrer son cœur. La lutte intérieure en elle est violente, comme si elle se débattait pour garder la tête hors de l’eau.

     

Amélie : Parfois, je me demande si je ne devrais pas tout abandonner. Partir quelque part où personne ne me connaît, recommencer à zéro. Effacer tous ces souvenirs, ces blessures…

 

Daniel : Amélie, tu es déjà dans un pays où nul ne sait rien de toi. Et fuir ne te libérera pas. Ces souvenirs te suivront, peu importe où tu iras. Mais tu peux apprendre à les apprivoiser, à les transformer en quelque chose qui te rend plus forte, plutôt qu’en chaînes qui te retiennent.

     

Elle ouvre les yeux et rencontre le regard de Daniel, ce regard empli de compréhension, de compassion. Il ne la juge pas, il ne tente pas de minimiser sa souffrance. Il est juste là, présent, écoutant chaque mot avec une attention bienveillante.

     

Amélie : J’ai peur, Daniel. Peur de ne jamais pouvoir aimer à nouveau. Peur de rester coincée dans ce passé, d’être incapable de m’ouvrir de nouveau. Et en même temps, je me dis que peut-être, c’est mieux ainsi. Que peut-être, je ne suis pas faite pour l’amour…

     

Daniel prend une grande inspiration, réfléchissant avant de répondre.

     

Daniel : L’amour n’est jamais facile, et les cicatrices peuvent être profondes. Mais ce n’est pas une fatalité, Amélie. Prends ton temps. Ne force rien. Peut-être qu’un jour, tu trouveras quelqu’un avec qui tu te sentiras prête à partager de nouveau. Ou peut-être que tu trouveras cette paix intérieure, sans avoir besoin de te lancer dans une nouvelle relation. L’essentiel, c’est de te retrouver toi-même, d’être en paix avec ton passé.

     

Ses mots flottent dans l’air, apportant un peu de sérénité à Amélie. Elle prend une grande inspiration, laissant la lourdeur de ses émotions s’évaporer un peu.

     

Amélie : Merci, Daniel… Je ne sais pas si je pourrai un jour dépasser tout ça, mais parler avec toi m’aide. Juste de savoir que je ne suis pas complètement seule dans cette tourmente.

     

Daniel lui sourit, un sourire plein de chaleur et de sincérité.

     

Daniel : Tu n’es pas seule, Amélie. Je serai là, chaque fois que tu en auras besoin. Parfois, le chemin de la guérison est long, mais n’oublie pas que chaque petit pas compte.

     

Ils échangent un regard empli de compréhension, et pour la première fois depuis longtemps, Amélie sent une lueur d’espoir se glisser dans son cœur. Peut-être que, petit à petit, elle pourra surmonter cette douleur. Peut-être qu’avec le temps, elle parviendra à se reconstruire.

     

Le moment est paisible, presque hors du temps, alors que Daniel regarde sa montre pour vérifier l’heure. Le tic-tac silencieux s’écoule, et ses yeux s’agrandissent lorsqu’il réalise qu’il est déjà minuit passé.

 

 

 

Daniel : "Eh bien, le temps file plus vite que je ne pensais… Amélie, je devrais y aller pour ce soir." Il sourit doucement, encore plongé dans les émotions qu’ils viennent de partager. "Mais je te promets, demain, on se retrouvera. Pourquoi pas une promenade au bord de la mer ? Je crois que l’air frais te fera du bien."

     

Amélie incline légèrement la tête, touchée par l’attention sincère de Daniel. L’idée de marcher en sa compagnie, d’avoir ce moment de légèreté et de partage, l’apaise plus qu’elle ne l’aurait cru possible. Elle sait qu’il ne la presse pas, qu’il est là, présent et patient, prêt à l’aider à avancer à son propre rythme. Ils échangent un regard chaleureux, leurs yeux se parlant dans le silence sans besoin de mots.

     

Ils se lèvent, et Daniel se dirige lentement vers la porte, ses gestes mesurés, comme s’il essayait de ne pas rompre la tranquillité qui les entoure. Amélie marche derrière lui, sentant une étrange vague de gratitude l’envahir, comme un poids soulevé de ses épaules après avoir partagé ce qui la hante depuis si longtemps. Daniel n’a pas simplement écouté; il a compris, sans juger, et cette douceur l’a touchée profondément.

     

Arrivés au seuil de la porte, ils échangent un sourire. Daniel, toujours avec sa bienveillance naturelle, lui glisse un dernier mot :

 

 

 

Daniel : Prends soin de toi cette nuit, Amélie. Et n’oublie pas, chaque pas compte.

     

À ce moment-là, quelque chose pousse Amélie. C’est un élan, une impulsion née du fond de son cœur, un remerciement qu’elle ne peut exprimer par des mots. Avant même de réaliser pleinement son geste, elle se penche vers Daniel, comblant la distance qui les sépare. Elle pose doucement ses lèvres contre les siennes, un baiser simple, sincère, qui renferme toute la reconnaissance et l’affection qu’elle ressent pour lui en cet instant.

     

Daniel reste figé, surpris par ce geste inattendu. Son cœur bat soudainement plus fort, et pendant un instant, le monde semble s’arrêter autour d’eux. Il ne sait comment réagir, pris au dépourvu par la tendresse et l’intensité de ce moment. Amélie se retire lentement, son regard doux mais empli d’une certaine tristesse, comme si elle venait de partager un secret précieux, une émotion enfouie.

 

 

 

Amélie : Merci, Daniel… Merci pour tout. Tu n’as pas idée de combien ta présence compte pour moi.

     

Sa voix tremble légèrement, portant un mélange de reconnaissance et de vulnérabilité. Daniel, toujours surpris, retrouve enfin ses mots, mais ils semblent lui manquer devant l’intensité de l’instant. Il se contente de hocher la tête, touché profondément par son geste et par les sentiments qu’elle a exprimés sans dire un mot.

 

 

 

Daniel : Amélie… je… merci pour ta confiance. Je suis là pour toi, aujourd’hui, demain, autant que tu auras besoin.

   

Un sourire doux se dessine sur ses lèvres, et il lui adresse un dernier regard empreint de tendresse avant de s’éloigner doucement dans le couloir. Amélie le regarde partir, sentant encore le goût doux-amer de ce moment sur ses lèvres, un mélange de souvenirs et de regrets. Elle ferme la porte, son cœur encore battant, troublée par ce qu’elle vient de vivre.

   

Dans le silence de son appartement, Amélie laisse son esprit vagabonder. Elle réalise qu’au-delà de la souffrance, de la perte et des blessures, il reste des espaces pour de nouvelles émotions, des instants de paix et de partage. Daniel représente peut-être un nouveau chapitre, ou simplement un rappel qu’elle n’est pas seule, qu’elle peut encore faire confiance, même en étant brisée. Et dans ce geste, ce baiser partagé, elle sent un infime espoir renaître, comme une lumière qui s’allume doucement dans l’obscurité.

 

A suivre…

 

Chapitre 55

 

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Secret du cœur, une chronique de Saint Daniel.

                   

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