CHAPITRE 57: GROUPE DE TRAVAIL
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 57 : GROUPE DE TRAVAIL
**LUCIA MANGA MFOULA**
«Lucrèce : C’était si terrible que ça Luce ? »
«Moi : Je croise les doigts seulement Lulu, mais moi-même je sais que je n’ai pas bien travaillé durant le bac blanc, je n'étais pas bien préparée. Je travaille mais comme je te l’ai dit ce n’est pas le top. J’ai voulu me joindre à un groupe là au lycée mais les deux séances auxquelles j’ai assistées, ils étaient plus en train de s’amuser que travailler après ils sont partis dans un bar pour boire, franchement c’était une perte de temps et j’ai décidé de me retirer. »
« Lucrèce : Je vois. Mais tu sais, je peux essayer d’en parler avec Bhernie. »
Mon cœur a raté un battement.
« Moi : (Bégayant) Bher, Bhernie ? Pour, pour lui dire quoi ? »
« Lucrèce : Pour lui dire de t’aider. Lui aussi il est en terminale comme tu sais et il m’a dit qu’il a un groupe avec qui il travaille, tu sais qu’il est sérieux, je crois que dans son groupe on travaille vraiment. Je peux lui dire que tu cherches un groupe de travail. »
« Moi : (Silence) »
« Lucrèce : Qu’est-ce que tu en penses ? »
« Moi : Je ne sais pas, tu sais qu’on ne se connait pas et »
« Lucrèce : Comment ça vous ne vous connaissez pas. Vous vous êtes déjà vu plusieurs fois à la maison et même au 11 quand il vient pour mes cours, il te connait bien. »
« Moi : (Silence) »
« Lucrèce : Alors je lui parle oui ou non ? Il va passer à la maison tout à l’heure . »
« Moi : Parle lui. »
« Lucrèce : Ok. Et si c’est bon, je vais lui donner ton numéro pour qu’il t’écrive. »
« Moi : D’accord. »
« Lucrèce : Bon je te laisse, maman a mis le linge dans la machine mais elle est partie s’allonger parce qu’elle ne se sent pas bien, donc je vais surveiller. »
«Moi : Tantine Leslie est malade ? »
«Lucrèce : Non, elle est juste fatiguée. Bon à plus, je t’aime. »
« Moi : (Souriante) Je t’aime aussi Lucre. »
Clic.
J’ai ôté mes écouteurs en souriant avant de descendre de mon lit pour aller me brosser et me laver. Il est 7h du matin et c’est samedi aujourd’hui . Lucrèce m’a appelé ce matin pour prendre de mes nouvelles et me questionner sur les épreuves du bac blanc car toute la semaine dans mon lycée c’était ça. Comme je lui ai dit, c’est pas terribles. En dehors de deux ou trois matières où j’ai vraiment travaillé, le reste là c’est bof. De façon générale, je suis une assez bonne élève et mes moyennes sont plus que suffisantes, seulement je suis en classe d’examen et il me faut faire beaucoup plus que ça. Mes parents, qui sont en réalité mon oncle et sa femme, mais que je considère comme mes véritables parents, m’ont proposée de me prendre des répétiteurs au début d’année mais j’ai refusé car je n’en avais pas besoin, ce que je voulais c’était intégré un groupe de travail avec lequel on devait travailler. Au début, j’avais proposé à la fille qui s’assoit avec moi et avec qui je marchais de le faire mais j’ai fini par laisser tomber car on n’avait pas les mêmes objectifs. C’est une gentille fille mais elle n’aime pas travailler et en plus c’est le genre à sortir avec les professeurs pour avoir des points. Je ne juge personne mais je sais que ce n’est pas le genre de personne avec qui j’ai envie de traîner alors j’ai pris mes distances. On est toujours assise sur le même banc et on parle en classe mais ça s’arrête là. Depuis plusieurs années, je marche en solitaire, je m’entends bien avec tout le monde dans mes classes mais je n’ai pas d’amis à proprement parler. Les deux ou trois filles avec qui j’ai voulu être amie au lycée, m’ont montré des comportements auxquels je n’adhérais pas et j’ai tenté l’amitié avec un garçon l’année dernière mais il voulait coucher avec moi au bout d’un certain temps, ce n’était pas mon souhait et on a pris nos distances. Je suis dans mon coin. Mon amie c’est Lucrèce, même si techniquement parlant, je suis sa tante vu que c’est la fille de mon frère. La différence d’âge qu’il y a entre eux et moi est telle que j’ai du mal à les voir comme mes grands frères, je les vois comme une sorte de deuxièmes parents en plus de ceux que j’ai déjà, du coup, j’avais beaucoup du mal à parler avec eux en dehors des généralités. Mais quand ya Arsène était venue à la maison pour passer la journée avec Lucrèce, que j’avais déjà vu au décès, on avait tout de suite accroché et depuis nous sommes des meilleures amies.
J’ai pris ma douche avant de prendre mes vêtements sales et ma tenue du lycée pour aller avec ça à la buanderie où je trouve Nadine en train de faire les machines.
Moi : Bonjour tantine Nadine.
Elle : Bonjour ma chérie, tu veux laver ton linge ?
Moi : Oui.
Elle : Laisse ça là, dès que je vais finir avec pour tes parents, je vais m’occuper de ça.
Moi : Non, ce n’est pas la peine Tantine Nadine, je vais le faire moi-même.
Elle : Ça ne me dérange pas chérie.
Moi : (Souriante) Je sais, mais je veux le faire moi-même.
Elle : Bon je vais mettre dans la machine et tu feras le reste.
Moi : D’accord.
J’ai fait moi-même le tri avant de déposer des petits tas, je suis ensuite allée à la cuisine pour prendre le balai et la balayette pour aller nettoyer ma chambre. Tantine Nadine s’occupe de toute la maison mais pas de nos chambres car maman ne l’a jamais permis, elle a toujours dit que la chambre de quelqu’un c’est son intimité et ce n’est pas n’importe qui qui doit y pénétrer, c’est comme le repas, si ce n’est pas elle-même qui le fait, c’est moi. On aime bien tantine Nadine et on n’a jamais eu de problème avec elle depuis qu’elle travail ici mais il y a des choses qu’elle ne fait pas et que nous faisons nous même. En ce qui concerne mon linge, maman a toujours tenu à ce que je le lave et le repasse moi-même pour que je sache le faire, c’est comme je prends soin de toute la maison le dimanche qui est le jour de repos de Tantine Nadine et aussi quand je ne pars pas en week-end, maman dit que jamais elle n'élèvera une paresseuse dans sa maison qui ira la honnir dans le mariage, du coup, je m’y colle. J’ai nettoyé et rangé avant d’allumer quelques bougies parfumées pour embaumer la chambre. Après cela, je suis allé me faire un bon petit déjeuner et c’est là que le couple Mfoula est venu me trouver enlacés comme des adolescents, les deux vieux là m’amusent et me font rêver à la fois. Ils sont mariés depuis des années mais sont toujours autant amoureux. D’après maman, c’est le seul homme qu’elle a connu et aimé, ils se sont rencontrés quand ils étaient encore tout jeunes et ont grandi ensemble. Je rêve moi aussi d’un amour comme le leur, aimer et grandir auprès d’un seul homme avec qui je finirai ma vie et ferai des enfants. Quand je pense à ça, l’image de Bhernie s’impose dans mon esprit et je secoue ma tête pour le chasser.
Maman : (Me faisant un câlin par l’arrière et un bisou sur le sommet de la tête) Bonjour mon cœur, tu as bien dormi ?
Moi : Oui maman, et toi ?
Maman : Comme un bébé.
Moi : (Souriant) Bonjour papa.
Papa : Bonjour chérie. J’ai aussi bien dormi.
Moi : D’accord.
Ils se sont joints à moi et nous avons mangé en famille dans la bonne humeur. J’ai débarrassé et rincé avant d’aller m’occuper de mon linge que tantine Nadine m’a mis dans la machine. J’ai tout fait et installé avant d’aller me poser dans la salle d’étude avec mes cours. J’ai mis ma musique et j’ai travaillé pendant un bon moment jusqu’à ce que je reçoive le coup de fil de Lucrèce.
«Moi : Oui chérie. »
« Lucrèce : J’ai parlé avec Bhernie et je lui ai donné ton numéro, il va certainement t’écrire ou t’appeler tout à l’heure pour que tu puisses lui en dire plus et que vous vous mettez d’accord pour la suite. »
« Moi : (Le nœud à la gorge) D’accord. »
« Voix de fond : Ma puce ? »
« Lucrèce : Papa ? »
«Arsène : Viens m’aider chérie »
« Lucrèce : J’arrive. (À moi) Je vais te laisser, papa a besoin de moi.»
«Moi : D’accord et on s’écrit. »
«Lucrèce : Ok. »
Clic.
J’ai posé mon téléphone et je me suis levée car mon cœur cognait fortement dans ma poitrine. Je ne sais pas ce qui se passe avec moi mais j’ai dès que je vois le gars là mon cœur bat vite, depuis la première fois que je l’avais vu chez tantine Leslie, le premier jour qu’il était venu donné les cours à Lucrèce. On s’était vu et j’étais devenue plus timide que d’habitude, j’avais du mal à le regarder dans les yeux. Depuis lors, à chaque fois que je le vois, c’est la même chose du coup, je préfère rester loin de lui. Mais voici que Lucre lui a donné mon numéro et que.
Tin tin. Je baisse les yeux sur mon téléphone pour voir que je viens de recevoir un message classique d’un numéro inconnu. Je le prends et l’ouvre .
-Inconnu : Bonjour Lucia, c’est Bhernie. Lucrèce m’a remis ton numéro. Je t’ai laissé des messages sur WhatsApp mais j’ai vu que tu n’étais pas connectée. Si tu peux le faire pour que nous puissions mieux discuter, cela nous arrangera.
J’ai regardé ce message encore et encore avant de me décider à me connecter au wifi de la maison. Plusieurs messages sont arrivés et parmi eux, ceux d’un nous numéro inconnu.
-Lui : Bonjour Lucia, c’est Bhernie, le répétiteur de Lucrèce. C’est elle qui m’a remis ton numéro.
-Lui : Elle m’a dit que tu es en terminale comme moi et que tu cherches un groupe de travail. C’est vrai qu’on n'est pas dans la même série car d’après elle, tu es en A1. Mais bon, dans mon groupe, on est à 5 et il y a une fille qui est en B et nous aide avec les matières littéraire et nous avec les mathématiques.
-Lui : Si ça ne te dérange pas d’avoir à fréquenter des personnes d’un autre établissement que toi, je suis d’accord pour te présenter à mon groupe.
-Lui : Fais moi signe pour qu’on en parle.
-Moi : (Après plusieurs minutes) Bonjour Bhernie. Lucrèce m’a prévenue. Et oui, je cherche un groupe de travail, mais je n’aimerais pas vous déranger.
-Bhernie : Si ton intention est de travailler et que tu es une bosseuse, car nous on ne veut pas de blagueurs, alors tu ne nous dérangeras pas. Ce sera plutôt un échange de bon procédé.
-Moi : Je suis une travailleuse et je n’ai pas l’intention de blaguer mais…
-Bhernie : Mais ??
-Moi : Je ne sais pas.
-Bhernie : C’est-à-dire ?
--Moi : Et si les gens de ton groupe ne m’acceptent pas.
-Bhernie : Je vois.
J’ai attendu quelques minutes avant qu’il m’envoie une capture d’écran d’une conversation de groupe.
‘’-lui : Bonjour ici, j’espère que vous allez bien. C’est toujours bon aujourd’hui 15h30 au lycée ?
-Déco : Oui, je suis même sur place avec Mélodie. Bonjour.
-Ma personne : Oui. Bonjour.
-La machine : Bonjour, je suis déjà en chemin.
-Lui : Ok, par contre, il se peut qu’on ait un nouveau membre. C’est une amie qui est dans un autre lycée.
-Deco : Une fille ?
-Lui : Oui.
-La machine : Ça fera un peu plus de féminité dans le groupe. Quelle série ?
-Lui : A1.
-Ma personne : J’espère au moins qu’elle travaille hein car on ne veut pas de glandeuse. A1, si elle peut m’expliquer la philo, elle sera ma nouvelle meilleure amie.
-Lui : Tu lui demanderas. C’est pas une glandeuse, t’inquiètes. Donc ça vous va ?
Eux : (Presqu’ en même temps) Ouais, ramène là’’
C’était l’objet de la capture d’écran .
-Bhernie : Tu as lu ?
-Moi : Oui.
-Bhernie : Rassurée ?
-Moi : Plus ou moins.
-Bhernie : Comme tu l’as lu dans le groupe, on a une séance de travail à 15h30 donc dans 1h20 à peu près. Si tu es d’accord, on y va et je te présenterai aux autres.
-Moi : (Après un moment) D’accord . C’est où ?
-Bhernie : À Oloumi (zone industrielle), j’apprends au lycée d’Oloumi. Mais je vais t’attendre à Sogatol (quartier) pour qu’on y aille ensemble.
- Moi : D’accord.
-Bhernie : Tu peux être là dans combien de temps ?
-Moi : Le temps pour moi de m’apprêter et sortir, disons 1h.
-Bhernie : Je vais t’accorder 1h et 05 min Je serai assis sur les bancs publics qui sont sous les arbres, ne sois pas en retard stp.
-Moi : D’accord.
-Bhernie : À tout à l’heure Lucia.
-Moi : Ok.
La conversation s’est arrêtée là. J’ai voulu y réfléchir mais j’ai pensé que je n’avais pas de temps. J’ai pris mes affaires et je suis allée dans ma chambre, je me suis rapidement lavée avant de venir m’arrêter devant mon placard car je ne savais pas comment je devais m’habiller, je ne voulais pas en faire trop pour qu’on ne me dise pas que je suis une fille de riche, je ne voulais pas non plus paraître négliger. Après réflexion, j’ai finalement attrapé un jean taille haute bleu avec un petit pull body blanc. Il ne fait pas spécialement froid dehors mais il ne fait pas chaud non plus. J’ai mis une petite ceinture blanche également, quelques bijoux, une basket blanche et j’ai lâché mes longues tresses. J’ai pris un de mes petits sacs à dos à l’intérieur duquel j’ai mis un cahier, ma trousse, ma carte scolaire, mon chargeur, mon téléphone et mon portefeuille. J’ai pris mes lunettes transparentes et je les ai enfilés avant de partir.
Moi : Maman ?
Maman : Je suis dans la chambre.
Moi : Je peux rentrer ?
Maman : Oui.
Moi : (Entrant) Je suis en train de partir travailler avec des amis.
Maman : Où ? Et c’est qui ?
Moi : Au lycée d’Oloumi, je vais travailler avec le répétiteur de Lucrèce.
Maman : Le jeune homme qui était ici la semaine dernière, comment il s’appelle déjà ?
Moi : Bhernie.
Maman : Voilà. D’accord chérie, tu vas rentrer à quelle heure ?
Moi : Je ne sais pas encore à quelle heure on va finir mais je crois que ce sera autour de 18h, si je tarde, à 19h, je serai là.
Maman : D’accord , soit prudente et s’il y a le moindre souci ou un changement de programme, tu me préviens.
Moi : D’accord .
Maman : Ok.Tu as l’argent du taxi ?
Moi : Oui.
Maman : D’accord. Mais prends les 5 milles qui sont sur la tablette là tu vas compléter, on ne sait jamais.
Moi : (Prenant) Merci maman.
Maman : Ok. Vas-y.
Je suis allée lui faire un câlin et je suis sortie. Maman ne m’interdit pas de sortir, tout ce qu’elle veut c’est savoir où je vais, avec qui et l’heure de retour, c’est le deal. Mais comme je le disais, je suis une solitaire, donc je ne sors pas vraiment de la maison sauf pour faire des courses quand elle m’envoie ou pour aller passer des week-ends. Je suis sortie de la maison puis du portail et par chance, un taxi venait de déposer un voisin, je l’ai donc hélé et fait ma proposition. Il a accepté et je suis partie. J’ai pris mon téléphone dans mon sac pour vérifier si je n’avais pas de messages, je me suis connectée et il y avait des messages de Lucrèce, ya Reine et Bhernie. Ce dernier me signalait qu’il était déjà dans le taxi bus et qu’il devait être sur les lieux dans moins de 10min. J’ai répondu aux filles et j’ai laissé Bhernie en vue car je ne savais pas quoi répondre. Plus on approchait de l’endroit et plus mon cœur battait, mes mains devenaient moites et je commençais à avoir chaud. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait , pourquoi j’étais aussi nerveuse à l’idée d’aller le retrouver. J’ai pris mes écouteurs et je les ai mis aux oreilles avant de mettre de la musique histoires de me distraire un peu. Quelques minutes après je suis arrivée, j’ai payé avant de descendre. Je me suis retournée pour regarder vers les bancs publics pour voir si je pouvais le voir mais il n’y était pas. J’ai pris mon téléphone pour essayer de l’appeler quand j’ai écouté derrière moi.
Voix d’homme : Si c’est moi que tu tentes d’appeler, ce n’est pas la peine.
Mon cœur a raté un battement et j’ai failli faire tomber mon téléphone au sol mais il l’a rattrapé de justesse.
Bhernie : Wooh. Désolé, je ne voulais pas te faire peur.
Moi : C’est , ce n’est pas grave, je ne m’y attendais juste pas.
Bhernie : (Après m’avoir regardé de la tête aux pieds à trois reprises) Rebonjour et tiens.
Moi : (Détournant mon regard en prenant mon téléphone) Merci et bonjour.
Bhernie : C’est un iphone 13 ?
Moi : Oui.
Bhernie : Heureusement que je l’ai rattrapé, je n’aurais jamais eu les moyens pour te le rembourser.
Moi : (Silence)
Bhernie : Tu es dans les temps, on y va ?
Moi : Je te suis.
Il s’est mis à mon niveau et nous avons commencé à marcher, il est allé devant les taxis bus.
Bhernie : (Me regardant) Ça ne te dérange pas que nous prenions le bus n’est-ce pas ?
Moi : Bien-sûr que non.
Je n’ai pas le souvenir d’être déjà montée dans ce type de transport mais je ne ferai pas celle qui vit sur la lune. Je ne connais pas le prix du trajet mais je monte à sa suite et viens m’assoir à côté de lui totalement nerveuse. Il me regarde un moment et je serre mon sac sur moi pour faire passer ma nervosité en regardant ailleurs.
Bhernie : Ça va ?
Moi : (Le regardant) Hun ?
Bhernie : Je te demande si tout va bien ?
Moi : Oui oui, ça va.
Bhernie : J’ai l’impression que tu es nerveuse mais ne t’inquiètes pas, tu verras mes amis sont sympas et tout va bien se passer.
Moi : D’accord.
Nous avons attendu que le bus se remplisse avant de partir. Nous sommes descendus 3 minutes plus tard devant son lycée et il a payé nos deux places avant de me demander de le suivre. Je l’ai remercié d’avoir payé ma place et je l’ai suivi. C’était ma première fois de mettre les pieds dans ce lycée donc je le découvrais. Il s’est dirigé vers un bâtiment avant de prendre l’escalier. Une fois à l’étage , nous avons encore marché avant qu’il n’entre dans une salle où se tenaient trois garçons et une fille. Il les a salué et les garçons se sont mis à siffler en me regardant.
L’un d’eux : Pôpô, la qualité.
Un autre : C’est une gosse de riche n’est-ce pas ?
Le premier : Forcément, toi-même regarde. Tu sens qu’elle ne traîne pas sous le soleil.
Bhernie : Ne soyez pas con. Elle c’est Lucia, Lucia, là tu as Mélodie, Maurice, Josué et Pierredelin. Ils taquinent beaucoup mais ils ne sont pas mauvais.
Moi : Bonjour.
Josué : Écoute la voix, on dirait elle boit le miel chaque matin.
Les autres ont éclaté de rire.
Bhernie : (Riant malgré lui) Tu es un vrai salop.
Mélodie : (Venant me prendre dans ses bras) Ne suis pas les fous là, ils peuvent être abrutis des fois. Je suis contente que tu sois là, ça me changera de me coltiner ceux-là. Et excuse moi si je te touche, moi je suis tactile et j’aime les câlins, tu t’y feras avec le temps et j’adore ton parfum, il sent super bon.
Maurice : (Souriant) Malheureusement, Mélodie est une pipelette, elle jacasse sans cesse.
Moi : D’accord.
Les gars sont venus me saluer et ils m’ont facilement intégrée dans le groupe en essayant de me mettre à l’aise même s’ils me taquinaient beaucoup. À 15h30, nous avons commencé à travailler et j’ai pu voir que sous leurs airs comiques c’étaient de vrais bosseurs, quand ils le faisaient, ils étaient sérieux. Nous avons débuté avec les matières littéraires et j’étais un peu sur la touche car je n’avais aucun ouvrage sur moi. Ne sachant pas ce qu’on ferait concrètement, je n’ai pris qu’un cahier. Mais comme c’était le français et la philosophie que j’ai travaillé ce matin à la maison et où je suis assez bonne, j’ai pu intervenir et ce même plus que ce que je pensais faire car les gars n’ont pas arrêté de me questionner sur ci et ça, me faisant réexpliquer encore et encore. À un moment, je me demandais si c’était moi qui m’exprimais mal ou si c’était eux qui avaient du mal à comprendre ce que je disais. J’ai fini par m’approcher de Pierredelin pour voir ce qu’il avait noté et je me suis rendu compte qu’il avait déjà tout noté et bien pris mes explications, je me suis rapprochée de Josué et Maurice, c’était la même chose.
Moi : (Confuse) Mais pourquoi vous me faites parler alors que vous avez déjà compris ?
Josué : C’est à cause du miel.
Moi : hein ?
Ils ont éclaté de rire.
Maurice : (Souriant) En fait ta voix est tellement douce à l’oreille qu’on a seulement envie de t’écouter encore et encore.
Bhernie : Désolé, on peut être immatures parfois mais c’est bon, on ne le fera plus, je te le promets. Et merci, tu peux aller t’asseoir, on a parfaitement compris tes explications, t’es un excellent professeur.
Moi : Ok.
Je suis allée m’assoir et nous sommes passés aux maths, ils nous ont expliqué les probabilités pendant un bon moment avant de nous donner des exercices à faire et ils sont rentrés dans leurs maths approfondies. À 18h, nous avons fini et avons rangé nos affaires. Nous sommes ensuite partis de là.
Mélodie : Bhernie mets Lucia dans le groupe.
Bhernie : (Sortant son téléphone) Ok.
Mélodie : Tu prendras nos numéros directement là-bas.
Moi : D’accord.
Josué : Tu restes dans quel quartier ?
Moi : Au 11.
Josué : Tu pourras aller avec Maurice, lui il est au 9 à l’hôpital militaire. Pierredelin est là à Okinda, Mel et moi à Owendo et Bhernie à Atsimi-Tsoss, je crois que tu connais.
Moi : Oui.
Pierredelin : On marche jusqu’à Sogatol non ?
Eux : Oui.
Maurice : On se cotise pour prendre les gâteaux et les laits ?
Josué : C’est serré chez moi aujourd’hui , c’est même Mel qui m’a payé le taxi pour venir ici et c’est elle qui me paie également le retour.
Pierredelin : Chez moi aussi c’est fort.
Moi : Si ça ne dérange pas, je peux payer pour tout le monde.
Bhernie : Non, Lucia, ne
Josué : (Le coupant) Oh Céleste bouge, la petite a le barème et elle veut nourrir sa famille, c’est quoi le problème ? Lucia buy les cakes on quitte ici. L’humain a faim et tu veux jouer les difficiles ?
Bhernie : C’est son premier jour et vous ne pouvez même pas vous gêner.
Maurice : De ma propre petite sœur ?Gars laisse tomber, Lucia même sait qu’elle vient de trouver sa famille. Petite fait les wés, on va quitter ici.
J’ai fouillé ma poche arrière et j’ai sorti les 5 milles que maman m’a donné, Josué a pris et il nous a tous pris les gâteaux bedoumes de 300 et le lait de 200. Il m’a rendu la monnaie et a distribué les sachets. Nous avons ensuite marché en racontant jusqu’à Sogatol. J’ai dû prendre un bus qui allait aux charbonnages avec Bhernie, Pierredelin et Maurice. Pierre est descendu à Awendje pour aller prendre un autre taxi, Maurice et moi sommes descendus au 5 et Bhernie a continué tout seul. Nous avons pris un autre bus pour le 12 et Maurice est descendu au 9, moi au 11 avant de marcher jusqu’à la maison.
Moi : Bonsoir.
Maman : Ça a été le travail ?
Moi : Oui. Je vais d’abord me changer.
Eux : D’accord .
En partant vers ma chambre, mon téléphone s’est mis à sonner dans mon sac. Je l’ai récupéré et c’était Bhernie qui appelait. J’ai décroché après un moment.
« Moi : (Petite voix) Allô ? »
« Bhernie : Tu es bien rentrée chez toi ? »
« Moi : Oui merci, je viens d’arriver . »
« Bhernie : D’accord , je voulais me rassurer »
« Moi : ok. (Après un moment) Et toi ? »
« Bhernie : Je suis déjà dans mon quartier, je marche pour arriver à la maison. »
« Moi : Ok. »
« Bhernie : Lucrèce n’a pas menti à propos de toi »
« Moi : C’est-à-dire ? »
« Bhernie : Lorsqu’elle m’a parlé de toi ce matin, elle m’a dit que tu étais une fille très intelligente et que je n’allais pas être déçu si je travaillais avec toi. Je suis entièrement d’accord avec ça, tu es vraiment très intelligente et j’ai aimé cette séance de travail avec toi aujourd’hui. »
« Moi : (silence) »
Que suis-je censée répondre à ça ???