Chapitre 7 : Engrenages

Ecrit par Moktar91

Chapitre 7 : Engrenages


Meredith

C'est le moment que choisit l'être pour se présenter...

Le successeur était trouvé...

Un vent froid et glacial s'empara de l'appartement. On sentit naître un léger tourbillon. Au dessus dans le cercle, la jeune fille en lévitation semblait posséder. Elle n'etait plus la parfaite petite fille qui quelques minutes plutôt venait de s'envoyer en l'air avec deux parfaits inconnus. Lesdits inconnus qui encore étaient endormis dans son lit. Elle n'en a que faire. Ceux là n'étaient pas prêts de se réveiller vu la quantité de cocaïne qu'ils venaient de consommer.

Meredith, en lévitation, se vit s'offrir à l'être qui la posséda. Elle lâcha un cri sec qui fit trembler les murs. Ce n'était pont un cri humain. Pendant de longues secondes qui paruent une éternité, elle flottait et s'ouvrait à l'être qui continuait sa sale besogne. Quand il eut fini avec elle, un calme plat se fit entendre dans la pièce. C'est à cet instant que Meredith revint à elle. Il était 4h23. En face d'elle, l'être était assis, difforme et malodorant. Elle le vit dans toute sa splendeur et dans toute sa gloire ... Oh oui, il était beau. De cette beauté laide que l'on ne peut décrire si ce n'est dans l'enfer physique des siècles passés. Elle l'observait. Lui, par contre, semblait amusé. Il détaillait chaque la pièce comme s'il y venait pour la première fois. Sa grande silhouette se courba une première fois, ce qui lui permit de se redresser et de quitter cette chaise qu'il occupait depuis quelques temps déjà. Meredith put enfin voir toute la grandeur loufoque de l'être. Elle tremblait. Elle en avait peur mais elle ne sourcillait point. Elle se devrait de se montrer forte, très forte même. Elle était assez bien consciente que ces genres de situations étaient sans retour, que le chemin ne pouvait point s'arrêter et que l'engrenage n'allait point attendre. Il lui toucha l'épaule, l'effleura lentement et lâcha un rire  roque qui emplit la salle. Meredith frissonna de plaisir et de joies. Il continua son inspection. Puis, sans prévenir, il venait de planter une plume dans le bras gauche de la petite. Elle sursauta malgré la douleur, décida de ne point réagir. Il le lui tendit, et à travers une flemme, se vit jaillir une feuille toute blanche. Elle y rédigea alors leur accord...

Cet accord qui la faisait entrer dans la confrérie en attendant de rencontrer les autres membres...

C'était leur accord...

Il la posséda une dernière fois avant de disparaitre comme un vent...

Meredith retourna dans le salon. Les deux inconnus y dormaient encore... 

C'était déjà le jour, point besoin de regarder l'horloge murale....



Morgane

Quand elle mit pied dans l'entreprise familiale, les murmures s'élevaient dans la foule des quelques travailleurs présents. Son regard droit et indéchiffrable, elle adressa des sourires à ses employés avant de se diriger à pas feutrés vers l'ascenseur. Elle s'y engouffra pour se retrouver quelques minutes quelques instants après dans au huitième étage. 

En sortant de l'ascenseur, elle croisa Adeline, la jeune dame qui autrefois était la secrétaire de son père sera dorénavant la sienne... L'entreprise familiale lui revenait de droit. De double droit, se dit-elle. Son fils, son sang, Ariel n'était-il pas le fils de son défunt père ?

Oui, à double titre elle devrait hériter...

Cette pensée la rassura quand elle empoigna le bureau pour s'y retrouver. Tout s'y trouvait Exactement comme l'avait laissé son père. Rien n'avait changé. Et ce rien la rassurait. Elle devrait à coup sûr s'assurer de mettre la main sur les premières pièces afin de convaincre plus tard le conseil d'administration qu'elle était le choix parfait.

À l'heure de la pause, elle descendit à la cantine manger avec les employés. Oh ! Elle détestait ces gens de basses classes mais elle se devrait de faire bonne figure. Elle était dorénavant la nouvelle PDG et se devrait de soigner son image.


Résidence Amoussou

15h23

Le silence dans la séjour était pesant. 

Marvin, après avoir tiré une bouffée sur sa cigarette, se leva prestement. 

-<<Alors, comme ça il faut attendre un autre rejeton avant la lecture du testament.>> Il venait de ponctuer sa phrase par un soupir en deboutonnant sa veste. 

Ses vas et viens dans la salle pouvait démontrer toute son angoisse. Lui d'habitude si calme ne se contrôlait pas.

Moriane, impassible attendit sagement la réaction des autres. En fille aînée, elle tenait à soigner son apparence. Celle de ne jamais éprouver ses sentiments en public. Lentement elle decroisa ses jambes, observa y'a Rockyath. Cette dernière du coin de l'oeil semblait absente et projetait son regard vers le feu qui se consumait petitement.

-<<N'aies tu pas déçu par ton mari ? >> C'était Meredith qui venait ainsi d'interpeller sa belle mère. La dame lui jeta un coup d'œil et détourna la tête à nouveau. 

-<<Parle bon sang>> 

En un bon Meredith était déjà devant elle, la main qui venait de s'abattre sur la joue droite de la dame démontrait de toute la force qu'elle a mise dans ce soufflet. 

Elle retroussa ses manches prête à en découdre avec sa marâtre. 

-<<De toutes les façons, moi vivante, tu n'auras rien de cet héritage. Rien car tu ne sais comment le conserver.>>

Comme si elle attendait ce moment précis, y'a Rockyath se leva prestement et s'en alla dans Un ricanement après avoir de la tête adressé un bonsoir à peine audible à chacun des enfants. Elle n'en avait que faire de cet héritage. De toutes les façons, Elle visait bien plus que ça...

Si seulement ils pouvaient savoir...



Godomey-Togoudo

-<<Bonsoir maman.>>

Les yeux fixés au sol, Naimath n'osait regarder sa mère dans les yeux. D'ailleurs elle n'a jamais su lever ses petits yeux vers cette dame quand elle se retrouve dans un de ses états comme ce soir. Un état d'ébriété qui avait fini par convaincre la jeune femme que jamais elle ne changera. Plusieurs fois elle a essayé de la convaincre de laisser cette vie en vain...

-<<Ça me permet d'oublier>>, avait-elle dit la dernière fois. Cette dernière fois c'était juste hier au soir quand revenant de chez son père après le spectacle effroyable que lui avait permis de vivre y'a Rockyath et son amant. 

Cet après midi elle revenait du marché. Elle pouvait se permettre de faire un bon repas ce soir. Elle avait garni son panier d'un kilogramme de riz et de quelques poissons achetés. Le reste des condiments dans la cuisine devrait servir à faire un bon plat de riz. C'est un délice et un pur bonheur que de prendre du riz. 

Elle se souvint de tous les soirs où, ventre vide, elle alla se coucher en jurant ciel et terre à sa mère qu'elle n'avait pas faim alors que cette dernière venait d'épuiser les dernières pièces en sodabi. Elle se souvint aussi de tous ces instants, où avec la farine de maïs, elle avait dû se faire de la bouillie sans sucre pour essayer de tromper la vigilance de ce ce ventre qui ne voulait parfois rien comprendre. Elle se souvint des moments où, avec un peu de farine de manioc elle devrait repartir à l'école, au ceg godomey pour les compositions... Elle se souvint de tout ça.

Une quinte de toux la ramena à sa triste réalité. Sa mère !

-<<Maman !>> Cria t elle en tapotant du pied le sol.

Sa mère, comme dans un  moment d'inconscience lança un grognement et vida ses boyaux.

Elle se retourna et entra dans la cuisine. Quand elle alluma le charbon, son portable émit un petit virement. C'était un message de Murielle.


<<Réunion familiale à 10h le jeudi...>> 

 dans trois jours.

Meurtres au paradis