CHAPITRE 6: LA VIE DE COUPLE.
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 6: La vie de couple.
**DANIEL TSAMBA **
Moi: Bébé tu n'as pas encore fini ? On va être en retard.
Elle était sortie de la cuisine avec un sac dans lequel il y avait un plat de nourriture et un gâteau.
Rayonne : C'est bon, j'ai tout.
Nous étions sortis et avions pris une des voitures pour nous rendre chez mes parents car il y avait un repas familial.
Rayonne : Je suis vraiment obligée d'être présente à ce repas ? Je n'ai pas envie de plomber l'ambiance une fois de plus.
Moi: Ne recommence pas stp, nous en avons déjà parlé.
Rayonne : Nous savons très bien ce qui va se passer dès l'instant où je franchirai le pas de cette porte D.
Moi: Il ne se passera rien.
Rayonne: (n'y croyant pas) Hum.
Après ça, elle n'avait plus parler. Vous vous demandez peut-être ce qui se passait actuellement ? Et bien depuis mon mariage avec Ray, il y avait deux camps qui s'étaient formés. Il y avait ceux qui l'appréciaient, Nadège mon aînée, David mon petit frère et papa. Annie, qui au début s'entendait très bien avec elle, avait changé du tout au tout. Les autres dont ma mère ne voulaient même pas la sentir malgré toutes les tentatives que nous avions faites . Le pire c'était que nous ne connaissions pas vraiment la raison. D'abord c'était que mes beaux-parents m'avaient extorqué pour la dot qui était trop coûteuse. Ensuite ce fut le fait que je sois resté 3 ans de plus à Londres sous l'insistance de ma femme. Il y avait aussi le fait que selon eux, je n'investissais pas parce que je satisfaisais aux caprices de ma femme. Si seulement il savait où j'en étais à ce niveau . J'allais en parler plus tard. Aussi que ma femme était hautaine et regardait les gens de haut, qu'elle passait son temps à voyager au lieu de s'occuper de son mari alors qu'elle ne travaillait pas. Qu'elle me conseillait mal parce qu'elle m'avait incité à quitter le poste que j'occupais dans une société de la place alors que tout le monde était contre. Beaucoup pensaient que c'était de la folie et que nous n'aurions plus une possibilité pareille. Le truc était que nos affaires avaient beaucoup évolué et il fallait un suivi rigoureux pour ça. Elle ne pouvait plus le faire toute seule, alors j'avais dû lâcher le boulot qui, au fond, n'était que pour la forme. Avec Ray dès le départ nous avions convenu qu'on ne travaillerait pas pour quelqu'un, elle surtout, et elle m'avait convaincu de la suivre dans le monde de l'entreprise. Être salarié pour elle était synonyme d'être exploité non seulement en temps mais aussi en argent, et elle ne voulait pas de ça pour sa famille. Il fallait dire qu'ayant des parents entrepreneurs, avait beaucoup joué dans ce sens et très tôt elle avait voulu être financièrement indépendante. Sa devise "Je ne travaille pas pour l'argent, l'argent travaille pour moi.". Voilà pourquoi depuis ses 12 ans, l'argent travaillait pour elle. Elle m'avait enrôlée dans son système dès les premiers mois de notre relation et aujourd'hui je ne le regrettais pas. Comme je l'avais dit autrefois, l'épouser était le meilleur investissement que j'avais pu faire. Notre fortune atteignait le milliard de dollars américain. On avait investi dans l'immobilier, le transport, le pétrole, le bois, le textile, le cosmétique, les TIC et le sport que ce soit en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique, c'était d'ailleurs la raison de ses multiples voyages. Mais ça, personne ne le savait . Elle disait toujours " bébé, si tu dois travailler c'est pour développer tes compétences pas pour avoir un salaire" donc je travaillais juste pour ça. Compétences acquises, il fallait que je m'occupe de mes propres affaires d'où ma démission. Mes parents qui ne savaient rien de nos avoirs avaient crier sur moi que j'étais maboule et que ma femme m'avait ensorcelé parce que ce n'était pas normal que je lui obéisse autant au doigt et à l'œil, et à ce rythme je finirais certainement mendiant. J'avais simplement souri, s'ils savaient.
Dernièrement le sujet qui chauffait était celui des enfants. D'après ma mère et ses filles, il n'était pas normal qu'en 8 ans de mariage, nous n'ayons toujours pas d'enfant, c'était inadmissible, j'avais épousé un ventre vide. Ce sujet avait été une source de tension dans mon mariage. En effet depuis 3 ans que nous essayons d'en avoir, il n'y avait toujours rien. Au début de notre mariage, nous avions convenu que nous n'aurions pas d' enfants les 5 premières années parce que non seulement nous étions trop jeunes, elle avait 20 ans et moi 24, mais en plus nous n'étions pas pressés, nous avions d'autres priorités. Ray avait donc mis une contraception pour éviter toute surprise. Nous l'avions retiré il y a 3 ans environ quand nous étions rentrés définitivement nous installer au Gabon. C'était alors que les problèmes avaient commencé. La pression des uns et des autres à ce sujet était devenue tellement forte que cela provoquait souvent des disputes entre nous.
Il y avait 6 mois , nous avions consulté pour voir si nous n'avions aucun problème parce que depuis plus de 2 ans qu'on essayait, on avait toujours aucun résultat. Le médecin après les bilans, nous avait rassuré que tout était normal et qu'au moment venu nous en aurions la surprise. Nous avions donc décidé de laisser les choses se faire naturellement et de ne plus nous prendre la tête avec ça. Sauf qu'à chaque fois que maman la voyait, elle n'hésitait pas à ramener le sujet sur le tapis…
Nous venions d'arriver, j'avais coupé le moteur, j'étais descendu de la voiture et j'avais contourné pour lui ouvrir la portière.
Moi: (tenant la portière) Tu viens ?
Rayonne : (soupirant) Quand il faut y aller.
Moi: Ray
Rayonne : J'ai dit quoi encore ?
Moi: Hum.
Elle était descendue, avait pris le sac qu'elle avait apporté et nous étions allés à la maison où tout le monde y était déjà.
Moi : bonjour tout le monde !
Eux: bonjour.
Andrea : (ma petite sœur) le couple présidentiel daigne enfin se présenter.
Aude: ( Ma grande sœur) c'est ce qui se passe quand on a épousé la reine d'Angleterre.
Ray m'avait regardé l'air de dire "tu vois non" ? On n'avait pas relevé.
Nadège: (ma grande sœur) laissez-les tranquille pardon (à Ray) viens là ma belle (lui faisant deux bises) comment vas-tu ?
Rayonne : (souriant faiblement) On fait aller la grande, on joue la maintenance.
Aude: Hum.
J'avais fait les bisous à mes sœurs et les accolades aux hommes c'est-à-dire mon père, mon frère et mes deux beaux-frères. Le mari de Nadège, Philippe depuis 5 ans et Donald celui de Aude depuis 3 ans. Ray n'avait fait des bises qu'à ceux qui le voulaient . Ma mère n'était pas au salon, j'avais alors demandé.
Moi : maman n'est pas là ?
Maman : (sortant de nulle part) qui me cherche ici ?
Moi : (souriant) c'est ton fils chéri.
Maman: c'est ça!
Moi: ( lui faisant la bise) Bonjour Maman, c'est faux ?
Maman: pardon je ne veux pas parler oh, bonjour.
Moi: ( riant ) encore toi-même madame Massala.
Rayonne : (Derrière moi) bonjour Maman.
Maman: ( du bout des lèvres) Hum.
Ray m'avait regardé un moment avant de continuer.
Rayonne : J'ai apporté ceci (montrant le sac) je le pose où ?
Maman: ( sèche) ce n'était pas nécessaire, Annie (la dernière) il faut prendre ça tu vas déposer à la cuisine.
Nous avions pris place et nous avions commencé à parler de tout et de rien avant de passer à table. Au moment où nous voulions commencer à manger, Nadège avait parlé.
Nadège: je ne vois pas le plat que Rayonne a apporté sur la table, c'est où ?
Maman: ( Regard mauvais) tu cherches ça pourquoi ?
Nadège: c'est une commande spéciale pour moi, c'est ce que je veux manger.
Papa: moi aussi, c'est bon.
Maman: ( à son mari) c'est bon que tu as goûté ça où ?
Papa: ( souriant) si c'est elle qui a préparé ça, je sais déjà que c'est bon et c'est ce que je veux manger.
Maman: ( grimaçant) c'est Annie qui a emporté le plat, elle n'a qu'à aller chercher ça.
La concernée s'était levée en tirant la tronche pour aller chercher le plat en question où elle l'avait laissé.
Nadège : (À Annie) n'oublie pas de mettre le gâteau en évidence, c'est mon dessert ce soir.
Papa : (souriant) c'est le mien aussi.
Maman: Tchuip.
Après ça le repas s'était plutôt passé dans une bonne ambiance même si Ray faisait tout pour ne pas se faire remarquer. Le repas terminé, nous étions passés au salon avec Ray dont la présence avait été déclinée à la cuisine pour le nettoyage. D'après ma mère, la main d'œuvre était suffisante, elle n'avait pas insisté...
-Maman, ye bébé pieure !
C'était Nathan, le premier enfant de Nadège et Philippe, il avait 2 ans. Ils avaient également une petite fille, Alia, elle avait 4 mois. Aude et Donald avaient également un enfant de 2 ans, il s'appelait Rody. Nadège était allée la récupérer dans la chambre où elle dormait et elle l'avait emmenée au salon où nous étions.
Nadège: (la berçant) Ça doit encore être la rate là qui la dérange comme ça, j'ai déjà fini le traitement que le pédiatre a prescrit mais rien.
Rayonne : Il faut lui donner l'orange, tu mets dans son eau à boire, ça agit bien.
Maman: (À Ray) tu connais quoi toi au médicament des enfants ? Tu en as ?
Aude et Andrea : vraiment.
Papa : (à sa femme) Angèle je n'aime pas ça.
Maman: Angèle quoi ? Que je mens ? A-t-elle déjà porté une grossesse ici pour connaître ce qui est bien ou non pour un enfant ? (la regardant) Ou bien tu es maintenant pédiatre ?
Moi : (énervé) quel est le rapport maman ? Pour donner son avis sur la rate, il faut forcément avoir un enfant ou être médecin ?
Maman: elle donne son avis en tant que qui ? Même ceux qui ont des enfants sont tranquilles mais c'est des ventres vides qui viennent parler.
Moi : (Haussant le ton) ce n'est pas un ventre vide maman.
Maman: tu cries sur moi que je suis ton enfant ? Voilà celle que tu appelles femme ici depuis plus de 8 ans déjà où sont les fruits ? Rien. Si ce n'est pas voyager pour aller je ne sais où, elle sait faire quoi d'autre ? Tu oses crier sur moi par rapport à quoi ou à qui ?
Andrea: À cause de son tonneau vide non.
Moi : (à Andrea) toi si tu l'ouvres encore je vais te casser la gueule.
Maman: il faut faire ton enfant pour lui casser la gueule, n'importe quoi.
Papa: ( énervé) ça suffit. Angèle tu m'arrêtes ça maintenant, ça devient quoi ? (À Andréa) toi tu te prends pour qui pour insulter la femme de ton grand frère c'est ta copine ? Dépêche-toi de lui présenter tes excuses.
Andrea : mais papa
Papa: ( la coupant) il n'y a pas de mais qui tienne.
Rayonne : (d'une voix calme) ce n'est pas bien grave papa, laissons tomber.
Papa: on ne laisse rien tomber (à Andréa) on attend et ce n'est pas la peine de regarder ta mère parce qu'elle ne fera rien.
Andréa: ( les yeux rouges et du bout des lèvres) je m'excuse.
Papa: tu dis ça à qui ?
Andrea : je te demande pardon Rayonne.
Rayonne : Ok.
Papa : bien, je ne veux plus encore entendre parler de cette affaire dans cette maison. Je m'adresse particulièrement à toi Angèle, je t'ai déjà dit que les problèmes de couple de Daniel et sa femme ne te regardent en rien du tout, que cela soit donc la dernière fois que tu en parles. (Regardant ses enfants) Et c'est valable aussi pour le reste. J'espère que je me suis bien fait comprendre. (À Ray) je te demande pardon ma fille pour le manque d'éducation de tes belles-sœurs.
Rayonne : (Voix calme) je n'ai rien à vous pardonner papa, comme je le disais ce n'est pas grave.
Après ça, un silence s'était installé dans la salle, j'étais en colère et je voulais partir de cet endroit avec ma femme, je pensais que c'était la goutte de trop. Je ne comprenais pas cette animosité contre l'enfant des gens alors que toi-même tu avais 4 filles. Je ne savais pas si elle serait contente que l'on fasse ça à une de ses filles mais c'était elle qui le faisait à la fille de quelqu'un. Je regardais ma femme et elle affichait un visage neutre, aucune expression ne transparaissait sur son visage pourtant je savais qu'elle était blessée par ces propos. Et ça me faisait mal de savoir que c'était les miens qui en étaient la cause. Au bout d'un moment, nous avions demandé la route. Avant de partir, Ray avait fait un tour aux toilettes. Je l'attendais en discutant avec David mon frère d'un boulot que je voulais lui proposer en ressources humaines, son domaine d'étude, dans une de mes entreprise. Quand Ray était revenue, quelque chose n'allait pas, je l'avais vue vaciller avant de s'évanouir en plein salon. J'avais couru pour venir la soulever .
Moi: ( paniqué) Ray, (lui donnant des petites tapes sur les joues) bébé réveille-toi s'il te plaît, !
Silence.
Papa: il faut l'emmener à l'hôpital.
Je l'avais portée jusqu'à la voiture et l' y avais installé. David avait pris le volant pendant que papa montait avec nous derrière. Nadège voulait venir mais j'avais décliné à cause de l'enfant, on lui avait dit qu'on lui donnerait des nouvelles. Je ne m'étais pas arrêté sur ce que les autres disaient. David avait démarré et nous avions conduit à la première clinique qu'il avait vu. On l'avait prise pour s'occuper d'elle et on nous avait demandé de patienter après avoir expliqué ce qui s'était passé. Nous avions attendu près d'une heure avant qu'on ne nous dise que son état était stable et qu'on l'avait installée dans une chambre.
Moi : (à l'infirmier) qu'a-t-elle ?
Infirmier : nous attendons encore les résultats des examens et le médecin viendra vous voir après.
Moi : on peut la voir au moins ?
Infirmier : oui mais seulement une seule personne.
Papa: ( me regardant) vas-y.
J'étais parti avec l'infirmier qui m'avait conduit dans la salle où elle était et elle n'était pas réveillée. Je m'étais approché d'elle et lui avais baisé le front avant de lui caresser les cheveux.
Moi : qu'est-ce que tu as bébé ?
Le silence fut la réponse à ma question, je m'étais assis sur son lit pour la regarder. Elle s'était réveillée un peu plus tard.
Rayonne : Où suis-je ?
Moi: à l'hôpital, tu t'es évanouie tout à l'heure.
Rayonne : Comment ça ?
La porte s'était ouverte sur le médecin qui faisait son entrée avec les documents en main .
Docteur: Bonsoir Madame Tsamba.
Rayonne : bonsoir Docteur.
Docteur : (à moi) vous êtes son époux ?
Moi: oui docteur qu'est-ce qu'elle a ?
Docteur : trois fois rien, il faut juste beaucoup de repos dans son état.
Rayonne et moi: dans quel état ?
Docteur : (surpris) quoi donc vous ne connaissez pas ce qui lui arrive ?
Rayonne et moi : non.
Docteur. Ah ça. Et bien monsieur votre femme est enceinte et à en juger par les résultats des analyses sanguines, elle l'est depuis un bon moment maintenant.
Rayonne : Hein?
Moi: (surpris et incrédule) enceinte ?
Docteur : Oui.
Moi : comment ça se fait ?
Docteur : (souriant) Et bien en ayant des rapports sexuels non protégés, vous devriez d'ailleurs voir son gynécologue pour une échographie.
C'était ce que nous avions fait le jour suivant . Nous n'avions rien dit à mes parents avant que nous ayons la confirmation. À la question de savoir ce qu'elle avait eu, nous avions répondu que c'était juste la fatigue et le stress. Elle avait besoin de repos. Le soir même, à sa sortie nous avions appelé sa gynécologue et nous avions pris rendez-vous pour le lendemain...
Gynécologue : (regardant son écran) Eh bien vous êtes effectivement enceinte madame Tsamba de 5 mois félicitations.
Rayonne : (La regardant) 5 mois ? Pourquoi je n'ai rien su depuis ? Je n'ai eu aucun symptôme avant hier.
Gynécologue: et bien chaque grossesse est différente, votre enfant voulait attendre avant de se faire remarquer.
Je n'arrivais pas à parler tellement j'étais ému. J'avais pris une de ses mains dans la mienne, je l'avais serrée avant de la porter à ma bouche pour lui faire un baiser, tellement j'étais content.
Docteur : (nous montrant un point sur l'écran) votre enfant est là.
À vrai dire on ne distinguait rien du tout mais on n’en avait rien à foutre, il s'agissait juste de notre enfant donc on était content. Un moment, le docteur avait fait une grimace devant l'écran qui ne nous avait pas échappé.
Moi: ( inquiet) y a-t-il un problème ?
Docteur : Laissez-moi vérifier pour en être certaine.
Rayonne : ( paniquant) Il se passe quoi ?
Docteur : calmez-vous madame Tsamba, il n'y a aucun problème, juste que vous n'attendez pas un mais 2 enfants, c'est une grossesse gémellaire.
C'était le summum du bonheur, deux du coup ? Merci Seigneur. Nous étions partis de là avec l'ordonnance et surtout les recommandations du docteur qui nous avait exhortés à éviter les situations stressantes et de beaucoup nous reposer. Je comptais la prendre au sérieux. Moi aussi j'allais être père de 2 enfants, j'étais tellement heureux .
Une fois à la maison, je l'avais portée dans notre chambre où je lui avais fait l'amour comme jamais. Nous avions des membres à compléter (rire)...
Ce ne fut pas une mince affaire que d'empêcher Ray de travailler ou de faire du sport. J'avais dû faire monter sa mère ici pour la calmer car, à part elle et Estelle la femme de Gérard, elle n'écoutait personne ou du moins elle faisait semblant d'écouter, dès que tu avais le dos tourné, madame reprenait ses activités et quand je la surprenais et je lui faisais le reproche, elle se mettais à pleurer sans aucune vraie raison.
Voilà aussi une affaire avec cette grossesse, c'était des pleurs et des envies nocturnes à n'en plus finir. Toute la journée elle était là, elle ne demandait rien. Mais à partir de minuit ça recommençait , des envies plus tordues les unes que les autres. Une fois c'était "bébé, je veux manger les mangues sauvage(fruit de l'arbre avec lequel on fait le chocolat indigène, encore appelé 'Odika') " à 3h du matin. J'allais trouver ça où dans Libreville ? Déjà que la journée on n’en trouvait pas, la nuit ? Quand j'avais tenté de lui faire entendre raison, elle s'était mise à pleurer comme si je l'avais battue. J'étais sortie de la maison pour aller garer hors de la concession et attendre le matin tranquillement, je savais que je n'allais rien trouver, je devais d'abord commencer par où ? J'avais passé la nuit dans la voiture, les courbatures que j'avais ce jour.
Mais depuis que maman Rose ( sa mère) était là, ça avait un peu cessé parce que maman la grondait quand elle voulait faire les caprices et quand elle voulait pleurer tu entendais.
Maman Rose: Essaie de faire sortir ta vilaine voix là et je te donnerai une bonne raison pour pleurer. Je ne suis pas ton mari hein .
Et là tu la voyais se retenir comme les enfants, c'était tellement drôle. Je me cachais pour rire à chaque fois...
Nous sortions de chez le gynécologue, les enfants se portaient bien, il s'agissait d'une fille et d'un garçon. Le médecin nous avait dit qu'elle pourrait accoucher à tout moment car elle était déjà à 8 mois et 2 semaines. Étant sa première grossesse et une gémellaire en plus, les choses pouvaient se passer d'un jour à l'autre du coup je devais aménager mon emploi du temps pour être plus présent pour elle. Je ne voulais rien rater.
Depuis deux jours déjà Ray se plaignait de douleurs au bas du dos et des crampes, elle ne dormait quasiment plus la nuit. Maman Rose disait qu'elle devait bientôt accoucher. Son ventre était déjà bien descendu et il était vraiment énorme. Nous étions d'ailleurs au salon , j'étais en train de lui masser les pieds qui étaient enflés.
Rayonne : ( Se plaignant) Aïe j'ai mal.
Elle s'était mise à attraper le ventre.
Moi : (inquiet) Tu as mal où bébé ?
Rayonne : (grimaçant) j'ai mal iciiiiiiii.
Moi: (Paniquant en essayant de la relever) comment ça ? Où ?
C'était là que nous avions vu les eaux coulées .
Rayonne : (me regardant) J'ai perdu les eaux bébé, je vais accoucher aujourd'hui.
Moi: ( en panique) Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ?
Rayonne : Qu'est-ce qu'on fait comment idiot ? Appelle maman et allons à l'hôpital.
Moi : (criant) Maman ? Maman ?
Maman: (À l'étage) oui ?
Moi : (criant) Ray a perdu les eaux.
Maman : (apparaissant) ah bon ? Va prendre ses affaires, on va à l'hôpital.
Je m'étais exécuté. Dans la voiture, c'était terrible. Elle criait tellement en m'insultant que je stressais grave au volant. Dieu merci nous étions arrivés sans problème et elle avait été prise en charge. Nous étions restés dans la salle d'attente avec maman et j'avais prévenu la famille qu'on était à l'hôpital. G et Estelle étaient arrivés en premier, ensuite ce fut Nadège et Grâce qui étaient venues presqu’en même temps. Enfin mes parents et David. Nous avions patienté trois bonnes heures avant qu'on ne vienne nous annoncer qu'elle avait mis au monde de beaux enfants en bonne santé et tout s'était bien passé, juste le temps de la transférer dans une salle et nous pourrions les voir. J'étais vraiment content. La famille s'était mise à me féliciter et nous avions été autorisés à les voir. Lorsque j'étais rentré dans cette pièce, j'avais éprouvé un énorme sentiment de fierté et de reconnaissance. J'étais allé l'embrasser et la remercier.
Moi : merci à toi ma reine pour ces deux trésors.
Elle s'était contentée de sourire. Je m'étais dirigé vers les deux berceaux pour les voir et je souriais comme un idiot en les regardant. Même si on disait qu'à la naissance, les enfants ne ressemblaient vraiment à personne mais pour moi là, sans l'ombre d'un doute, c'était mes copies conformes et tout le monde l'avait confirmé, ma mère la première. Celle-là depuis que nous leur avions annoncé pour la grossesse, elle ne parlait plus de ma femme pour mon plus grand bonheur, ça nous faisait des vacances.
Nous avions passé 2 jours encore à l'hôpital avant de rentrer à la maison. Maman Rose devait rester avec nous les 3 premiers mois pour nous aider avant de retourner chez elle…
Les enfants grandissaient bien, je ne me lassais pas de les regarder, ils avaient 9 mois aujourd'hui et ils rampaient partout dans la maison en cassant tout ce qui était à leur portée. Plus ils grandissaient, plus ils me ressemblaient. En dehors des cheveux et des yeux, pour ma fille, de leur mère, le reste c'était pour moi qu'ils avaient pris au grand dame de leur mère. En tout et pour tout, ils me préféraient à elle et ça l'énervait beaucoup (rire) .
Rayonne : (aux enfants qui viennent de faire tomber un vase) Regardez-moi leurs têtes comme pour leur père là-bas, vous cassez mon vase que vous connaissez le prix ?
Moi : (riant ) laisse mes enfants tranquilles pardon, la jalousie ce n'est pas bien et le vase, leur père peut racheter.
Rayonne : Des enfants ingrats comme ça, 9 mois cadeau, c'est pour te ressembler à toi seul alors que c'est moi qui ai souffert ici.
Moi : (riant) ils se sont souvenus de comment tu m'envoyais dehors la nuit pour rien.
Rayonne : (Regard mauvais) c'était à cause de qui ?
Moi: ( riant) de toi-même, il ne faut pas mentir ici.
Rayonne : Ouais c'est ça.
C'était là où les deux autres avaient rampé jusqu'à moi en criant "papa", c'était le seul mot qu'ils disaient.
Rayonne : (piaffant) Tchuip.
J’avais éclaté de rire, vraiment la jalousie n'était pas une bonne chose