Chapitre 6: Sauvé par le gong

Ecrit par MTB

Devrais-je considérer que je venais d’être sauvé par le gong ? Je savais que Cynthia avait écouté une partie de la conversation, bref, ce que je disais. Je m’assis en face d’elle avec un air désolé pour lui annoncer que je devais partir en mission tout de suite et que je n’avais qu’une demi-heure pour préparer mes effets et prendre la route de l’aéroport. Elle s’accrocha autour de mon cou et me serra très fort. Mon cœur battait plus vite que d’habitude mais heureusement elle n’en fit pas la remarque. Si on devait passer toute la matinée ensemble, certainement qu’elle aurait eu des soupçons. Puis après avoir relâché son étreinte, elle m’aida à faire rapidement ma valise. J’étais resté admiratif de la femme qu’elle était. Belle, ordonnée, méthodique, fragile et amoureuse surtout. On ne pouvait que l’aimer. Dès qu’elle eut finit, je l’invitai à prendre la douche avec moi. Je lui passai le savon dans le dos et elle m’invita à en passer également sur sa poitrine. Face à la nouvelle sensation au contact de ses seins, je me laissai aller et nous fîmes l’amour farouchement mais en même temps avec douceur. Je pouvais sentir une onde de bonheur monter en elle. Je descendis avec elle. Puis elle m’accompagna jusqu’à l’aéroport avant de faire demi-tour pour rentrer chez elle.

Moraine était déjà là et avait l’air nerveuse. Sans nul doute parce qu’elle ne me voyait toujours pas arriver alors que les comptoirs seraient fermés dans un quart d’heure et qu’il y avait encore une longue file d’attente devant les comptoirs d’enregistrement. Pour détendre l’atmosphère, je lui lançai :

-          Waow, je te trouve encore plus ravissante quand tu as l’air stressée.

-          Charles, je ne vais pas tomber dans ce jeu-là. Je parie que tu as passé une nuit de folie pour venir en retard comme cela.

-          Non, pas du tout. J’ai plutôt passé une nuit d’enfer répliquai-je en faisant de gros yeux.

-          Moi je n’ai pas pu dormir la nuit car je ne savais pas quoi prendre pour ce voyage.

-          Ah les femmes, on vous reconnait à cela. Pourquoi compliquer quand on peut faire plus simple. Dis-moi, c’est à toi ces deux valises ? ou nous attendons quelqu’un d’autre ?

-          C’est à moi bien sûr. Avec deux semaines à passer à Abidjan, il y a de quoi se préparer.

-          Quoi ? Deux quoi ? J’espère que c’est une blague.

-          Tu n’as pas lu tes mails ce matin ?

-          Non, je ne me suis pas connecté. Mais ce n’est pas vrai. Cela ne peut pas être deux semaines. Et Cynthia qui n’est pas au courant ? Elle va penser que je l’ai fait exprès. Il faut que je l’appelle.

A ma façon de me précipiter pour essayer de joindre Cynthia, je vis Moraine devenir plus joyeuse et sereine. Elle se moquait de moi visiblement. Car elle finit par lâcher :

-          Je t’ai eu. C’est une mission de trois jours mais nous rentrons le vendredi car le Directeur nous offre une journée de repos vu qu’il nous prend le dimanche.

-          Ouf, j’avoue que j’ai eu chaud. En plus son téléphone sonne inaccessible. Foutu réseau. Toujours des problèmes les week-ends. Aucun rapport dans le service par rapport à leur slogan.

Je commençais par me détendre quand Moraine m’avoua que la deuxième valise n’était pas à elle mais à une cousine. Elle lui avait acheté quelques trucs et voilà qu’une occasion se présentait. Tout à coup, le speaker annonça l’embarquement des passagers sur le vol à destination d’Abidjan. Je sursautai car je ne m’étais pas encore rendu au comptoir d’enregistrement quand elle me rattrapa par le bras pour me dire qu’elle avait déjà fait l’enregistrement et que pour cette raison, je devais lui offrir un chocolat au free shop. Nous étions en classe affaire et il m’avait été assigné un siège au niveau du couloir. Moraine avait un siège côté hublot juste sur ma droite. Depuis l’intérieur de l’avion, nous pouvions voir d’autres avions sur le parking et un avion de la compagnie Ethiopian Airlines qui se préparait à décoller. Quand le commandant de bord annonça le décollage et que l’avion commençait par prendre de la vitesse, je sentis les ongles de Moraine s’enfoncer dans ma chair. Je tournai la tête pour me rendre compte que c’était sa première fois de prendre l’avion et qu’elle avait peur. Comme je l’avais dit plus tôt, elle est plus belle quand elle parait stressée. Mais là, elle était tout simplement très sexy. On dirait qu’elle s’agrippait à un matelas entrain de jouir. Rapidement des images défilèrent dans ma tête sur ce que donnerait une séance de jambes en l’air avec elle.

J’avais l’impression qu’elle voulait pleurer quand je lui soufflai dans l’oreille avec une douce voix :

-          N’aie pas peur, je suis là. Maintenant détends-toi.

Elle ouvrit les yeux et remarqua que l’avion ne prenait plus de l’altitude mais s’était déjà stabilisé. Elle esquissa un petit sourire et me dit :

-          Excuse-moi, c’était ma première fois et c’était pour cela que je stressais dans le hall.

-          Tout le monde a une première fois, donc tu n’as pas à t’excuser.

-          Ne le dis à personne s’il te plait.

-          Tu peux en être rassurée. Mais ce n’est pas gratuit. Tu me dois un baiser pour cela. Ce sera le prix à payer.

Elle commençait à se détendre avec ma main caressant la sienne comme pour la rassurer. Finalement, je me disais que ce voyage n’était pas si mal que cela. Il commençait déjà bien et je profiterai pour me débarrasser de la scène d’Elvire qui continuait à hanter mon esprit.


à suivre...
 

LA FILLE DE LA DALLE