Chapitre 7

Ecrit par Verdo

vie de Kodjo avait pris un tournant inattendu depuis qu'il avait retrouvé sa position de Directeur Général. Sa détermination et son acharnement avaient fini par payer, et il avait reconstruit une existence confortable pour lui et ses enfants. Son nouveau poste lui offrait non seulement une stabilité financière, mais également des opportunités de voyager à travers le monde pour représenter son entreprise. Chaque mission le plongeait dans des environnements divers et enrichissants, lui permettant d'oublier, petit à petit, les épreuves qu'il avait traversées.


La maison était désormais animée par la présence d’une domestique et d’un majordome qui veillaient au confort de sa petite famille. Les enfants semblaient s’adapter à cette nouvelle vie, et bien que l'ombre de leur mère planait toujours sur eux, ils trouvaient un équilibre auprès de leur père.


Cependant, même dans ce quotidien florissant, il restait des moments où Kodjo ne pouvait s’empêcher de se remémorer le départ brutal de Sélinam. Pourquoi avait-elle choisi de tout abandonner pour suivre le pasteur Sika ? Comment avait-elle pu renoncer à ses enfants ? Ces questions sans réponses s’estompaient avec le temps, mais elles ne disparaissaient jamais complètement.


Un soir, alors qu'il était dans sa chambre, plongé dans des dossiers importants, des rires et des voix joyeuses résonnaient au rez-de-chaussée. Les enfants jouaient, insouciants, et cela réchauffait son cœur. Mais soudain, ces rires se transformèrent en cris d’excitation.


— Papa, papa ! Viens vite !


Les enfants surgirent dans sa chambre, les yeux écarquillés et l’air bouleversé.


— Maman ! Maman est à la télévision ! Elle se marie avec le pasteur Sika !


Kodjo sentit son cœur rater un battement. Il se leva d’un bond et suivit les enfants au salon. Là, sur l’écran de la chaîne Vérité TV, une cérémonie grandiose était diffusée en direct. Des milliers de fidèles acclamaient sous une immense tente décorée de dorures et de fleurs.


Au centre de l’image, Sélinam, vêtue d’une robe de mariée éclatante, tenait la main du pasteur Sika, vêtu d’un costume blanc immaculé. Ils souriaient, échangeant des vœux d’amour et de fidélité devant une foule en délire.


Kodjo se tenait debout, figé. Il avait imaginé bien des scénarios depuis son départ, mais jamais il n’aurait pensé qu’elle irait aussi loin. Ce mariage public, cette démonstration ostentatoire, c'était comme si elle effaçait définitivement tout ce qu'ils avaient partagé, comme si leur passé n'avait jamais existé.


— Alors, maman ne reviendra plus jamais ? murmura timidement le plus jeune des enfants.


Kodjo les regarda, le cœur lourd. Ils avaient espéré, malgré tout, que leur mère reviendrait un jour. Mais cette image, cette cérémonie, brisait ce dernier espoir.


— Écoutez-moi, mes enfants, dit-il doucement. Vous avez toujours votre père à vos côtés. Nous avons traversé bien des épreuves, mais nous sommes encore debout. Maman a fait son choix, et il faut respecter ce choix, même si c’est difficile.


Les enfants hochèrent la tête, comprenant qu'il leur fallait tourner la page.


Kodjo, lui, se retourna et éteignit la télévision. Il resta quelques instants devant l’écran noir avant de retourner dans sa chambre. Les dossiers étalés sur le bureau semblaient maintenant insignifiants. Il s'assit sur son lit, le regard perdu.


Une vague de tristesse l’envahit, mais elle était différente de celle qu’il avait ressentie lors de son départ. Cette fois, il ressentait un mélange de soulagement et de libération. Sélinam avait fait un choix, et ce choix, bien que douloureux, lui donnait la permission de l’oublier pour de bon.


Il inspira profondément et ferma les yeux, prêt à affronter un avenir où elle ne serait plus qu’un souvenir lointain, mais où lui et ses enfants pourraient enfin avancer, libres de toute ombre du passé.


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La tension dans la maison d’Ethiam atteignait son paroxysme. Depuis l’arrivée de Nomagno, rien n’était plus pareil. Il s’était comporté d’abord comme un invité de passage, puis progressivement, il s’était imposé comme un maître des lieux. La fête qu’il avait organisée quelques jours plus tôt avait été la goutte de trop pour Ayélévi. La villa, autrefois impeccablement entretenue, ressemblait désormais à un champ de bataille.


Des bouteilles de vin et de whisky jonchaient le sol. Les canettes vides s’entassaient dans les coins. La table basse du salon était recouverte de restes de nourriture et de mégots de cigarettes. Nomagno n’avait même pas pris la peine de demander à la domestique de tout nettoyer, se contentant de lui aboyer des ordres en la traitant comme une moins que rien.


Dans le jardin, les fleurs bien taillées et les arbustes entretenus par le jardinier portaient maintenant les marques d’une négligence flagrante. Nomagno avait crié sur le jardinier, l’accusant de ne pas faire correctement son travail, alors qu’il était lui-même responsable des dégâts causés par ses invités.


Ayélévi, furieuse, ne pouvait plus tolérer cette situation. Ce soir-là, après avoir vu Nomagno s’étaler dans le salon avec une nouvelle bouteille de whisky, elle décida d’agir.


Elle trouva Ethiam dans le bureau, assis sur son fauteuil, la tête entre les mains. Il semblait préoccupé, mais Ayélévi n’avait aucune intention de le ménager. Elle referma la porte derrière elle et croisa les bras.


— Il faut qu’on parle, Ethiam.


Il releva la tête, épuisé.


— Qu’est-ce qui se passe encore ?


— Ce qui se passe ? Tu oses poser la question ? Je vais te dire ce qui se passe. Ta maison est devenue une porcherie depuis que cet homme est arrivé. Nomagno se comporte comme s’il était le propriétaire des lieux. Il ne respecte personne, pas même tes employés.


Ethiam soupira, évitant son regard.


— Je sais, Ayélévi. Je vais trouver une solution.


Mais elle ne voulait pas de ses promesses vides.


— Trouver une solution ? Tu dis ça depuis des semaines. Je ne peux plus vivre comme ça, Ethiam. Je ne peux pas vivre avec ma grossesse dans cet environnement . Tu ne te rends même pas compte de l’impact que ça peut avoir sur le fœtus.


Il tenta de l’interrompre, mais elle leva la main.


— Laisse-moi finir. Écoute-moi bien, Ethiam. Si Nomagno ne s’en va pas, je pars. Je rentre chez moi, dans ma propre maison, où je serai en sécurité.  Et ne t’avise pas de me faire des reproches, parce que tu ne m’as même pas encore épousée.


Ces mots frappèrent Ethiam comme une gifle. Il savait qu’elle avait raison, mais il se sentait piégé. Nomagno détenait un secret qui pouvait ruiner sa vie, et le moindre faux pas risquait de le détruire.


— Ayélévi, je comprends ta colère. Mais donne-moi encore un peu de temps. Je vais m’occuper de lui.


— Pas de temps, Ethiam. Je te donne jusqu'au soir. Soit il part, soit je pars.


Elle quitta le bureau, laissant Ethiam seul avec ses pensées. Il se leva et regarda par la fenêtre, où il apercevait Nomagno, un verre à la main, en train de parler fort avec le jardinier.


Ethiam savait qu’il devait agir rapidement. Mais comment se débarrasser de Nomagno sans que celui-ci ne fasse éclater son secret au grand jour ? La pression montait, et il sentait que le temps jouait contre lui.


Ethiam était assis dans le salon, son regard fixé sur Nomagno, qui semblait parfaitement à son aise, comme s’il était chez lui. Ce matin-là, profitant de l’absence d’Ayélévi partie au travail, il avait décidé de confronter son "invité" encombrant. Il ne pouvait plus continuer à vivre dans cette tension constante, à jongler entre les exigences de Nomagno et le mécontentement croissant d’Ayélévi. Il savait qu’il devait aller au fond des choses, peu importe les conséquences.


— Écoute, Nomagno, il est temps qu’on parle sérieusement, lança Ethiam d’un ton ferme.


Nomagno, installé confortablement dans le fauteuil en cuir, leva les yeux de son téléphone, un sourire narquois aux lèvres.


— Ah, enfin ! J’attendais que tu me proposes cette petite discussion.


— Dis-moi ce que tu veux exactement, Nomagno. Arrêtons ces jeux.


Nomagno croisa les jambes, comme pour savourer son moment de pouvoir.


— Ce que je veux ? réfléchit-il, feignant l’hésitation.


Ethiam fronça les sourcils, perdant patience.


— Arrête de tourner autour du pot. Dis-moi ce que tu attends de moi pour me laisser tranquille et sortir de ma vie.


Nomagno se redressa légèrement, son sourire s’effaçant pour laisser place à un regard calculateur.


— Très bien, Ethiam. Si tu insistes. Ce que je veux, c’est simple.


Il marqua une pause, prenant plaisir à voir la tension monter chez Ethiam.


— Je veux la moitié de ton patrimoine, déclara-t-il finalement.


Ethiam écarquilla les yeux, abasourdi par l’audace de la demande.


— Quoi ? La moitié de mon patrimoine ? Tu es devenu fou ou quoi ?


Nomagno haussa les épaules, visiblement nonchalant.


— Pas du tout, mon cher. Je sais combien tu vaux. Tes entreprises, tes biens immobiliers, tes investissements. Tout ça, c’est grâce à ce que tu as volé à Mawugno et à sa famille. Moi, je considère que c’est un dû.


Ethiam se leva brusquement, incapable de contenir sa colère.


— Tu te rends compte de ce que tu me demandes ? Tu veux que je te cède tout ce que j’ai construit ?


— Oh, allons, Ethiam, ne joue pas au martyr. Tu sais très bien que sans le meurtre de Mawugno, tu ne serais rien aujourd’hui. Tout ce luxe, tout ce confort, c’est grâce au meurtre de Mawugno et sa famille.


Nomagno se pencha légèrement en avant, son regard devenant plus intense.


— Alors, voilà mon offre. Tu me donnes la moitié de tout ce que tu possèdes, et je disparais de ta vie. Je ne parlerai à personne de ce que je sais. Pas à Ayélévi, pas aux villageois, pas à la police.


Ethiam serra les poings, partagé entre la rage et l’impuissance.


— Et si je refuse ? demanda-t-il d’une voix tremblante.


Nomagno se leva à son tour, un sourire menaçant sur les lèvres.


— Alors, je parlerai. Je n’ai rien à perdre, Ethiam. Mais toi, tu risques tout. Ta réputation, ta liberté, et peut-être même cette belle vie avec Ayélévi.


Il s’approcha d’Ethiam et posa une main sur son épaule.


— Réfléchis bien, mon ami. Je te laisse quelques jours pour prendre ta décision.


Nomagno quitta le salon, laissant Ethiam seul avec ses pensées tourmentées. Ce dernier s’assit lentement, le visage entre les mains. Nomagno venait de poser une bombe dans sa vie, et il savait que la moindre mauvaise décision pouvait faire tout exploser.


Lorsqu’Ayélévi rentra du travail ce soir-là, elle trouva Ethiam assis dans le salon, l’air accablé. Il l’attendait, nerveux, incapable de cacher la tourmente qui le rongeait. Dès qu’elle franchit le seuil de la porte, il se leva précipitamment pour l’accueillir, comme si sa vie en dépendait.


— Ayélévi, il faut qu’on parle, murmura-t-il d’un ton pressant.


Elle leva un sourcil, déposant son sac à main sur la table.


— Encore une discussion ? Ethiam, je suis fatiguée. Toute la journée au bureau, et je rentre dans cette maison qui ne ressemble plus à rien. Si c’est pour me demander encore un délai, oublie.


Elle se dirigea vers la cuisine, mais Ethiam la suivit de près, presque désespéré.


— Écoute-moi, Ayélévi, s’il te plaît. Je te promets que je vais arranger les choses. Donne-moi juste un peu plus de temps.


Elle s’arrêta net, se retournant pour le fixer droit dans les yeux.


— Du temps ? C’est tout ce que tu demandes depuis des semaines, Ethiam. Mais qu’est-ce que tu fais concrètement ? Ce Nomagno transforme notre maison en dépotoir, terrorise la domestique et le jardinier, et maintenant, c’est notre futur enfant que tu mets en danger.


Ethiam déglutit, cherchant désespérément les bons mots.


— Je sais que c’est difficile, mais je te promets que je travaille à résoudre ce problème. Il va partir, je te le jure.


Ayélévi croisa les bras, son regard se durcissant.


— Tu dis ça depuis des semaines, mais rien ne change. Je t’ai donné un ultimatum, Ethiam, et tu n’as rien fait. Si tu ne peux pas agir comme un vrai homme et protéger ta famille, alors je vais protéger la mienne.


Ces mots frappèrent Ethiam en plein cœur.


— Que veux-tu dire ? demanda-t-il, la voix tremblante.


— Je vais partir, Ethiam. Je ne peux plus vivre comme ça. Je ne me sens plus en sécurité ici. Je vais retourner dans ma maison jusqu’à ce que tu te ressaisisses.


Il lui attrapa doucement le bras, les yeux suppliants.


— Non, Ayélévi, ne fais pas ça. Si tu pars, tout s’effondrera. Je ne veux pas te perdre, ni notre futur bébé.


Elle se dégagea, secouant la tête avec tristesse.


— Alors prouve-le, Ethiam. Montre-moi que tu es capable de régler cette situation. Parce que pour l’instant, tu n’es qu’un homme qui fuit ses responsabilités.


Elle quitta la pièce, monta rapidement dans leur chambre, et commença à rassembler quelques affaires. Pendant ce temps, Ethiam resta figé dans le salon, la tête basse, submergé par un mélange de honte et de désespoir.


Quelques minutes plus tard, Ayélévi descendit avec une petite valise à la main. Elle jeta un dernier regard à Ethiam, les yeux remplis de déception.


— Je t’aime, Ethiam, mais je ne peux pas continuer comme ça. Appelle-moi quand tu auras vraiment pris une décision.


Elle quitta la maison, laissant derrière elle un silence lourd et oppressant. Ethiam s’effondra dans le fauteuil, la tête entre les mains, réalisant qu’il venait de perdre la seule personne qui lui donnait encore un semblant de stabilité dans sa vie chaotique.


La nuit était tombée, enveloppant la maison d’Ethiam d’une obscurité oppressante. Depuis qu’Ayélévi était partie, il se retrouvait seul avec Nomagno, et la tension entre eux était à son comble. Ce soir-là, Ethiam sentit que quelque chose devait changer. Nomagno n’était plus seulement un intrus dans sa maison, mais une menace qui semblait vouloir détruire sa vie entière.


Assis sur le canapé du salon, Ethiam appela Nomagno d’une voix ferme. Ce dernier, arrogant comme à son habitude, arriva en traînant les pieds, un verre de whisky à la main.


— Qu’est-ce qu’il y a encore, Ethiam ? Tu veux encore me supplier ? lança-t-il avec un rictus moqueur.


Ethiam, les poings serrés, prit une profonde inspiration pour garder son calme.


— Nomagno, je veux qu’on mette un terme à cette situation une bonne fois pour toutes. Je te propose vingt millions. Tu prends cet argent, et tu sors définitivement de ma vie.


Nomagno éclata de rire, un rire gras et provocateur qui résonna dans tout le salon.


— Vingt millions ? Tu crois que je suis un mendiant ? Tu crois que mon silence vaut si peu ? Non, Ethiam. Ce n’est pas suffisant.


Ethiam serra les dents, luttant pour ne pas exploser.


— Bien, cinquante millions alors. C’est tout ce que je peux te donner. Prends-le et disparais.


Nomagno posa son verre sur la table et se pencha vers Ethiam, un sourire cruel sur le visage.


— Cinquante millions ? Ethiam, je connais toute ton histoire. Je sais combien tu vaux réellement. Cinquante millions, c’est une insulte. Ce que je veux, c’est la moitié de ton patrimoine. Et si tu refuses, je détruis tout ce que tu as construit.


Ces mots furent la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Ethiam se leva brusquement, ses yeux lançant des éclairs.


— Nomagno, tu vas trop loin ! Je t’ai déjà offert plus que ce que tu mérites. Tu ne peux pas me tenir en otage dans ma propre maison !


La voix d’Ethiam monta d’un ton, et Nomagno, refusant de se laisser intimider, se leva à son tour.


— Et qu’est-ce que tu vas faire ? Me tuer ? Comme tu as tué Mawugno et sa famille ? Vas-y, Ethiam. Prouve-moi que tu es vraiment l’homme sans scrupule que tout le monde dit que tu es.


La colère éclata comme une tempête. Une dispute violente s’ensuivit, des hurlements et des insultes résonnant dans toute la maison. Les deux hommes en vinrent rapidement aux mains. Ethiam, aveuglé par la rage, attrapa une statuette en bois sur la table et, dans un geste désespéré, frappa Nomagno à la tête.


Le silence qui suivit fut assourdissant. Nomagno s’effondra sur le sol, son corps inerte étendu dans une flaque de sang. Ethiam recula, le souffle court, réalisant ce qu’il venait de faire.


Pris de panique, il regarda autour de lui, cherchant une solution. Il enveloppa rapidement le corps de Nomagno dans un drap et un grand sachet noir qu’il trouva dans la cuisine. Il sortit sa voiture du garage, chargea le cadavre à l’arrière et s’enfonça dans la nuit.


Après avoir roulé pendant des heures, il trouva un endroit isolé, loin des regards. Il creusa une fosse profonde, ses mains tremblant à chaque coup de pelle. Une fois le corps enterré, il recouvrit la tombe improvisée et s’assura que rien n’indiquait qu’il était passé par là.


De retour à la maison, épuisé et couvert de sueur, Ethiam entra dans le salon. Mais ce qu’il vit le fit reculer d’effroi. Sur la table centrale, la sacoche noire était là, bien visible.


— Ce n’est pas possible… murmura-t-il, la voix tremblante.


Il s’approcha lentement, comme si la sacoche pouvait s’animer à tout moment. Lorsqu’il l’ouvrit, les cauris qui se trouvaient à l’intérieur auparavant étaient désormais étalés sur la table. Il les compta. Une, deux, trois… huit.


Son cœur manqua un battement. Avant, il n’y en avait que sept. Le huitième venait d'où?


Ethiam recula, le souffle court, une sueur froide perlant sur son front. La sacoche, ce maudit objet, semblait avoir une volonté propre. Et maintenant, elle portait un nouveau message silencieux, une menace voilée.


Il se laissa tomber sur le canapé, terrifié. Ce qu’il venait de faire n’avait pas effacé ses problèmes. Au contraire, il avait l’impression que le cauchemar ne faisait que commencer.


Écrit par Koffi Olivier HONSOU. 


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La sacoche aux secre...