Chapitre 7 : Audrey Remanda

Ecrit par La vie de rose


*** Murielle ***


Docteur (me regardant) : Je peux en placer une ?


Moi (me passant les mains sur le visage) : Oui


Docteur : Pour répondre à votre première question sur le fait que vous voyez toujours vos menstrues. Ce sont des morceaux de l’endomètre, la muqueuse qui se reconstitue chaque mois pour accueillir un œuf. Les règles ne sont pas seulement un saignement mais le remplacement de cette muqueuse. Il peut se produire que des saignements ressemblant à des règles se produisent au début d’une grossesse. Ces saignements sont en général moins abondants, mais peuvent être confondues avec les règles habituelles. Ce sont en général des règles anniversaires.


Moi (confuse dans son charabia) : Alors d’où vient ce sang ?


Docteur : Parfois de la formation d’un petit hématome dit décidual, qui dans la plupart des cas, se résorbera sans problème. D’autres fois encore du col de l’utérus, fragilisé après un rapport sexuel ou un toucher vaginal. Chez certaines femmes, la nidation (l’œuf fécondé se fixe à la paroi de l’utérus environ 8 jours après la fécondation) s’accompagne de petits saignements de couleur rosé ou de pertes marron. Chez d’autres, ce sont les hormones qui peuvent provoquer des saignements à la date prévue des règles les deux/trois premiers mois, sans aucune conséquence sur la bonne évolution de la grossesse. Ce qui est votre cas. 


Moi : Non ! 


Docteur : Il se peut aussi que vous ayez fait un déni de grossesse. Dans ce cas de figure, la femme continue d’avoir ses menstrues durant toute la grossesse. Cela s’inscrit alors dans un contexte psychologique particulier : le psychisme niant toute grossesse, le corps lui aussi gomme tout signe de grossesse : gros ventre, nausées et tous les autres symptômes liés à la grossesse. 


Moi :


Docteur (me regardant) : Le taux de HCG montre que vous êtes située entre 30000 et 100000 mUI/mL, soit à quinze semaines d’aménorrhée.


Moi : Qui correspondant à ? 


Docteur : Treize semaines de grossesse environs. 


Je suis devenue toute pale, comme un drap blanc. 


Docteur : Vous allez bien ? 


Moi : Quelles sont mes chances pour un avortement ?


Docteur : L’IGV instrumentale peut-être pratiquée jusqu’à la fin de la douzième [fermant les yeux] semaine de la grossesse [les ouvrant] soit quatorze semaines après le début des dernières règles. 

L’IVG médicamenteuse est pratiquée jusqu’à la fin de la cinquième semaine de grossesse, soit au maximum sept semaines après le début des premières règles. 

En établissement un bilan de santé, ce délai peut être prolongé jusqu’à sept semaines de grossesse. Soit neuf semaines après le début des dernières règles, un protocole médicamenteux spécifique sera utilisé pour ce délai de deux semaines, plus tardif. 


Moi (la gorge sèche) : Dans tous les cas je ne peux pas y avoir recours n’est-ce pas ? 


Docteur : Non. Vous avez dépassé le délai requis en France pour l’avortement légale


Moi : 


Docteur (se levant) : Pouvez-vous retirer votre pantalon s’il vous plait et vous allongez sur le fauteuil là-bas [me regardant]


Moi (surprise) : Et pourquoi ?


Docteur (mettant les gants) : Je vais vous faire passer une échographie intra vaginale qui nous permettra de détecter si vous faites une grossesse extra-utérine.


J’ai eu le frisson en me levant.


Docteur (me regardant) : Vous pouvez aller vous préparez dans cette pièce [me la montrant du doigt] 


En sortant de la pièce, il était déjà installé sur son fauteuil. Je me suis couchée sur le fauteuil en écartant les jambes, il a mis un sachet plastique sur la sonde qu’il a fait entrer dans mon vagin. C’est la première fois que j’y ai recours alors c’était bizarre d’avoir un truc autre que le sexe d’un homme dans mon vagin. 


Docteur (me regardant) : Regardez l’écran s’il vous plait [ce que je fais], il s’est mis à faire des cercles sur l’écran avec le curseur, voici où se trouve votre bébé.


Moi (me redressant légèrement) : Où ?


Docteur (faisant une croix sur l’écran) : Ici, dans votre utérus ! [Me regardant] Il se montre là ! [Retirant la sonde de mon vagin]


Moi (le regardant) : Ca veut dire qu’il est bien dans mon utérus ?


Docteur : Tout à fait mademoiselle Ra-ou-be-t, sur l’échographie normale je n’ai pas pu le voir parce qu’il était allongé verticalement. Entre temps là il s’est placé horizontalement [souriant] on dirait qu’il ne voulait pas se faire repérer. [Se levant]


Moi (mais qu’est-ce qui l’amuse celui-là ?) : …


 Docteur : Vous pouvez vous levez. 


Il m’a laissé le temps de remettre mes vêtements, j’ai repris ma place en face de lui. Je ne sais pas ce qu’il fricotait dans son ordinateur, nous sommes restés silencieux un bon moment avant qu’il ne lève sa tête. 


Docteur : Vos résultats sont très bon, tout est à la normal. Je vais vous prescrire une ordonnance, pour votre carence en fer. Et pour les symptômes concernant votre état, d’ici deux à trois jours vous commencerez à ressentir les effets de la grossesse. Gonflement du ventre et de la poitrine, sensation d’étouffement lorsque vous vous mettiez sur le ventre. Ne paniquez surtout pas, c’est tout à fait normal car votre corps se mettra à rattraper son retard. 


Il a programmé notre prochain rendez-vous pour les visites prénatales, m’a remis le cliché de l’échographie ainsi que l’ordonnance en me laissant devant la porte. J’ai tout rangé dans mon sac sans jeter un coup d’œil dessus. 


Docteur (me regardant) : N’hésitez surtout pas à prendre un rendez-vous si vous avez besoin d’une quelconque assistance.


Moi (paumée) : Merci


Je ne savais même pas quoi faire lorsque je suis sortie de l’hôpital, est-ce qu’il fallait crier ? Pleurer ? Me jeter sous les roues d’une voiture, je ne sais pas. Mes émotions étaient entremêlées. C’est toute étourdi que je me suis installée derrière le volant de ma voiture, impossible de démarrer. Je n’avais plus de force. J’explique ça comment aux parents, à la famille ? Comment ? [Me passant les mains sur le visage] Comment ? Mon Dieu Jules-Ernest, il me détestera à tous les coups. Je suis foutue ! Foutue ! Foutue 


J’ai mis toute ma force dans mes bras pour me conduire jusqu’à chez Dominique. J’ai besoin de me confier à quelqu’un, là j’en ai vraiment besoin. 


Moi (fuyant son regard) : Ne me juge pas s’il te plait.


Dominique (me fixant) : Je ne te juge pas Murielle, mais ne me demande pas non plus de tolérer cette histoire.


Moi (petite voix) : Je sais


Dominique : Je ne sais même pas quoi te dire, honnêtement je ne sais pas quels mots employer pour te réconforter.  Tu viens de donner raison à Jules-Ernest et à sa famille, je n’imagine même pas le scandale que ça fera déjà que cette famille nous a pris pour cible. Après tout tu couches avec qui tu veux ça te regarde, mais tu ne te protège pas ? Et sachant qu’il est la cause de ta rupture pourquoi ne pas avoir pris des précautions, je ne comprends pas cette jeunesse insouciante ! Et s’il t’avait refilé une cochonnerie ? Hum ? Tu y penses Murielle ?


Moi (regardant mes pieds) : …


Dominique : Qu’est-ce que tu comptes dire aux parents ?


Moi (levant la tête) : Je ne sais pas.


Dominique (me fixant) : Et Sylvain en pense quoi ?


Moi (me mordant les lèvres) : Personne n’est encore au courant, je viens juste d’apprendre la nouvelle. 


Dominique (bousculant la tête) : Après tout, tu as vingt-huit ans, tu es majeur et vaccinée, alors il ne te reste plus qu’à assumer. De toute façon qu’est-ce que tu peux faire d’autres ? 


Moi (petite voix) : Je peux dormir ici ce soir ? Je n’ai pas la force de conduire jusqu’à la maison.


Dominique (soupirant) : Okay 


Je suis allée prendre ma douche puis j’ai essayé d’avaler quelque chose avant de me coucher, le sommeil n’a pas tardé à pointer le bout de son nez. C’est quand même bizarre cette histoire, se retrouver enceinte de treize semaines et de ne même pas le ressentir. Mon propre cerveau à comploter contre moi, en ordonnant à mon corps tout entier de se comporter comme si je n’étais pas enceinte. Et il a fallu qu’il le fasse avec Sylvain, Sylvain ! Me retrouver coincer avec lui à vie. Même pas Jules-Ernest non, mais Sylvain Mpolo !  Quelle poisse putain 


Et l’autre-là qui est dans mon ventre qui a aussi décidé de vivre clandestinement, c’est dans mon corps que tu as décidé de te développer de façon discrète ? [Soupirant] 

Demain une grosse journée m’attend, appeler Sylvain et mes parents. Et pourtant j’ai bien pris le comprimé, je ne comprends pas ! Oui c’était le troisième jour, mais je l’ai quand même pris non ? 


*** Liette ***


Je n’ai même pas envie de rentrer, si c’est pour me prendre la tête avec Georges. Nous vivons plus comme deux colocataires qu’un couple. C’est pourquoi je prends mon temps lorsque je sors de l’école à trainer à la bibliothèque, et cela m’a même permis de valider mon semestre avec 12 de moyen. Je ne fais qu’étudier, puisque que Georges ne veut rien faire. Il prend la mouche à tout ce que je dis ou bien me claque la porte au nez lorsqu’il ne veut pas m’écouter, entendre mon bruit selon ses mots. [Pff] 

J’étais en train de marcher jusqu’à l’arrêt du bus lorsque la voiture de police s’est arrêté devant moi. J’ai eu un mouvement de recul. 


Diel (sortant la tête) : Je vous laisse quelque part ?


Moi (le regardant) : Non, le bus ne tardera pas !


Diel (souriant) : Toujours aussi aimable à ce que je vois 


Moi (avançant) : Merci 


Diel (me suivant) : C’est de l’ironie


Moi (souriante) : J’avais compris, mais merci quand même 


Diel : Je peux vous inviter prendre un café ?


Moi : A cette heure-ci ?


Diel (regardant sa montre) : Vingt-et-une heures moins, si ça vous dérange on peut prendre un verre alors 


Moi (marquant le stop) : Vous n’allez pas me lâcher n’est-ce pas ? 


Diel (souriant) : Non ! 


Moi (soupirant) : Okay


Diel : Okay ?


En voyant passer le bus, je me suis mise à courir jusqu’à l’arrêt. Je me suis installée à la fenêtre, au même moment Diel passait avec sa voiture. Je lui ai fait un grand sourire en levant la main en guise d’au revoir. Une fois à la maison j’ai regretté d’avoir fait la belle avec Diel, il n’y avait personne. Pas de Georges en vue. On aurait dû changer de ville tous les deux, au moins comme ça l’on passerait plus de temps ensemble à la découvrir. Parce que franchement ce n’est pas une vie celle que je mène présentement ! 


J’ai essayé de le joindre mais son téléphone sonnait dans le vide, après plusieurs tentatives j’ai laissé tomber en allant prendre une douche et en me posant devant mon ordinateur. Épuisée par cette semaine j’ai fini par m’endormir repu. C’est Georges qui m’a réveillé lorsqu’il est rentré à six heures du matin, en état d’ivresse. Et le pire dans tout ça c’est qu’il a voulu qu’on couche ensemble, car il avait trop envie. 


Georges (souriant) : Arrête de faire ta rabat joie Liette ! 


Moi (le dévisageant) : Tu dois avoir fumé le chanvre !


Georges (souriant) : Oui un join avec les potes ! Alors tu viens ?


Moi : Tu n’as même pas intérêt à me toucher dans cet état, déjà tu es sorti sans même me laisser un mot. Je t’ai appelé tu n’as pas daigné répondre, et tu rentres à six heures du matin ivre mort me demander de t’écarter mes cuisses. Mais tu es malade ?


Georges (pouffant) : Et c’est reparti ! Ça t’arrive souvent d’être moins chiante ? Merde à la fin ! Après tu t’étonnes que je sois toujours dehors ? Tu cries, tu passes ton temps à me réprimander comme si j’étais ton gosse. J’ai déjà une mère Juliette ! Tu es ma copine et non ma mère ! Fait-ci, fait ça ! Je suis quoi dis-moi, ton employé ? Ton enfant ? Tout ce que tu sais faire c’est donner des ordres. Merde ! 


Moi (le regardant) : Peut-être que si tu arrêtais de te comporter comme un gamin je te traiterais différemment 


Georges : Tu sais quoi Juliette ? Va te faire foutre ! [Se couchant] Va te faire foutre 


Moi : Merci 


J’ai pris mon oreiller en allant m’installer sur le canapé, il m’a vexé. J’essaie de faire en sorte que les choses fonctionnent entre nous, que ça marche. Le problème c’est qu’il me prend pour acquis alors pourquoi faire d’efforts ? Je commence à regretter cette décision, je commence sérieusement à me poser des questions. Mamie dit que personne n’a jamais dit que ça devait être facile, c’est vrai. Mais depuis six mois que nous vivons ensemble, notre histoire va de mal en pire. Aujourd’hui il a trouvé sa raison, c’est parce que je lui donne des ordres. Okay, je vais arrêter et nous verront alors si les choses s’amélioreront par la suite. 


À neuf heures je me suis préparée en me rendant à la bibliothèque, c’est devenu ma deuxième maison. Il m’arrive même d’y faire toute la journée sans rien manger, trop de choses dans l’esprit et j’ai encore perdu du poids à force de trop réfléchir. Je suis sortie de la bibliothèque à vingt-et-une heures avec un creux dans le ventre. Je n’ai pas été surprise de ne pas trouver Georges dans l’appartement, je me suis abstenue de l’appeler. J’ai foncé prendre une douche, me changer et je suis aussi sortie le cœur remplit de colère. J’avais envie de pleurer, d’hurler ! Mais à quoi bon ? 


Je suis reparti dans le même bar, dans l’espoir de tomber sur Diel. Peut-être, peut-être pas. Mais j’avais envie de tomber sur un visage connu, de discuter, parler d’autres choses. Et c’est sur Diel sur qui je suis tombée, je me suis mise à sourire en allant m’asseoir près de lui. Sourire qui n’est pas passé inaperçu. J’ai passé toute ma soirée avec des mecs en uniforme, à rigoler au point d’oublier la raison de ma mauvaise humeur. Nous avons changé trois fois d’endroits, et comme j’avais un petit creux et que les restaurants étaient tous fermé Diel m’a invité manger au McDo. En plus je crois que j’ai trop bu. [Rire]


Diel m’a déposé au bas de mon immeuble, il a voulu me laisser devant la porte mais je n’ai pas voulu. Je me suis gérée comme une grande, bien que j’ai eu du mal à ouvrir la porte [rire], visibilité nulle. [Rire]


[Lumière] 


George (se tenant debout devant la porte de la chambre) : Tu sors d’où ? 


Moi (fermant la porte) : Lol 


Georges (haussant la voix) : Juliette tu sors d’où à trois heures du matin dans cet état 


Je suis passée devant lui sans le regarder, je l’avais multiplié par zéro dès l’instant où je l’ai vu. Une fois dans la chambre, j’ai retiré mes vêtements en jetant mon corps sur le lit. Il peut continuer à crier, je ne suis plus dans lui. Je me suis endormie comme une souche sans plus prêter attention à mon environnement. À partir d’aujourd’hui chacun gèrera sa vie, il veut sortir ? Qu’il le fasse je ne lui poserai plus aucune question, comme je ne répondrai plus à aucune venant de lui. 


Déjà après mes examens je me casse d’ici pour mes vacances loin de lui, je ne remettrai les pieds ici qu’en septembre, la veille de la rentrée prochaine. J’ai trop été gentille, j’ai voulu faire la femme, celle qui s’occupe et fait attention. Mais à quoi ça sert ? Le mec n’est jamais là, et lorsqu’il est là il reste devant son ordinateur. Je suis jeune pardon, je n’arrêterai pas de vivre pour Igouwet qui continue de vivre sa vie comme une personne célibataire. 


*** Jules-Ernest ***


Eleonora (regardant dans tous les sens) : C’est sympa chez toi


Moi (souriant) : Merci ! Je te sers quelque chose à boire ?


Eleonora (me regardant) : Qu’est-ce que tu as à me proposer ?


Moi (tournant les talons) : Du coca, jus de pomme. [La regardant] Je ne suis pas très alcool à la maison donc je n’ai rien d’autres que du jus !


Eleonora (me souriant) : Du coca alors. 


J’ai rencontré Eleonora durant mon séjour au bled, c’est une Librevilloise. Elle vit à Paris pour ses études, elle était au bled pour les fêtes comme moi.  Je l’ai repéré au VIP et à la sortie j’ai pris son numéro. Et depuis je bataille, depuis trois mois elle me fait les cales. Elle ne cherche pas à être un plan cul, elle finit cette année et elle aimerait se poser. Les femmes d’aujourd’hui n’ont que ça dans la bouche ces temps-ci, une fois passé vingt-quatre ans elles deviennent de plus en plus difficiles. Se vendent plus chères et rêvent toutes de finir dans la maison d’un homme sans pour autant faire leurs preuves. 


Je sors d’une relation longue de quatre ans, je ne me suis pas encore remis, alors je ne me vois pas me précipiter dans une autre trois mois après la rupture. J’ai besoin de temps et surtout de construire ma confiance, autant je te la donne difficilement autant je la reprends très vite. Donc voilà. 


Je l’ai invité passer le week-end chez moi, elle reste dans le 93 et moi dans le 12éme. Mais croyez-moi ça n’a pas été facile, avec ses multiples conditions. Il m’a fallu faire un test de dépistage parce qu’elle ne veut prendre aucun risque par les temps qui courent, elle tient à sa vie. C’est un peu normal puisqu’elle fait des études de pharmacie, donc elle est très calée sur la santé.  


On a pris notre apéro avant de sortir de l’appartement. Programme, restaurant et ciné, ensuite nous rentrerons nous mettre à l’aise. J'espère qu’elle ne m’a pas fait patienter durant trois mois pour me sortir je ne couche pas le premier soir hein ? Les histoires de gamines non merci ! Quand on est une adulte et que l’on sait ce que l’on veut, même le même jour on roule.


S’il y a une chose dont j’ai horreur c’est des filles cucu la praline, je ne suis pas du genre à m’exposer, à prendre ma copine par la main [levant les yeux], à faire mille photo pour montrer l’endroit où je me trouve et ce que je fais, j’ai horreur sérieusement. Et à ce que j’ai pu voir chez elle, c’est une fille très réseaux sociaux. Tout ce que je déteste ! Bon c’est le premier soir, je ne sortirais pas mes griffes. Respire Jules-Ernest, respire. Franchement c’est dans ces moments que Murielle me manque, jamais elle n’avait mis une photo de nous sur le net. Nous sommes ensemble, pas besoin de l’exposer, du moment que nos proches le savent le reste du monde on s’en bas les couilles. Ah lalala !


Eleonora (me regardant) : Tu penses à quoi ?


Moi (baisant les yeux) : Comment ça ?


Eleonora : Tu n’arrêtes pas de sourire depuis toute à l’heure !


Moi : Un truc bête qui m’est passé par la tête. 


Nous avons fait notre restaurant, le cinéma, puis nous sommes rentrés. J’étais impatient, surtout lorsque je l’ai vu sortir de la salle de bain dans une nuisette rouge transparente. Le fait de voir les bouts de ses seins pointés a rendu Trevor content, très content. Il a levé la tête comme fait le lézard lorsqu’il bronze sous les rayons du soleil, ce soir j’aurai ma récompense. Mes yeux brillaient de convoitise comme ceux d’un enfant devant un jouet inaccessible. 


Dès qu’elle s’est mise sous les draps, j’ai éteint la grande lumière de la chambre en allumant la veilleuse. Je n’aime pas faire l’amour dans le noir, cela m’enlève le plaisir de voir la fille jouir, apprécier l’instant. Je l’ai prise dans mes bras et de suite j’ai lancé les hostilités, j’avais envie d’elle putain ! Sans que je ne lui demande quoique ce soit, elle s’est mise au-dessus de moi en baisant la couverture. C’est Trevor qui était très content lorsqu’elle l’a prise dans ses mains, en commençant à le masturber doucement. J’ai placé mes bras en dessous de ma tête, en la regardant faire. Attendez trois mois à me faire languir, c’est qu’elle en vaut le coup ou bien ? Nous allons alors voir ce dont madame est capable. 


Elle a approché ses lèvres de mon gland en ouvrant la bouche, puis a englouti à une bonne distance de la couronne. D’un regard coquin, sa langue s’est mise en action. Léchant, titillant Trevor, aspirant la peau. Puis me mordillant la longueur, ce qui a eu le don de faire grossir Trevor. Sans m’y attendre je me suis raidit, en émettant un grognement que j’ai étouffé entre les lèvres. Merde ! Elle veut en finir avec moi ce soir ou quoi ? Bon j’en ai eu marre de jouer les spectateurs, alors je lui ai demandé de se retourner tout en continuant ce qu’elle faisait. 


Deux de mes doigts se sont insinué dans son minou, elle était déjà humide, la coquine. Après trois allers-retours, je les retirais bien trempés. Je l’ai ramené à ma hauteur en la couchant sur le lit, tout en me plaçant entre ses jambes.


Moi (la regardant) : Avec ou sans préservatif ?


Eleonora (soutenant mon regard) : J’ai placé mon patch, sans ! 


Moi (l’embrassant) : Okay 


J’écartais ses cuisses, en me frottant sur son clitoris. Elle s’est mise à se morde les lèvres de manières frénétiques en fermant les yeux de temps en temps. Pour la torturer, j’entrais simplement le gland. Lorsque je la sentais se cambrer afin de mieux m’accueillir je ressortais, le sourire aux lèvres en la regardant dans les yeux. 

J’ai répété le geste trois fois de suite, et c’est à la troisième tentative qu’elle s’est mise à râler. Et sans prévenir je l’ai pénétré d’un coup sec, je suis ressorti en répétant le même geste. Elle a mordu son poing en fermant les yeux ! J’étais au fond, bien à l’étroit. Comme j’étais d’humeur joueur, je me suis mis à faire des cercles dans ses parois en lui donnant des petits coups de reins que j’appliquais. 


Eleonora (m’attrapant les bras en se mordant les lèvres) : Doucement Jules-Ernest. 


Lorsque j’ai commencé à m’activer, son basin s’est levé afin de me permettre d’aller plus en profondeur. J’avais mes deux mains posées de part et d’autre sur le lit, tandis que les siennes les attrapaient et ses jambes croisées dans mon dos. Si cela ne tenait qu’à moi, il y’ a bien longtemps que j’aurais supprimé cette position, le missionnaire ça me gaze ! Mais comme c’est la première fois, tu ne peux pas et puis zut.


J’ai fait passer ses jambes par-dessus mes bras en pesant de tout mon poids sur elle, elle est venue pour ça non ? Bien ! Elle sera servie ! Je me suis mis à la pilonner sérieusement, pour tenir le rythme elle a passé ses mains par-dessus mes épaules en me tenant par le cou. Nous formions une boule. Je ne sais pas comment, mais elle m’a fait rouler sur le dos en se mettant au-dessus de moi. De voir ses seins monter et descendre m’a donné envie de les prendre entre mes mains et de les masser au rythme de sa cadence, ce que j’ai fait.


Ensuite je l’ai fait se coucher en reprenant le dessus, nous avons changé de positions. Nos têtes se trouvaient au niveau des pieds et les pieds au niveau de la tête du lit. J’ai fait passer ses jambes devant son visage tout en accélérant le rythme. Elle s’est mise à pousser des petits cris tout en gémissant, puis j’ai senti sa main me retenir à chaque pousser comme pour me demander de faire doucement.


 Je nous ai accordé un petit répit, le temps pour elle de reprendre son souffle avant de la mettre en levrette, les mains dans le dos. Elle s’est mise à hurler « je n’en peux plus », « jouis déjà », à trembler, et faire des sobre-saut. J’étais tellement dans le truc, que je ne m’en étais même pas rendu compte. La jouissance est venue bien très tard, je me roulais sur le dos épuisé. 


Eleonora (me regardant essoufflé) : J’ai la foufoune en feu ! 


Face à sa mine déconfite, je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire, elle est toute mignonne. Nous nous sommes rendus dans la salle de bain nous nettoyer ensuite de mettre de l’ordre sur le lit avant de s’y allonger et de se laisser aller dans les bras de Morphée. 

Mine de rien j’ai dépensé ce week-end pour cette petite dis donc, entre les restaurants, les petits cadeaux, visite ici et là. J’ai claqué cinq cent euros dans la blague comme ça ! Enfin bref ! Je viens de la laisser à la gare, j’ai besoin de dormir. Car tout mon week-end je n’ai pas pu fermer l’œil correctement et dormir d’un sommeil paisible. 

Chapitre 8 : Audrey Remanda


*** Sylvain ***


Cela fait plus d’une semaine que Murielle essaye de me joindre. Essaie parce que je ne décroche à aucun de ses appels, et comme c’est le genre à ne pas te laisser de messages, eh ben elle va patienter jusqu’à ce que je sois d’humeur à répondre à son coup de fil. Oui je me fais désirer, surtout vis-à-vis d’elle. Je l’ai niqué bien comme il se doit, tellement que j’ai fini moi-même par y prendre plaisir. Je serais resté encore plus longtemps sur Paname, mais hélas quand tu as des obligations, le plaisir passe après. 


En ce moment c’est Audrey qui est chez moi, depuis que je suis rentré des vacances elle s’occupe de moi. Elle a emménagé ses affaires d’elle-même, pas la totalité mais une bonne partie. La maison toujours nickel, la table prête lorsque je rentre du boulot, disponible H24. Une fois que mes parents ont besoin d’aide, il faut la voir trembler, se plier en quatre plus que leurs propres enfants. Moi ça m’amuse parce que je ne lui ai rien promis du tout. Je ne sais pas ce qu’elle gratte mais bon, tant qu’elle ne me saoule pas ça me va. 


[Ping sms]


Quand on parle du loup ! 


Audrey : Tu peux prendre du pain en rentrant s’il te plait ?


Moi : Combien ?


Audrey : Cinq baguettes


Moi : Okay. Autre chose ?


Audrey : Non rien 


Moi : Okay.


Je suis toujours en contact avec ma petite de Paname, elle me demande de compléter son billet d’avion comme ça elle descend les vacances. Sauf que c’est une petite de Libreville, je ne me vois pas faire les aller/retour juste pour son vagin. Vagin que j’ai garé à la maison et gratuitement puisque l’autre est venue se vendre moins cher. Enfin bref, affaire à suivre. Je suis passé par la boulangerie avant de rentrer et de trouver Audrey dans une robe moulante là [hum] en plus sur talon. C’est l’une des raisons pour laquelle je n’arrive pas à m’en débarrasser, depuis trois mois qu’elle est chez moi je ne l’ai jamais vu, je dis bien jamais vu en pagne ou en cabas, ou tout simplement négliger quand je rentre. JAMAIS ! 


Peut-être que lorsque je me rends au boulot elle reste en mode pouilleuse, peut-être. Sauf que lorsque je suis là, qu’on reçoive ou pas elle est toujours tirée à quatre épingle, et ça fait du bien ! Honnêtement, il m’arrive même de cogiter sur la tenue qu’elle me sortira lorsque je rentrerai et ça titille mon excitation. 


Moi (posant le pain sur la table) : On fête quelque chose ?


Audrey (me regardant) : Tu as oublié que ton frère et ta belle-sœur dînaient avec nous ce soir ? 


Moi (fronçant les sourcils) : C’est aujourd’hui ?


Audrey (souriante) : Mais bien sûr ! Regardes, va te préparer le temps que je termine ici !


Moi (la dévorant du regard) : Tu n’as pas envie de me donner un coup de main ?


Audrey (souriante) : Non ! Vas-y avant que les invités n’arrivent 


Ça m’était complètement sorti de la tête cette histoire, bref ! Je me suis rendu dans notre chambre, chambre qui ne ressemble plus du tout à ce qu’elle était trois mois plutôt. Elle a tout changé, enfin améliorer. Je ne savais même pas que l’on pouvait changer les rideaux autant de fois que l’on change la paire de draps, ainsi que les tapis de douche. Enfin les tapis de douche si, mais pas toutes les fins de semaines, si ? Enfin bref ! C’est son problème, si ça l’occupe tant mieux 


Quand je suis sorti de la chambre, Arnaud et Laurianne étaient déjà là. Toujours ponctuels ceux-là. Je me suis présenté devant eux en leur faisant les bises, Audrey les avait mis à leur aise. Verre de jus par ci et là, amuse-gueule posé sur la table basse. 


Arnaud (me regardant) : Mpolo tu exploites l’enfant d’autrui ?


Moi (arquant les sourcils) : Qui ?  


Laurianne (souriante) : Mais c’est vrai, façon elle est au taquet tout le monde en parle dans la famille. 


Moi : Hum, c’est bien 


Audrey (sortant de la cuisine) : Vous avez besoin de quelque chose ?


Arnaud (levant les yeux) : Non ma belle, mais viens t’asseoir deux minutes avec nous. Ou bien tu as peur de ton type 


Audrey (toute timide) : Même pas


Laurianne : Ça sent bon hein, tu nous as sortie quoi comme ça ?


Moi (me raclant la gorge) : Et les nouvelles ? 


Arnaud (me regardant) : Rien de nouveau. Au fait tu avais entendu l’histoire de Mr Raoubet ? 


Laurianne : Ah oui 


Moi : Pourquoi vous me regardez avec ses yeux là ?


Arnaud : Tu as quand même été en couple avec sa fille non ? Lorsque tu nous cassais les oreilles avec Murielle Raoubet 


Audrey : Quelle Murielle ? Ton amie ?


Arnaud : Amie ?


Moi (la regardant) : Oui


Audrey : Oh


Moi : Nous sommes amis maintenant


Laurianne (regardant Audrey) : Tu la connais ?


Moi : Elle a fait sa connaissance lorsqu’elle était ici pour le mariage de sa sœur.


Arnaud : Tu es très bien informé ! [Regardant Audrey] Sans vouloir t’offenser


Moi (la regardant) : Elle est au courant de tout, je n’ai rien à cacher. 


Arnaud (souriant) : C’est bien, donc pour en revenir au débat. Il s’est fait éjecté par le père du copain de sa fille ! 


Moi (du tic au tac) : Son ex 


[Petit flottement] 


Moi (les regardant) : Quoi ? C’est la rumeur qui court dans les rues ! De surcroit il était ici durant le mois de décembre à sauter tout ce qui bouge !


Laurianne (amusée) : Il y a comme un brin de jalousie dans l’air ! 


Moi : Pff ! Jaloux de qui ? Gondjout ? Pff ! Même pas un peu, si vous saviez… Et d’ailleurs pour chercher quoi ?  


Arnaud (enfonçant le clou) : Donc les Gondjout ont jeté le père et la fille ? 


Moi : On peut parler d’autres choses ? Merci 


Ce n’est pas de la jalousie, mais bon je ne vais pas passer ma soirée à parler de cette famille non plus. Comme à chaque fois Audrey s’est surpassée [rire], entrée, plat principale et dessert. Un fondant au chocolat fait maison. Moi-même j’ai confessé, la fille-ci est en mission. Mais malheureusement, elle est tombée sur la mauvaise personne. Car je ne compte pas me mettre officiellement en couple. Ah ça non ! 


*** Audrey Remanda ***


Ce qui est sûr, c’est qu’il en faudra beaucoup à Sylvain afin de me mettre hors de sa maison. Je dis bien beaucoup, parce que j’ai tissé ma toile et je continue de la tisser. Petit-à-petit l’oiseau fait son nid, et le mien est en train de prendre forme. Il a beau crié qu’il ne veut pas se mettre en couple, bla-bla-bla, en tout cas l’enfant Remanda est assise, installer. Qui dans sa famille ne me connait pas ? Personne, même le nouveau-né ou encore celui qui est dans le ventre de ses parents sait que c’est tantine Audrey qui gère le foyer de tonton Sylvain. 


Ah pour ça on ne s’amuse pas ! En plus un jeune cadre dans Mandji ? Vingt-huit ans, célibataire, et c’est moi qui vais faire la maboule ? Déjà que je n’ai pas d’emploi ? Aïe ! En tout cas ! Je sais qu’il gère des petites, beaucoup même, mais il faut savoir choisir ses batailles. Pour l’instant ma priorité c’est sa famille, Sylvain est famille. Même s’il ne me le dira JAMAIS, je sais que le fait que je me rendre disponible auprès de sa famille le rend fier. Surtout que ce ne sont pas des gens chiants comme on a l’habitude de rencontrer chez les Myéné, les fils à maman. 


Une famille civilisée comme il est très rare d’en trouver de nos jours, et puis je vais faire la maboule ? Hush ! Donc je disais tantôt, il faut savoir choisir ses batailles. Tant qu’il les couches ailleurs que dans cette maison, je ferme les yeux et serre le cœur. Je ne vais pas commencer à péter les plombs, mettre les fesses à l’air libre, alors que je n’ai aucun titre. Hush ! Ça là tu fais lorsque tu sais que le mariage est en cours de chargement, le type est passé voir tes parents, les accords traités. Ah oui ! Il m’arrive même de tomber sur des numéros de téléphones écris sur un bout de papier dans les poches de ses pantalons lorsque je fais la lessive, qu’est-ce que je fais ? Je mets ça sur le côté, une fois que le pantalon est sec, repassé et cintré, je remets le bout de papier tranquillement en plus d’un préservatif, sans faire d’histoire. Comme j’ai dit, il faut savoir choisir ses batailles mes sœurs. Le dehors est rude, rude !  


J’ai vingt-neuf ans, ce n’est plus le moment de s’amuser ou de faire la gamine. Crise d’angoisse, batailles verbales, déprimes et nuits blanches à pleurer parce que ton homme t’a trompé. La sœur tu pleures quoi ? C’est ton parent qui est mort ? Hush les maux de tête pour un couillon ? Quelqu’un qui n’a même pas fait de toi sa femme, te voilà maintenant en train de chasser toutes les autres parce que tu es dans la maison ? Ah non ! Il faut savoir choisir ses batailles. Pendant que tu pleures, cries, une autre est entrain de placer ses cartes au calme. Et tout d’un coup subitement, c’est toi qu’on met à la porte. Celle que tu chassais dehors s’installe, bagué avec la date du mariage prévu pour dans trois mois ! 


Où je suis en mission là ? Hush ! Pardon, tant qu’il se protège dehors c’est tout ce qui compte. Comme c’est récent tous les deux, nous utilisons la capote. J’attends que l’on fasse nos six mois pour le test et ensuite tirer à balle réelle, parce qu’il ne faut pas se mentir le préservatif gaze ! Mais bons, c’est le seul moyen de se protéger des maladies. 


[Sonnerie téléphone]


C’était celui de Sylvain, j’ai allongé mon cou discrètement afin de lire le nom qui s’affichait à l’cran. 


Laurianne : Audrey ?


Moi (sursautant) : Oui ?


Laurianne (me souriant) : Tu me passeras la recette de ton fondant, il est très bon !


Moi (répondant à son sourire) : Oui bien sûr 


Sylvain (regardant son téléphone) : Excusez-moi 


Il s’est levé de table en se dirigeant tout droit dans la chambre, à cause de Laurianne je n’ai pas pu lire le nom de la personne qui appelait. Hum, ça doit être encore l’une de ses petites qui appelle, c’est bizarre mais mon cœur était sur lui. Je voulais savoir, entendre sa conversation. 


Moi (me levant) : Ça vous dérange si je m’absente ? Petite urgence !


Au même moment Sylvain revenait dans la pièce en faisant une sale tête, une sale tête je ne vous dis pas !


Arnaud (se caressant le ventre) : Du tout 


Laurianne (le regardant) : Tu en fais une tête, il y a un problème ?


Sylvain (me regardant) : Non, je viens juste d’apprendre une nouvelle qui m’a un peu secoué [souriant] mais c’est passé 


J’étais contrainte de me rendre dans les toilettes, faire un tour sur moi-même, compter jusqu’à dix dans ma tête, tirer la chasse et rejoindre nos invités dans la pièce principale. J’ai senti comme si j’interrompais quelque chose, ils ont réagi étrangement lorsque je les ai rejoints. Et pour brouiller les pistes, Laurianne s’est proposé de me donner un coup de main en allant débarrasser. J’ai trouvé ça trop louche et leurs attitudes suspectes. Je n’ai posé aucunes questions, j’ai continué de faire la maboule, en agissant comme si mon intuition ne sonnait pas en mode alerte dans ma tête. 


Quelques minutes plus tard, nous avons laissés nos invités devant leur voiture. Après tout ce que je fais là, Mpolo pense sérieusement qu’il pourra encore me sortir d’ici pour me remplacer par une autre ? Sérieux ? Mamo ! Hum, c’est donc ce jour-là que le mot folie prendra tout son sens. Je vais tana ké’ndé (péter les plombs) ici il ne va rien comprendre, rien du tout ! Et de la pire des manières qu’il soit, c’est aussi le même jour où il verra tous mes parents, surtout ce qui sont morts, m’accompagnés dans ce combat. 


J’ai attendu qu’il se rende dans la salle de bain pour discrètement prendre son téléphone et checker ses appels, mon cœur s’est mis à battre dangereusement en voyant que le dernier appel était de Murielle Raoubet ! Déjà il ne m’avait pas dit qu’ils étaient en couple, en plus ils ont gardé le contact au point où il sait exactement ce qui se passe dans sa vie.


J’ai posé son téléphone l’air de rien. On va jouer ça finement, mais vraiment finement ! Il a éteint en venant se coucher près de moi, très, très près. J’étais de dos en train de réfléchir à quelle stratégie adoptée pour évincer l’autre définitivement, parce qu’il ne faut pas se mentir c’est une adversaire de taille [soupirant], elle ne pouvait pas être moche et laide ! Et maintenant qu’elle est célibataire, et qu’il le sait. Hum ! Attention danger Audrey 


Moi (lui faisant face) : Je compte me rendre sur Libreville 


Sylvain (surpris) : Ah bon ? Pourquoi faire ?


Moi (souriante) : Comment ça pour quoi faire ? C’est chez moi non ?


Sylvain : Chez ton père Audrey, je pose la question parce que je ne comprends pas, tu ne te sens plus bien ?


Moi : Tu voulais que je vienne, je l’ai fait. J’ai fait mon temps, maintenant je retourne


Sylvain : Il y a une urgence ? 


Moi (amusée) : Pour rentrer chez moi j’ai besoin qu’il ait une urgence Mpolo ? 


Sylvain : Non, mais c’est si soudain. Surtout que je ne sais pas pour combien de temps tu comptes rester là-bas !


Moi : Ah mais est-ce que ce n’est pas chez moi ? Il y a maintenant date de péremption pour rentrer chez soi ? 


Sylvain (se couchant sur le dos) : Tu vois très bien ou je veux en venir Audrey ! Mais bon, si tu veux t’en aller vas-y ! 


Moi : Justement non, je ne vois pas où tu veux en venir. 


Sylvain (me regardant) : Okay, laissons tomber ! C’est pour combien de temps ?


Moi (haussant les épaules) : Aucune idée 


[Petit flottement]


Sylvain : Je ne pensais pas qu’après trois mois tu t’en irais


Moi : Je suis ici depuis novembre 


Sylvain : Je parle d’être dans la maison


Moi : C’est parce que tu es parti en France sur un coup de tête sans rien me dire !


Sylvain : J’avais des choses à régler


Moi : Deux semaines ?


Sylvain : Si tu as quelque chose à dire dis le Audrey, au lieu de tourner en rond ! 


Moi (le regardant) : Tu es parti la voir n’est-ce pas ?


Sylvain (fronçant les sourcils) : La ? La qui ?


Moi : Murielle ! 


Sylvain : On s’est vu, mais ce n’est pas pour elle que je m’y suis rendu !


Moi : 


Sylvain : Quoi ? Pourquoi tu me fais ces ceux-là  ?


Moi : Parce que je me pose des questions sur la nature de votre relation, déjà lorsqu’elle était ici ce qui s’est passé entre vous. 


Sylvain : Qu’est-ce qui s’est passé entre nous ?


Moi : Ai-je besoin de le dire ? Tu es toujours amoureux d’elle ? 


Sylvain : Quoi ? 


Moi : Je veux savoir ou je mets les pieds. Tu m’as dit qu’on prenait notre temps, qu’on allait doucement sans prise de tête, et c’est ce que je fais. Je n’ai pas envie de me retrouver dans un sable mouvant entre deux ex, j’ai vingt-neuf ans et je n’ai plus le temps pour les gamineries. Là tu me veux dans ta maison, okay. Mais ce sera jusqu’à quand ? Parce que si c’est pour m’installer Mpolo, toi-même là-bas hein ? Ce n’est pas avec mon esprit que vous allez jouer ! Oh non ! Pas avec l’enfant de Remanda ! 


Sylvain : Elle est enceinte 


Moi (arquant les sourcils) : Et ? 


Sylvain (me regardant) : Et c’est moi le père ! 


Moi (me redressant) : Quoi c’est ? 


*** Georges ***


Entre Liette et moi ce n’est pas la forme ces temps-ci, on ne s’adresse quasiment plus la parole. Elle passe tout son temps à la bibliothèque et moi avec mes potes, tout simplement parce que j’évite le bruit lorsque je suis à l’appartement. Elle passe son temps à me crier dessus, se plaindre de tout, me donner des autres en me donnant le sentiment d’être son gosse, et ça je ne supporte pas ! Surtout qu’elle ne veut rien entendre lorsque tu lui dis quelque chose, ça fini en clash ou en bagarre. Le mieux que j’ai trouvé à faire c’est de passer plus de temps à l’extérieur. 

[…]


Aujourd’hui, enfin depuis une semaine, elle a décidé de faire la morte. C’est-à-dire qu’elle ne me dit plus rien, mais rien du tout. Même pas bonjour, enfin rarement lorsqu’elle est d’humeur. Ce matin en partant au cours je lui ai fait un texto, il faut qu’on discute de ce qui est en train de se passer entre nous. Elle n’a pas répondu. En sortant de la fac je suis rentré directement l’attendre, j’ai fini les cours à dix-huit heures. Nous sommes à trente minutes de la fac en voiture, elle devait être là depuis longtemps même si pour me faire chier elle avait décidé de faire la distance à pieds. Il est vingt-et-une heures et Juliette n’est toujours pas là. 


[Bruit des clés dans la serrure] 


J’étais assis sur la table, le regard porté sur l’écran lorsqu’elle est passée devant moi sans rien me dire. 


Moi (me redressant) : Bonsoir Liette


Liette : Bonsoir Georges [se rendant dans la chambre] 


Je me suis levée de ma chaise en allant me placer contre le cadrant de la porte de la chambre, les mains dans les poches.


Moi (la regardant se dévêtir) : Tu n’as pas reçu mon message ?


Liette (levant les yeux) : Si 


Moi (croisant les bras) : Si ? Et pourquoi c’est maintenant que tu rentres ?


Liette : Et pourquoi je devais rentrer plus tôt ?


Moi (marquant une courte pause avant d’enchainer) : Je ne tiens pas à ce qu’on se dispute Juliette, mon message était clair


Liette : Je sais encore lire Georges, ton message disait il faut qu’on parle, m’as-tu donné une heure précise ? Non ! Alors pourquoi dois-je changer mes habitudes pour un message qui a été mal formulé ? Si tu voulais me voir à dix-neuf heures tu l’aurais écrit 


Moi : Okay c’est ma faute, j’aurais dû être plus précis. Si j’ai demandé à ce qu’on ait une discussion c’est par rapport à la situation actuelle ! 


Liette (pouffant) : Qui crée cette situation Georges ?


Moi (posant la main sur la poitrine) : Je sais que j’ai ma part de responsabilités là-dedans, mais tu n’es pas tout aussi innocente 


Liette (me fixant) : Tu m’accuses de quoi au juste Georges ? C’est toi qui passe tous tes week-ends dehors, à être avec tes amis. Lorsque je me plains c’est un problème. Tu fous le bordelle partout dans l’appartement, lorsque je me plains je suis une emmerdeuse etc.


Moi : Ce qui est bien avec toi c’est que jamais tu ne te remets en cause Juliette, jamais ! Tu as toujours le rôle de la victime. Tu ne te rends même pas compte que tu m’en demandes trop ! J’ai vingt-deux ans merde ! J’ai envie de m’amuser, de vivre mes dernières années universitaires, pas être là et faire comme si j’en avais trente et que je devais être sérieux ! Il peut arriver que l’appartement dorme sale, avec la vaisselle dans l’évier, mes vêtements qui trainent dans la chambre, où est le problème ? Surtout que je sais qu’il faudra bien que je les ramasse ! Tu es maniaque c’est ça ton problème, avec toi tout doit être comme tu veux sinon c’est le clash ! C’est pourquoi je reste dehors Juliette, les tensions je n’en peux plus !


Liette : C’est aujourd’hui que tu as su que j’étais maniaque Georges ? Moi par contre c’est depuis que je vis ici que je vois que tu es crade ! 


Moi (levant les yeux) : Wow 


Liette : Oui ! Parce que je ne conçois pas que tu puisses voir tes affaires trainer sur la moquette et ne pas les ramasser, que tu sortes de la salle de bain et que tu jettes ta serviette sur le lit. Ça peut rester là jusqu’à ta prochaine douche, sans que ça ne te dérange. On vit à deux, lorsque tu vis seul c’est autre chose. Mais à deux Georges tu ne peux pas me dire que tu as vingt-deux ans et que tu veux vivre tes dernières années universitaires et que je t’en demande trop ! Si trop pour toi c’est trop te demander de te responsabiliser alors je ne vois plus ce qu’on fait ensemble, je ne vois pas pourquoi m’avoir proposé d’emménager ensemble. Que je sache nous ne sommes pas le seul couple de jeunes à vivre sous le même toit, alors pourquoi chez les autres ça marche et pas chez nous ? Tu trouves normale parce que je suis chiante de passer tous tes week-end dehors Georges ? Les rares fois où tu es ici, tu bloques ton ordinateur devant ton visage  et ne veux rien faire ! Si je me remets en cause, raison pour laquelle j’ai arrêté, je ne parle plus ! J’attends la fin de l’année scolaire pour me prendre une chambre étudiante, ça ne marche pas, ça ne marche plus ! 


Moi : Okay, on a eu un mauvais départ. Mais il n’est pas trop tard pour rectifier le tir des deux côtés et faire en sorte que les choses reprennent. Tu ne peux pas directement prendre une décision aussi radicale. Comme tu l’as dit, nous sommes un couple. Je m’engage déjà à réduire mes sorties et à passer du temps, plus de temps avec toi. Mes affaires tout ça j’ai compris, est-ce que tu les vois encore trainer ? C’est en dialoguant que l’on trouve des solutions.  Et je suis prêt à changer les choses, si de ton côté tu fais aussi des efforts et que tu arrêtes de me parler comme si j’étais ton enfant. Okay ? 


Liette : Okay


Moi (lui tendant les bras) : Câlin ? 


Liette (souriante) : Non 


Je me suis rapproché d’elle en la prenant dans mes bras, c’est fou comme ce contact m’a manqué.


Moi (lui donnant des bisous) : Je t’aime Juliette Hella Ranoké


Liette (souriante) : Je t’aime aussi Georges Emmanuel Igouwet !


Moi (la regardant) : Tu sais qu’Emmanuel c’est le prénom de notre premier enfant au moins !


Liette : Jamais ! Mon enfant ne portera pas ce prénom ! Ouh pardon ! Même cadeau ! 


Moi (souriant) : Ça te dit qu’on aille manger dehors ? 


Liette (me regardant) : Ça tombe bien, je n’ai rien mangé de la journée 


Je lui ai laissé de temps de prendre une douche et de se faire belle. Après le restaurant nous sommes tombés par hasard sur un faux concert, n’ayons rien à faire on y a assisté. Puis en rentrant nous avons célébré nos retrouvailles, Juliette adore être au-dessus depuis un moment. Ce n’est pas que ça me dérange, c’est juste que j’aime le contact. J’aime ressentir son corps contre le mien et la meilleure position pour cela justement est le missionnaire. Incontournable, ce n’est pas pour rien que c’est celle que la Bible recommande bien que je ne sois pas pratiquant. Le plaisir que je ressens dans cette position n’est pas le même que lorsqu’elle est au-dessus ou lorsque je la prends en cuillère. 


Moi (surpris) : Tu fais quoi comme ça ? 


Liette (se mettant au-dessus de moi en me montrant le dos) : On n’a jamais essayé comme ça !


Moi (la ramenant en montant sur elle) : J’aime te regarder Juliette [l’embrassant] 


Liette (me regardant) : Oui mais on peut essayer autre chose aussi Georges 


Moi (écartant ses jambes en la pénétrant) : Pourquoi faire ? Le plaisir reste le même !


Liette : Tu n’as même pas essayé 


Je n’écoutais plus, j’étais déjà parti. Après quelques va et vient j’ai jouis en elle sous un grognement en l’embrassant langoureusement, avant de me coucher sur le dos repu. Au début elle prenait la pilule mais maintenant sa mère lui a fait mettre un stérilet après qu’elle ait su qu’on envisageait d’emménager ensemble. 


Moi (la regardant) : Tu boudes ?


Liette (descendant du lit) : Non 


Elle est allée se doucher, Je me suis simplement rincé le sexe dans le lavabo puis je suis repartie dans la chambre me coucher et m’endormir profondément.

Passion: Amour, Orgu...