Chapitre 8 : Pauline Gondjout

Ecrit par La vie de rose


*** Audrey ***


Sylvain : Elle est enceinte 


Moi (arquant les sourcils) : Et ? 


Sylvain (me regardant) : Et c’est moi le père 


Moi (me redressant) : Quoi c’est ?


Sylvain (me regardant) : Quoi ?


Moi (m’asseyant sur le lit) : Depuis quand ?


Sylvain (regardant le plafond) : Je n’ai pas la tête à parler de ça ce soir, je viens d’apprendre cette nouvelle. Il me faut du temps pour la digérer, et lorsque ce sera le cas on en rediscutera 


Moi : Es-tu sûr qu’il est de toi ?


Sylvain (me regardant) : C’est quoi cette question ? 


Moi : Parce que pour quelqu’une qui était censée être en couple lorsque tu me l’as présenté, son comportement vis-à-vis de toi laisse à désirer. Qui sait si vous étiez plusieurs à lui monter dessus 


Sylvain : Que veux-tu que je te dise ?


Moi : La vérité Sylvain, qu’est-ce qui se passe sérieusement entre vous ? Tu es la cause de sa rupture ? 


Sylvain : Comment veux-tu que je le sache ?


Moi : Bah puisque tu sais tout ce qui se passe dans sa vie, comme tu ne m’as jamais dit que vous étiez en couple 


Sylvain : C’est de l’histoire ancienne 


Moi : Tu as couché avec elle lorsqu’elle est venue ici n’est-ce pas ?


Sylvain : Qu’est-ce que cela t’apporte de le savoir 


Moi (haussant le ton) : Tu as couché avec elle oui ou non Sylvain ?


Sylvain (me fixant) : Comme je l’ai fait avec toi et avec toutes les autres avant et après toi 


Moi (encaissant le coup) : Vous êtes quoi ? Des sexes Ex-Friends ? 


Sylvain (soupirant) : Audrey il se fait tard 


Moi (le regardant) : Lors de ton séjour vous avez couché ensemble n’est-ce pas ?


Sylvain (agacé) : Oui, tout le séjour Audrey. J’étais chez elle durant toutes les deux semaines que j’ai passées en France 


Moi : Et donc tu en as profité pour l’engrosser ?


Sylvain (haussant la voix) : Tu crois que ça me fait plaisir là ? Tu crois que je saute de joie d’apprendre que je suis le père de l’enfant de mon ex ?


Moi (sortant du lit) : Ex avec laquelle tu as pris du bon temps, entre temps j’ai été claire avec toi. Et tu m’as dit qu’il ne se passait plus rien entre vous ! C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai accepté ton invitation.


Sylvain (soupirant) : On peut remettre cette conversation à plus tard ?


Moi (le regard remplit de colère) : Je rentre chez moi demain. [Prenant l’oreiller] Je ne vais pas rester dans cette saleté avec quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il veut.


Sylvain (se redressant) : Je ne t’ai rien promis Audrey, comme je ne t’ai pas caché que je couchais avec d’autres filles.


Moi (folle de rage) : Alors pourquoi tu me veux dans ta maison ? Pourquoi m’avoir fait venir ici si tu savais que tu voulais continuer de baiser ton ex et de fonder une famille avec elle ! Pourquoi ?


Sylvain (haussant le ton) : Tu ne me cries pas dessus Remanda ! Tu ne me cries pas dessus.


Moi (me rapprochant de lui) : Sinon quoi ? 


Sylvain (pouffant de rire) : Tu fais quoi là ? Tu jures que tu viens au front ? 


Moi (en colère) : Tu me vois te montrer mes dents ? 


Sylvain : Pardon Audrey, viens te coucher il se fait tard et demain je bosse 


Moi (le dévisageant) : Tchip 


J’ai pris mon oreiller en sortant une paire de draps neuve de l’armoire, et je me suis rendue dans la deuxième chambre. Je me suis couchée le cœur battant, la peur au ventre. La donne vient de changer, non seulement c’est son ex, mais en plus de ça ils attendent un enfant. Est-ce que je fais le poids ? Entre une relation qui a existé et que malgré leur rupture ils ont eu à recoucher ensemble, est-ce que je fais le poids ? 


[Bruit de la porte]


Sylvain (venant se coucher près de moi tout nu) : Bonne nuit 


Moi : Mpolo qui t’a appelé ici ? 


Sylvain (me serrant dans ses bras) : Tu parles trop Remanda ! [Pressant ma poitrine] Je ne sais même pas ce qui te fais trembler là [écartant mes jambes en passant ses doigts] Hum ? Tu t’agites beaucoup comme ça pourquoi dis-moi ? [Enfonçant un doigt, puis deux]


Moi (me cambrant) : Tu crois que tu vas me faire changer d’avis ? [Gémissant]


Sylvain (me couchant sur le dos en se mettant au-dessus de moi) : Tu fais même ta bouche avec qui ? 


Moi (le regardant) : Avec toi 


C’est d’un geste qu’il a retiré mon short en dentelle et mon débardeur, nous nous sommes mis à nous mordre les lèvres. J’ai accroché mes jambes derrière son dos afin de sentir sa virilité qui prenait forme contre mes parois. Il s’activait sur mon corps, entre mes tétons, mon cou, mes lèvres, sa bouche était partout. Me rendant folle de désire. Et sans prévenir il m’a pénétré.


Moi (le repoussant) : Sylvain tu n’as pas mis de préservatif 


Sylvain (bloquant mes mains au-dessus de ma tête en m’embrassant langoureusement) : Je le ferais plus tard bébé, j’ai envie que tu me sentes bien en toi.


Il s’est mis à me donner de grands coups de reins, ma respiration se coupait à chaque fois. J’hurlais ma jouissance en le griffant dans le dos tout en me cambrant afin qu’il aille plus profond. Sa bouche englobait mes aréoles, ses dents tiraillaient mes tétons, sa langue s’insinuait dans ma bouche. Nous bavions de plaisir ! La foufoune trempée, mes sens chaviraient, ma raison oscillait. Quand il m’a sorti du lit en me suspendant dans les airs. J’ai perdu la notion du temps, j’ai dû avoir au moins deux orgasmes je crois. 


Il m’a fait attraper le mur, il aime trop cette position, en plus du chevet du lit. Puis il m’a laissé au-dessus de lui le temps de reprendre son souffle, il s’est assis sur le lit. Moi toujours en califourchon sur lui les seins dressés, il a posé ses jambes sur le sol en me mettant dos à lui.


Sylvain (m’attrapant les hanches) : Baise moi Audrey 


L’entendre me le dire a décuplé mon plaisir, je me suis donnée à fond en vidant toute mon énergie dans chaque mouvement que j’exerçais. Il soulevait ses reins afin de faire aller et venir son sexe en moi de plus en plus vite, en effectuant d’un doigt léger comme une plume des cercles de plus en plus rapides sur mon clitoris érigé. Je me pétrissais les seins, douloureux de plaisir. Le bout de son gland remplaça le doigt sur mon clito, il s’est mis à alterner. Son manège infernal me rendait folle, et il le savait puisque je me suis mise à couiner. Il s’enfonça sans prévenir d’un seul coup en entier, je me suis mise à crier de plaisir tout en sentant des palpitations annoncées la jouissance de Sylvain.


  Il s’est levé en nous mettant face au lit, lui toujours en moi.


Sylvain (me tenant fermant par la taille) : Pose tes coudes sur le lit 


Je me suis exécutée, quelques minutes plus tard j’ai été parcouru de frisons de la tête aux pieds et par la même occasion visité le paradis dans une jouissance silencieuse. Sylvain n’a pas tardé à me rejoindre, Il s’enfonça jusqu’à la garde en se vidant en cinq contractions. J’ai senti son jet de sperme chaud me remplir. Il a posé mes jambes en m’attrapant les hanches, la tête posée dans mon dos et la respiration saccadée. Nous sommes restés un bon moment dans cette positon, jusqu’à ce que son sexe perdre de sa rigidité en sortant de lui-même. 


Dès qu’il m’a lâché j’ai perdu l’équilibre en m’allongeant sur le lit, Sylvain imitant mon geste en se plaçant au-dessus de moi. Sa bouche parcourait mes seins, avec tendresse. Il se roula sur le dos en me regardant droit dans les yeux, sans rien me dire. Il nous a fallu du temps pour nous lever de la, prendre une douche et nous coucher. Round deux tout à l’heure avant qu’il aille au boulot, il n’y a pas de répit lorsque tu sais que le dehors est dangereux.


J’ai mal aux articulations, c’est vraiment du sport. Ce n’est pas pour rien que cette activée fait perdre du poids, avec Sylvain à tous les coups tu en perds. Comme on n’a pas de femme de ménage, c’est moi qui fais tout dans la maison. En partant ce matin je lui ai dit de me laisser des sous pour le marché, il a laissé plus que ce que je lui ai demandé. Je me suis rendue à la pharmacie acheter mes comprimés, puisque hier monsieur a décidé de tirer à balles réelles. Même si tu cherches foyer, il ne faut pas être conne. La grossesse ne fait nullement pas partie de mes plans pour l’instant, à combien de mois de relations aussi ? Pardon ! Je ne suis pas encore si désespérée que ça. Pas encore.


J’ai pris deux comprimés que je me suis pressée d’avaler, oui ! Il faut savoir choisir ses batailles et les miennes ne sont pas dans enfants deh ! Voici mes parents qui ne sont plus ensembles non, et pourtant ils ont fait des enfants. Sans mariage, quelle est la garantie qu’une autre ne viendra pas prendre ta place ? Même lorsque vous êtes mariés elles ne se gênent pas, au moins cette alliance que beaucoup négligent en te sortant des stéréotypes comme quoi le mariage n’est pas une fin en soi est un bijou. Mes sœurs sachez-le.


À un moment il faut arrêter de raconter les conneries et d’emmerder les gens, nous autres la qui cherchons le mariage. Des hypocrites qui viennent vociférer ce genre de conneries sont les premières à se lamenter seules le soir dans leur grand lit vide de la présence d’un homme. Qu’on arrête un peu de se mentir et de vouloir faire semblant d’être des femmes émancipées qui peuvent se passer de l’homme et du mariage bla-bla-bla. Car c’est faux ! Nous avons été éduqué pour ça, dès notre plus jeune âge, nos mamans nous ont réprimandé lorsqu’on allait jouer avec les garçons parce qu’il fallait la regarder faire la cuisine pour que demain lorsque nous serions en âge d’aller dans un foyer ils n’aient pas honte. 


L’éducation entre l’homme et la femme n’est pas la même, pourquoi ? Tout simplement parce que c’est à la femme de faire tout pour plaire, pour ne pas se faire éjecter par une autre du fait qu’il ait plus de femmes que d’hommes. Alors il faut savoir jouer ses cartes, lutter et s’accrocher car la vie c’est la bastonnade. Alors oui, je fais partie de celles-là même qui se battent, qui s’accrochent. Les conneries comme quoi quand ce n’est pas pour toi ce n’est pas pour toi, au diable ! La chance se provoque et lorsqu’elle se présente à toi il faut savoir placer son jeu et jouer les bonnes cartes. Je dis bien les bonnes cartes, donc choisir ses batailles. 


Je suis sans emploi, je me démerde dans la vie ci et pourtant cela n’a pas empêché à Sylvain de me regarder, de m’inviter ici, et aujourd’hui je suis presque [parce qu’il faut toujours avoir un pied dehors on ne sait jamais] qu’installée dans sa maison non ? Il pouvait bien regarder dans la ville, il y a plein de jeunes cadres qui sont célibataires, avec une bonne santé financière et indépendantes. Mais pourquoi moi ? 


Tout simplement parce que je sais placer mes cartes. Moi-même je ne savais pas qu’aujourd’hui je serais presque dans sa maison, je combats Sylvain depuis longtemps en multipliant les occasions. Mais il y avait toujours une fille avant moi, et malgré tout j’ai continué, persévéré. Enfin bref ! Du moment que ma situation n’a pas l’air de le déranger, je ne m’en fais pas. Mais le jour où il commencera à me poser des questions, ça voudra dire ce que ça voudra dire. J'espère que ce jour n’arrivera pas d’aussitôt, pas avant qu’il ne m’est passé la bague au doigt [rire] et coller deux gosses.


En me rendant au marché j’ai envoyé un message à Pauline, je n’ai pas oublié ma conversation avec Sylvain. Même si je m’égare dans mes pensées, mon esprit reste vif. Elle ne pouvait pas s’absenter du boulot j’ai donc remis notre rendez-vous à demain dans l’après-midi, Sylvain sera au foot comme tous les samedis. Je suis rentrée lui faire un bouillon de carpes avec tout ce qu’il faut comme condiments, accompagné de la banane plantain semi-mure. J’ai passé toute l’après dans le repassage, si c’est entretien de la maison je suis callée. Entre ma mère et ma belle-mère j’ai appris toutes mes leçons, c’est chez ma belle-mère que j’ai appris c’est quoi être une femme au foyer. 


Si je vous dis que je ne l’ai jamais vu en babouche dans la maison vous me croirez ? Et pourtant ! Pas de pagne, ni de cabas comme maman. Pas de foulard sur la tête et un tissage de plus de deux semaines. Avec mes sœurs on se posait la question de savoir si cette femme transpirait, faisait caca comme tout le monde. Ses pieds ne restaient jamais en dehors de talons, jamais ! Elle nous a poussé à l’admiration, au lieu de la détester parce qu’elle venait d’éjecter maman. Rien ! Serviable à soin, au petit soin avec tout le monde. Que papa soit là ou pas, toujours le sourire aux lèvres. Et c’est en douceur qu’elle a conquis nos cœurs à tous et sa continue jusqu’à aujourd’hui, vingt ans plus tard. Bien qu’elle ait arrêté les douze centimètres pour huit, elle reste toujours fraîche. Il faut aussi dire qu’elle était jeune, dans la vingtaine lorsqu’elle s’est mise avec papa. Elle avait vingt-cinq ans et lui trente-cinq ans à l’époque. Enfin bref.


Lorsque mon chéri est rentré, je me suis occupée de lui. Il a paru surpris de me voir aux petits oignons avec lui, comment être fâchée lorsque juste après il m’a fait passer de bons moments ? Comment ? Et ce matin encore !  Je fais tout ce que je peux afin de pimenter notre relation, et c’est toujours au début qu’il y a la passion. Tout beau tout nouveau, alors j’en profite, je ne rate pas un instant de titiller son désire. Et vu la façon à avec laquelle il me regarde à chaque fois, cela veut simplement dire qu’il aime ça et moi encore plus. 


Pauline (hurlant) : Je savais ! Mon Dieu ! Mais quelle PUTE ! Donc madame est même enceinte de lui ? 


Moi (la regardant) : Oui 


Pauline : Putain ! Heureusement que Jules-Ernest est quitté dans la saleté, va savoir avec quels autres mecs elle a dû le tromper pendant tout le temps qu’ils ont mis ensemble 


Moi : Je ne savais même pas que Sylvain et elle étaient en couple avant de se mettre avec ton cousin


Pauline (sortant son téléphone) : Moi non plus, c’est Jules-Ernest qui me l’a dit 


Moi : Tu fais quoi comme ça ? 


Pauline (me regardant) : J’appelle mon frère aka 


Moi : Kiee Pauline 


Pauline : Quoi ? De toutes les façons ils ne sont plus ensemble 


Moi : Mais donc zap 


Pauline : Non ! Il faut que les choses soient claires, qu’il se rende compte de la pute qu’il avait mis dans sa maison ! Surtout que jusqu’à la fin, elle a continué à nier cette histoire. Aujourd’hui elle saura, ce n’est pas le gounda-gounda qu’elle faisait. On a les preuves ! Et c’est une tchion, une pute avec zéro valeur ! Je plains son gosse, avoir une mère pute et un grand père voleur je ne donne pas cher de son avenir  


Jade (nous rejoignant) : Ça c’est qui encore que tu manges comme ça ?


Pauline (levant les yeux) : Mais qui encore si ce n’est pas cette famille de voleur ! Figure-toi que MuriellePute est enceinte !


Jade (ouvrant grands les yeux) : De mon frère ? 


Pauline (éclatant de rire) : Jamais ! Il faut essuyer ta bouche. Les malédictions comme ça, elle est enceinte de Sylvain Mpolo non 


Jade  (ouvrant grand les yeux) : Nooon 


Pauline (le téléphone à oreille) : Bien même  


Jade (me faisant la bise) : Excuse-moi Audrey, le goût du kongossa. Nooon ? Le même Sylvain là ?


Pauline : Le même aka, tchip ! Et Jules-Ernest qui ne décroche pas, alors que le kongossa est fort là.


Jade (prenant place) : Depuis quand ?


Pauline : Donc l’autre chien de Mpolo dit à Audrey qu’il se rend en France pour des raisons professionnelles, entre temps c’était pour aller baiser Raoubet à domicile, jusqu’à la grossesse est entrée !


Jade (dépassée) : Noooon


Pauline (la regardant) : Arrête aussi avec tes noon ! tu noon quoi ? 


Jade (morte de rire) : Mais c’est que le kongossa me dépasse, c’est du high level, du plus, plus


Pauline : Laisse ! J’attends Yolaine ou Dominique Raoubet ici, parce que MuriellePute je ne me frotte pas à elle. Elle vole trop bas pour moi et c’est une gamine 


Moi : Tchoo !


Pauline (remontée) : Tu n’as pas idée comme cette nouvelle vient de faire ma journée putain [souriante]. Non mais j’hallucine ! C’est comme ça lorsqu’on fait les choses dans le noir, une fois que tu mets la lumière c’est que du sale que tu vois. Madame a vociféré, me faire passer pour une briseuse de couple, menteuse. Entre temps c’est elle la grosse menteuse, tricheuse et baiseuse de la ville. Une PUTE moins l’infini, voici ça 


Jade : Il faut attendre qu’elle rentre 


Pauline : Rentrer où encore, ici ? [Éclatant de rire] Si ce n’est pas la honte qui va l’accueillir dès l’instant où elle mettra le pied hors de l’avion ! Parce que lorsque tu l’ouvres, il faut être sûr que jamais on ne te coincera ! Jamais ! [Souriante] Ah lalala Araba mi’Tchoni comme ça devant les gens. Déjà que son père met le visage sur le côté lorsqu’il voit les gens, je sens qu’avec cette nouvelle le gars va disparaitre pendant un bon moment le temps de se faire oublier. Parce que cette nouvelle-là ? [Rire] C’est le pompon 


Jade (amusée) : L’autre est dans son pays aka 


Pauline : Mieux elle oublie, qu’elle continue de se cacher en France c’est dans son propre intérêt que je le dis. Parce que si j’apprends que Raoubet est à Mandji ? [Se tapant dans la pomme des mains] Mamé, mamé ! C’est devant sa porte que j’irai élire domicile, à me foutre de sa gueule comme pas possible 


Moi (morte de rire) : Tu es folle ! [Rire]. 


Jade : Mais est-ce que la honte tue ?


Pauline (sérieuse) : Elle sera le premier cas alors ! C’est drôle ce qui se passe dans la forme, mais dans le fond c’est grave ! Elle a vécu quatre ans avec Jules-Ernest, va savoir avec qui d’autres elle a couché 


Jade : Hum, c’est vrai 


Pauline (dépassée) : Le pauvre, mais cette fille était une sorcière mon Dieu ! Si aujourd’hui j’apprends même qu’elle fait les fétiches, je ne serai pas surprise 


Jade (me regardant) : Elle en est à combien ?


Moi : Sylvain ne m’a rien dit, mais si c’est depuis les fêtes elle doit normalement être dans son troisième trimestre 


Jade : Et pourquoi c’est seulement maintenant qu’elle l’informe ?


Pauline : Mais parce que c’est une grosse pute ! Comme Jules-Ernest la dégagée, il faut bien qu’elle rebondisse quelque part non ? 


Jade : Hum Paupau


Pauline : Quoi ? C’est vrai ! Elle veut me dire qu’elle ne savait pas qu’elle était enceinte ? Comme par hasard ! Lol la grosse blague ! Et donc ils ont même couché sans se protéger ? [Me regardant] 


Moi : Quoi ?


Jade : Et que comptes tu faire ?


Pauline : Elle reste dans la maison de Mpolo, Raoubet n’a qu’à se mettre les doigts si son con démange. En tout cas Audrey tu ne bouges pas 


Moi : Est-ce que tu me vois même paniquer ? Je suis sereine 


Pauline : C’est ça même 


Jade : Et Sylvain dans tout ça, qu’est-ce qu’il en pense ? 


Moi : Il est tout aussi perdu que moi, il n’en sait pas plus et ne cherche pas pour l’instant. Il m’a fait comprendre qu’il a besoin de remettre ses idées en place avant de vraiment se poser des questions sur le comment et le pourquoi


Pauline : Qu’il vérifie bien que cet enfant est de lui, on ne se sait jamais avec marie couche toi là ! 


Jade : Ce n’est plus MuriellePute ?


Pauline : C’est selon l’inspiration du moment ! [Remettant son téléphone à l’oreille] 


Jade : Lol 


Pauline (s’éloignant de nous) : Oui allo Jules-Ernest ! Toi aussi depuis que je t’appelle ? Tu étais au sport, han ton sport là c’est tous les jours ? Tu veux devenir un athlète ? 


Moi (me regardant Jade) : Jules-Ernest c’est ton frère ? 


Jade (souriante) : Oui mon petit frère, même père même mère. Pourquoi ?


Moi : Non, simplement la curiosité. Parce qu’on a l’impression que c’est Pauline sa sœur, façon elle est au taquet.


Jade (amusée) : Pauline est ainsi avec tous ses frères, il n’y a pas que Jules-Ernest avec qui elle se comporte de la sorte. Contrairement à moi ou aux autres qui prenons du recul avec les histoires de nos frères ! On se dit que peut-être c’est le fait que mon oncle et ma tante n’aient fait que des filles. 


*** Murielle ***


Moi (au phone) : Sylvain tu me saoules tu comprends ? Tu me saoules ! Si je te l’ai dit ce n’est pas pour que tu viennes me pomper l’air en m’envoyant une multitude de messages tous les jours. Lorsque j’irai voir le gynécologue je te le ferai savoir. Point !


Sylvain : Et pourquoi tu cries ?


Moi (hurlant) : Parce que tu m’agaces ! C’est la quatrième fois que tu m’appelles depuis ce matin, c’est quoi ? Porter ton enfant ne te donne pas le droit de m’harceler.

Clic ! 


[Jetant mon téléphone sur le canapé] Il me saoule putain 


Dominique (me regardant) : C’est quoi son excuse cette fois ?


Moi (énervée) : Est-ce que je lui ai laissé le temps d’en placer une ? Depuis la semaine dernière, il n’arrête pas de m’appeler. Toujours pour les mêmes conneries, comment tu te sens, tu as été voir un médecin, tu n’as besoin de rien bla-bla-bla. Ne ris pas Dominique, ce n’est pas drôle 


Dominique : Il fallait te protéger pour éviter tout ça 


Moi (la mine attachée) : Il se comporte comme si on était en couple et qu’on attendait un heureux évènement alors que ce n’est pas le cas ! On attend un enfant mais c’est tout 


Dominique : Tu as une grossesse nerveuse hein 


Moi : C’est tout ça qui m’énerve ! En plus du fait que tout le monde soit au courant de mon état, entre temps je ne l’ai dit à personne 


Dominique : Tu oublies que les gens te voient sans que tu ne les vois ? 


Moi : Pff ! 


Dominique (me regardant) : Et sinon comment tu te sens après deux semaines de grossesse ? 


Moi : Moche, grosse et fatiguée ! Quand le médecin m’a parlé de changement je ne savais pas que cela devait aller aussi vite, en moins de deux jours j’ai pris du poids. Mon ventre pointe son nez, ma poitrine à tripler de volume. [Lui montrant] Regarde, je suis passée d’un bonnet A taille 75 à un bonnet D taille 90 ! Du jamais vu et surtout que ça pèse, au point où j’ai du mal à rester sans brassière. Parce que oui les soutifs je ne les supporte plus, comme si j’avais demandé à avoir une forte poitrine. Et lorsque tu me dis que j’ai encore six mois à tenir, je ne sais pas si se sera faisable 


Dominique (amusée) : Ça ira 


Moi (dégoutée) : Tous mes projets à l’eau, je me retrouve garer ici comme une vielle voiture en panne 


Dominique : Les risques du métier, tu as déjà annoncé la nouvelle aux parents ?


Moi (ouvrant grand les yeux) : Non ! Tu veux que papa fasse une crise cardiaque ou quoi ? 


Dominique : C’est plutôt maman qui est cardiaque 


Moi : Certes, mais papa risque d’en faire une. Et je suis déjà stressée avec Sylvain, j’ai besoin de calme pour l’instant 


Dominique (le regard mauvais) : Donc tu comptes ne rien leur dire ?


Moi : Si 


Dominique : Quand ? 


Moi : Lorsqu’ils viendront ici 


Dominique : Dans deux mois quoi ?


Moi : Oui, je leur dirais que j’ai fait un déni de grossesse et que c’est maintenant que j’ai su [haussant les épaules], ce qui est vrai.


Dominique : Tu es adulte ! [Se levant] Bon j’y vais 


Moi (le visage triste) : Déjà ?


Dominique : J’ai des enfants, un mari Murielle. Appelle Sylvain si tu te sens seule, c’est lui le responsable de ton état 


Moi : Merci pour le soutient 


Dominique (souriante) : De rien


C’est au pied de l’immeuble, devant sa voiture que je l’ai laissé après s’être fait des bises. Je suis remontée dans ma prison faire face à la solitude. Ce n’est pas du tout facile, vraiment pas. Heureusement que j’ai un boulot et que cela m’occupe l’esprit, sinon c’est la déprime. Déprime de se retrouver dans cet état, un enfant ? Moi ? Je n’étais pas du tout prête, du tout ! Trente ans c’était l’âge que je m’étais donnée, je voulais profiter de ma vie avant, jouir de mon salaire, me faire plaisir à outrance. 


Ensuite il y a la déprime de se retrouver mère célibataire, je n’ai pas connu cela. Je ne sais même pas ce que ça fait d’être une mère célibataire, comment ça se passe [soupirant]. Déprime parce que j’ai balayé du revers de la main toutes mes chances de me remettre un jour avec Jules-Ernest 


[Ping sms]


J’étais trop loin, et me lever de là ou je suis pardon, le message attendra 


[Ping]


Surtout si c’est Mpolo, il peut aller chier au large. Il me soule à un point 


[Ping]


Grrr ! [Me levant] Je jure que si c’est lui, je vais bien l’insulter. Non c’est Jules-Ernest.


Jules-Ernest (sms 1) : Félicitation


Jules-Ernest (sms 2) : Wow. Juste choqué 


Jules-Ernest (sms 3) : Ca fait une semaine que j’ai appris que tu étais enceinte, enceinte de qui ? Sylvain, Sylvain Mpolo. Le même sur qui tu as juré la vie de ta mère n’avoir pas recouché avec lui. Vous avez dû bien vous foutre de moi n’est-ce pas ? Dis-moi combien sont passés entre tes jambes [les larmes aux yeux] ? Combien Murielle ? Pendant que je me vantais d’avoir trouvé une femme, en fait non. [Me mettant à pleurer] Quatre ans, j’ai gâché quatre ans de ma vie avec une PUTE ! Tu m’as regardé droit dans les yeux en me sortant des conneries entre temps tu savais que c’était la vérité, que tu as belle et bien couché avec ton ex lors de ton séjour au Gabon. Et un mois après tu l’invites chez toi pour continuer à vous foutre de ma gueule. Okay, bonne chance pour la suite 


Je n’ai jamais autant pleuré de toute ma vie, jamais. C’est vraiment la dernière personne que je voulais blesser, tout sauf Jules-Ernest. Je n’imagine même pas dans quel état il se trouve, j’ai essayé de l’appeler mais apparemment il a bloqué mon numéro. Je me suis précipitée sur Facebook mais son compte avait disparu. Je me suis effondrée, si on se croise dans la rue, je n’ose même pas imaginer lorsqu’il posera un regard de dégout ou de mépris sur ma personne. Folle de rage j’ai pris mon téléphone et j’ai lancé l’appel sur le numéro de Sylvain. Pour que Jules-Ernest ait autant de détails sur ce qui s’est passé entre Sylvain et moi, il faudrait que quelqu’un lui en ait parlé. Et cette personne ne peut être que lui


Sylvain (froid) : Allô ?


Moi (folle de rage) : Dis-moi Mpolo tu te prends pour qui ? 


Sylvain : Quoi ?


Moi (hurlant) : De quel droit tu te permets de raconter ma vie aux gens ? Tu crois que c’est en allant l’ouvrir que je te reprendrais dans ma vie ? Dis-moi ? Parce que tu es venu et que je t’ai écarté mes cuisses tu penses que tu as une chance encore avec moi ? Sache que cet enfant c’est un cadeau que je te fais, un cadeau de mon insouciance ! Tu m’aimes non ? Tu vas bien m’aimer alors dans ton cul ! Chien ! Il faut continuer à m’attendre, garde la même position, surtout ne bouge pas ! Si ton rêve était que ton bangala finisse dans mon con, rêve d’autre chose. Parce que la seule chose qui nous lie à présent c’est l’enfant que je porte.

Clic. 


[Connard]

Passion: Amour, Orgu...