chapitre 7 : désarroi
Ecrit par Nifêmi
De retour à la maison, ma mère y était déjà. Cette fois-ci dans sa chambre, assise sur son matelas, une main sur la tempe. Cette position ne me dit rien qui vaille. Il y a un truc qui s’est sûrement produit. Et la voici entrain de taper des deux mains, l’une contre l’autre. Je me rapprochai d’elle et m’asseyais sur le matelas à côté d’elle.
Moi visage compatissant : bonsoir, maman. Pourquoi tu es soucieuse ? C’est la boutique ? Maman parle non, c’est papa ? Il y a quoi !! Tu es entrain de m’inquiéter.
Elle gardait toujours silence. Je me levai fâchée prête à sortir de sa chambre
Moi : mummy je n’aime pas ce que tu es en train de faire, on te parle tu ne réponds pas or tu es soucieuse et c’est très visible. Je vais dans ma chambre, j’ai eu une journée fatigante, je vais me reposer.
Maman : reviens ici, à qui tu crois parler ? C’est toi qui me mets dans cet état. Tes bêtises du passé ressurgissent. Je ne veux pas revivre ce qui s’est passé il y a 1 an. Ton père m’a appelé pour me dire que ton assassin de petit ami a été libéré. J’espère que ce n’était pas lui que tu es allée voir. Je ne sais plus comment te parler. Je n’en peux plus
Moi la main sur la poitrine, j’avais peur : quoi ? Kola a été libéré ? Quand ?
Maman : demande-moi
Moi en m’asseyant lourdement au sol : maman tu es entrain de m’informer, je ne savais rien. Maman qu’est-ce que je peux faire maintenant ? Kola est un fou dangereux. Je ne peux rester ici. Sinon il risque de me pourrir la vie.
Maman en me toisant: quand on te parle tu n’écoutais pas, tu fais les choses comme si tu es avant nous tes parents qui t’avons mis au monde. Le ciel te tombe sur la tête et ça tombe sur nous également. Moi je n’ai pas attendu ton avis j’ai déjà appelé ma sœur, ta tante qui est à Abuja. Dès la semaine prochaine avec le consentement de ton père, tu prends le vol pour la ville d’Abuja. J’ai finis
Moi plus abattue qu’avant : maman Abuja c’est très loin. Qu’est-ce que je peux aller faire là-bas ?
Maman : c’est loin ! Ce que tu feras là-bas !! Tu sais ce que tu feras. Quand tu prenais le vol pour tes soirées entre amis pour Abuja tu savais ce que tu faisais non ?
Ma mère élevait déjà la voix, elle ouvrait grand ses yeux… c’est la première fois je la voyais ainsi.
Moi la peur au ventre : maman …
Maman : oui, je préfère ouvrir grandement les yeux pour te sauver de Kola au lieu de pleurer la mort d’un enfant.
Je sortais de sa chambre sans demander mon reste. C’est la première fois je la voyais ainsi. Presque agressive. Je cours dans ma chambre pour me déshabiller. J’étais vraiment abattue. Je pleurais, je ne pouvais aller à Abuja. C’est contre mes projets. Je ne pensais plus à rien, c’est en pleurs que je finis par dormir.
Je me suis réveillée tôt pour aller voir ma mère. J’ai dormi une éternité mais quand je me suis réveillée il était à peine 2h du matin… et depuis je n’ai pas pu fermer les yeux. Mille une idées naissaient et mouraient dans ma tête. Mais j’ai pris la décision d’aller voir ma mère pour lui faire une proposition. Il était 5h30 quand je m’introduisis dans sa chambre, elle était sur son tapis de prière, Dieu merci. Je viens vers elle, je me mis à genou en m’adressant à elle.
Moi : maman bonjour, bonne prière. Que Dieu écoute tes vœux. Maman pardon trouve une place dans ton cœur pour me pardonner tu sais très bien que Kola m’avait menti je ne savais pas qu’il pouvait tuer sa femme. Tu sais très bien qu’il bien que j’aimais beaucoup Kola, c’était le premier homme que j’ai connu. Je l’ai aimé. J’avais promis à papa que j’allais attendre mes 18 ans et mon entrée à l’université pour vraiment me mettre en couple avec kola. Trois ans après l’officialisation de notre relation, j’apprends que Kola se marie, car il a enceinté une femme. Pour excuse il me dit qu’il avait rencontré sa défunte femme après moi puisque je refusais les relations sexuelles avec lui. Il a appris à l’aimer et ne voulait pas me perdre. Et qu’il tenait toujours à moi. Maman j’étais fâchée mais j’aimais toujours kola. Après son mariage on a continué à se voire pendant 6 mois, mais j’étais fatiguée des rencontres en cachette. Sa femme a su pour nous et me menaçait de mort. J’ai dû changer mon numéro à l’époque. Et quelques semaines après j’apprends qu’il était en fuite après avoir tué, au poison, sa femme enceinte …. Voilà l’histoire maman, tu la connais aussi bien que moi.
Maman : je la connais si bien et pourquoi tu me l’as raconté encore. On te disait de suivre tes études c’était Kola dans le temps.
Vraiment les mamans yoruba hein !!! C’est quand elles veulent elles te comprennent. Mais je poursuivais.
Moi : maman, je ne pourrai pas aller à Abuja. J’irai à Cotonou demain pour quelques jours voire deux semaines pour soutenir Shalewa et passer du temps là-bas loin d’ici.
Maman calmement : et après deux semaines qu’est-ce qui se passera ? Pas de problème, j’en parlerai à ton père mais sache que ta tante t’attendra après les deux semaines. La fille là tu me fatigues, tu n’es pas mon seul enfant. Au revoir…je ne veux pas pécher avec la bouche que je prends pour prier.
Je la remerciai et je sortais un peu soulagée de sa chambre. Il était hors de question que j’aille à Abuja. Ma tante est une personne formidable mais pas de Abuja sans Rokan. Ah ! Rokan. Avec tous ceux-ci je n’ai pas pensé à l’appeler, ou peut-être qu’il a essayé de me joindre.
Il était déjà presque 6h quand je rejoins ma chambre pour appeler Shalewa et l’informer de mon congé de deux semaines à Cotonou auprès d’elle. Je parlais de congés comme si je travaillais dans une entreprise. De toute façon demain moi je serai à Cotonou chez Shalewa ou pas, mais jamais chez Rokan. Je ne pourrai pas m’installer chez lui comme ça. Je retrouve mon téléphone pour appeler mon amie, celle qui est plus qu’une sœur pour moi. Elle décrocha à la première sonnerie.
Shalewa : allo ! Woumi, tu appelles si tôt. Rien de de grave ?
Moi : bonjour maman jumeaux. Rien de grave. Moi je ne m’attendais pas à ce que tu décroche si vite. Et pourquoi ta voix est comme ça ?
Shalewa : qui te dit que c’est des jumeaux ? Tu veux encore m’embrouiller ce matin ! Je jouais à un jeu sur mon téléphone. Je n’ai pas pu fermer les yeux cette nuit. Je vomis un peu trop, je ne trouve pas ça normal. Les nausées et vomissements c’est pour le matin, c’est ce que je pensais.
Moi : ne pense pas prends rendez-vous avec ton gynécologue ou médecin traitant et explique lui ton cas. Mais je t’annonce que je viendrai demain à Cotonou pour deux semaines maximum. Je viendrai rester un peu avec toi.
Shalewa : on va t’apprêter une chambre, c’est quand tu veux chérie. Je vais raccrocher, là je me sens mal. Je te souhaite bon voyage.
Déjà coupé avant que je puisse dire un petit mot. Ah les femmes enceintes.
Au cours de la journée, j’étais allée faire un retrait pour faire des emplettes. Je devrais changer ma garde-robe. De nouveaux vêtements, des dessous, et autres accessoires. C’était opération séduction à Cotonou. De retour à la maison, mon père m’attendait. Il m’invita sur la terrasse pour avoir une discussion après avoirs rangé mes courses. De nature mon père est quelqu’un de calme, pas bouillant comme ma mère et il est très compréhensif, il suffit de bien lui expliquer et ça va.
Je revenais à lui, il avait un visage grave je ne l’avais jamais vu ainsi auparavant. Mon cœur fit un bond !
PLUS DE COTONOU !!