Chapitre 7 : Doutes
Ecrit par Alexa KEAS
venait même de lui dire
qu'il l'aime avant de raccrocher ?
Pourquoi est-il aussi calme en remarquant ma présence ?
Pourquoi n'est-il pas gêné ou embarrassé que j’aie pu écouter cette conversation ?
-Bonjour mon amour.
N'en revenant pas, je détournai juste ma tête quand
il voulut m'embrasser !
A quoi jouait-il là ?! Toujours en souriant alors que moi je lui lançais un regard mauvais, il reprit :
-Pourquoi ma belle a-t-elle la mine aussi serrée ce
beau matin ?
Est-ce parce que je n'étais pas à tes côtés à ton réveil ?
Tu vois bien que c'était pour la bonne cause, je voulais juste nous préparer un bon petit déjeuner.
-Ne joues pas avec moi Léo, je t'ai entendu tout à
l'heure au téléphone, tu parlais avec une autre femme... J'ai tout entendu
-Mon bébé je parlais avec ma petite sœur qui vit
aux USA.
-Ah bon ?! Elle te manque autant ta sœur que tu as
hâte de serrer dans tes bras ?
- S'il te plaît Naomi, tu ne penses tout de même
pas que je serai là à flirter avec une autre femme avec toi dans la même pièce
?
Hummm, sa petite sœur ?! Il m'avait brièvement
parlé d'elle mais bon, je ne le cru pas et devant mon air insatisfaite, il prit
son téléphone me montrant le numéro et le nom du propriétaire du numéro avec
qui il venait de raccrocher. Il était écrit ''Ma petite sœur adorée'' et le
numéro était bel et bien celui des USA. Ouf, plus de peur que de mal, bien que
moi je ne sois pas habitué à vivre une telle relation de famille vu que je suis
fille unique, je peux bien comprendre que Léo soit si attaché à sa petite sœur,
la seule et l'unique qu'il ait. Je dois vraiment me décider à lui faire
confiance.
Gênée d'avoir été autant jalouse je dis :
-Ok, bébé, excuses moi beaucoup d'avoir douté de
toi... Viens là !
Et je lui donnai le baiser que tout à l'heure je
lui avais refusé, ce qu'il me rendit à merveille et si ce n'était le bruit du
micro-onde signalant que les croissants qu'il y avait mis étaient prêts, nous
serions partis pour un autre voyage vers le paradis là debout dans sa cuisine.
Je souris à cette pensée, nous étions insatiables l'un de l'autre.
Le petit déjeuner était presque prêt alors pour
aider mon chéri, je pris les tasses et ce qu'il faut pour aller mettre la
table. Non sans lui avoir préalablement dit combien j'avais aimé la nuit qu'on
a passé ensemble. Flo m'a dit qu'il faut toujours être attentive à ce genre de
détail car les hommes adorent ça.
*
*
***Dans la tête de Léo***
Ouf ! Je l'ai échappé bel, il faut vraiment que je
fasse attention dorénavant. Il a fallu peu et Naomi aurait découvert que ce
n'était pas avec ma petite sœur que je parlais mais plus tôt avec Cybèle ma
copine de longue date parti vivre aux USA avec qui j'entretenais toujours une
relation à distance.
Cybelle et moi, c'est un amour de jeunesse, un amour rompu
par son départ mais dont la flamme se ravivait toujours à chaque fois qu'elle
rentrait au pays. Elle était de passage chez ma petite sœur Mireille car toutes
les deux étaient dans la même ville et m'avait appelé avec le numéro de cette
dernière.
*
*
**** Chez les ASSOGBA ***
-Bertrand tu ne peux pas continuer par agir ainsi,
je suis ta femme, j'ai le droit de savoir où tu passes tes longues heures quand
tu n'es ni au bureau, ni à la maison, ni avec tes amis !
-..........
-Je te parle alors tu me réponds !
Bon sang, j'avais besoin de calme et Béatrice ne
voulait surtout pas m'en donner ce beau matin, elle criait tellement que je
suis persuadé que tout le quartier nous entend à l'heure actuelle. Oui j'ai
merdé, je suis rentré vers minuit après les instants torrides passés avec ma
Flo et ne voulant pas là déranger ou encore moins subir son interrogatoire
digne d'un agent du FBI, je me suis couchée dans le canapé au salon.
Ce n'est que ce matin où réveillé par les enfants
j'ai rejoignis notre chambre pour me confronter à sa colère.
Je sais que j'ai tord mais elle sait bien que je
déteste l'entendre crier ainsi. Nos problèmes de couple doivent se régler dans
l'intimité de notre chambre, pas besoin d'alerter tout le quartier !
-Tu vas arrêter de crier à la fin ? Les enfants
sont à côté je te signale !
Apparemment ce que je venais de dire ne fit que là
rendre encore plus furieuse car elle redoubla ses cris de plus bel.
-Les enfants hein ? De quels enfants tu parles ?
Sûrement pas de ceux que nous avons ensemble ! C'est quand la dernière fois que
tu les as mis au lit, aidé à faire leur devoir ? Bref être un père présent pour
eux ?!
-Calmes toi Béatrice, crier ne résous aucun
problème !
-Ah ! Parce que tu reconnais que nous avons quand
même un problème dans cette maison !
Devant mon silence, elle enchaîna
-C'est qui cette pétasse ? Dis-moi, c'est qui la
pute pour qui tu négliges ta famille ?
Touché en plein dedans ! Malgré mes absences et mes
retards justifiés par des raisons les unes les plus farfelues que les autres,
jamais Béatrice n'avait mentionné l'idée que je là trompais probablement. Je me
disais bien qu'elle devait s'en douter mais jamais elle n'en avait parlé...
-Bon sang qu'est ce qui te prend Béa ? arrêtes un
peu avec tes crises de jalousie, tu es ridicule enfin !.
-Crise de jalousie mon œil !
Ça commence par bien faire, madame devenait
vulgaire à présent.
-Avoues le, Bertrand aies assez de couilles pour me
dire en face que tu as une maîtresse !
Pourquoi ne pas saisir cette occasion pour lui dire
que oui j'avais une maitresse et même qu'elle m'était bien plus qu'une simple
maîtresse ? Je l'aimais cette femme à cause de qui je négligeais ma famille
sans vraiment m'en rendre compte !
C'est sûrement le moment de tout lui balancer comme
elle le demandait, lui dire qu'une autre avait volé mon cœur, que je ne
l'aimais plus elle ma femme comme au premier jour... Cette idée qui me traversa
momentanément la tête disparue quand je posai mon regard sur notre photo de
mariage accroché dans un coin de la chambre.
Il fallait que je la laisse se calmer et pour ce,
je vais déposer les enfants à l'école moi-même au lieu du chauffeur et faire un
tour après. Je crois qu'à mon retour elle sera plus calme et nous pourrons
discuter tous les deux.
La laissant plantée au milieu de la pièce, je
passai juste un T-Shirt et un jean, pris les clés de ma voiture et sorti de la
chambre.
De l'autre côté de la porte, je pouvais entendre
Béatrice éclater en sanglot, ce qui me serra le cœur mais ne m'amena pas à
retourner vers elle. Je vais régler ça à mon retour.
Les enfants prenaient leur petit déjeuner sur la
terrasse et étaient très heureux que ce soit moi qui les dépose.
Marc l'aîné de 8ans et claire sa petite sœur de 5ans se mirent à me raconter chacun les misères que l'autre lui faisait vivre.
Je soupire, mal à l'aise d'avoir négligé mes
enfants ces derniers temps. Je suis un homme perdu entre mes sentiments pour Flora
et mon rôle de mari et de père. J'adore mes enfants plus que tout, ma femme je la
respecte mais qui pourrait comprendre ce qui m'arrive sans me traiter
d'irresponsable ou d'égoïste ?! Je me juge déjà sans toutefois être capable de
prendre une décision libératrice.
-Allons-y, vous risquez d'être en retard pour les
classes.
-C'est moi qui reste devant. Dit Claire
-Non c'est moi ! Reprit Marc
Pour les séparer, je dis juste tous les deux à
l'arrière et le problème était résolu.
-C'est pas juste, je suis le grand frère ! Bouda
Marc
Allez, plus personne ne dit un mot, on y va.
*
*
Après avoir déposé les enfants à l'école, je
décidai d'aller prendre mon petit déjeuner dans un petit restaurant pas loin de
là, histoire de réfléchir un peu et de laisser Béatrice se calmer.
Commande passée, je voulu appeler le bureau pour
donner certaines instructions quand je me rendis compte que je n'avais pas mon
téléphone avec moi. J'ai dû le laisser dans la chambre !
Je sursautai à l'idée que Béatrice puisse le
fouiller quand je me rappelai que je l'avais protégé d'un code secret. Ce
n'était pas son habitude de fouiller mon téléphone mais on ne sait jamais
surtout qu'elle me soupçonnait maintenant de là tromper !
D'un esprit apaisé, j'attaquai mon plat de
spaghetti qu'on venait de déposer.
*
*
Pendant ce temps, Béatrice couchée sur l'immense
lit de sa chambre conjugale, un lit qui était de venu bien trop froid pour elle
ces derniers temps pleurait toutes les larmes de son corps devant
l'indifférence de Bertrand!
Un téléphone se mit à sonner et ce n'était pas le
sien mais celui de Bertrand. Trop occupée à pleurer, elle n'y prêta pas
attention mais devant l'insistance de celui qui appelait, elle prit le
téléphone et vit s'afficher sur l'écran ''Ma Flo''. Ne sachant si elle devrait
décrocher ou laisser sonner, l'interruption de la sonnerie là fit revenir à la
réalité. Qui était cette personne ? Était-ce la maîtresse dont elle soupçonnait
l'existence ? Décidée à s'en rassurer en s'invitant à fouiller le portable de
son mari, elle fut déçue par le code secret que le téléphone réclamait.
Ce code ne faisait que lui confirmer que Bertrand
lui cachait bel et bien des choses. ''Ma Flo'' répétait elle machinalement ! Je
vais bien découvrir ce que tu me caches Bertrand et qui qu'elle soit, je vais
là retrouver et lui faire sa fête !
Décidée, elle effaça ses larmes et pénétrai la
salle de bain où l'eau froide de la douche lui fit oublier ses soucis un, bref
instant.
*
*
Les yeux fermés, ça faisait bien plus d'une demi-heure
que Béatrice était sous la douche et ne s'était même pas rendu compte de la
présence de Bertrand qui là regardait depuis bientôt une dizaine de minutes. Ce
dernier se déshabilla et rejoignit sa femme sous la douche. Celle-ci ouvrit ses
yeux qui étaient bien rouges à force d'avoir trop pleuré. Sans mot dire, elle
laissa son mari là prendre dans ses bras et l'embrasser tout en lui murmurant à
l'oreille ''Pardonnes moi chérie''.
Cette phrase la fit éclater en sanglot de plus bel
mais cela ne dura pas longtemps car de ses doigts magiques et de ses lèvres
Bertrand s'entreprit à transformer très rapidement ses cris de pleurs en des
gémissements de plaisir.