CHAPITRE 7: LA RENCONTRE.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 7: LA RENCONTRE ***


*QUELQUES JOURS PLUS TARD*


**LESLIE OYAME**

 

Je me regarde une fois de plus dans le grand miroir qui est dans ma chambre et je confirme à nouveau que je suis à tomber par terre. C'est ce soir qu'a lieu la fameuse soirée à laquelle Benji m'a invité à l'accompagner. Il m'a envoyé 500 milles en semaine pour que je me fasse belle. La façon dont j'étais choquée quand j'ai reçu cette somme. Quand il me parlait de me donner des sous, je pensais à un truc comme 50 milles ou au trop 100, mais 500 milles ? J'étais choquée. On te parle que le gars n'est pas pingre et il sait dépenser sur la femme. C'est d'ailleurs lui qui a offert à Kelly la voiture qu'elle roule et c'est lui qui paie de temps en temps sa maison, en tout cas pour cette année, c'est lui qui l'a fait, il a payé en janvier pour toute l'année. Ma copine dort sur ses deux oreilles, sa maison est payée. C'est pas nous là qui luttons pour régler nos factures. Qui va payer ma maison ? Ma part de grands frères ? De vrais bons à rien sans aucune ambitions, si ce n'est allé s'asseoir dans les petits bars sales du quartier pour boire les bières et raconter les bêtises sur le gouvernement qui ne fait pas bien son travail, du président qui les bloque par ici et par là, de y a pas le travail au Gabon, de la vie qui est dure, des faits divers et autres pendant que les grands frères des autres sont en train de se battre et avancer. Mes parents ont fait 5 enfants, 2 filles et 3 garçons. Je suis l'enfant du milieu et j'ai 26 ans. Je suis pour l'instant, le seul enfant de mes parents qui a obtenu un diplôme universitaire, j'ai une licence professionnelle en tant que conseiller client et je bosse depuis un an dans une agence de téléphonie mobile. Celle qui vient après moi est en 2e année d'étude supérieure, elle étudie la logistique et a 24 ans. Notre dernier est en terminale cette année et a 20 ans. Nous avons des âges assez avancés, il faut comprendre que c'est nous même qui luttons comme ça pour essayer d'avancer, on ne peut pas compter sur nos parents et nos deux grands frères. Là où je parle , je suis la seule qui suis partie de la maison familiale, tous les autres y sont et ne foutent rien. C'est moi qui m'occupe des deux qui viennent après moi et je les ai déjà bien menacés que s'ils ne veulent pas forcer et faire l'école pour essayer de faire quelque chose de leur vie, ils finiront comme leur parents et leurs aînés, des sans ambitions et ce n'est pas moi qui m'occuperai d'eux. Je ne suis pas en train de me battre pour sortir de la misère et toute ma vie j'aurais des chaînes aux pieds, ça jamais. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'avais décidé de partir de là bas, c'était moi qui faisait tout. Encore heureux que nous ayons hérité la maison de mon grand-père paternel donc nous n'avions pas à payer le loyer de la maison, mais tous les autres frais étaient à ma charge, j'ai enlevé le corps.


Mon téléphone sonne et je vais le prendre sur mon lit, je regarde et je me rends compte que c'est Princy qui m'appelle. Je soupire avant de décrocher.


<<Moi: Il y a quoi encore ?>>


<<Princy : J'ai envie de toi bébé.>>


<<Moi: Je t'ai déjà dit que je ne suis pas disponible aujourd'hui.>>


<<Princy : Ça fait déjà une semaine que tu me mets des cales Leslie, ça ne peut pas continuer comme ça.>>


<<Moi: Toute cette semaine j'avais mes règles et je te l'ai dit.>>


<<Princy : Depuis quand tes règles font 7 jours? Depuis dimanche dernier que tu m'as dit que tu étais en règles, aujourd'hui c'est samedi. Normalement c'est 3 jours non ?>>


<<Moi: (M'énervant) C'est toi qui commande mon corps NZE? Donc mon cycle doit changer parce que toi tu veux coucher? Je suis ton objet sexuel ? Ce n'est que ça que je représente pour toi? Le sexe?>>


<<Princy : Je n'ai jamais dis ça, c'est juste que>>


<<Moi: (Le coupant) C'est juste que quoi? Tu veux maintenant dire que je suis une menteuse, c'est ça non? C'est comme ça que tu me vois non, une sextoy et menteuse. C'est très bien.>>


<<Princy : (Soupirant) Je crois qu'on ne va pas se comprendre ce soir. Je suis désolé.  Je vois vraiment que tu es à fleur de peau. Je vais passer chez toi demain.>>


<<Moi: Je ne serai pas chez moi, j'ai un décès , je serai au deuil.>>


<<Princy : Je suis désolé, tu ne me l'avais pas dit.>>


<<Moi : (Froide) Je vais te dire ça comment si quand tu m'appelles c'est seulement pour me parler de sexe.>>


<<Princy : Je m'excuse et je te présente par la même occasion mes condoléances. Qui est décédé ?>>


<<Moi: Une cousine de mon père. >>


<<Princy : Je vois. Je vais te faire un dépôt pour que tu puisses te déplacer et acheter quelques articles.>>


<<Moi: Hum.>>


<<Princy : Bon je vais te laisser te reposer, passe une bonne soirée et stp, ne pleure pas trop pour ne pas avoir des maux de têtes. Je t'aime.>>


<<Moi: Hum. >>

Clic! 


J'ai poussé un gros soupir. L'enfant là me fatigue déjà. C'est qui lui? C'est le gars avec qui je sors pour le moment, en tout cas "l'officiel". C'est lui qui arrive jusqu'à chez moi et me grimpe dessus assez souvent qu'il veut parce qu'il est celui qui finance mes principales dépenses . C'est un jeune homme de 30 ans qui gagne assez bien sa vie et me dit qu'il veut faire du sérieux avec moi depuis les quatre ans que nous sortons ensemble. Oui il est celui qui m'a permise de quitter la maison de mes parents pour m'installer ici et depuis 1 an déjà il veut m'introduire dans sa famille et à ses amis et veut également connaître les miens mais je ne veux pas. Il ne connaît que Kelly vu que nous sommes voisines et qu'elle le voit souvent venir ici. Je dis à tout le monde que c'est juste un ami et non mon gars. Pourquoi ? À cause de Benjamin bien évidemment. L'homme dont je suis amoureuse depuis presqu'aussi longtemps que je suis amie avec sa sœur, c'est-à -dire depuis mes 12 ans. Il a été la raison pour laquelle je m'étais rapprochée de Kelly ,c'était pour pouvoir rester près de lui et c'est aussi la raison pour laquelle, j'avais persuadé Kelly d'avoir des maisons à proximité. La sachant très proche de ses frères et principalement de lui, je savais qu'être dans son entourage c'était obligatoirement être dans celui de Benjamin. Nous avons tous grandi dans le même quartier mais pas dans le même secteur, eux ils étaient le côté des gens aisés du quartier tout près de la route alors que moi j'étais dans le "madouaka" (les fonds de quartier souvent sous intégrés) comme on dit chez nous. Je le voyais souvent au terrain de football où il jouait avec les autres jeunes du quartier. C'était un grand très beau, propre et le plus sérieux de tout le quartier et à l'époque tout le monde savait qu'il était en couple avec l'une des plus belles filles du coin, "Joliane". On pouvait dire quoi et malgré la jalousie que je ressentais dans mon cœur parce que je rêvais d'être à sa place, les deux là formaient le couple idéal et Joliane était une grande que toutes les petites dont moi respectaient énormément. Il l'avait épousé sans grande surprise et avait vécu avec elle pendant longtemps. Ça avait été un gros coup pour moi et j'avais longtemps pleuré mais bon je m'étais faite une raison et j'avais continué ma vie sur le côté. J'avais fini par me dire qu'il n'y avait pas d'espoir, la façon dont il adulait sa femme, je n'avais aucune chance, en plus il me voyait comme une petite sœur. J'ai repris espoir quand Joliane est morte il y a 4 ans. C'était un coup dur car c'était une grande que j'appréciais beaucoup mais bon, "le malheur des uns fait le bonheur des autres". Je me suis arrangée à être dans l'entourage plus que proche de Benjamin, j'ai guetté et étudié minutieusement ce qu'il aime et ce qu'il n'aime pas chez une femme pour me rendre désirable à ses yeux tout en espérant avoir une ouverture avec lui , je l'ai eue dimanche dernier quand il m'a invité. J'avais bien sûr des choses à faire ce samedi mais j'ai tout annulé. Quelque chose que j'attends depuis plus de 14 ans, je ne pouvais pas laisser ça me filer entre les doigts. Avoir l'opportunité de me présenter pour un truc aussi important à son bras, ce n'est pas rien. Il l'a dit lui-même, qu'il ne pouvait pas emmener n'importe qui, cela signifie que je compte pour lui et en plus il me trouve très jolie donc je suis sur le bon chemin. Ses trois enfants m'aiment déjà ainsi que toute sa famille dont j'en suis quasiment membre . Je pousse mes cartes dans le secret, telle une araignée, je tisse ma toile et j'attends. Ce soir j'ai mis le paquet. J'ai fait des soins du corps, Kelly m'a fait le make-up car elle s'y connait de ouf et j'ai enfilé une magnifique robe du soir bleue roi. J'ai des sandales à talons aux pieds et j'ai fait coiffer une de mes Brésiliennes que j'ai mise sur la tête. Je suis à tomber par terre et je sais qu'il me le dira. 


Je reçois un message mobile Money m'annonçant un dépôt d'argent de 50 milles sur mon compte. J'envoie quand même un message à l'autre là pour lui dire que j'ai reçu et lui dire un petit merci avant de ranger mon téléphone dans ma pochette de ce soir. Quelques minutes après, j'entends frapper à ma porte et je vais ouvrir pour tomber sur Benjamin plus beau que jamais dans son costume noir. Il me regarde de la tête aux pieds et me gratifie d'un énorme sourire satisfait m'indiquant qu'il aime ce qu'il voit.


Benjamin : ( Me faisant la bise) Bonsoir, tu es très en beauté ce soir ma belle.


Moi: (Souriante) Merci, j'ai voulu être à ta hauteur.


Benjamin : Je suis agréablement surpris, je sens que je ferai des jaloux ce soir. Tu es prête ?


Moi: Oui. Laisse-moi prendre ma pochette et on s'en va.


Benjamin : D'accord.


Je l'ai fait et nous sommes partis, tout droit pour le Radisson Blu Hôtel où se tenait la soirée en question. C'est ma toute première fois dans ces lieux et je dois dire que le décor est vraiment magnifique. Nous arrivons et il y a un tapis rouge au bout duquel on se fait filmer juste avant de rentrer dans la salle. J'évolue au bras de Benjamin, la tête fièrement dressée, je me sens comme si j'étais déjà sa femme et je suis sur un petit nuage. Nous marchons à la suite d'une hôtesse qui nous conduit sur une table où se trouvaient déjà 4 autres couples. Nous avons salué avant de nous asseoir. On a fait des présentations et je pouvais constater que nous étions le plus jeune couple sur cette table mais aussi les plus beaux. La salle était pleine et il fallait l'avouer, le niveau était haut, tout le monde était sur son 32 pour ne pas dire son 31. Quelques minutes après que nous nous soyons installés, un couple a fait son entrée. Ils ont immédiatement capté toute l'attention de la salle, les regards étaient beaucoup plus tournés sur la femme qui était d'une beauté à couper le souffle. C'était une femme noire de peau vêtue d'une robe sirène qui épousait parfaitement ses formes, la robe était rose saumon alliant la soie et la dentelle. Une manche longue en dentelle et l'autre côté bustier sans manches. Comme bijoux elle avait juste une bague et des petites boucles en perles aux oreilles. De longs cheveux afro qu'elle avait retenu en un chignon avec queue de cheval. Elle s'avançait au bras d'un beau jeune homme dans un costume rouge bordeaux. Et marchait comme si elle flottait dans les airs. Voici là une très belle femme, une des plus belles dans cette salle il faut l'avouer. Elle est passée près de nous un sourire sur les lèvres et a été conduite sur une des tables Vip sur laquelle se trouvait deux couples, un couple âgé et un autre proche de la quarantaine aussi beau que le couple qui venait de passer. Notamment les femmes, elles avaient quelques traits de ressemblance, on aurait dit des sœurs…


**BENJAMIN NGUEMA**


Je suis assis et assez perturbé par la femme qui vient de passer près de moi. Je ne sais pas pourquoi en la voyant faire son entrée dans la salle, j'ai pensé à la fameuse Linda d'une grande beauté dont mes enfants ne cessent de me parler jusqu'alors. Je me suis dit que s'il fallait mettre un visage sur ce prénom, c'était véritablement celui-ci. Ça c'est une très belle femme qui vient de faire son entrée et toutes les têtes se sont retournées à son passage, moi le premier. Je la trouve tellement belle que j'en suis même arrivé à jalouser celui qui marche à ses côtés. Seigneur, on peut faire ça ? L'autre chose qui m'a troublée c'est le fait qu'elle ait le même parfum que ma fille, pour humer cette odeur tous les jours, je la reconnais sans efforts et actuellement il flotte encore dans les airs après son passage. J'observe sa progression et on les conduit sur l'une des tables gold mais pas n'importe laquelle, les Seniors où se trouve le couple Tsamba et le couple Reteno (père) les sommets des sommets dans les affaires. Soit son petit ami est un senior que je ne connais pas, soit il est l'étoile d'or. Il n'y a que ces deux choses qui peuvent justifier leur emplacement à cette table. Je la fixe pendant un moment et la vois en train de parler et rire avec le couple Tsamba comme si elle les connaissait personnellement . Je l'observe sans arriver à détacher mes yeux d'elle au point où c'est même Leslie qui m'a touché le bras pour m'interpeller.


Moi: (La regardant) Excuse-moi, que disais-tu?


Leslie : La serveuse veut savoir si tu prends un verre de champagne.


Je lève les yeux et je remarque qu'il y a effectivement une jeune femme qui tient des flûtes à champagne près de moi.


Moi: (à elle) Oui svp. (À Leslie) Tu en veux ?


Leslie : Oui stp.


Moi: Donnez moi deux.


Elle s'est exécutée avant de s'en aller. J'ai tenté tant bien que mal de me concentrer sur les gens qui étaient sur ma table et comprendre ce dans quoi il faisait. Nous avons échangé des contacts, aujourd'hui mon carnet d'adresses sera plein. Leslie a pris une des cartes qui était sur la table pour lire le programme de la soirée. Après l'arrivée de tous les invités, il y aura l'ouverture par le discours de l'étoile d'or qui sera introduit par un des seniors, ensuite on pourra manger sous l'accompagnement de l'orchestre et enfin les discussions, c'est-à-dire qu'on pourra se balader librement dans la salle pour aller saluer les gens et faire connaissance. J'ai écouté les gens parler jusqu'à ce que le mc prenne le micro au devant de la scène et invite Daniel Tsamba qui est apparemment le senior qui fera le début de l'intro et annoncera l'étoile d'or. Le monsieur se lève tout sourire et embrasse sa femme avant de s'avancer sur le podium vêtu d'un ensemble trois pièces bleu pétrole. Il prend la parole et salue l'auditoire avant de commencer son petit discours. Le charisme que dégage cet homme de 6 ans mon aîné est sans égal. Le gars est d'une beauté et d'une élégance qui n'a d'égal que la richesse qui lui appartient. Très admiré et aussi envié, cet homme impose le respect partout où il passe. Comment en serait-il autrement tant il a tout ? En plus d'être avantagé par dame nature sur le plan physique et intellectuel, c'est lui qui a encore une vie de famille excellente aux côtés d'une femme dont la beauté n'a d'égal que l'intelligence. La particularité du couple Tsamba c'est que contrairement à nous autre qui sommes un un, c'est-à-dire soit c'est un homme qui a été invité et il a emmené sa femme soit c'est l'inverse, eux ils sont tous les deux des entrepreneurs et individuellement senior. Ils ont bâti leur grande fortune ensemble alors qu'ils étaient encore sur les bancs. Lui-même le dit souvent dans les interviews qu'il veut bien accorder de temps en temps à la presse quand il consent à sortir de sa discrétion, que s'il est l'homme qu'il est aujourd'hui c'est grâce à "sa magnifique femme" pour reprendre ses mots, "c'est elle qui a bousculé son système de pensée et a été plus entrepreneur que lui". Un couple vraiment très fusionnel.


Daniel : Vous savez c'est toujours un honneur pour moi de prendre part à cette cérémonie car je constate que beaucoup de mes frères gabonais se réveillent et se lancent dans les affaires. Ils ont compris que se cantonner et attendre tout de l'État, n'était pas la chose à faire parce que qu'on le veuille ou non, l'État ne peut pas aider tout le monde, c'est la triste réalité. Si nous ne nous bougeons pas pour bousculer les choses malheureusement, nous continuerons à alimenter les caisses étrangères qui depuis trop longtemps s'accaparent de nos richesses sous nos yeux. (Souriant) N'emmenez pas mon nom là-bas pour dire que Daniel a dit oh, on se connait. De toutes les façons, si je reçois un coup de fil, je vais nier.


Cela a provoqué un vague moment de rire dans la salle et il a poursuivi.


Daniel : Quoiqu'il en soit, je suis énormément content de voir que mes frères gabonais et partant de là, toute l'Afrique se réveille pour prendre son destin en main sans attendre le secours de qui que ce soit à l'extérieur car disons nous les vérités, il ne viendra jamais. C'est à nous même gabonais et Africain de bâtir nos pays et au delà notre continent pour lui redonner ses lettres de noblesse. L'autre aspect que j'aime aussi avec cet événement, c'est l'opportunité de voir l'éclosion de certains frères et sœurs dans le monde des affaires. Celle-ci (touchant son cœur) je la porte particulièrement dans mon cœur, elle est comme une petite sœur pour moi. Je l'ai rencontrée il y a plusieurs années maintenant par le canal de ma magnifique femme (regardant sa femme avec un grand sourire sur les lèvres et un regard amoureux qu'elle lui rend) bébé tu sais que quand tu me regardes comme ça je fonds. (Hilarité général) Il faut me comprendre, c'est l'amour.


Quelqu'un dans la salle : (Criant) On te comprends frère.


Cela a créé une autre vague de rire.


Daniel : (poursuivant un sourire sur les lèvres) Voilà. Je disais donc que je l'ai rencontrée par le canal de ma magnifique femme alors qu'elle était encore étudiante. Elle a repris la tête de l'entreprise familiale il y a maintenant cinq ans. Je vois d'ici beaucoup de personnes me dirent que oui ce n'est pas elle qui a créé cette entreprise qui était là depuis quelques années, donc elle n'est pas si entrepreneur que ça. Mais  connaisseur connaît, celui qui a connu Tech Officiel il y une dizaine d'années et qui connait Tech Officiel aujourd'hui saura sans doute que si on parle d'entrepreneur dans notre beau pays qui est le Gabon, le nom de cette jeune femme talentueuse ne peut ne pas être cité. Et c'est sans aucun doute la raison pour laquelle elle est notre étoile d'or ce soir. Mesdames et messieurs un tonnerre d'applaudissements pour mademoiselle Linda Maxime NDOMBI, l'étoile d'or de cet événement.


Nous nous sommes mis à applaudir et la jeune femme qui m'a troublée tout à l'heure s'est levée pour le rejoindre sur la scène. Il lui a fait deux bises avant de la serrer dans ses bras puis il est retourné s'asseoir auprès de sa femme. Je suis vraiment choqué, je pensais que l'étoile d'or c'était son compagnon, donc c'était elle ? J'ai naturellement entendu parler de sa société mais je ne savais pas que c'était elle qui était à la tête, je pensais que c'était son père.


Elle : Bonsoir à tous.


Nous : Bonsoir.


Elle : Svp est-ce qu'on peut applaudir mon grand frère monsieur Daniel Tsamba ?


Nous l'avons tous fait avant que le silence ne revienne.


Elle : C'est un véritable honneur pour moi ce soir d'être parmi vous et encore plus de me tenir devant vous. C'est tellement irréaliste que j'ai même dû dire à ma grande sœur Rayonne Tsamba de me pincer pour que je sache que c'est la réalité (Les gens se sont mis à rire). Je ne serai pas longue ce soir car je sais que beaucoup, comme moi, ont déjà très faim. (Rire général) Alors permettez moi de me présenter à nouveau. Je suis Linda Maxime NDOMBI, entrepreneur à la tête de la société " Tech Officiel" pour certains ou "Digi Tech Officiel" pour d'autres. Je suis…


Je me suis perdu dans sa contemplation à écouter ce qu'elle était en train de dire. Une femme pas seulement belle de corps mais avec une tête bien pleine. Puis soudain je me suis figé, son prénom a fait écho dans mon esprit. Elle a dit qu'elle s'appelait Linda. D'après les descriptions de Kelly et des enfants, c'est une femme de taille légèrement au dessus de la moyenne ni grosse ni mince avec des rondeurs où il faut. Teint foncé, visage de poupée et une longue chevelure afro sur la tête. Elle sent divinement bon et capte l'attention des gens à son passage. J'ai en face de moi une femme répondant à cette description dans les moindres détails, c'est forcément elle, j'en suis prêt à le parier. 


Elle a fait son discours et a fini en nous souhaitant une agréable soirée. Nous avons applaudi et j'ai suivi son déplacement jusqu'à sa place où elle est allée faire un câlin à Rayonne qui était sans aucun doute en train de la féliciter pour son discours. Le programme s'est donc poursuivi…


Moi: (À Leslie) Ma puce cela ne te dérange pas que je te laisse un moment ici n'est-ce pas ? Il faut que j'essaie de rencontrer plusieurs potentiels partenaires.


Leslie : Oui, vas-y. Je suis là avec les autres femmes. Ne t'inquiètes surtout pas pour moi, fais ce que tu as à faire.


Moi: (Souriant) Merci, tu es un ange.


Elle m'a souri et je me suis levé pour partir remplir mon carnet d'adresse. J'ai repéré quelques grands noms tels que William Reteno, Étienne Ambourouet. Tiens, sa nièce ou sa fille, je ne sais même pas trop leur lien, n'est pas là, c'est assez étrange car c'est une Gold. Elle doit certainement être hors du pays. Mon ami Bradley aussi n'y est pas, j'ai cru comprendre que sa société traverse des difficultés en ce moment et lui même vit une mauvaise passe, il est veuf depuis presque le même nombre d'années que moi et s'occupe tout seul de sa fille. J'ai repéré bien d'autres encore et je me suis approché de quelques groupes, j'espérais me joindre au gold car ils y étaient tous, les seniors et les juniors confondus, dans un même coin, c'est l'occasion que je cherchais encore pour approcher ce groupe. Je l'ai eue en la personne de monsieur Ali, homme d'affaires gabono-mouritanien installer du côté de Franceville où il vit avec sa femme. J'ai déjà eu à travailler avec lui par le passé, c'est un gold. Il était en pleine discussion avec un autre jeune homme quand il m'a interpellé.


Ali: Monsieur NGUEMA ?


Moi: (Me retournant pour le regarder) Oui? Ah monsieur Ali (Me rapprochant) Comment allez-vous ?


Ali: (Me serrant la main) Je vais très bien et je suis très content de te voir ce soir. Tu montes en flèche comme je peux le voir, c'est très bien, je suis très fier de tes progrès.


Moi: Merci. 


Ali: (Libérant celui qui était avec lui) D'ailleurs j'ai même un contrat pour toi, je viens de finir la construction de mon nouvel hôtel à Franceville et j'aurais besoin de toi pour l'équipement informatique et autres appareils, tu travailleras , bien évidemment si tu l'acceptes, avec Linda qui est chargée de l'installation. 


Moi: Je vois. J'espère que vous me donnerez beaucoup plus de détails.


Ali: Je passerai à ta société lundi matin avec le contrat.


Moi: D'accord. 


Ali: Est-ce que tu t'es déjà approché des gold ce soir ?


Moi: Pas encore.


Ali: Mais tu attends quoi? Viens avec moi, je vais te présenter.


C'est ainsi qu'il m'a entraîné à sa suite pour me présenter à la crème de la crème de cette soirée. J'ai pu m'approcher de très près du couple Tsamba dont j'ai même serré la main. C'est bon, je suis officiellement un grand. Depuis le temps que j'ai observé ce couple au loin, c'est le travail qui paie vraiment et c'est grâce à lui qu'on finit par côtoyer les grands. Il m'a aussi présenté à la Linda en question. Nous avons échangé un regard avant de nous serrer la main. Quand ma main a saisi la sienne, il y a eu comme une petite décharge en moi qui m'a secouée. Et je pense que je ne suis pas le seul, car je l'ai senti tressaillir avant de me fixer intensément comme je le faisais également…

MÈRE MALGRÉ MOI