Chapitre 7 : Nuit noire

Ecrit par Dalyanabil

Chapitre 7 : Nuit noire

 

‘’Farid’’

 

Je n’ai pas très bien compris ce qui s’est passé, tout est allez très vite. Comment est-ce qu’un si bout de femme a réussie à me maitriser aussi vite ? Je n’ai pas eu le temps de réagir que j’étais collé contre le mur avec sa voix menaçante dans mon dos malgré mon instinct je me suis retenu de me débattre. Mon cœur bat encore à la chamade, j’ai les mains moites. Ai-je foiré toutes mes chances, de faire partie de la vie de ma belle-sœur ? Parce que pour moi il ne fait aucun doute que Jafar Hassan est mon frère, je ne saurais pas dire avec précision sur quoi je fonde cette certitude : sa posture, le fait qu’il soit la photocopie craché de Pa plus jeune, ses yeux de la même couleur que la ma mienne…Bref je sais que tous les éléments que je cite ne pourrait être que des coïncidences, mais que faire de cette euphorie que j’ai ressenti quand Smith à commencer à me parler de lui, ni de mon choc quand j’ai vu sa photo. En moi tout se bouscule, mes émotions, mes croyances, mes doutes, absolument tout s’entrechoque, je n’ai pas cédé à mon envie pressante d’informer toute suite mes parents.

 

La seule chose que je sais malgré le tourbillon émotionnel dans lequel je suis c’est l’intime conviction que c’est mon frère, elle est viscérale, instinctive presque comme une évidence mais ce n’est pas suffisant pour que je rentre à la maison. Après toute ces années ma famille mérite quelque chose de plus tangible, une preuve scientifique qui vient confirmer ce que je sais déjà. D’après tous ce que Smith à bien voulu me remettre au sujet de cet accident d’avion où il a été déclaré porté disparu, il y’a quatre-vingt-dix-neuf virgule quatre-vingt-dix-neuf pourcent de chance qu’il soit mort mais sa femme est convaincue qu’il ne l’est pas ? Qu’il est les un pourcent de chance qui ont survécu. J’aimerai pourvoir en être aussi convaincu mais j’ai vu les photos des décombres, j’ai fait mes propres recherches, d’après toutes les sources officielles personnes n’as survécus. Je sais aussi que les sources officielles peuvent… Non qu’est-ce que je raconte, cacher presque toujours des informations au grand public. Les hommes au pouvoir décident de ce que les gens peuvent savoir, à quelle dose mais surtout à quel moment. Alors non je ne me suis pas beaucoup fie à ce que j’ai lu, j’ai poussé mes recherches jusque dans le darknet : les résultats étaient les mêmes.

 

Je ne veux pas cause plus que nécessaire des souffrances à ma famille, les appeler pour leur dire que j’ai trouvé l’un des deux mais qu’il est porté disparu n’est pas pire que ce qu’ils ont enduré ces dernières décennies. Il est impératif que je me rapproche de Amsetou Mahmoud, c’est la seule manière de vérifier avec certitude ce qui est arrivé à mon frère mais surtout de faire sa connaissance à elle. Quel genre de personne est-elle ? Quel genre de femme ? Il est hors de question que je fasse entrer dans ma famille quelqu’un qui ferra souffrir les miens.

 

Je suis sur le point de m’affaler sur une des chaises à l’entrée quand mon attention est attirée pas une apparition fugace, je clique des yeux mon esprit me jouerai-t-il des tours ? Je jugerai d’avoir aperçu la fille qu’Amsetou à ramener avec elle de ce village où elle a fait arrêt. La silhouette que je viens de voir s’est enfonce entre dans un recoin de l’accueil, elle rase les murs et avec le soleil couchant la luminosité médiocre du hall je dois plisser les yeux pour apercevoir quoique ce soit à cette distance. De loin sa tête tournée vers l’entrée en train de guetter les moindres faits et gestes de chaque personne qui sort ou entre de l’hôtel. Je ne distingue que vaguement les courbes de son corps. Ma première impression est juste confirmée. C’est une gamine qui ne doit pas avoir plus de quinze ans, elle profite du fait que le concierge soit occupé avec un client pour se glisser dans le tourniquet de l’entrée d’un pas rapide la tête baissée. Je m’élancé à sa suite sans trop savoir pourquoi, une fois de plus je me fie à mon instinct, je veux savoir qui est cette jeune fille, pourquoi elle s’enfuie, est-ce que Mme Mahmoud serait-elle à l’origine de son besoin de se cacher. A peine cette idée formulé que je la rejette aussitôt, à la gare routière Amsetou n'avait pas l’air de la connaitre et m’a paru agir plus en ‘’bon samaritaine’’ que kidnappeuse. Alors qui fuit-elle ?

 

Fadia.

 

Dans moins d’une demi-heure il vas faire nuit noire, le soleil couchant au loin on distingue clairement l’appel de la prière. Dans la rue, les marchants à la sauvette remballent leurs affaires, pendant que d’autres s’installent. L’air est embaumé des effluves de maïs braisé de l’autre côté de la rue, du comptoir d’ananas à quelques pas de moi, de l’odeur d’argile que dégage la poussière qui au gré de la brise légère dance à même le sol avec quelques branches. Je voudrais m’arrêter, inspire à grand poumon, observer et pourvoir m’imprégner de tout ce qui m’entoure mais je ne peux pas. Je dois trouver un abri pour la nuit. J’aurais pu dormir dans la chambre d’hôtel juste en face de la jolie dame qui m’a secourue, après tout elle m’as proposé son aide, m’as rassuré et donné la permission de reste avec elle jusqu’à ce que elle trouve le moyen de mieux m’aider. Pendant tout le trajet elle n’a pas arrêté d’essayer de me faire parler, savoir d’où je venais, qui je fuyais, pourquoi mais sans jamais me mettre mal à aise. J’avais veillé à bien me couvrir mais je suis sûre que les marques sur mes poignets et chevilles lui ont donne une idée… Je secoue la tête jamais mes plaies extérieures ne seront une indication assez suffisante pour que quiconque ne commence ne serait-ce qu’à imaginer tout l’enfer que j’ai vécu. 

 

J’ai beau lui être très reconnaissante, de m’avoir prise dans sa voiture, de m’avoir offert un toit pour la nuit je ne pouvais rester, au plus vite je saurais m’en sortir par mes propres moyens plus vite pourra commencer ma nouvelle vie. Ça doit faire une bonne demi-heure que je marche, l’hôtel doit très loin derrière maintenant, la nuit est tombée, l’éclairage va en s’amenuissant, le quartier dans lequel je suis n’est pas encore si dépaysé que ça de celui où j’étais mais on voit déjà la différence. Ici les gens sont plus nombreux dans les rues, la présence des marchants ambulant est plus marqué, les voix ne sont plus des murmures, un peu comme un bruit de fond, une mélodie discontinue de personnes qui crient mêler à la cacophonie des klaxons de voitures, motos, etc… Je freine sans complètement m’arrêter et regarde autour de moi en essayant de ne pas avoir l’air perdue, tout me semble neuf, inconnue, mon cœur s’accélère, mon estomac se noue, je suis prise de vertige, je sens la sueur perle dans mon dos et un début de migraine m’envahir. 

 

Pendant ce qui me semble un millième de seconde mon regard s’assombrit, autour de moi tout disparait, les sons, les odeurs absolument tout je me sens vacillé quand je suis violement bousculé par un homme qui me demande de regardez où je vais si je ne veux pas me faire écraser. C’est en titubant que je me dirige vers une table non loin de là et m’y affale. La bouche grande ouverte j’essaie de retrouver mon souffle, mes yeux me piquent, je ne saurais expliquer concrètement ce qui m’arrive néanmoins mon cœur ne ralenti pas subitement il a un raté. Je suis prise de chair de poule. Ma montée de panique se transforme en peur quand je regarde autour de moi, durant tout mon trajet depuis l’hôtel j’ai eu l’impression d’avoir été suivi mais je n’y ai pas fait grand cas c’était la première fois que je voyais autant de monde et puis chaque fois que je me suis retourne je n’ai trouvé personne mais là j’en suis certaine : quelqu’un m’observe. Quelqu’un me suit.

 

Je me remets en route avec beaucoup plus de fébrilité, je dois à tout prix trouver un hôtel où me refugier, un endroit où je serais à l’abri pour la nuit, sans m’en rendre compte je me suis mise à courir. Est-ce le battement de mon cœur ou les pas de mon agresseur que j’entends, que j’ai été idiote de m’enfuir du parfait abri que m’offrait la gentille dame. Après avoir survécu aux pires horreurs je vais donner raisons à mes geôliers en me faisant tuée dés ma première nuit de liberté dans les rues de la capitale. Je zigzague, passes-en dessus des tables, bouscules des gens, les rues défilent sous mes yeux sans que je ne le voir vraiment. Je file comme flèche ensuite je m’engouffre dans la troisième ruelle sombre sur ma gauche et j’attends. Est-ce que je l’ai semé, je n’entends rien à part le battement de mon propre cœur, je me retiens de cracher mes poumons, de gémir de douleur car mon corps proteste, comme s’il me demandait comment ai-je osé lui faire subir tout cela alors qu’il n’avait pas encore eu le temps de se remettre. Je m’accroupie, en essayant de faire le moins bruit possible, tend l’oreille je ne perçois rien, sauf le son de ma propre respiration combiné à celui de mon cœur qui résonne dans la nuit comme un tambour qu’on bat et gratte à la fois. Le silence alentour deviens pesant, aurais-je fuir un danger pour un autre ? Mes poils se hérissent, mon sang qui un instant était trop chaud d’avoir courue devient tout doucement froid, tout en moi me dit de courir, de fuir à toutes jambes aussi vite que je le peux mais pour aller où ? De plus sortir de ma cachette serait le moyen le plus sûr d’amener le danger à moi, du moins c’est ce que je pense.

 

‘’Regarde ce que nous avons là ?’’ La voix est dure, rauque et me fige sur place.

 

J’aurais dû savoir que j’avais tort de reste là pour prendre le temps de réfléchir, accroupie j’ai peur de me retourner sur la voix, j’en viens presque qu’à souhaiter que la personne qui me suivait apparaisse. La peur que j’aie ressentie quand j’ai compris qu’on me suivait n’a rien à voir avec celle que je ressens maintenant, j’ai l’impression d’être retourné à la première nuit ou ‘IL’ a abusé de moi. Je savais que quelque chose de mal allait se produire, quelque chose d’horrible mais ce n’est pas cette connaissance qui était le pire. Non le pire était de savoir que quoique je fasse je n’y pourrais rien, peu importe ce qui arriverait, peu importe à quel point je me battrais je ne pourrais rien n’y changer. Je devais subir. J’ALLAIS SUBIR.

 

Lentement je me suis retournée, relever pour prendre connaissance de mon environnement. Non, cette fois-ci je n’allais pas me laisser faire sans me battre. Ils sont deux, je ne saurais dire lequel à parler en premier. Les deux hommes qui me font face se ressemblent étrangement, grand, maigre, vêtu de manière débraillé le regard vide en y regardant de plus près il y’a quand même quelque chose qui les différencie l’un de l’autre. Celui de droite n’a plus sa main gauche, dans la charia islamique ça fait de lui un voleur, devrais-je me sentir soulagé ?

 

‘’Je n’ai pas d’argent.’’ Ma voix se veut calme.

 

Le regard circonspect, ils me dévisagent, comme s’ils essayaient de déterminer si je disais la vérité. Avant de fuir l’hôtel, je me suis assuré de remettre ma veille robe et de n’emporter aucune des choses qu’avait mis à ma disposition la gentille dame. 

 

« Et qu’est-ce que tu fais ici ? » Ce n’est la même voix que cette de tout à l’heure et c’est le manchot qui vient de poser la question.

 

« Je me suis perdue », je suis tellement sur la défensive, complètement concentré pour trouver un moyen de leur échapper que je ne me rends compte d’une troisième présence que quand deux mains d’homme se posent sur moi et qu’une voix froide comme la nuit, dans laquelle je décelé quelque chose qui me glace le sang susurre à mon oreille « eh bien, on va se faire un plaisir de t’aider à retrouver ton chemin. »

Survivre à l’enfer d...