Chapitre 8 : la scène de crime
Ecrit par Dalyanabil
Chapitre 8 : la scène de crime
Fadia :
C’est bizarre mais sa familiarité me permet de reste calme, j’ai envie de tirer brutalement mes épaules de ses mains et lui dire d’enlever ses pates sur moi pourtant je reste stoïque. Il se rapproche et hume mon odeur, j’en viens à regrette le bain que j’ai pris plutôt car maintenant je sens bon, ma robe sent le moisi mais ma peau elle sent bon. Ça l’air idiot mais dans ma situation, considérant ce qui risque de se produire si je ne me sors pas de cet imbroglio, non je secoue la tête je ne peux même pas l’imaginer.
D’une voix dénuée de toute peur, toute émotion je réponds dans un arabe parfait « vous devriez me lâcher avant que mes frères ne me retrouvent. »
Les deux gringalets ricanent le visage mauvais, le manchot semble muet car c’est son acolyte qui répond « et combien de frères as-tu ? » Il marque une pause avant de reprendre « parce que nous sommes trois ».
Le manchot d’un air que je ne connais que trop bien ajoute « arrêtez vos bêtises et laisse-la partir. »
Etant complètement sur la défensive c’est un commentaire qui me prend par surprise. « T’as encore fumé trop d’herbe mon frère ? » Retorque celui qui me tiens par les épaules « c’est de la chair fraîche, en plus son âge ne signifie qu’une chose… » conclut-il d’un ton doucereux.
Vous croyez que si je lui dis qu’il a tout faux, je vais le dégoûter ? Que si je lui dis que d’autre avant lui a eu exactement la même idée, qu’ils l’ont exécutés et qu’en moi il n’y a rien de frais, de nouveau ou encore de pure il vas débandé ? Cette constatation que je fais au même moment ou il se colle à moi et que je peux sentir son sexe dans mon dos me donne envie de vomir. Mon estomac fait un bruit sourd, je suis de nouveau prise à la gorge par la peur, je n’ai qu’une envie me cacher. Non c’est une nécessité, Il me relâche un peu les épaules quand il se colle à moi, il ne m’en faut pas plus pour me soustraire à son étreinte et me retrouve pris entre deux feux.
Pris complétement par surprise, il pousse un grognement. Plus grand que je ne le pensais, chauve il doit faire un bon mètre quatre-vingt-dix, il à la même carrure que les deux autres : filiforme. Je me demande comment un être aussi grand peut tenir sur ses deux jambes sans s’envole comme du papier quand souffle le vent si la seule chose qu’il a sur les os c’est de la peau. « Tu comptes t’enfuir où comme ça ? »
Maintenant que je le vois, l’association de sa voix et son physique me donne envie de rire néanmoins aucun son ne franchir mes lèvres. Ma gorge s’assèche, dois-je vraiment revivre ça. Vais-je vraiment revivre ça ? Tout en moi se révolte, comme un animal sous les feux d’un phare je regarde autour de moi, le souffle court.
« Laissez là partir, on doit parler affaires. » Le manchot à parle d’une voix aigüe, s’il je n’étais pas sur le point de revivre l’enfer je dirais presqu’en l’entendre qu’il n’est pas sur la même longueur d’ondes que ces comparses.
Celui qui ressemble à son frère lui donne un coup de coude, « ne fais pas ta chochotte. »
« Il ne s’agit pas de ça, mais on devrait vraiment parler affaires. »
« Fais taire ce lâche. » Il s’approche de moi, « toi, ma petite » il passe sa langue sur ses lèvres.
Il est à nouveau interrompu par le manchot, « Bon moi j’y vais. » Il marque une pause, s’éloigne de son frère qui le regarde comme s’il était un inconnu. « Je vous retrouve à l’endroit habituel. » Il ne laisse pas le temps aux autres de réagir qu’il ouvre une porte que je n’avais pas vu et s’y engouffre.
« Non, STP ne me laisse pas ici. AIDE-MOI. » Mais mes mots résonnent dans le vide quand la porte se referme sur son dos alors je crie à plein poumons secoué de sanglots « LÂCHEEEEEE ».
« Allons. Allons. Allons. Que de larmes pour si peu. » Son sourire est plus salace que jamais.
Avec haine et fureur « Il gèlera en enfer le jour où je vous laisserais me toucher. »
La suite des évènements est à la fois confuse et précise. Je le vois s’avancé rapidement vers moi, essayé une première fois de me saisir et ne trouver que du vent, une deuxième fois sa main entre en contact avec ma robe qui se déchire. Le bruit fend l’air comme un tonnerre, le rire de l’autre comme une multitude de sifflet strident. Maintenant je suis prise de panique, plus rien ne va, je cours d’un sens à l’autre, saute, pivote. Il n’arrête pas rire tout en suivant le moindre de mes mouvements, en fait on dirait même que plus je résiste plus ça l’excite mais aussi ça l’énervé. Quand il plonge vers moi, c’est avec beaucoup plus de hargne, j’ai de plus en plus de mal à suivre, je commence à fatiguer, il doit le voir dans mes gestes car il est plus fervent.
« Tu veux bien arrête de jouer et qu’on en finisse ? » S’impatiente le gringalet « mon frère à raison, on doit parler affaire. »
Il finit par mettre la mettre sur moi, sa main sur ma bouche fait de mes cris des paroles étouffés, mes jambes battent l’air, mes mains essayent de lui arracher les yeux, lui griffer le visage. Il me balance avec force contre le mur, un crac résonne dans mon oreille, est-ce une de mes côtes ? Mon souffle se coupe, ma poitrine me brûle. J’ai l’impression que mon cœur va sortir par ma bouche, le goût du sang envahi ma bouche, ensuite viens la douleur mon cerveau ne me transmet qu’à ce moment la violente gifle qu’il vient de me donner. Il bourdonne, ma vue se brouille, j’ai les larmes pleins les yeux ma frustration gronde en moi, je sais que s’il me prend de force cette fois-ci je n’y survivrais. Je n’ai aucun moyen de m’évader, aucun chevalier ne viendra sur son cheval blanc pour me secourir et je veux vivre. Ya Allah que je veux vivre ! Mes mains commencent à fouiller autour de moi, je dois me sortir de cette situation, je dois survivre, il attrape mes jambes et me tire à lui.
« Maintenant assez joué, si tu n’es pas sage je vais faire appel à mon ami, » il marque une pause écarte mes cuisses pendant que je suis figé de peur « et crois-moi tu ne vas pas aime ça. »
Pendant qu’il parle mes mains continue de farfouiller, son pantalon descend et pour moi le temps se fige mais ni mon corps, ni mon esprit n’arrête. Je ferme les yeux pour ne pas voir sa semi-nudité, la seconde d’après je le sens entre mes cuisses, je suis comme prise de frénésie. « Non. NON. NON » Ma voix est revenue, pour se déshabiller il a dû utiliser ses deux mains, ce qui ne me frappe que quand j’entends le son de ma propre voix.
Son sexe ne guide pas sa main essaye de force l’entrée du mien, la douleur est-elle que je clique des yeux à plusieurs reprise en gémissant. Les ricanements du gringalet suivi de ces encouragements me parviennent comme un fon sonore. Enfin ma main droite se referme sur une pierre, d’instinct je l’attrape et frappe de toute mes forces sur la tête de mon agresseur. UNE FOIS. Il se fige, son ami se tais. DEUX FOIS. Il se débat. Au troisième coup il s’affale lourdement sur moi, je vois son ami se précipité vers moi, se figer faire machine arrière et s’engouffre dans la porte empruntée plutôt par son frère ce n’est que quand j’entends le loquet que lentement je reprends conscience des sons externes. Des pas. Quelqu’un arrive, mon corps est à nouveau secoué de sanglots, je dois fuir, ils vont m’accuse de… De… de…
Farid
Je l’ai enfin retrouvé. Après qu’elle ait réussi à me semer il m’a fallu plus d’une demi-heure à aller et venir sur mes pas avant d’entendre des cris. D’un geste leste je renverse le corps du type sur elle, je fais face à des yeux apeurés, la jeune fille qui me fait face bien que la même qui soit sorti de l’hôtel à l’air différente. Sa robe est à moitié déchiré et maculée de sang, elle a le bras tendu dans laquelle elle tient une pierre ensanglantée, il dégouline de partout. En signe de non-violence, je lève mes mains, m’avance lentement tout en parlant « je ne te ferais aucun mal, mais tu dois poser cette pierre et me laisse t’aider. »
Elle me regarde ces yeux sont comme mort, « mademoiselle, » je marque une pause « laissez-moi vous aider ? »
« Il est mort ? » c’est presqu’un souffle, si je n’avais pas été aussi près je ne l’aurais probablement pas entendu. La question est posée dans un arabe parfait, il me vient alors à l’esprit que peut-être ne parle-t-elle pas français encore moins l’anglais, je fais une note mentale pour remercier ma mère pour les cours de la langue arabe. Pour mes parents il était très important que je n’apprenne pas seulement les rudiments du coran mais également la langue.
« Je vais m’approcher pour regarde » elle me regarde faire sans jamais baisser la main, ni sa garde. Je prends son pouls. Rien. Mon cœur se serre pour elle, la question se pose en moi : est-ce que je lui dis qu’elle à tué quelqu’un en essayant de se protège ou est-ce que je lui mens pour pourvoir plus facilement la sortir d’ici ? Rien que l’idée de ce dilemme me rebute, les mensonges sont quelques choses que j’ai toute ma vie abhorrent. Cependant depuis que je me suis lancé à la recherche d’une partie de ma famille je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dû omettre volontairement la vérité pour pouvoir obtenir de réponses. Je décide qu’elle n’a pas besoin de savoir qu’il est mort mais à l’instant où mes yeux rencontrent les siens je m’entends le lui confirme.
Elle se cambre, la pierre glisse de ses mains, en position de prosternation je l’entends murmure « Ya Allah pardonne-moi je ne l’ai pas voulu. Je voulais seulement qu’il arrête. » La douleur qu’elle dégage est telle que j’ai envie de me joindre à elle pour qu’ensemble on demande son absolution. Mais je ne peux pas, on doit partir sinon on va se faire arrêter et juger pour quelque chose qu’on n’a pas fait. La somalie n’est pas connu pour sa tolérance surtout en cette période de guerre. Avec la charia que les hommes appliquent nous n’aurions aucune chance. D’un coup ils diront qu’on a comploté et tué un innocent, ça ne m’étonnerait pas qu’on serve d’exemple pour les autres. « On doit partir. » J’enlève ma chemise, avec des gestes lents je la lui passe.
Son regard sur moi est vide, un peu comme si j’étais transparent « je l’ai tué. » Ce n’est plus une question, mais un fait qu’elle énonce. J’entent des murmures, des pas qui s’éloignent, d’autres qui se rapprochent, maintenant je murmure « je vais te porter » aucune réaction. Dans l’urgence je la prends dans mes bras, je n’obtiens aucune réponse de sa part, elle est catatonique. je dois absolument la sortir d’ici avant que quelqu’un ne nous trouve. Je presse le pas vers l’entrée de la ruelle et tombe nez à nez avec la dernière personne sur laquelle je m’attendais à voir ici. « Smith. »
Il me barre le chemin, la jeune femme dans mes bras n’a toujours pas réagi, il jette un coup d’œil derrière moi me regarde à nouveau, ensuite son regard tombe sur la personne que je tiens dans mes bras. Le tout ne semble duré qu’une fraction de seconde avant qu’il ne s’écarte.
« Conduisez là tout droit à l’hôtel, je vais prévenir ‘A’ » il me tend les clés de voiture. « Il y’a une Toyota jaune gare à cinq cents mètres sur votre droite dès que vous sortez de la ruelle. » Il me contourne, sort son téléphone et commence à prendre des photos. Comme un imbécile je reste planté là sans comprendre, la seule chose que je parviens à dire c’est son nom. Encore. « Smith ? »
Il se retourne d’un bloc « vous êtes encore là ? Allez-y à moi que vous voulez expliquer ça » il embrasse la scène de la main « à la police. File, je m’occupe de tout. »
Les derniers mots qui me parviennent alors que je m’éloigne sont « ‘A’, il ramène la jeune fille, attendez-le à l’hôtel. »