Chapitre 7 : Sauvée au péril de sa vie
Ecrit par Verdo
LE JOURNAL D'AMINA (Roman)
****Chapitre 7 : Sauvée au péril de sa vie****
« L’espoir n’alimente que les désespérés ».
Verdo Lompiol…
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Nous restâmes attachées aux bûches maman et moi sans rien nous dire en attendant le sort qui nous était réservé. L’un des jeunes s’approcha. Il marcha jusqu’à moi, me lorgna de la tête aux pieds pendant une bonne dizaine de secondes puis me cracha au visage lorsqu’il s’était rapproché de près en me traitant de tous les noms avant de me rappeler que j'allais être brûlée sans pitié. Brusquement, nous entendîmes des coups de feu à quelques centaines de mètres un peu devant. Tous nous abandonnèrent et accoururent sur les lieux pour voir ce qui s’y passait. Quelques minutes après qu’ils soient tous partis, nous aperçûmes la silhouette de quelqu’un arriver. Je le reconnus lorsqu’il se rapprochait. C’était Yano. Il tenait dans ses mains un fusil de chasse et avançait rapidement vers nous. Il se précipita de nous détacher sans nous adresser un mot puis d’un signe nous demanda de le suivre. C’était en ce moment que je me rendis compte de ce qu’il se passait en réalité. C’était lui qui venait de tirer les coups de feu avec son fusil pour faire diversion. Nous marchâmes lentement mais sûrement jusqu’à un sentier où il avait garé sa voiture. Il nous fit monter et nous conduisit jusqu’à un village voisin chez un de ses amis. Nous attendîmes au portail pendant qu’il était rentré discuter avec ce dernier. Quelques minutes plus tard, il ressortit en soupirant profondément tout en nous demandant d'entrer avec lui. Ce que nous fîmes. C’était la première fois qu’il nous adressait la parole depuis qu’il nous avait délivrées des griffes des jeunes sans cœur de son village. Je n’arrêtais de me demander ce qui lui avait fait changer d’avis en un temps si bref.
Yano nous présenta des excuses par rapport à ce qui s’était passé après nous avoir présentées à son ami. Il avait fini par se rendre compte de l’évidence de notre innocence. Il avait écouté par hasard une conversation entre la mère de Stéphane et sa fille. Elles étaient au courant de ses digressions et c’était la mère en personne qui avait proposé à son fils de violer maman et de mentir que c'était elle qui l'avait séduite pour nous obliger à dégager les lieux et à leur foutre la paix. Voilà que tout était parti en vrille. Après cela, il tendit un sac à ma mère et lui demanda de l’ouvrir. Ce qu’elle fit. On y trouvait des centaines de billets de dix mille francs. C’était pour lui un moyen de se racheter et aussi pour nous de quitter le village pour aller s’installer ailleurs et commencer une nouvelle vie. Nous fîmes les adieux puis nous nous séparèrent. Son ami nous amena dans une petite chambre mal éclairée où se trouvait deux petits matelas à paille. Nous nous y affalâmes dessus sans même penser à nous rincer du moins. La douleur et la fatigue étaient vives ainsi que les courbatures. Nous nous endormîmes sans le savoir jusqu’au petit matin.
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C’était aux alentours de huit heures trente lorsque nous nous étions réveillés. Avec une rude fatigue, nous décidâmes quand même de se doucher et de partir pour ne pas que quelqu’un nous repère et qu’il aille le raconter aux jeunes du village voisin. Yano nous l’avait bien conseillées la veille bien avant de s’en aller. Malheureusement, le petit sac qu'il nous avait remis avait disparu. Nous fouillâmes tous les coins et recoins de la chambre sans avoir réussi à le dénicher. Alors, nous sortîmes dehors pour retrouver son ami pour lui raconter ce qui s’était passé et lui demander s’il n'avait pas vu par hasard quelqu’un pénétrer par effraction dans la chambre lorsque nous étions endormies mais il n’était pas là non plus. Sa maison semblait ne jamais être abritée. Ses affaires avaient miraculeusement disparu comme dans un conte de fée. Il avait sans doute volé le sac et s'était enfui avec l'argent. Mais ce n’était pas grave. L'essentiel était que nous étions en vie alors nous quittâmes cet endroit misérable. Nous prîmes la route de la ville malgré que nous étions fauchées et très abattues tant physiquement que psychologiquement.
Après des heures et des heures de marche, nous étions fatiguées alors que nous n’avions parcouru qu’une trentaine de kilomètres sur deux cent. Nous décidâmes alors de faire une petite escale pour nous reposer et récupérer un peu. La route était déserte et c’était aux alentours de seize heures. Maman sortit une bouteille d’eau que nous avions bue avidement ensuite elle étala un pagne à terre qu’elle avait trouvé dans la chambre où nous avions dormi la veille. Nous nous allongeâmes dessus sans faire de bruit. Quelques instants plus tard, nous entendîmes des voix, arrivant dans notre direction. C’était des chasseurs de gibier. Ils étaient au nombre de quatre. Dès qu’ils nous aperçurent, ils s’arrêtèrent et nous abordèrent. L’un d’eux chuchota quelque chose tous bas aux autres puis leurs manières changèrent simultanément. Ils nous demandèrent sauvagement ce que nous faisions là. Ma mère leur répondit que nous étions en train de souffler un peu après de longues heures de marche. Ils se mirent à ricaner puis l’un d’entre eux m’ordonna de me lever et de me déshabiller tout en braquant son fusil de chasse sur moi pendant que ses amis avalèrent gloutonnement leurs salives en attendant que j’obtempère. Je commençai à frémir. Mes mains tremblaient et j’avais des sueurs froides un peu partout sur mon corps. Je tremblotai dans tous les sens tel un émigré clandestin à l’agonie de la mort dans les eaux froides de la méditerranée. Il s’approcha de plus près et toucha mes seins puis les palpa tout en émettant un sourire fatidique. Ma mère la voix rauque, se jeta sur lui et le supplia de toutes ses forces de me laisser tranquille. Elle alla même jusqu’à lui proposer d’échanger ma place contre la sienne mais lui et sa clique refusèrent. Les autres dégagèrent ma mère de là et l’attrapèrent par les bras tout en l’obligeant à regarder ce qui allait se passer. Je commençai à me déshabiller pour qu’ils ne nous abattent pas. Pour cela, j’enlevai d’abord mon haillon de chemise puis mon soutien gorge. Leurs yeux scintillèrent lorsqu’ils aperçurent mes petits seins raidis. Je descendis complètement ma jupe ; puis cachai mon visage par mes deux mains. Il déposa à terre son fusil et se blottit contre moi. Il malaxa pendant quelques minutes mes seins avec ses robustes mains avant de me renverser à terre. Sa bouche sentait le tabac et ses dents cariées étaient jaunes. Les autres le félicitèrent et l’encouragèrent de me défoncer. Maman se débattit entre les trois autres et se libéra après de rudes efforts. Elle se jeta sur nous au sol mais brusquement, un grand bruit assourdit nos tympans. L’un des hommes venaient de lui tirer deux fois dessus. Du sang giclait abondamment de sa bouche. Sa respiration étouffée, elle s’effondra. Dès qu’ils se rendirent compte de la gravité de la situation, ils déguerpirent.
Je retenus difficilement mes larmes devant le cadavre de ma mère. Allongée sur elle, baignant dans son sang, j’implorai le ciel pour qu’il me vienne en aide. Je la secouais, tout en sachant qu’elle était morte, espérant par un miracle qu’elle me ferait un quelconque signe. Hélas, elle ne pouvait plus m’entendre ; elle ne m’entendra plus jamais. Elle avait déjà rejoint mon père au paradis. Je cherchai des feuilles et couvris son corps avec puis la quittai difficilement. Je n’avais même pas les moyens de lui faire de dignes funérailles. Ma mère, celle qui m’avait porté neuf mois dans ses entrailles et qui au péril de sa vie venait de me sauver d’un viol.
J'avais voulu vous écrire deux chapitres mais le temps ne me l'a pas permis. On se retrouve demain peut être ou lundi. Portez-vous bien.
À suivre...
Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).
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