Chapitre 8 : La méchanceté n'a pas de prix

Ecrit par Verdo

LE JOURNAL D'AMINA  (Roman)


****Chapitre 8 : La méchanceté n'a pas de prix****


« Ceux qui passent leurs temps à bavarder n’en trouvent pas pour agir, ni concrétiser. Bref, ceux qui parlent beaucoup, agissent moins. »


Verdo Lompiol...


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      Après avoir passé plusieurs heures aux chevets du cadavre de ma mère à pleurer, je décidai de l’abandonner là. Il n’y avait plus rien à faire pour elle. Démoralisée, je repris quand même la route avec l’espoir d’atteindre la ville et y réaliser mes rêves pour honorer sa mémoire ainsi que celle de mon feu père.


Je marchai pendant au moins une demi journée avant qu’une voiture, un vrai bolide ne me dépasse en chemin. Le conducteur alla s’arrêter à quelques mètres un peu devant. Lorsque j’arrivai à lui, il m’aborda. Il s’appelait Israël. D’abord il me demanda ce que je faisais seule sur une route si dangereuse et pourquoi j’étais presque complètement couverte de sang. Après un profond soupir, je commençai à lui narrer mes mésaventures depuis le décès de mon père jusqu’à celui de ma mère. Pendant presqu'une dizaine de minutes, il resta silencieux puis il secoua la tête. Il me regarda par la suite longuement. Quelques gouttes de larmes arrondirent son visage et le rendirent triste et malheureux. Il me demanda de l’accompagner à l’endroit où se trouvait le corps de ma mère ; ce que je fis. Une fois sur place, il appela la police. Ces derniers arrivèrent tardivement et emportèrent le corps avec eux. Ils nous promirent de nous rappeler et de nous le rendre une fois que les investigations seront terminées.  Israël quant à lui m’amena chez lui en ville et me présenta à sa femme Nina et à ses quatre enfants, tous majeurs. C’était un homme immensément riche. Après plusieurs discussions avec sa famille, il m’annonça qu’il allait dorénavant m’adopter et qu’il allait s’occuper de moi. Au moins une nouvelle qui me donna le sourire aux lèvres.


      Plus tard, la police nous contacta et nous rendit le corps de ma mère. Elle nous fit savoir qu’elle avait ouverte une enquête pour appréhender ses assassins. Elle était déjà même sur une piste. Il n’était qu’une question de temps pour que justice soit faite. Elle remercia Israël pour avoir décidé de prendre soin de moi.


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      Quelques jours plus tard…


      J’étais bien traitée chez Israël. Il avait tenu promesse. Le lendemain de ma venue chez lui, il m’avait amenée au service d’adoption où il avait fait toutes les formalités administratives me concernant. En plus de cela, il m’avait inscrit au lycée français de la ville où j’avais débuté les cours. Chaque matin, il m’y amenait et venait le soir me prendre. Les week-ends, il m’amenait en balade et me faisait visiter les coins et recoins de la ville. Mes accoutrements avaient changé tout d’un coup. Je ressemblais à une déesse tout crachée. L’on n’imaginerait pas en me voyant que j’avais eu beaucoup de déboires de par le passé. Israël et sa famille étaient la meilleure des choses qui me soit arrivé. En un temps si bref, ils m’avaient fait oublier tous ces intempéries par lesquelles j’étais passée.  


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      Quelques mois plus tard…


      C'était aux environs de midi lorsqu’Israël était venu me chercher à l’école. J’étais avec des camarades et nous étions en train de parler de nos futurs projets devant l’école. Je ne l’avais même pas remarqué  arriver. Il était resté derrière moi et m’avait entendu m’exprimer. Ce ne fut les rires de mes camarades qui me firent retourner et l’apercevoir. Il me sourit et me félicita de mes idéaux et se porta garant pour m’aider à les concrétiser au moment venu. Ensuite nous allâmes à la voiture après que je saluai mes camarades. Une fois à l’intérieur, il m’annonça qu’il voyageait dans deux jours aux Etats Unis d’Amérique pour une mission de quelques mois. Je me perdis dans mes pensées pendant quelques secondes. Il le remarqua et comprit ce que c’était. Il me promit que rien n’allait changer et que Nina et mes frères s’occuperont de moi comme jamais…


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      Israël s’en alla. Trois de ses fils partirent aussi en Europe pour un mois la semaine qui avait suivi son départ. Il ne restait que Nina, moi et Jean, le benjamin. Les choses commercèrent petit à petit à changer dans la maison. Je commençai à m’apercevoir qu’Israël était le seul à vraiment s’intéresser à mon bonheur et à mon avenir. Je descendis vite de mon piédestal. Nina ne me donnait plus de petit déjeuner. Elle l’expliqua par le fait qu’Israël ne le lui avait pas laissé. Pour cela, j’étais obligée d’économiser ma nourriture du soir que je réchauffais tôt le matin et mangeais avant de m’en aller. Quant à Jean, il avait refusé de m’y conduire et de venir me chercher les soirs comme son père le faisait. Pourtant il ne faisait rien de concret. Il passait son temps à faire la fête avec ses amis à la maison. Il disait souvent qu’il ne savait même pas pourquoi son insolent de père m’avait adoptée. Selon lui,  j’étais juste là pour profiter de leur héritage. Tout ceci n’était pas un problème pour moi. J’avais un toit où dormir et je fréquentais l’école française. Je ne pourrais pas mieux rêver que ça. Alors je me contentais de ce que j’avais. Je me levais très tôt, mangeais et marchais. Entre l’école et la maison, il y avait presque une distance de dix kilomètres mais j’y arrivais avant l’heure et même me reposais avant le début des cours. 

Lorsque Nina s’aperçut que malgré tout, j’étais assidue et ponctuelle aux cours, elle m’affecta une multitude de tâches ménagères que les domestiques avaient l’habitude de faire. Elle avait même diminué la quantité de mes repas pour ne plus que j’économise mais moi, ayant subi plus grave que ça dans la vie, je lui échappais belle toujours. Je me levais de très bonne heure et  effectuais toutes les tâches qu’elle m’avait affectées. Et pour la nourriture, j’avais carrément arrêté de manger les nuits et les réservais pour les matins. Des fois lorsque je dormais, elle la jetait à la poubelle ou soit, elle la donnait aux animaux domestiques qui se trouvaient à la maison.  Lorsqu’Israël appelait et qu’il voulait me parler, elle et son fils trouvaient toujours des excuses pour ne pas que je lui parle. Mais j’étais restée sereine et focalisée sur mon objectif ; réussir dans la vie pour honorer mes feux parents. 


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       Nina finit par m'interdire  l’école. Elle me confectionna un uniforme de domestique. Je devais le porter tout le temps. Pour elle, c’était la place qui me convenait. Pour dorénavant vivre à la maison, c’était la seule et unique condition. Finis l’école et les autres privilèges. Je n’avais aucun choix que de lui obtempérer. C’est ainsi que chaque matin, je nettoyais toute la maison, faisais le ménage et ensuite les courses. Je faisais à moi seule tous les travaux que faisaient les domestiques. Elle les avait tous virées. J’avais un seul repas journalier que je prenais aux alentours de quinze heures. Des fois même lorsque je me reposais ou dormais, c’étaient ses gifles qui me ramenaient sur mes deux pieds. Je me souviens même d’une fois où le petit frère d’Israël était passé nous voir. Elle avait changé ses mauvais comportements à mon égard pour faire bonne impression. Cette soirée, j’avais beaucoup mangé et bu comme jamais. Au départ du frère, il me remit une somme de dix mille francs mais il ne fit même pas cent mètres que Nina me la retira et me fit remettre les accoutrements de domestique.


À suivre...


Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).


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