Chapitre 7: Un loup déguisé en agneau

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 7: UN LOUP DÉGUISÉ EN AGNEAU 


**MYRNA NZAOU**


Nous étions tous assis en train de regarder mon père sur la chair en train de parler, il était chargé de nous édifier ce dimanche.


Papa : J'aimerais que nous ouvrions nos bibles un instant pour lire un passage. L'écriture se trouve dans le livre de Daniel au chapitre 8 à partir du verset 8 jusqu'au verset 12. Un lecteur pour m'aider svp, s'il a la version ostervald ce sera bien.(version de la Bible car il y a plusieurs versions dont la plus répandue est la Louis Segond "LSG").


Un frère : (Se levant avec sa Bible ouverte) La parole de Dieu déclare dans le livre de Daniel 8 à partir du verset 8 "Et le bouc grandit extrêmement; mais quand il fut puissant, sa grande corne se brisa, et à sa place, il en surgit quatre considérables, vers les quatre vents des cieux. Et de l'une d'elles surgit une petite corne qui s'agrandit beaucoup vers le midi, et vers l'orient, et vers le pays de gloire. Et elle grandit jusqu'à l'armée des cieux, et elle fit tomber à terre une partie de l'armée des étoiles, et les foula aux pieds. Elle s'éleva même jusqu'au chef de l'armée, lui enleva le sacrifice continuel et abattit la demeure de son sanctuaire. Et l'armée fut livrée avec le sacrifice continuel, à cause du péché, et la corne jeta la vérité par terre, et elle agit et prospéra." Amen.

Daniel 8:8‭-‬12 OST


Papa : Merci mon fils, que Dieu te bénisse. Lorsque je préparais ce message, je me suis arrêté un moment sur ce texte pour le lire encore et encore. J'ai tiré plusieurs enseignements de ce passage mais compte tenu du temps, nous ne les partagerons pas tous. Alors, le passage nous dit que le bouc grandit extrêmement et devint très puissant. Pour grandir, cela veut dire qu'on a d'abord été petit. Le bouc nous le savons, que c'est ce qui n'est pas bien, des personnes qui commettent le mal et là je ne parle pas seulement des non croyants mais même au sein de la maison de Dieu, il y a des boucs. Le Seigneur dit d'ailleurs dans le livre de Mathieu , qu'à la fin, il séparera les boucs des brebis afin de donner à chacun sa sentence. Pendant que les unes , les brebis qui auront fait le bien et marcher selon ses voies iront à sa droite ; les autres, les boucs qui n'auront pas agit selon sa volonté iront à sa gauche. Et chacun recevra ce que ses œuvres auront produit. 

Mais revenons à ce que nous disions au début. Je disais donc que pour grandir, il fallait d'abord être petit. Nous savons tous comment les petites choses, au tout début, semblent être mignonnes et sans force, nous prenons toujours du plaisir à les regarder jusqu'à ce que ces choses grandissent et nous donnent des cheveux blancs. Nous avons pour preuve nos enfants. 


L'assemblée s'est mise à rire. Plus particulièrement les parents qui étaient certainement en train de s'imaginer la chose, chacun pensant à sa propre progéniture.


Papa : (souriant) Oh nous le savons tous. Il ne s'agit pas seulement des parents, même ceux qui ont des petits frères ou des petites sœurs le savent très bien.

Sara: (criant) C'est la vérité papa.


Nous avions tous ri avant de nous reprendre.


Papa :(poursuivant) Voilà. De même, le malin lorsqu'il s'approche de nous. Il se présente minuscule, dépourvu de force. Il est tellement petit que l'on se dit qu'il est inoffensif, en plus ce qui est petit est mignon. Nous oublions qu'à l'image de nos enfants, tout ce qui est petit, finit par grandir. Le bouc dans notre texte grandit extrêmement et plus tard au verset 12 , on nous apprend qu'il est arrivé jusqu'à renverser une partie de l'armée du ciel et poussa même plus loin en profanant le sanctuaire du Seigneur tout en renversant la vérité qui finit piétiner. Mais comment en est t'on arrivé à ce niveau ? Le lionceau du début que l'on trouvait tout beau et sans force est devenu un lion. Ne vous y trompez pas , bien-aimés, le diable quelque soit sa taille et la forme qu'il prend est très dangereux. Il est important de rester sur ses gardes et veiller afin de discerner sa présence lorsqu'il se présente à vous. Car lorsque celui-ci décide d'affronter quelqu'un, croyez-moi, il ne fait pas de cadeau. La parole de Dieu nous révèle d'ailleurs dans l'évangile de Jean 10:10 "que le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire…". Voyez la mise en garde que la parole nous déclare. Le voleur, c'est le diable et quand il rentre dans la vie de quelqu'un c'est avec des buts bien précis, il n'est en aucun cas l'ami de quelqu'un. Il s'approche et commence par te voler des choses, ta vie de prière, ta vie de méditation, un peu-un peu , il prend ta paix, ta joie, ta santé. Mais il ne s'arrête pas là, la Bible dit qu'il"égorge" d'autres versions ont "tue" . Il tue ce que tu étais censé faire, des choses que Dieu avait prévu de faire avec toi pendant un moment, peut être un projet, une entreprise, un enfant, un mariage peu importe. Quelque soit l'objet du massacre, il ne lui fait en aucun cas des cadeaux, il l'égorge. Et le pire de tout ça c'est que la chose se passe sous nos yeux mais nous ne pouvons rien y faire car nous lui avons nous même donner accès. La Bible finit en nous disant qu'il"détruit". Combien de familles ? D'écoles ? D'églises ? Des pays n'a t-il pas détruit parce que quelqu'un n'a pas été attentif? Regardez le chaos qui règne dans le monde aujourd'hui, la conséquence de la distraction de notre ancêtre Adam. Il a donné accès au diable qui a détruit le monde. 

Quelqu'un me dira que cela ne peut pas m'arriver car je suis "spirituel". (Souriant) Mon ami, laisse moi te dire que le diable s'en fout de ta spiritualité. S'il n'a pas eu peur de Jésus lui-même, le Dieu fait chair, et est allé le tenter dans le désert, ce n'est pas toi et moi avec qui il ne le fera pas. Le diable n'a peur de personne et personne n'est à l'abri de ses assauts quelque soit ton degré de consécration, si le diable a décidé de s'en prendre à toi, il le fera. Voici pourquoi nous devons être très attentif et ne pas être distrait. Marchons toujours dans les voies du Seigneur sans jamais nous écarter à gauche ou à droite. Restons et tenons aussi ferme que possible sur ce chemin étroit sur lequel nous avons choisi de marcher en mettant en pratique les prescriptions de la parole de Dieu et en écoutant son Esprit Saint qu'il a mis en nous pour nous guider car ce sont les seules gages de notre salut…


Il avait encore parlé pendant un bon moment avant que nous ne prions et passons à autre chose…


Gaël : (Regardant les photos du 31 décembre dans le téléphone de Sara) Quand on voit comment vous étiez sapés là, tu sens que c'était seulement fort là-bas hein.

Loïc : Montre un peu.

Gaël : (montrant) Regardez.


Loïc, Japhet et Adam s'étaient penchés pour regarder les photos en question. 


Japhet : Et vraiment elles étaient très belles hein.

Sara/ Moi: (riant) Merci. 

Adam : Tu sens seulement qu'il y avait le feu dans la salle ce jour -là.

Sara: (souriante) Ce sont des choses qu'on ne peut pas raconter. Il faut seulement vivre. Vous voyez le verset dans le livre des Corinthiens qui dit que "ce sont les choses que l'œil n'a point vu, que l'oreille n'a point entendues et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment". N'est-ce pas ?

Eux: (en chœur) oui. 

Sara : (élargissant son sourire) Voilà. C'était ça. Ce que nous avons vécu le 31, eh! Il n'y a que Dieu pour faire les choses comme parce que…


Et là elle s'était mise à raconter ce qui s'était passé ce jour dans les moindres détails. Enfin aussi longtemps qu'elle avait été lucide parce que, pour tous ceux qui étaient présents ce jour et connectés à l'Esprit, nous avions eu à plusieurs reprises, des temps de déconnexion de la réalité pour être en extase ce qui fait que chacun avait plus ou moins ses souvenirs propres à lui en plus de ceux qui étaient généraux. Comme vous pouvez le voir, nous n'étions pas dans la même dénomination avec les autres, donc nous n'avions pas passé les fêtes de fin d'année ensemble. Chacun était plus ou moins occupé dans son église avec les programmes respectifs. Nous avions à tour de rôle expliqué comment nous avions vécu ces temps chacun dans sa dénomination.


Nous étions encore en train de parler quand nous avions écouté un "Bonjour" peu confiant derrière nous. Nous nous étions tous retournés pour tomber sur Ethan, le chef de la bande des tigres et le gars le plus populaire de tout le lycée. Il se tenait debout les bras le long de son corps, la tête légèrement penchée et le regard assez vide. Il avait l'air déboussolé et pas du tout confiant, ce qui n'était pas dans ses habitudes. D'aussi loin que pouvaient me renvoyer toutes les images de lui où j'avais pu le croiser au lycée ou en dehors. Jamais il n'avait paru de la sorte. En plus, il était venu dans notre coin et se tenait debout devant nous, tout seul ? Nous le regardions tous surpris pendant un bon moment parce qu'on avait du mal à le réaliser. 


Moi: (me ressaisissant) Bonjour. (bousculant Sara pour la faire réagir) On vous a salué, répondez.

Eux: (en chœur) Bonjour.

Moi: (souriant faiblement à son endroit) Désolée pour la réaction, tu nous as un peu surpris.

Ethan : Ce n'est pas grave, je comprends. Je peux te parler après les cours ? C'est assez urgent mais comme la récréation est sur le point de se terminer, on n'aura pas le temps de le faire. 

Moi: (prise au dépourvu)Euh

Ethan : Pardon, c'est vraiment important. 

Moi: Ok. 

Ethan : À 13h , ici même si tu veux. 

Moi: Sans problème.

Ethan : (reconnaissant) Merci. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. À tout à l'heure. (Aux autres) Aurevoir.

Nous : Au-revoir.


Il s'était retourné et était parti en nous laissant tous surpris par ce qui venait de se passer. Nous étions tous en train de nous regarder pour essayer de comprendre pourquoi il voulait me parler. En plus il avait dit que c'était urgent et important. Nous en avions parlé jusqu'à ce que la sonnerie annonçant la fin de la récréation ait retenti…


Glin, glin, glin…


C'était la fin des cours, j'étais en train de ranger mes affaires quand Sara m'avait interpellée.


Sara : Tu vas partir à son rendez-vous ?

Moi: Oui. Je veux écouter ce qu'il veut me dire. Tu as entendu, il a dit que c'était urgent et important. De plus, il avait l'air bizarre.

Sara: Il est toujours bizarre de toute façon.

Moi: (souriant) Ce n'est pas de ça dont je parle. Tu n'as pas remarqué qu'il avait l'air triste et un peu stressé?

Sara: Tu sais que moi je n'arrive pas à le regarder longtemps. Je n'ai rien remarqué. 

Moi: (fermant mon sac) D'accord. 

Sara: En tout cas, moi je ne le sens pas. Je ne suis pas à l'aise avec le fait qu'il veuille soudainement te parler. D'ailleurs depuis quand il te parle d'abord ?

Moi: Si tu veux, tu viens avec moi.

Sara: (se défilant) Qui? Jamais. Je ne pars pas là-bas. Si tu veux y aller, tu n'as qu'à partir toi-même et tu viendras me le raconter après.

Moi: (me levant en souriant) Peureuse, tu n'as même pas honte.

Sara: C'est toujours les peureuses qui vivent longtemps dans les films d'horreur, les courageuses là meurent au début donc je suis peureuse piang, mais je ne pars pas là-bas.


Nous étions sorties de la classe en riant. Sara vraiment c'était un cas. Toute la grande gueule qu'elle faisait finissait lorsqu'elle était devant un tigre et plus particulièrement Ethan. Dans ce contexte, elle devenait plus timide que moi, c'était vraiment très drôle à voir. 


Moi: Tu vas au moins m'attendre pour qu'on rentre ensemble n'est-ce pas ?

Sara: Ça dépend. Est-ce que tu vas durer?

Moi: Je l'ignore puisque je ne sais pas de quoi il veut me parler. 

Sara: D'accord . En tout cas, si ça prend plus d'une heure, je vais partir. 

Moi: Ah. C'est quoi qu'il va me dire qui va prendre jusqu'à 1h de temps ?

Sara: Je ne sais pas moi. En tout cas, je t'ai déjà dit. Allons je t'accompagne un peu jusqu'au niveau du couloir des secondes et je vais aller t'attendre avec Sophie.

Moi: D'accord.


Nous avions marché jusqu'à l'endroit en question et on s'était séparé. Elle était partie croiser Sophie. Et en parlant de cette dernière, en revenant aux cours il y a trois semaines, elle nous avait appris que son père avait trouvé du travail dans une société. On était tellement content qu'on avait même dansé de joie en louant notre Dieu qui avait exaucé nos prières. Notre Dieu était un Dieu fidèle et capable. C'était un Dieu qui avait des oreilles pour entendre et dont la main n'était pas courte pour agir. Les choses allaient rentrer dans l'ordre pour eux et on rendait grâce à Dieu. Elle nous avait aussi dit que les 100 milles qu'on lui avait donné les avait beaucoup aidé durant cette période et nous étions heureux d'avoir pu agir en leur faveur.


J'avais continué à marcher vers notre coin de prière et j'avais vu Ethan assis tout seul en train de fixer un endroit. Il ne regardait pas particulièrement cet endroit, c'était juste comme une sorte de passerelle pour réfléchir. Il semblait d'ailleurs qu'il était perdu dans ses pensées. Il avait l'air …..triste. La vérité était que depuis que je le connaissais , bon connaître était un bien grand mot. Disons plutôt que depuis le temps qu'on se croisait et qu'on se voyait dans les couloirs du lycée, je l'avais toujours trouvé triste. Même lorsqu'il riait avec ses amis ou qui que ce soit d'autre, il y avait toujours cette petite pointe de tristesse dans ses yeux et son sourire n'atteignait pas son cœur pour se répandre sur le reste de son corps. Et aujourd'hui plus que les autres jours, cette tristesse était visible. 

Je l'avais regardé un moment avant de me rapprocher.


Moi: Rebonjour.

Ethan : (sortant de tes pensées en tournant sa tête vers moi, esquissant un faible sourire) Rebonjour. Désolé, je ne t'ai pas entendu arriver. J'étais perdu dans mes pensées.

Moi: (souriant) Ce n'est pas bien grave. Tu es là depuis ?

Ethan : 10 à 20 min. Je suis sorti plus tôt des cours. Assieds-toi stp. 


Je l'avais fait en enlevant mon sac au dos pour le poser sur la table où était également le sien.


Ethan : Merci d'être venue.

Moi: Ce n'est rien. 


On était tous les deux silencieux pendant un moment. Il était en train d'ouvrir et refermer sa main gauche sans pour autant la contrôler. On aurait dit un tic nerveux, et à voir comment son corps avait l'air rigide, ça se voyait qu'il l'était. C'était assez étrange de le voir comme ça. C'était la première fois qu'il paraissait nerveux.


Ethan : (soufflant) Tu dois sans doute te demander pourquoi j'ai cherché à te voir et te parler, alors que depuis le temps que l'on se connaît nous n'avons jamais échangé plus qu'un simple bonjour tous les deux. 


J'avais acquiescé en remuant la tête.


Ethan : Je sais que c'est étrange et crois moi ça l'est aussi pour moi. J'ai longtemps réfléchi et beaucoup hésité avant de venir te parler mais vois-tu il n'y a que toi qui puisse m'aider car je ne sais pas comment le faire. 

Moi: De quoi s'agit-il ?

Ethan : (hésitant) Je, je veux accepter Jésus.

Moi: (ne m'y attendant pas) Hein?


Je croyais que je n'avais pas bien entendu. Il avait dit qu'il voulait accepter Jésus ? Ethan voulait accepter Jésus ? Je n'en revenais tellement pas que j'avais du mal à le croire. Tout mon corps manifestait cette surprise et il avait compris que ma réaction n'était pas volontaire. 


Ethan : Il y a un problème ?

Moi: (sous le choc)Tu veux accepter Jésus ? Toi?

Ethan : (regard triste) N'y a t-il pas de place pour quelqu'un comme moi c'est ça ? Je croyais que tu disais que Jésus ne faisait pas de différence et recevait ceux qui voulaient s'approcher de lui. Je voulais juste… Bref, laissé tomber, je savais que ce n'était pas une bonne idée (se levant en prenant son sac) Je suis désolé de t'avoir perdu ton temps et merci quand même d'être venue. 


Il s'était retourné et avait commencé à marcher l'air abattu dans la direction opposée. 


Moi: (me ressaisissant) Attends. 


Je m'étais levée et étais allée à sa suite. 


Moi: (le rattrapant) Excuse-moi, je ne voulais pas te blesser, c'est juste que je ne m'y attendais pas. Je suis désolée si je t'ai vexé, ce n'était pas mon intention. Excuse-moi (me fixant dans les yeux et faisant de même) stp. 

Ethan : D'accord.

Moi: (souriant faiblement) Tu veux bien que nous retournions nous asseoir pour que tu continues de m'expliquer les choses afin que je puisse convenablement t'aider ?

Ethan : (Après un moment à me fixer dans les yeux) D'accord.


Nous étions retournés nous asseoir où nous étions et il avait redéposé son sac à côté du mien sur la table.


Moi: (avec une voix plus avenante)Tu disais que tu voulais accepter Jésus ?

Ethan : Oui. Mais je ne sais pas comment faire.

Moi: Je vois. Je peux au moins savoir pourquoi ? Je veux dire qu'est ce qui t'a décidé à vouloir le faire ?

Ethan : (me fixant dans les yeux) Pour toi.

Moi: (fronçant les sourcils) Pour moi? Comment ça ?

Ethan : Je veux dire c'est à cause de toi. Tu te rappelles ton intervention dans notre classe le mois dernier ?

Moi: Oui.

Ethan : Ce jour, quand tu avais pris la parole, j'avais été touché, tes paroles avait eu un écho dans mon cœur et j'avais voulu me lever pour venir devant quand tu avais appelé les autres. Mais (me regardant dans les yeux) J'avais peur.

Moi: Tu avais peur?

Ethan : Oui. 

Moi: Mais pourquoi ?

Ethan : De ce qu'auraient dit et pensé les gens. Je veux dire que je suis Ethan NDZAMBA, le garçon le plus populaire et le playboy du lycée. Partout où je vais ma réputation me précède sans que je ne le veuille et avant même que je ne parle pour dire quoi que ce soit, on m'a déjà collé une étiquette. Qui aurait cru à ma bonne volonté et à mon envie de repentir ? Toi-même tu n'y as pas cru tout à l'heure.


J'avais baissé les yeux, éprise par un léger sentiment de culpabilité. Il avait raison, les gens auraient réagi comme je l'avais fait tout à l'heure. C'était fou comme nous même nous nous contre-disons souvent. Je ne savais plus depuis combien d'années j'avais prié pour lui et ses amis afin que le Seigneur les touche et change leur vie. Maintenant qu'il l'avait fait et envoyé à moi , j'avais fait preuve d'incrédulité comme si je doutais de la capacité de Dieu à changer sa vie. C'était en fait comme si je pensais qu'il fallait prier juste pour le faire sans jamais voir la chose arriver ou alors comme si je pensais au fond de moi que Dieu avait des critères de sélection des personnes qu'il pouvait sauver et devait sauver et qu'Ethan n'en faisait pas partie. Ce constat me désola et je pris la résolution de bien agir la prochaine fois.


Moi: (m'excusant à nouveau auprès de lui pour ma gaffe) Je suis vraiment désolée pour ma gaffe de tout à l'heure, j'ai très mal réagi.

Ethan : Je ne t'en veux pas.

Moi: (souriant) C'est pour les gens comme toi que Jésus a payé de sa vie sur la croix et je suis sûre qu'il serait très content de t'accueillir dans sa maison et je me ferai un plaisir de t'y conduire. Bien-sûr si tu veux encore le faire et que tu souhaites que je te montre comment faire ?

Ethan : (répondant faiblement à mon sourire) Je le veux. 

Moi: La Bible dit que si nous confessons nos péchés aux Seigneur et que nous sommes prêts à les délaisser, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité. Elle nous dit encore que "Si de ta bouche, tu déclares que Jésus est Seigneur et si dans ton cœur, tu crois que Dieu l'a ressuscité, tu seras sauvé. Car celui qui croit dans son cœur, Dieu le déclare juste, celui qui affirme de sa bouche, Dieu le sauve". Est-ce que tu crois que Jésus est mort et ressuscité pour tes péchés et qu'il a la capacité de te pardonner tes péchés.

Ethan : (me regardant dans les yeux) Je le crois.

Moi: Et es-tu prêt à le reconnaître comme Seigneur et sauveur de ta vie ?

Ethan : (me fixant toujours) Oui. Je le veux. 

Moi: D'accord. Si tu le crois véritablement alors donne moi tes mains (ce qu'il fait et dépose ses deux mains dans les miennes) Et répète après moi cette prière.


J'avais prononcé des paroles qu'il avait prononcées à ma suite. Il avait reconnu qu'il était un pécheur et qu'il était séparé de Dieu à cause de sa condition. Il avait admis que Jésus-Christ était mort et ressuscité pour lui afin de le laver et le purifier de toute iniquité et qu'il acceptait de le recevoir comme Seigneur et sauveur de sa vie et que désormais il était prêt à marcher en nouveauté de vie sur ce nouveau chemin. Après cela j'avais prié toute seule pour lui, j'avais recommandé son cœur, sa vie, sa famille, ses études, et tout ce qui le concernait à la grâce de Dieu et que Dieu ne le laisse plus jamais tout seul et l'accompagne dans le chemin qui était le sien. Après cela, nous avions tous les deux dit "Amen".


Durant tout le processus, j'avais les yeux fermés et quand je les avais ouvert, j'avais remarqué que c'était aussi le cas pour lui et qu'il pleurait même en le faisant. Je l'avais regardé avec un sourire tendre sur les lèvres, il avait l'air beaucoup plus paisible que tout à l'heure. Il avait fini par ouvrir les yeux et avait rapidement essuyé ses larmes en détournant son visage du mien. Il était gêné d'avoir ainsi pleuré devant moi. 


Moi: Tu n'as pas à avoir honte de moi tu sais. Pleurer est naturel et ça fait beaucoup de bien. 

Ethan : (le visage sur le côté) Je n'ai pas le droit de pleurer, c'est pour les faibles.

Moi: (lui passant un kleenex) Tiens. (Prenant) Je ne pourrais jamais te voir faible parce que tu auras pleuré, au contraire même, cela montre que tu es quelqu'un de tout à fait normal qui a des émotions comme tout le monde. En plus, si y a un garçon dans ce lycée qui incarne et respire la force, c'est bien toi.

Ethan : (me fixant à nouveau) C'est vrai, tu le penses ?

Moi: oui.

Ethan : merci. 

Moi:De rien.

Ethan : (changeant de sujet) C'est fini où il y a autres choses à faire ?

Moi: Les seules choses qui te restent à faire est de te faire enseigner afin que tu puisses grandir dans les bras du Seigneur. Tu es officiellement un enfant de Dieu

Ethan :Merci pour tout.

Moi:De rien.Ce fut un plaisir et un honneur pour moi de t'aider. Il te faudra te trouver un lieu de culte où tu pourras te joindre à plusieurs autres personnes qui pourront d'avantage t'aider afin de booster ta foi et grandir dans les voies du Seigneur.

Ethan :Je comprends. Tu crois crois que je pourrai me joindre à vous ?

Moi: Vous qui?

Ethan : Tes amis et toi.

Moi: (surprise) Ici au lycée ?

Ethan : Oui.


J'étais à nouveau surprise. Ethan qui voulait rejoindre ma bande? C'était véritablement irréaliste. Il voulait vraiment changer de vie, quel revirement de situation.


Moi: Je ne sais pas, il faudrait d'abord que j'en parle avec eux.

Ethan : Je vois. Je sais que ça fait bizarre que je veuille faire toutes ces choses, je t'assure que moi-même j'ai du mal à le croire. C'est la raison pour laquelle, j'ai mis plus d'un mois avant de venir te parler mais je veux vraiment changer. J'ai envie d'être comme vous. La vérité est que je vous ai toujours envié.

Moi: (surprise) Tu nous a envié ?

Ethan : Oui. (Esquissant un faible sourire) C'est dur à le croire n'est-ce pas ? Pourtant c'est la vérité, je vous ai envié. Durant toute ma vie j'ai toujours joué un rôle, le rôle d'Ethan NDZAMBA le mauvais garçon. Il fallait que je me crée une réputation afin d'assumer cette étiquette qui m'avait collée et dont je ne pouvais pas me débarrasser. À cause de ça, je devais masquer mes émotions, mes sentiments et ressentis, je devais cesser d'être la personne que je voulais véritablement être pour incarner celle que tout le monde connaissait et admirait. Je n'avais pas le droit tout simplement d'être moi. Simplement Ethan, sans artifices ni rôle à jouer. J'étais énormément troublé à l'intérieur de moi en train de lutter et mener un combat avec tout cela. Et je vous voyais tes amis et toi être en paix, vivre une vie simple sans toute ces fioritures et je vous enviais car tout au fond de moi (touchant son cœur) Ici dans mon cœur, c'est ce que j'ai toujours voulu . C'est ce à quoi j'ai toujours aspiré sans pour autant l'atteindre. Et aujourd'hui j'ai pris mon courage à deux mains pour essayer de t'en parler car je veux véritablement la vie dont tu nous parlais l'autre jour en classe, si Jésus est celui qui le fait alors je veux le suivre toute ma vie, je veux être comme vous.


J'étais vraiment touchée face à ses révélations. Il avait l'air tellement déterminé et sincère que j'avais même envi de le prendre dans mes bras pour lui dire que c'était aussi le désir de Dieu pour lui.


Moi: D'accord.

Ethan :(peu confiant)Je sais que je te demande beaucoup, mais voudrais tu être mon guide, car je ne sais pas si je pourrai y arriver tout seul. 

Moi:(surprise)Tu veux que je sois ton guide ?

Ethan : Si tu ne peux pas ce n'est pas bien grave, tu as déjà tellement fait, je vais me débrouiller tout seul. C'est juste que quand on parle de piété, tu es la première personne à laquelle on pense et je me disais que tu serais mieux placée pour ça, mais bon comme je l'ai dit ce n'est pas grave. Je chercherai quelqu'un d'autre.

Moi: Mais non voyons. Je suis là et cela me ferait vraiment plaisir de t'aider et t'accompagner dans cette merveilleuse aventure.

Ethan : Alors tu acceptes d'être mon guide ?

Moi: (souriant) J'accepte d'être ton guide.

Ethan : (me prenant dans ses bras) Merci, merci Myrna.


J'étais tellement surprise que je n'avais pas réagi et j'étais figée dans ses bras. Il l'avait remarqué et s'était empressé de me relâcher.


Ethan : (gêné)Excuse moi, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je suis désolé.

Moi: (souriant faiblement en prenant une de ses mains dans la mienne)Ce n'est pas bien grave. Tu n'as pas à te morfondre. 

Ethan : Merci. Dis moi ça poserait un problème si je veux recevoir quelques base avant d'aller dans une église ?

Moi: C'est mieux d'aller à l'église parce que le contact avec les autres frères et sœurs contribuera à te booster d'avantage, mais ce n'est pas un problème. Si tu veux, je suis là et je te donnerai les bases nécessaires. 

Ethan :(reconnaissant) D'accord et merci.

Moi: (lâchant sa main que je tenais depuis un moment dans la mienne pour fouiller mon sac et prendre mon portable) Il faudra qu'on fasse un programme et pour cela j'aurais besoin de ton numéro pour que nous l'etablissions ensemble.

Ethan : D'accord.

Moi:(lui tendant mon téléphone) Tiens ,mets ton numéro stp.

Ethan : (prenant) Ce n'est pas verrouillé ?

Moi: Non. Vas y 


Il avait mis son numéro de téléphone avant de me le passer. J'avais enregistré ça dans mes contacts avant de faire sonner le sien.


Moi: C'est le mien.

Ethan : (enregistrant mon numéro)ok.

Moi: C'est bien ton numéro WhatsApp n'est-ce pas ?

Ethan : Oui. 

Moi: Ok. 

Ethan : Merci encore de m'avoir écouté Myrna.

Moi: De rien. 

Ethan : Tu peux y aller.

Moi: D'accord. (Me levant en prenant mon sac sur la table) Je te ferai signe pour le programme et si tu as des questions ou autres, n'hésite pas à m'écrire.

Ethan : (Debout à son tour) D'accord. 


Je m'étais retournée et m'étais éloignée de lui avec mon sac au dos et mon téléphone à la main. J'avais profité à regarder pour voir si j'avais reçu un message de Sara parce que finalement, j'avais fait plus d'une heure en train de parler avec Ethan. C'était pour la bonne cause, donc ce n'était pas grave. Sara m'avait effectivement fait un message m'informant qu'elle était partie avec Sophie et Japhet. Cela faisait une trentaine de minutes. Ce n'était pas grave, on allait s'écrire un peu plus tard de toute façon. J'étais sortie du portail toute seule et j'étais allée me pointer à la route pour prendre un taxi.  Au bout de 10 minutes, toujours rien. Les taximan ne voulaient pas me prendre. Une voiture était venue s'arrêter devant moi et lorsque la vitre s'était baissée, le visage d'Ethan m'était apparu.


Ethan : Je peux te déposer ?

Moi:Non ça va, ne t'inquiètes pas pour moi.

Ethan : (insistant) J'insiste. C'est à cause de moi si tu es restée jusqu'à cette heure au lycée et que tes amis sont partis alors je me dois de te déposer. C'est la moindre des choses que je puisse faire. (Ouvrant la portière de mon côté) Allez monte stp. 

Moi: (capitulant) D'accord.


J'avais enlevé mon sac à dos et j'étais montée à l'avant avec lui après qu'il ait enlevé ses effets du siège passager pour les mettre derrière.


Ethan : Tu vas dans quel quartier ?

Moi: à la cité mebiame.

Ethan : (semblant réfléchir) Cité mebiame, cité mebiame. Ah oui, le quartier qui donne vers le pk5 là ?

Moi: Oui. 

Ethan : Je vois.

Moi: Ça ne te fera pas un détour ?

Ethan : Non, t'inquiètes. Moi je vais à owendo (ville) je pourrai passer par là-bas. 

Moi: D'accord. 

Ethan : (mettant le contact) mets ta ceinture stp. 


Je l'avais fait. La voiture était climatisée, du coup il avait dû faire monter les vitre avant de démarrer et partir de là…


LE JOUR OÙ MA VIE BA...