CHAPITRE 70: QUELLE EST LA SIGNIFICATION...?

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 70 : QUELLE EST LA SIGNIFICATION ?


**LESLIE OYAME**


Je suis descendue et j’ai fait descendre les enfants avec leurs sacs à dos, le grand sac est resté dans la voiture. J’ai soulevé la petite et nous sommes descendus dans les bas-fonds. Lorsque j’étais proche de la maison, j’ai aperçu Ludovic et Léandre assis à la terrasse d’un bar en train de boire des bières à 7h du matin. Je choisis de passer mon chemin sans un mot pour eux car je ne suis pas là pour eux. Je me dire donc vers la maison et dès que j’ai vu l’état de délabrement dans lequel elle était, mon cœur s’est gonflé de colère. Quatre hommes valides dans une maison et c’est dans cette épave qu’ils vivent. J’arrive à la petite cour devant la porte et mon regard tombe sur quatre femmes assises sur des tabourets avec des pagnes attachés autour de la poitrine et des bouteilles de regab à leurs pieds. Quand mes yeux croisent ceux de Lauria qui essaie de prendre une gorgée ma colère augmente et sans que je ne puisse me maîtriser, je me dirige à pas pressés vers elle et je lui assène une violente gifle sur le visage qui lui fait lâcher la bouteille et pousse les trois autres femmes à crier de surprises. 


Moi : (En colère) Badecon Lauria, imbécile que tu es. Tu m’entends non ? 


J’ai déposé la petite par terre.


L’une des femmes : Mais c’est quoi ton problème ? Qui es tu ?

Maman : Tu es venue chercher quoi ici ? 

Moi : (Les ignorant toutes les deux) Tu es venue déposer tes enfants à la maison pour venir t’asseoir ici pour boire le vin ? Tu te fous de moi ? À 7h du matin tu bois la bière ? Dépêches toi de te lever de là. 


Elle me regarde avec les yeux comme quelqu’un qui ne comprend pas ce que je dis. Cela a le don de m’énerver d’avantage et je l’attrape par le cou pour la soulever de force. Les deux autres jeunes femmes veulent s’interposer pour m’empêcher de lui faire du mal mais je les gifle toutes les deux tellement fort qu’elles reculent et se mettent à crier. Ce qui interpelle le voisinage.


Moi : (À elles) Imbéciles, vous êtes qui pour venir mettre vos bouches quand je parle à ma petite sœur, vous êtes qui ? Revenez encore me toucher et je vous jure que c’est aujourd’hui que vous allez toutes mourir. (À Lauria qui est assise par terre) Toi je t’ai demandé de te lever delà espèce de chienne. J’ai souffert avec toi pour que tu finisses comme tes parents ? Lauria tu es malade ?


 Elle me regarde sans bouger et je me suis jetée sur elle pour la frapper. J’ai été séparée d’elle par les deux ivrognes que j’ai dépassé au bar. J’étais tellement en colère que je pleurais en me débattant. Quand je pense que je me suis presque tuée pour cette petite afin qu’elle vive et qu’elle aille à l’école, c’est une affaire qui m’énerve. J’avais commencé à coucher avec les hommes pour avoir de l’argent à cause d’eux. Ma virginité, je l’ai perdue avec un homme violent qui m’avait fait faire des choses bizarres pour qu’il me donne 50 mille parce qu’elle était gravement malade et qu’il fallait l’emmener urgemment à l’hôpital. Kelly qui me dépannait de temps en temps était en vacances avec toute sa famille hors du pays. Ce monsieur me faisait des propositions depuis un an mais je n’avais jamais cédé. Pourtant en regardant ma petite sœur mourante sans que je ne puisse faire quoique ce soit, j’avais fini par céder. Je n’avais même pas eu le temps de pleurer sur mon sort car sa situation me préoccupait. Après ça j’ai continué pour les ordonnances qui devenaient nombreuses, puis pour les nourrir et leur acheter les livres pour l’école. Aujourd’hui on va venir me dire que j’ai fait tout ça pour rien ? Qu’elle va venir s’asseoir sur ce tabouret avec un vieux pagne pour boire de l’alcool et finir comme ses parents ? Je vais la tuer de mes mains aujourd’hui si elle ne part pas de là. 

J’insulte tout le monde sans exception jusqu’à ce qu’une voix que je reconnais comme celle de Landry retentisse.


Lui : J’avais dit que je ne voulais plus voir ton visage jusqu’à la fin de ma vie. Qu’est-ce que tu es venue chercher chez moi Oyame. Dégage tout de suite de ma maison.


J’ai tourné mon visage vers lui et je suis tombée sur un homme qui avait l’apparence de quelqu’un près de la centaine, courbé avec la peau presque sur les os. J’avais du mal à croire que cet homme à l’aspect d’un vieillard est un homme de 60 ans. J’ai pris la peine de regarder sa femme et ses deux fils, ils n’étaient pas mieux. On dirait des vieux. J’étais dégoûtée, que peut on attendre des personnes qui ont fait le l’alcool leur maison et vivent dans une poubelle ? Heureusement que j’ai dit à mon homme que je suis orpheline car je préfère mourir plutôt que de lui présenter des gens comme eux.  J’ai regardé les trois enfants qui étaient derrière lui et j’ai reconnu les traits de visage de Ludovic et Léandre, sans aucun doute, ce sont leurs enfants mais ils ressemblent à des enfants du village qui sont mal entretenus avec des gros ventres et des cheveux roux.


Moi : (Le fixant dans les yeux avec une colère sourde dans le cœur)Rassure toi, je n’aurais jamais remis mes pieds ici si cela n’avait tenu qu’à moi. J’aurais préféré ne plus jamais avoir à vous revoir tellement vous me faites honte. Regardez vous dans une glace, je ne sais pas si vous êtes des humains ou des zombies. 

Lui : Dégage de ma maison.

Moi : Ne t’inquiètes pas, je m’en vais et je ne reviendrai pas. Vous pouvez crever dans votre misère ta femme, tes enfants et toi mais jamais au grand jamais, vous n’allez transformer les enfants pour lesquels moi Oyame j’ai souffert comme vous. Lauria va me récupérer tes affaires tout de suite et on s’en va. Ne m’oblige pas à me répéter. 


Elle est restée un moment assise en train de me regarder dans les yeux avant de se lever et rentrer dans la maison pour ressortir vêtue d’une robe et un sac de voyage à la main. 


Moi : Prend tes enfants et passe. 


Elle s’est exécutée et j’ai regardé les trois autres enfants. 


Moi : Suivez-la. 

Ludovic : Tu veux emmener mes enfants


Je l’ai regardé avec le visage fermé et il s’est tu. Les enfants ont porté leurs sandales et ils ont suivi Lauria. Les autres me regardaient sans rien dire. J’ai regardé Léandre qui me retenait encore et il m’a lâché. J’ai regardé cet homme et sa femme une dernière fois avant de partir de là. J’ai marché en silence avec eux jusqu’à la route.


Moi : (À Lauria) Je peux savoir pourquoi tu es ici et pas dans la maison de ton mari ?

Lauria : (Grattant son cou) Parce que Princy m’a chassé la semaine dernière.

Moi : Il t’a quoi ? Par rapport à quoi ?


Elle a baissé les yeux en grattant le cou, ce qui attire immédiatement mon attention sur cet endroit et je revois le fer que j’avais vu la dernière fois sur son cou.


Moi : Tu vas me répondre et c’est quoi cette chaîne sur ton cou ?

Lauria : (Me regardant) Quelle chaîne ?

Moi : Ne m’énerve pas, je te parle de la chaîne que tu as sur ton cou.

Lauria : (L’air confuse) Mais je ne connais pas de quoi tu parles.

Moi : (Passant mon doigt entre cette chose et son cou pour tirer dessus) Je te parle de ça.


Elle me regarde avec les grands yeux comme si j’étais folle. Alors avec la colère j’attrape ça bien tire dessus. Ça se détache de son cou mais disparaît sous mes yeux. J’écarquille les yeux de stupéfaction. Qu’est-ce que ça signifie ? Je la regarde et elle a l’air perdu. J’ai des hallucinations ou comment ?


Lauria : Tu vas bien ya Leslie ?

Moi : (Me reprenant) Je ne suis pas ta ya Leslie, monte dans cette voiture et tu vas me montrer ta maison. 


J’ai déverrouillé le véhicule et nous sommes tous montés. Elle m’a dit où elle habitait et je suis partie là-bas. Arrivée devant le portail, j’ai eu une impression de déjà vu, comme si j’avais vu cet endroit quelque part mais je ne savais plus où. Je suis descendue du véhicule et je suis allée sonner, le gardien a entrouvert.


Lui : Bonjour madame.

Moi : Bonjour, je veux voir votre patron.

Lui : Madame il n’y personne ici. Monsieur n’est pas là.

Moi : Il est au travail ?

Lui : Je ne sais pas. Il est parti depuis dimanche passé avec ses parents après le départ de madame. Il n’y a personne.

Moi : Il revient quand ?

Lui : Je ne connais pas madame. 

Moi : Je vois. 


Je suis revenue à la voiture.


Moi : (Prenant mon téléphone) Donne moi son numéro.

Lauria : Tu vas l’appeler ?

Moi : Non, je vais prendre pour remplir mes contacts. Ne me fait pas perdre mon temps inutilement Lauria, je dois aller au travail. 


Elle me passe son numéro et je lance l’appel dessus mais ça ne passe pas, c’est indisponible. Elle me donne un autre et le résultat est le même. 


Moi : (Le posant) Ses parents habitent où ?

Lauria : Hein ?

Moi : Je te jure que je vais mal te gifler si tu réponds encore une connerie à mes questions. 

Lauria : Ils habitent à Ambouet (quartier).

Moi : On n’y va. 


J’ai démarré et nous sommes partis. Elle m’a indiqué jusqu’au portail, là-bas aussi, ils n’y étaient pas. Ils sont apparemment tous partis sur la route avec leur fils. Je suis remontée dans le véhicule pour me demander ce que j’allais faire. Je ne peux en aucun cas les ramener à la maison, d’abord il n'y a pas assez de place et il est hors de question qu’Arsene découvre que j’ai une famille et c’est ce qui va se passer si je le fais. Je regarde les 5 enfants assis à l’arrière et je repense à l’épave dans laquelle ils vivaient, surtout dans quelles conditions et cela m’énerve. La maison du 9 n'est pas encore opérationnelle et je ne sais pas où je vais les laisser. Je réfléchis et je pense à l’appartement d’Arsène. C’est un endroit meublé qu’il a décidé de mettre en location pour des gens qui veulent faire des séjours rapides. Actuellement il est libre si je ne me trompe pas.  J’ai pris mon téléphone et j’ai lancé l’appel sur son numéro, il a immédiatement décroché. 


«Arsène : Oui mon cœur. »

 «Moi : Bébé excuse-moi de te déranger au boulot mais j’ai besoin de ton aide »

 « Arsène : Qu’est-ce qui se passe ? »

 « Moi : Mon amie vient d’arriver à Libreville. »

« Arsène : D’accord . Elle a récupéré les petits ? »

« Moi : Oui mais il y a un souci. Elle doit rester ici pendant quelques jours pour régler des choses avec le père des enfants. »

« Arsène : Je vois. Mais où ce situe le problème ? »

«Moi : Comme elle va rester pendant un moment, elle aura besoin d’un endroit où rester en attendant de régler son problème. Et je me demandais si c’était possible de lui prêter d’abord ton appartement pour le moment vu qu’il est libre. Elle va payer la location. »

 « Arsène : Elle n’a pas à payer, c’est ton amie. Ça ne me dérange pas. Tu sais où se trouve encore l’endroit ?

« Moi : Oui. Donc je peux l’y emmener ? »

« Arsène : Oui, tu peux. »

«Moi : Merci mon amour, c’est gentil. »

 «Arsène : De rien. Donc tu n’es pas encore au boulot ? »

 « Moi : Non. Je la dépose rapidement et j’y vais. »

«Arsène : Ok. La clé de l’appartement est sur le meuble où je dépose les clés à la maison. »

 « Moi : D’accord. Bon je vais te laisser. Travaille bien et à ce soir. Je t’aime. »

 « Arsène : Pas à ce soir. On déjeune tout à l’heure ensemble, je vais passer te prendre. »

« Moi : Je ne suis pas sûre que je prendrai une pause déjeuner à cause du retard que j’ai ce matin. Actuellement le boulot est monstre à la banque. »

«Arsène : Je vois. À ce soir dans ce cas. Mais cherche à te nourrir car mes enfants ne peuvent pas être affamés toute une journée. »

 « Moi : Je ferai un effort promis. » 

« Arsène : D’accord . Bon je dois te laisser, j’ai du boulot. Je t’aime ma Douce. »

« Moi : Je t’aime aussi Archy. »

Clic. 


J’ai soupiré un moment avant de poser mon téléphone et de démarrer, d’abord pour le fromager récupérer la clé puis pour le Beau Séjour où est situé l’appartement. J’arrive, je gare et je leur demande de descendre avec leurs affaires. Nous allons dans l’appartement entièrement équipé d'une chambre avec salle d’eau, un salon, une cuisine et une petite terrasse avec portail en grille. La zone est sécurisée et le quartier est tranquille. Il y a la télévision et le câble. 


Moi : Tu vas rester ici avec les enfants en attendant que Princy ne revienne de je ne sais où. Je vais rapidement faire quelques courses pour la nourriture avant de revenir. 

Lauria : D’accord. 


Je suis sortie et je suis allée là à Nyali (Quartier) pour acheter la nourriture et les produits de toilette. Tout l’argent qui était sur moi est fini. Les dépenses que je n’avais même pas prévu de faire. Des choses qui m’énervent comme ça. Je suis retournée et j’ai tout déposé devant elle. 


Moi : Débrouille toi avec ça pour le moment. Je vais revenir ici quand je vais trouver le temps. Pour l’instant tu restes avec les enfants. 

Lauria : D’accord. 

Princesse : Maman part ?

Moi : Oui ma puce, maman part au travail.

Princesse : Moi viens avec toi. 

Lauria : Mon cœur va vite prendre ton ours à la chambre pour partir avec maman.


Elle a couru pour partir et j’ai profité pour sortir. Elle m’a suivi à l’extérieur en refermant la porte derrière elle. 


Moi : (Devant la voiture, le visage fermé) Je n’ai pas le temps de te parler aujourd’hui mais crois moi tu vas m’entendre. Les coups que je t’ai donné ce matin, ne sont rien comparés à ce que je vais te donner quand je reviendrai ici et tu vas m’expliquer la folie qui veut te gagner. (Montant dans ma voiture) Si Arsène passe par ici en mon absence, tu as intérêt à lui dire que tu habites à port Gentil depuis que tu t’es séparée avec le père de tes enfants. Toi et moi sommes amies de longues dates et tu m’as appelé récemment pour avoir mon aide. S’il te pose d’autres questions tu te débrouilles à lui donner des réponses cohérentes. Si tu vas dire des bêtises qui vont me mettre dans des problèmes, je te jure Lauria, qu’il faudra mourir après parce que c’est moi qui le ferai. J’espère que je suis très claire.

Lauria : Oui. 

Moi : Tant mieux.


J’ai mis le contact.


Lauria : Ya Leslie ?

Moi : (La regardant)

Lauria : Merci.


Je l’ai toisé avant de partir de là pour le boulot, il y avait une foule monstre et après avoir été réprimandée pour l’heure, j’ai pris mon service non stop jusqu’à 16h30. J’étais tellement fatiguée et affamée que je suis directement rentrée à la maison où j’ai trouvé Arsène et les enfants. Ces derniers m’ont demandé si Prince et Princesse étaient partis chez leur mère.


Moi : Oui.

Amour : Ils vont encore revenir ?

Moi : Non.

Amour : (Déçue) C’est trop nul, moi je les aimais bien. 

Aimé : Moi aussi.

Moi : Je sais.

Arsène : Je suis passé par le beau séjour aujourd’hui.


Mon cœur a raté un battement. 


Moi : Et ?

Arsène : J’ai vu ton amie. Je voulais voir si elle était bien installée.

Moi : (le regardant le cœur battant)

Arsène : Tu ne m’as pas dit qu’elle venait avec trois autres de ses enfants.

Moi : (Maîtrisant ma voix) C’est l’un des soucis qu’elle doit gérer. C’est une histoire tellement compliquée que je ne voulais pas rentrer dans les détails et il s’agit aussi des choses assez intimes donc je n’ai rien dit. Même si à la base, je ne le savais pas. C’est quand je suis allée la prendre au port que je l’ai su.

Arsène : Je vois. Mais tu sais ce qui est étrange ?

Moi : Dis moi.

Arsène : Cette femme ressemble, à quelques exceptions près à une femme que je vois dernièrement dans mes rêves.

Moi : Comment ça ? 

Arsène : Je te l’assure . Quand je l’ai vue aujourd’hui, j’ai même cru que j’hallucinais. Et du coup je me demande pourquoi je rêve d’une femme qui ressemble à ton amie ?


Je le regarde et je ne sais pas quoi répondre. Comme je l’avais dit une fois, Lauria et moi on ne se ressemble pas, moi je ressemble à mon père et Lauria a pris ma mère (cf :chapitre ‘’le Karma’’ dans MÈRE MALGRÉ MOI), mais l’autre personne à qui on a toujours dit qu’elle ressemblait, c’était ma grand-mère, la mère de mon père, de qui on a dit qu’elle a pris plusieurs traits. Donc s’il dit qu’il rêve depuis peu d’une femme qui ressemble à Lauria, soit il s’agit de ma mère soit de ma grand-mère. Sa question sur la personne de Landry me revient à l’esprit. Et j’essaie de comprendre pourquoi Arsène rêve de ma famille. Quelle est la signification de tout ceci ??


SECONDE CHANCE