Chapitre 8
Ecrit par R.D
«
Vos épouses sont pour vous un champ de labour. Allez à votre champ
comme vous le voulez et œuvrez pour vous-même à l’avance. Craignez Allah
et sachez que vous le rencontrerez et faite gracieuse annonce aux
croyants » (Coran sourate 2 verset 223)
Ibrahima
J’ai passé une magnifique soirée. Vraiment, je suis moi-même surpris de
ce qui c’est passé aujourd’hui. Comment dire ? Je ne savais pas que
cela pouvait être si agréable que ça d’être le premier d’une femme.
Elle s’est endormie dans mes bras et je n’ai pas le courage de la
réveiller. Je passe juste mon temps à la regarder dormir. Elle parait
si calme, douce, on dirait un ange tombé du ciel.
Et si mon
orgueil avait fait en sorte que je ne vois pas ce qu’on m’a donné ? Et
si mon père avait voulu le meilleur pour moi en me donnant cette femme
qui a même du mal à soutenir mon regard ?
Ne devrais-je pas
essayer de voir ce que ça donnera ? Elle ne m’a jamais regardé de
travers. C’est moi qui ai toujours été un chien avec elle mais
n’empêche, elle m’a demandé des excuses comme si elle avait fauté.
J’ai été touché. Oui je crois que dès fois, on ne sait pas comment
réagir face à certaines situation donc on se cache derrière des torrents
d’excuse. Il est nettement plus facile de se montrer mauvais que d’être
gentil, plus facile de détester que d’aimer.
Parce que même
pour aimer une personne, il faut de la patience, savoir faire preuve de
compromis, faire tout pour qu’elle se sente bien. La choyée, la protéger
de tout ce qui pourrait la nuire. Savoir aimer n’est pas donné à tous
le monde.
Que suis-je censé faire ? Apprendre à l’aimer ?
Essayer de la connaitre ? Je n’ai jamais posé des questions sur elle.
Mis à part son prénom, en fait je ne connais rien de ma femme, aussi
choquant soit il.
Je crois que le mieux pour moi c’est
d’apprendre à la connaitre. Me faire violence pour ne pas laisser mon
sale comportement déteindre sur elle. Qui sait si elle aussi n’a pas eu à
être obligée de se marier avec moi ? J’ai crû être la seule victime
mais n’est t elle pas plus victime que moi ?
Lorsqu’elle a
commencée à bouger, j’ai esquissé un sourire en posant le revers de ma
main sur sa joue et elle m’a bien rendue mon sourire.
Moi : bien dormie ?
Fatima : Oui. Je ne m’en suis même pas rendue compte.
Moi : c’est normal mais tu n’as pas beaucoup dormie aussi.
Elle a voulu se levée, mais elle a stoppée son geste en grimaçant de douleur.
Moi (inquiet) : tu as mal ?
Fatima : oui, ça chauffe.
Moi : attends !
J’ai porté mon caleçon avant de la soulever et l’emmener dans la baignoire que j’ai remplie d’eau.
Fatima : merci beaucoup.
Moi : c’est tout à fait normal. Tu veux que je te lave ?
Fatima : je vais me débrouiller.
Moi : en cas de besoin, je suis à côté.
Je suis sortie de la douche pour me rendre dans la chambre. Je remarque
qu’il y a une grosse tâche de sang sur le lit. J’ai enlevé le drap que
j’ai mis dans la buanderie avant d’enfiler un débardeur.
C’est
la première fois que je déflore une femme et croyez moi que ce n’est pas
évident. J’ai le pénis qui me fait mal à force d’avoir essayer. On dit
que la femme souffre mais l’homme aussi souffre. Parce que le fait
d’essayer tous le temps pour forcer le passage n’est pas évident.
Je suis allé dans la chambre d’amis pour prendre une douche et profiter
pour faire mes grandes ablutions. D’habitude je prie seul, mais j’ai
préféré attendre pour prier avec elle.
Lorsque je suis retournée dans la chambre, elle venait à peine de passer sa robe pour prier.
Moi : viens, on va prier ensemble.
Elle a semblée étonner mais n’a pas fait de commentaire.
Que dire de ce que j’ai ressenti quand c’était le moment de m’adresser à
Dieu avec la femme qu’il m’a donné ? Je me suis senti en paix avec
moi-même mais en même temps envahi par des remords.
Qu’à t elle
dû penser lorsque je la dénigrais, traitait de villageoise, forçait à
prendre des vitamines parce que je la trouvais trop maigrichonne ? J’ai
vraiment honte de moi.
J’ai demandé à Dieu après notre prière
de m’aider à être un homme meilleur mais surtout de m’aider à mériter la
femme qu’il m’a donné.
Moi : je suis vraiment désolé Fatima.
Fatima (surprise) : pourquoi ?
Moi : j’ai été un con avec toi. Tu ne méritais pas ça !
Fatima (souriant) : ce n’est pas grave.
Moi : si, c’était grave. C’est juste que t’es trop gentil pour le remarquer.
Fatima : je te pardonne alors.
Moi : merci. Bon je ne sais pas pour toi, mais moi j’ai vraiment faim.
Ne bouge pas, je vais réchauffer la nourriture et l’apporter. Je sais
qu’actuellement tu ne dois pas être dans ton état.
Fatima : non, c’est à moi de le faire.
Moi : le meilleur des hommes est le meilleur avec sa femme. N’est ce
pas ce que le prophète Psl (paix et salut sur lui) a dit ? C’est aussi
mon devoir de te faire plaisir.
Elle a juste acquiescée de la tête.
Au moment de me rendre dans la cuisine, mon téléphone s’est mis à sonner.
Moi : Allo ?
Boubs : connard ! Depuis tous ce temps je tente de te joindre en vain.
Moi : tu oublies que je suis marié ?
Boubs : ne me dis pas que t’étais occupé à faire ce que je pense que tu faisais ?
Plus con que lui, je meurs !
Moi : et en quoi ça te regarde ? Si tu n’as rien à me dire d’extra je vais devoir raccrocher. Je suis occupé.
Boubs (ton taquin) : j’en connais un qui commence à mordre à l’hameçon. En fait je t’appelais par rapport à l’amie de ta femme.
Moi (étonné) : quelle amie ?
Boubs : Mounas. J’ai rendez vous avec elle tout à l’heure.
Moi (agacé) : en quoi ça me regarde ?
Boubs : je voulais que tu le sache. Elle est hyper bonne et j’ai envie de conclure avec elle.
Moi (énervé) : si tu veux, tu peux même t’envoyer en l’air avec la
fille de ton président que je n’en aurais rien à foutre. Maintenant je
vais raccrocher.
Non mais le mec là me dépasse vraiment. En quoi ça me regarde ?
Après avoir finit de réchauffer la nourriture, je nous ai servis à
manger. D’habitude je mange seul dans mon assiette, mais cette fois ci
j’ai voulu qu’on mange ensemble.
Moi : même pour manger devant moi tu as honte ?
Fatima (baissant la tête) : non..
Moi : je te rappel que je t’ai déjà vu nue. Donc tu ne dois plus avoir honte de moi.
Elle a encore recommencée à rougir.
Fatima : c’est la première fois aussi que je mange avec toi, c’est tout à fait normal.
J’ai découpé un bout du steak que j’ai mis dans sa bouche.
Moi : si je te donne à manger, au moins tu n’auras pas honte. Alors, parle-moi de toi. Tu es étudiante ?
Fatima : oui. J’ai eu ma licence l’année passé en Banque Finance.
Moi : Habon ? Mais c’est bien ça. Mais pourquoi vous les femmes, aimez tant l’argent ?
Fatima (souriant) : non, moi je n’aime pas. C’est plutôt les calculs que j’aime.
Moi (ton taquin) : oui, les calculs de l’argent c’est sûr.
Fatima (rigolant) : voilà. Comme ça je vais bien gérer ton patrimoine.
Moi : c’est qu’elle est aussi intelligente apparemment. J’ai décroché le gros lot. Al hamdoulilah !
Fatima : Intelligente serait trop dire, mais je me débrouille pas mal.
Nous avons passés le reste de la soirée à parler de tout et de rien et
veiller devant la télé. C’est bien la première fois depuis que je suis
arrivé qu’on dort ensemble et c’est loin de me déplaire.
****
J’ai dormi comme un bébé. C’est Fatima qui m’a réveillé en me disant
qu’il était l’heure de la prière. Donc après avoir accomplis mes
obligations religieuses, je me suis encore assoupi quelques temps avant
de me rendre au boulot.
Moi (sur le palier de la porte) : ton mari s’en va et tu ne m’embrasses pas ?
Elle s’est avancée timidement vers moi pour me faire un baisé.
J’ai dû l’attirer jusqu’à moi pour l’embrasser convenablement. Ça m’a
coûté un gros effort pour me détacher d’elle tant j’avais envie de me
perdre encore dans son jardin secret.
Moi (ton suave) : surtout attend moi en petite culotte aujourd’hui. La soirée risquerait encore d’être mouvementer.
Elle a esquissée un sourire avant de baisser la tête et me lâcher un Ok inaudible.
Je suis arrivé au boulot de super bonne humeur et c’est Karim qui l’a remarqué en premier.
Karim : j’ai l’impression que contrairement à moi, y en a un ici qui a fait des rêves en couleur.
Moi : vraiment je ne comprendrais jamais l’être humain. Quand je suis
de mauvaise humeur, on me traite de tous les noms. Maintenant que je
suis de bonne humeur, on me fait des reproches. Tu veux quoi au final ?
Karim (rigolant) : tu sais quand ce n’est pas une habitude, c’est tout à fait normal.
Moi : vieux plouc. Pense à te trouver une femme, ça te fera du bien.
Karim : ai-je bien entendu ? Une femme ? Quoi le mariage te parle déjà ?
Moi : ça ne te regarde pas. On a du pain sur la planche ce matin, donc ne me fatigue pas.
Je me présente Ibrahima Bah et j’ai 32 ans. Je suis le fils unique de
mes parents. Ma mère est décédée comme vous le savez déjà lorsque
j’avais 28 ans. Ça a été une période très difficile de ma vie mais al
hamdoulilah, j’ai pu sortir la tête de l’autre.
Je travaille
dans l’entreprise familiale de papa. Il possède plusieurs entreprises et
nous sommes dans le commerce. On commercialise des matériaux de
construction que nous revendons à de grande entreprise ici et al
hamdoulilah ça ce passe bien.
C’est à la mort de maman que j’ai
commencé à faire la navette entre la France et la Guinée. A une période
je ne voulais tellement plus que quelque chose me fasse pensée à elle,
que je suis resté deux ans là-bas malgré tout ce que papa a fait pour me
faire revenir.
C’est vrai que c’est mon père mais on ne
s’entend vraiment pas. Il passe son temps à me critiquer. Soit je suis
un bon à rien, soit je ne mérite pas d’avoir d’argent, il trouve
toujours quelque chose à redire sur moi et comme c’est mon père je n’ai
pas trop le choix.
En milieu d’après midi, j’ai eu l’idée de
l’inviter ce soir à diner. J’ai donc réservé une table dans un
restaurant gastronomique. Je crois que si j’ai envie que ça ce passe
bien entre nous, il va falloir que je me bouge.
J’imagine
qu’elle doit aussi faire des efforts pour ça et qui sait si vous n’allez
pas nous attribuer le rôle du meilleur couple de l’année ? Oui, je sais
que jusqu’à hier je ne voulais même pas la voir en peinture mais n’est
ce pas ont dit que seul les imbéciles ne changent pas ? Comme je n’en
suis pas un, je vais essayer de faire en sorte que les choses
fonctionnent entre nous.
****
Nous avons pris la
direction du restaurant après avoir effectués la dernière prière. C’est
moi qui lui ai choisie une tenue et je dois avouer qu’elle est vraiment
ravissante à l’intérieur.
J’ai attrapé sa main lorsque nous
sommes rentrés dans le restaurant. Tous les regards ont convergés vers
nous mais je m’en fiche. Je sais que je suis connue de partout donc les
gens doivent sûrement se dire qu’après avoir caché ma femme, je l’ai
enfin étalée au grand jour.
On venait à peine de prendre place
lorsque Awa, mon plan cul a fait irruption à notre table. Elle a regardé
Fatima de la tête jusqu’au pied avant de me regarder à mon tour.
Awa : oh mon amour, comment tu vas ?
Son amour ? Mais qu’est-elle entrain de me faire comme ça ?