Chapitre 8
Ecrit par Annabelle Sara
Alice se mit à rire, elle se moqua tellement de sa sœur, Qu’on pouvait voir des larmes au coin de ses yeux.
- Quand on te parle Solène tu dis tu maîtrises! Voilà donc ta maîtrise…
- Pardon! Je ne t’ai pas invité ici pour que tu te moques de moi, dit Solène en déposant une canette de bière devant sa sœur.
- Et tu crois que je vais faire quoi à part me moquer de toi? Combien de fois je t'ai parlé de cette relation? Combien de fois maman t'a parlé de cette relation?
- S’il te plaît laisse maman en dehors de ça!
Elle commençait à se dire que se confier à sa petite sœur était finalement une mauvaise idée.
- Que je la laisse en dehors de ça… attends un peu qu'elle apprenne les projets que ton gars et toi vous avez!
- Tu ne vas pas parler de ça à maman… intervint la sœur aînée.
- Pourquoi? C’est ta mère, elle a le droit d’être au courant de ce que tu veux faire non?
- Non! Tu n’es pas le messager de maman! C’est comme ça que tu fais chaque fois je te parle de mes choses tu amènes ça à la maison… je ne veux pas que tu parles de ça à maman! D'ailleurs je ne crois pas t'avoir dit que j'étais prête à faire ce que Léon veut!
Alice la petite sœur de Solène étudiante en médecine, était la seule des 3 enfants Messanga qui avait suivi la voie tracée par les parents.
Solène n’avait certes pas poursuivi les études dans le domaine qui avait choisi son père et sa mère mais elle avait bien réussi en marketing et aujourdui travaillait dans une boîte événementiel le mieux côté de la place.
Même si cela n’était pas clairement défini, il existait cette rivalité entre elles. Solène qui était la plus indépendante des 2 et Alice la fille préférée, celle qui respectait tout ce que les parents voulait.
- Donc tu n’as pas l’intention de porter l’enfant de Léon?
- Je n’ai aucun problème avec l’idée d’avoir des enfants avec lui mais c'est le timing qui est mauvais… et surtout je me demande pourquoi est ce qu'il commence par la progéniture avant de poser les véritables bases dans notre relation.
Léon avait surprise Solène la veille en lui demandant de lui faire un enfant. Chaque fois qu’elle se rappelait de cette conversation ses doigts s’agitaient. Elle attrapa sa propre boisson et prit une bonne gorgée.
- Quand tu parles de véritable base de quoi tu parles? De mariage?
- Bien sûr que je parle de mariage?
Question de sa sœur froissa Solène.
- Pourquoi tu crois que je parlerai d’autre chose que de mariage?
- Peut être parce que je pense que les véritables bases d’une relation c’est le respect mutuel l’amour, la confiance… pas forcément dans cet ordre mais quand même! Si vous avez ces 3 choses pourquoi est ce que tu hésites? L’idée de porter l’enfant de l'homme que tu aimes ne te plaît pas?
- Attends il faut souvent laisser les gens avec tes théories occidental de la vie là! S’exclama Solène.
- Donc ce que tu veux dire c'est que tu ne te vois pas porter l’enfant de Léon c’est ça?
- Je n'ai jamais dit ça…
Elle était beaucoup trop sur la défensive et sa petite sœur s’en rendit compte.
- Hum... So, c’est ce que moi je crois comprendre quand tu me parles de théorie occidentale de la vie! A part l'amour qu'est-ce qui peut te pousser à porter l'enfant de quelqu'un? Demanda Alice avec un ton plus inquisiteur que concerné par la situation de sa sœur.
- Une bague! Un projet de vie! un véritable projet de vie, que je vois en lui de la stabilité, déclara-t-elle plus agitée que jamais.
- Mais attends… vous êtes ensemble depuis 3 ans vous n'avez jamais parlé de projet de vie? Et puis quand tu parles de stabilité de quoi tu parles exactement?
Solène soupira se rendant compte que depuis le début de sa relation avec Léon elle a toujours eu ce léger sentiment de navigation à vue avec lui. Comme s’ilsne poursuivait pas le même but.
- Ça fait presque 10 ans qu’il travaille dans le département où il est. Il a évolué certes, il est devenu chef de bureau d’accord! Mais c’est quoi la suite… après ça c'est quoi? Il va rester le sous-fifre d'un directeur à vie? Je suis fatiguée d'essayer de lui faire entendre raison! Son beau-frère lui propose du travail depuis il aurait pu évoluer créer même sa propre entreprise mais non monsieur ne veut rien entendre… par fierté ou je ne sais pas quoi…
- Ça veut dire concrètement que entre vous là vous n’avez jamais discuté de ce que vous allez faire demain de ce que vous allez bâtir tous les deux?
- Je ne sais même pas ce que veut dire bâtir je ne sais même pas où tu veux en venir!
- Mais ma chérie c’est grave! Tu es déjà à 3 ans de vie avec un homme et tu ne sais pas où il veut être demain toi même qu'est ce que tu veux? Parce que lui clairement il veut une vie simple… être en couple casée tranquille! Comme un bon agent de la fonction publique le train train quotidien… métro boulot dodo comme disent les européens.
- Je veux qu’il ait de l’ambition qu’il ait soif de réussite qu'il ne respire que pour le succès… mais je ne vois pas ça en lui!
Alice observa un moment sa sœur qui était en train de jouer avec ses ongles! Ce tique nerveux elle le reconnaissait parce qu’il envahissait Solène chaque fois qu’elle avait fait quelque chose qu’elle regrettait et cherchait à le cacher.
- Solène, ne me dis pas que tu trompes Léon!
Cette phrase résonna plus comme une déclaration que comme une interrogation.
- Je ne vois pas où tu vas chercher ce genre d’histoire!
- Solène je suis ta petite sœur je te connais mieux que n'importe qui…
- Non tu ne sais pas de quoi tu parles!
- Ah oui et c’est aujourdui que tu sais que Léon est quelqu’un de simple? Hehaaaa… combien de fois on te l'a dit ? Papa, maman, même moi je t’ai dit ça !
- Je le sais depuis mais est-ce une raison pour lui de ne pas vouloir évoluer? Il est jeune il a de l'avenir, pourquoi est ce qu'il ne veut pas bouger ?
- À qui tu le compare pour Savoir qu’il ne veut pas bouger?
- Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Coupa Solène.
- Ah bon ? Donc si je comprends bien… ce que tu me dis, c’est que tu n’es pas prête de faire un enfant parce que tu veux qu'il t'épouse d'abord que c'est une condition sine qua non?
La réponse ne venant pas, elle insista.
- Mais en fait même s'il te demandait en mariage il y a des chances que tu refuses! Solène il y a des chances que tu refuses?
La jeune femme ne répondit pas cette fois non plus. Elle détourna le regard de celui inquisiteur de sa sœur, le plongeant au loin à travers la fenêtre de la cuisine de l'appartement qu'elle partageait avec son petit ami depuis 3 ans. Elle se sentait bien avec lui. Elle devait l'avouer mais il lui manquait beaucoup trop de choses. Il manquait beaucoup trop d’inconnues à l’équation. Est-ce qu’elle était prête pour s’engager dans une relation avec quelqu’un qui semblait ne pas réellement comprendre ses attentes?
- Si tu sens que ça ne donne pas, qu’est-ce que je fais ici à te donner des conseils pour améliorer votre relation ? Qu’est-ce que tu fais ici à te voiler la face ?, lui demanda finalement sa petite sœur.
La veille au soir elle n’avait pas donné de réponse à Léon. Elle sentait bien que son indécision avait précipité le froid entre eux. l'incertitude dans laquelle elle se trouvait, était bien plus confortable si elle décidait de d'affronter la vérité en face comme le disait sa sœur.
De son côté, Thérèse ne savait plus à quoi s'en tenir! Elle avait suivi à la ligne les directives que lui avait donné sa femme de ménage. Alors elle ne comprenait pas pourquoi ce matin encore comme depuis bientôt 15 ans, elle se retrouvait en train de porter une serviette hygiénique.
Elle n’avait même plus l’énergie pour pleurer. Car de larmes durant toutes ces années elle en avait versé. Elle ne comprenait pas pourquoi encore et toujours rien ne fonctionnait.
Dieudonné elle avait une vie sexuelle rempli, ils avaient tellement essayé et ressayé qu'elle ne comprenait pas pourquoi la nature s’obstinait à lui refuser ce cadeau!
Qu’avait elle fait de mal? Quel sacrifice n’avait-elle pas consenti? Quel crime avait-elle commis?
- Julie, s'écria t-elle. Julie!
Plus elle criait fort plus elle avait mal et plus ses yeux s’embuaient de larmes.
- Ju…
- Oui Ma Thé qu’est-ce… que se passe-t-il…
Elle finissait sa question mais compris rapidement ce qui affligeait sa patronne.
- Ça n’a pas marché? Demanda la jeune femme de ménage.
Visiblement surprise elle même par l’échecdu traitement qu’elle avait proposé à sa patronne, en larmes.
Elle pleurait, la douleur des crampes menstruel il était pour quelque chose. Mais là véritable douleur se trouvait dans son coeur.
- Ça n’a pas marché Julie ! Je suis maudite. Je ne sais pas qui mais quelqu’un m’en veut… on m'a attaché au village pour que je ne puisse pas avoir d’enfants!
- Ce n’est pas possible que ça n’ait pas marché… trois mois de traitement intense ne peuvent pas finir comme ça dans l’eau!
- Regarde moi… je saigne!
- Non Madame ce n'est pas possible… mes produits sont pur… j’ai été initié par ma grand-mère, elle même l’avait été par sa mère ! Ce traitement a une efficacité assuré!
Julie avait l’air encore plus désemparé que sa patronne. Elle ne comprennait pas pourquoi elle n’avait pas obtenu les résultats escomptés.
- C’est pour ça que je te dis que quelqu’un m’a attaché! Déclara Thérèse avec fermeté.
- Mais… Ma Thé, même si votre problème était mystique il aurait fonctionné! Ce produit est comme la main du Saint esprit sur votre ventre!
Cette analogie qui s'apparentait à du blasphème conforta Thérèse dans l’idée que finalement le ciel ne voulait pas lui offrir ce cadeau.
- Vous êtes sûr d’avoir suivi mes instructions?
- Julie j’ai fait exactement ce que tu m’as demandé. C’est même toi qui préparait tout, les tisanes matin et soir, le bain de vapeur… même le blindage! Toi même tu as vu à quel point j’étais épuisée après avoir pris le produit.
- C’est vrai ! C’est pourquoi ça m’étonne que vous n'ayez pas conçu… Est ce que vous êtes certaine que monsieur a fini à l’intérieur!
- Mon époux ne s’extirpe jamais avant d'avoir fini! Au début de notre relation même ça me faisait peur parce que je ne voulais pas tomber enceinte de lui avant d'être légalement sa femme!
- Il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire… murmura Julie en aidant Thérèse à ranger le bordel qu’elle avait mis en cherchant des serviettes hygiéniques dans les tiroirs de sa salle de bain.
- Quoi exactement? Excuses moi pour le désordre… mais je suis une fleur fanée…
- Vous n’êtes pas stérile Madame! Non ça va… je vais ranger! Avec tous les tests effectuer que ce soit à l’hôpital que ce soit par ma grand-mère… vous n’êtes pas stérile!
- Alors soit ils se sont trompés quelque part soit il y a un problème mystique. Je suis fatiguée Julie, j'ai tout essayé mais là je suis vraiment fatiguée!
- Votre mari ne peut pas être stérile!
- Bien sûr plus qu’il a déjà 3 enfants!
- Alors il y a un truc qui ne va pas! Mais ne vous affolez pas je vais voir avec la vielle ce qui se passe! Séchez vos larmes, rien n’est perdu !
L’optimismedans la voix de Julie ne réconforta pas plus Thérèse. Elle était tellement dépitée qu’elle ne savait plus quoi faire. Elle qui avait espéré pouvoir enfin résoudre son problème se retrouvait face à la réalité. Elle n’aura jamais de bébé.
Elle devait peut-être se rendre à l’évidence. La nature lui refusait cela. La joie de la procréation, elle n’y goûtera sûrement jamais. Ses derniers espoirs s’envolait et elle pouvait sentir ses entrailles se dessécher.
- Je suis finie… se lamenta-t-elle. Je ne suis rien!
Sentant que sa patronne avait besoin de rester seule, Julie l’a pris par la main pour la reconduire dans sa chambre.
Elle aperçut les petites tâches de sang sur les draps. Thérèse qui ne s’attendaitplus à avoir ses règles avait sûrement dû se faire surprendre par les crampes et le saignement.
- Ma Thé je vais changer les draps après je t’apporte un peu de citronnelle…
- Merci !
Les draps changés, Thérèse s'allongea essayant de ne pas repenser à autre chose sa détresse. On pouvait croire qu’elle pouvait trouver du soutien auprès de son mari, mais non. Il ne ressentait pas le fait de ne pas avoir d’enfant comme elle. Non seulement parce que de base c’est un homme mais surtout parce qu’il a déjà de quoi faire de ce côté avec ses 3 enfants.
Elle pouvait en parler avec Léon, seulement elle avait toujours voulu tenir ses frères loin de ses griefs. Elle se souvenait encore de sa mère, un belle femme, grande. Forte de sa voix, de sa corpulence et même de son caractère. Elle était le roc sur lequel ses enfants se reposait et elle se souvenait que sa mère lui disait toujours d’être celui de ses frères. Pas l’inverse.
“Tu peux les comprendre mais ne t’attends pas à ce qu’ils te comprennent’’
Elle décida d’appeler la seule personne qui lui restait disposée à partager ses peines.
Le téléphone sonna plusieurs fois sans réponse, elle allait laisser tomber quand on frappa à la porte.
- Thérèse ?
- Ekieu… juju? C’est toi que j’apellais au téléphone mais tu ne prenais pas…
- parce que justement j’étais déjà ici quand tu as téléphoné, répondit Calixte Epée en entrant dans la chambre de sa plus vieille amie un plateau portant deux tasses fumantes, dans les bras.
Calixte et Thérèse avaient travaillé toutes les deux dans un restaurant, c’était celui de l’ami de de Thérèse qui deviendra plus tard l’époux de Calixte. A l’époque elle poursuivait ses études en psychologie à l’Université de Ngoa-Ekelle. Malgré qu’elles n’avaient pas le même parcours, les deux jeunes femmes avaient toujours eut de l’affection l’une pour l’autre.
Calixte était la sœur que n’avait pas eut Thérèse.
- Qu’est ce qui t’arrive Julie m’a dit que tu ne vas pas bien!
- Laisse moi comme ça Calixte… c'est la vie qui est en train de me mettre KO…
- Qu’est ce qui se passe explique moi…
- Tu te souviens que Julie m’a donné un traitement pour concevoir… pendant 3 mois j'ai bu des écorces tellement amères que je ne connais plus le goût de la nourriture ! Je me suis assise sur un seau d'eau bouillante tous les jours pour me débarrasser des impuretés… Je ne te dis pas tout ce que j'ai fait… Mais ce matin je me suis réveillée avec les crampes menstruelles!
- Waaa Seigneur… fit Calixte en prenant son amie dans ses bras. Donc ça n'a pas marché c'est ça?
- Non Callie… ça n’a pas marché! Je suis dépassée! Je ne sais même plus ce que je vais faire . A l’hôpital ça ne donne pas, à le indigène ça ne donne pas… c’est quoi le problème au juste? Ça fait 15 ans que je cherche un bébé et jusqu’ici le ciel ne trouve pas que j’ai mérité un peu de joie ? Qu’est-ce que je dois faire? Se lamenta Thérèse.
- Thérèse moi je t’ai dit à plusieurs reprises d’adopter un enfant l’enfant n’est pas seulement celui qui sort de ton ventre! Tu peux aller dans un orphelinat il y a beaucoup d’enfantqui rêve de trouver une famille aimante… il suffit que ton mari et toi vous entendiez pour faire ça! C’estpas comme si les moyens manquent.
- Je peux très bien engager une procédure d’adoption. Mais d’abord ce qui ne va pas chez moi. Si les docteurs me disaient que je suis stérile où même si la grand-mère de Julie m’avait dit que je suis stérile et que je ne peux pas avoir d’enfant, ça c’est différent. Quand tu sais que tu n’as pas été conçu pour ça tu t’adaptes, mais je n'ai aucun problème. On ne détecte aucun problème, alors pourquoi est ce que je n'arrive pas à tomber enceinte?
- Attends attends je ne comprends pas bien ce que tu racontes ! Tu veux dire que tu n'es pas stérile?
- Calixte on soigne la stérilité? Je n'ai aucun problème! Mon mari n'a aucun problème alors pourquoi est ce que je n'arrive pas à tomber enceinte! Julie dit même que ce n’est pas mystique parce que si ça avait été mystique elle aurait vu et le traitement aurait débloqué cela mais ce n’est pas mystique!
- Hum moi ça me dépasse! Tu es allée à l’hôpital avec DD?
- J’ai suivi tous les traitements toute seule puisque DD a déjà des enfants il n'y avait aucune raison pour qu'on aille à l'hôpital ensemble… et puis depuis le début il me dit que pour lui ce n'est pas important que si je veux à tout prix être enceinte très bien mais que pour lui ce n'est pas important.
- Comment ça ce n’est pas important? Lui il a 3 enfants qu’il a eu dans son premier mariage, toi tu n’en a aucun et il trouve que de faire un enfant n'est pas important? Parfois je trouve ton mari là un peu égoïste…
- S’il te plaît Calixte…
- Non je suis désolée mais il faut vraiment que tu entendes ça! Comment un homme peut t’épouser dans ta jeunesse 15 ans plus tard tu n'es toujours pas maman et lui ça ne le dérange pas… s'il avait voulu encore des enfants il t'aurait sorti ce raisonnement de bas étage?
- Il m’a toujours dit que ce n’est pas pour les enfants qu’il m’a épousée…
- En tout cas je ne sais pas moi… si les docteur disent que tu n'as aucun problème peut être que le problème vient de lui!
- Ekieu Calixte, toi aussi, il a 3 enfants…
- Pardon, les femmes ne font pas les enfants dehors?
- Les enfants là quand tu les regardes… ils ressemblent aux enfants de dehors ? Sylvianne a la tête ici là comme son père! Je crois pas que mon mari ait un problème!
- Alors c’est simple vérifie que toi tu n’as pas de problème! La coupa s ok amie. Peut être que tu es comme ça avec lui et vos ADN ne correspondent pas!
Thérèse avait déjà entendu des théories farfelues mais là elle trouvait que Calixte était la reine des idioties.
- Qu’est ce que tu entends par là? Lui demanda-t-elle.
- Peut être tu n’es pas faites pour porter son enfant! Mais il y a des chances qu’avec quelqu’un d’autre ça marche…
- Epée je te vois venir tu veux que j'aille faire un enfant dehors…
- Pardon je te connais sainte Marie mère de Dieu! Je sais que tu es incapable de tromper DD! S’exclama Calixte en levant les mains au Ciel. Je ne vais jamais t'envoyer écarter les cuisses, pardon... ce que moi je te propose c'est de trouver un moyen de te faire inséminer…
- Hein quoi?
- Insémination artificielle! Ce n’est pas compliqué à faire. Et c'est la meilleure solution pour toi, tu rencontres un médecin spécialisé dans la reproduction. Tu lui expliques ta situation, il te met un bébé directement dans le ventre et le tour est joué. Tu n'as pas trompé ton mari mais tu portes un enfant…
Même si l’équation paraissait différente, Thérèse sentait que ça n’avait rien à voir avec ce qu’elle voulait. Ce ne serait pas le bébé de son mari.
- Calixte ta solution là ne me plait pas… murmura-t-elle pas du tout rassurée.
- Elle ne te plaît pas simplement parce que pour une fois elle te pousse à penser d’abord à toi, déclara Calixte en la fixant droit dans les yeux. Je sais que tu aimes DD et je veux tout sauf créer les problèmes entre ton mari et toi. Mais regarde toi!
Thérèse baissa les yeux sur elle même. Elle se figea.
- Tu déprime de jour en jour! Tu ne ressemble plus à rien! Chaque jour ta santé et ton humeur s'effritent, tu es la seule dans ce couple que le situation meurtrit. Ton mari a déjà fait sa vie, ses enfants et ça lui importe peu si toi tu ressens la joie d’être mère. Et le temps passe. Tu crois que qui souffre ici? Qui va souffrir demain lorsqu’il sera trop tard pour que tu accouche ? Si tu veux vraiment cette enfant tu dois réagir et agir…
Calixte avait réussi à la toucher avec ses mots, mais Thérèse ne sentait pas ce soit suffisant pour justifier une décision aussi lourde de conséquences.
- Je ne sais pas! Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée, fit-elle pensive.
- À toi de voir ma belle mais je pense qu’il est grand temps que tu penses d’abord à toi!