CHAPITRE 8

Ecrit par Emyam

LYDIA

Il faut que je rentre chez moi. J’ai des choses à y régler. Après le départ de Yoann, j’ai profité de la douche attenante à la chambre pour prendre un bon et long bain. J’en avais vraiment besoin car j’ai été tendue à l’extrême tout au long de la journée. Côté santé ça va plutôt mieux. Ma nuque me lance toujours mais comparativement à hier, la douleur s’est un peu estompée.

Je n’arrive toujours pas à croire tout ce que j’ai vécu depuis hier. J’avoue que j’ai eu peur lorsque Cynthia ne m’a pas laissé m’exprimer pour le poste.

On dit souvent que le chien ne change pas sa manière de s’assoir et cela s’est vérifié hier encore. Toujours aussi perfide que ce que j’ai entendu.

J’aurais presque pitié d’elle car elle n’a aucune idée de ce qui l’attend. Elle croit avoir affaire à une jeune fille banale qu’elle pourra éjecter à volonté mais ce qu’elle ignore c’est que je suis là pour un objectif bien précis et que je ne bougerai pas d’un iota tant que cet objectif ne sera pas atteint !

Oh...Il m’a l’air que vous êtes un peu perdus... Je ne vous l’avais pas dit ? Stéphanie AKA et Lydia Koffi sont une et une même personne.

Tout ceci n’est qu’une énorme supercherie pour exercer ma vengeance.

Hier j’ai presque failli voir s’écrouler mes plans mais pour une fois, le vent a tourné en ma faveur.

Bien que la chute du petit Yoann soit un drame et que je n’ai pas vraiment réfléchi avant de prendre ma décision de plonger (littéralement) la tête la première, c’était pour moi l’opportunité rêvée.

Grâce à ce « geste héroïque », le père me mange désormais dans la main et fera tout pour que je sois la nounou de son fils. Pour que je sois proche de lui.

En parlant de Marc-Ariel il faut avouer que c’est quand même un sacré acteur. Sa performance d’hier m’a épatée ! J’ai presque failli douter de sa culpabilité et de son implication dans le drame qu’a vécu ma famille...

Presque...

Mais son masque ne me trompera pas. Non.

Je revois encore ma sœur, affaiblie dans ce lit d’hôpital à me raconter comment il s’était joué d’elle...Comment il avait manipulé ses sentiments avec la complicité de Cynthia, son amante secrète...

Mon cœur se serre lorsque je repense à cette scène. C’était un jour avant que ma sœur ne se donne la mort...

Prenant une grande inspiration, j’essaie de me calmer pour me recentrer sur mes objectifs immédiats.

Chaque chose à son temps...

Pour le moment il faut que je sorte pour une deuxième performance. Il est temps de décrocher ce poste afin de commencer ma mission. Car on ne le dira jamais assez, si tu veux sévir parmi tes ennemis, ne t’en éloigne pas ; au contraire, rapproche toi d’eux. Ainsi au moment d’agir, tu pourras le faire de l’intérieur et avoir un plus gros impact.

Je revêts donc rapidement mes habits et sort de la chambre qui apparemment se trouve au rez-de-chaussée.

J’ai à peine fait un pas dans le salon que j’aperçois Marc-Ariel et son fils, dans le coin de la pièce qui sert de salle à manger. Le père et le fils sont attablés, un petit festin devant eux. Yoann me fait de grands gestes et ceux-ci attirent apparemment l’attention du père relève automatiquement la tête vers moi.

Je me recompose donc une mine de jeune fille innocente désabusée avant de me rapprocher d’eux.

 

****

 

MARC-ARIEL

Depuis que Yoann nous a interrompus, Cynthia n’a pas montré le bout de son nez.

Je savais qu’elle n’aimait pas vraiment les enfants mais j’avais pensé qu’en en ayant un, elle finirait par craquer apparemment j’ai surestimé l’impact de la naissance de Yoann sur sa vie...

Personnellement, sa venue au monde a métamorphosé ma vie. Avant Yoann, on peut dire que j’avais ce qu’on peut appeler une vie mouvementée. Aller dans les boîtes de nuit branchées et faire des virées de folies entre amis était mon passe-temps favoris. C’est d’ailleurs à l’une de ces occasions que j’avais rencontré Marianne et Cynthia.

Deux tempéraments de feu en même temps semblables et différentes.

Un sourire triste étire mes lèvres à ces souvenirs.

J’avais déjà vu de belles femmes mais Marianne c’était carrément un autre niveau. Aucun artifice ! Une fraicheur et une insouciance combinée à un comportement de feu qui donnait envie de savoir ce qui se cachait sous sa carapace.

Elle avait tout pour plaire. Relativement grande de taille pour une femme, elle avait un teint clair naturel qui ne la laissait pas passer inaperçue. En plus, elle avait la forme dont rêve certainement toutes les femmes. Ni trop mince ni trop grosse, ses formes harmonieuses avait de quoi rendre fou n’importe quel homme. Ce qui m’a accroché en premier chez elle, c’était son regard...Une pure merveille. Un marron presque doré qui lorsqu’il se pose sur toi te donnait l’impression de voir l’une des sept merveilles du monde. Comme avec les yeux de Lydia....me souffle une voix traitresse de mon esprit.

 Je suis le genre d’homme qui, lorsqu’il estime que quelque chose lui ait dû n’hésite pas à s’en approprier. Et je n’ai pas hésité à en faire de même avec Marianne...Elle me plaisait alors je n’ai pas hésité à la posséder. Je l’avais vraiment dans la peau il faut l’avouer. Elle a dévoilé une partie de ma personnalité que je ne soupçonnais même pas ! Je suis devenu quelqu’un de maladivement jaloux et cela me rongeait. Me poussait à avoir des comportements ou à faire des choses que je ne souhaitais pas.

Mais au final j’ai réalisé que Marianne n’en valait en réalité pas la peine. Elle n’avait rien de l’image sage qu’elle projetait. Tout cela n’était qu’un masque destiné à me tromper et que Cynthia m’a aider à baisser. Mais on peut dire que sa trahison, Marianne l’a payé au prix d’or. C’est ainsi que Cynthia et moi nous sommes rapprochés. C’était une relation simple sans prise de tête. Tout le contraire de ce que je vivais avec Marianne et de ce que je me suis promis de ne plus jamais vivre avec qui que ce soit. Hors de question que je m’expose encore à ce genre de sentiment. Que je me rende à nouveau aussi manipulable et vulnérable.

Voilà pourquoi Cynthia et moi représente la relation parfaite. Très vite, trop même j’avais pensé au départ, Cynthia est tombée enceinte et je l’ai demandé en mariage. C’est ainsi qu’est apparu dans ma vie ma plus grande fierté en la personne de mon fils.

 

Je suis d’ailleurs tiré de mes pensées par Yoann qui me tapote et fait de grands gestes en direction de quelqu’un. Je lève les yeux et remarque la présence de Lydia. Son sac en main qui est apparemment sur le point de s’en aller.

Mais c’est quoi ce bordel ? Est-elle si peu consciente au point de négliger ainsi sa chute d’hier ?

J’ai à peine le temps de me lever que je vois Yoann courir vers Lydia et se jeter dans ses bras, la faisant vaciller légèrement.

L’image est tellement attendrissante que je me fige carrément et reste là à les observer...

Je crois que c’est la première fois que je vois Yoann autant heureux d’avoir une nounou.

Tout mon discours moralisateur préparé pour sermonner Lydia disparaît carrément de mon esprit.

Voyant qu’elle a l’air assez faible, je m’approche d’eux et décroche Yoann des bras de Marianne.

-Continue de prendre ton petit déjeuner Yoann, je discute un instant avec Lydia.

-Tu reviens Ly ? Lui demande Yoann avec des yeux de merlan frits.

Ce à quoi elle répond par un large sourire et un bisou.

La tenant doucement mais fermement par la main, je la guide vers mon bureau.

 

****

 

LYDIA

 

Je suis Marc-Ariel dans une pièce qui apparemment est un bureau.

Je m’attends à ce qu’il adopte à nouveau son comportement autoritaire de la veille mais je n’ai apparemment pas encore réussi à le cerner.

Contre toute attente, il me fait asseoir calmement dans l’un des fauteuils et s’assieds dans celui en face de moi.

Il me fixe pendant tellement de temps que je fini par en ressentir de gêne. C’est comme s’il voulait voir à travers moi, comme s’il voulait sonder ma personnalité, lire mes pensées.

Comme s’il se reprenait, il cligne rapidement des yeux et entame enfin la conversation :

-Vous vous sentez mieux ?

Ah...Je vois...Monsieur veut m’avoir en jouant la carte de la docilité...

-Je me sens mieux. Je veux juste rentrer chez moi ! Je déclare avec vigueur.

-Très bien. Mais il faudra d’abord que vous fassiez une radio. J’en parlerai à Marcellin, le chauffeur, qui vous accompagnera à l’hôpital puis vous déposera ensuite chez vous. J’ai déjà réglé les détails avec l’hôpital.

Comme s’il avait l’habitude de prendre des décisions sur les vies d’autrui sans prendre en considération l’avis des personnes concernées, il me dicte mes activités du jour, sûr de lui, comme s’il s’attendait à ce qu’en bon petit chien j’obtempère.

Mais quel culot !

Je veux lui balancer le fonds de mes pensées mais d’un geste de la main, il me stoppe net dans mon élan.

-Je sais qu’hier Cynthia a refusé de vous engager hier suite à votre entrevue (Une entrevue ? C’est ce qu’elle lui a raconté ? La peste ne m’a même pas laissé placer un mot !) mais nous avons discuté et sommes prêts à vous donner le travail. Les conditions expliquées par l’agence sont les mêmes. Vous n’avez fait qu’un jour ici mais Yoann vous apprécie déjà et je trouve qu’il serait dommage que vous ne restiez pas avec nous.

-Pendant que vous preniez des décisions sur ma vie, vous ne vous êtes pas demandé si j’avais toujours envie de travailler pour vous ?

Devant son expression surprise, je continue encore plus requinquée.

-Peut-être que travailler pour quelqu’un qui croit que ses employés sont des marionnettes dont il peut guider les actions et à qui il peut dicter ses quatre volontés ne fait pas partie de mes ambitions ! Continuai-je de plus belle en me levant brusquement des fauteuils confortables.

Non mais sérieusement cet homme fait tout pour me faire sortir de mes gonds !

-Je...Quoi ? Après tout c’est peut-être vous qui avez un problème ! S’emporte-t-il à son tour avant de respirer profondément comme pour se calmer.

D’une voix plus posée légèrement plus grave, il continue :

-Ecoutez...Je suis désolé. Mon intention n’était nullement de vous blesser. Mon objectif majeur est le bonheur de mon fils. Et je sais que vous contribuez à son épanouissement...Ce alors que vous n’êtes là que depuis une journée. C’est un enfant...Il est déjà attaché à vous. Imaginez-vous à quel point vous lui briseriez le cœur... Je ne veux pas vous prendre par les sentiments mais juste vous demander de ne considérer ni moi ni ma femme mais plutôt Yoann dans votre prise de décision.

Je vous en prie...Termine-t-il en venant vers moi, me tenant les mains dans les siennes.

-Je...OK...C’est compris. Mais à une condition !

-Tout ce que vous voudrez...Murmure-t-il comme s’il était lassé de se disputer avec moi.

-Je veux juste que vous arrêtiez de vouloir régenter ma vie.

-C’est promis. Je ferai de mon mieux. Accepte-t-il apparemment soulagé que je ne demande pas plus.

-Bienvenue donc à vous dans la famille Ehui miss Lydia KOFFI ! J’espère que vous sera avec nous pour longtemps. Conclut-il avec joie.

Une joie qui risque de ne pas durer bien longtemps...Pensai-je en savourant cette petite victoire.



DÉSOLÉE A TOUS POUR L'ATTENTE. ECOLE ECOLE ECOLE ! ON NE LE RÉALISE SOUVENT PAS MAIS CA ABSORBE TOUT NOTRE TEMPS (Lol). J’ESPÈRE QUE VOUS AIMEREZ CE CHAPITRE. LA SUITE BIENTÔT.

COEUR SAUVAGE