Chapitre 8 : Arnaud da SILVA

Ecrit par Auby88

Arnaud da SILVA

Je viens de quitter la salle de bain. Sur le lit, comme à l'accoutumée, m'attendent ma veste, ma chemise, ma cravate, mon pantalon... Dans le sofa du côté du lit, se trouve mon sac en cuir déjà aprêté. Au sol, je vois mes chaussures avec mes chaussettes à l'intérieur. Je souris.

Sacrée Judith ! Elle est toujours aux petits soins avec moi. Je parie qu'actuellement, elle doit être en bas à s'occuper de mon petit-déjeuner. Je pense ne jamais pouvoir me passer d'elle.

Pendant que j'enfile mes vêtements, elle entre et tient à nouer ma cravate, ce que je ne refuse pas. Je me penche quelque peu pour être à sa hauteur. Elle sait si bien​ nouer les cravates. Elle ajoute à chaque fois une particularité propre à elle seule. Beaucoup de collègues restent étonnés quand je leur dis que c'est mon épouse qui me noue si joliment mes cravates.

- J'espère que tu as bien dormi, mon cœur !

Je hoche la tête.

- Et toi, tu sembles plus détendue aujourd'hui.

- Oui. Je me sens mieux.

- Au fait, elles sont encore là ?

- Non. Ta mère et ta soeur sont parties très tôt ce matin.

- Excellente nouvelle. De toute façon, elles ne sont jamais restées longtemps chez nous.

- En effet.


Dès que ses mains quittent mon cou, je la remercie et vais me mirer. Tout est parfait. Je suis prêt pour le bureau. A ma montre, il est 7h30. Je reviens vers elle.

- Ma chère Judith, je me demande si je pourrai un jour me passer de toi. Tu es tellement aux petits soins avec moi !

- Tu sais bien que j'adore prendre soin de toi.

- Je le sais, mais je pense que tu en fais trop parfois. Tu devrais te reposer un peu ou penser plus à toi. D'ailleurs, que comptes-tu faire aujourd'hui ?

- Les courses pour la maison, le repas de midi, passer au pressing, repasser quelques-unes de tes chemises préférées et toute autre chose qui me viendra à l'esprit.

- Judith, voyons ! Il faudra que tu apprennes à déléguer. C'est pour cela que nous avons engagé Afi.

- Oui, mais cette adolescente est trop distraite quand elle travaille et tu sais que je n'aime pas que quelqu'un d'autre cuisine pour toi.

- Je suis sérieux, Judith. Ménage-toi !

- D'accord, j'ai compris. Il est temps que tu y ailles pour ne point être en retard.

Elle me répond avec un large sourire qui découvre le petit diastème entre ses dents. J'ai toujours adoré la regarder sourire. C'est tellement unique. A mes yeux, Judith est très belle même si le reste du monde pense le contraire. Elle ne se maquille presque jamais mais son visage est le plus magnifique que j'aie jamais vu. Tout le monde pense qu'elle n'est rien sans moi, elle-même y compris ; mais en réalité, c'est moi qui ne suis rien sans elle.

Et j'avoue que ses yeux de biche posés sur moi actuellement me font tellement d'effet qu'ils viennent d'activer mes sens de mâle.

- Un petit retard aujourd'hui ne fera de mal à personne à la banque.

- Pardon ! s'enquiert-elle.

- J'ai envie de toi, Judith ! Avoue que toi aussi.

- Quoi !

Tout en parlant, je commence à ôter mes vêtements. Elle éclate de rire, aiguisant encore plus mon désir.

- Allez, dis oui. Je sais que Sibelle est déjà partie pour l'école. Allez, je brûle, moi.

Elle acquiesce en approchant ses lèvres des miennes. Avec volupté, je les embrasse.

- Un instant, fis-je.

Avec hâte, je ferme la porte à clé, je prends mon téléphone et appelle ma secrétaire pour l'informer de mon léger retard. J'éteins ensuite le téléphone et je l'envoie balader dans un coin de la pièce. Judith se moque de moi.

- A nous deux, à présent ! dis-je.

A nouveau, nos lèvres se rencontrent avec plus d'impétuosité. Nous finissons sur le lit.

J'ai toujours adoré faire l'amour avec ma femme. Elle est unique, exceptionnelle au lit. Elle fait tout avec passion, amour. C'est vrai qu'entre nous deux, il y a une nette différence de taille qui étonne plus d'uns. Mais moi je m'en fiche royalement, d'autant plus qu'au lit nos corps s'accordent parfaitement. Elle sait se donner à moi avec amour et tient chaque fois à me procurer beaucoup de plaisir pendant les préliminaires.

Actuellement, elle s'y adonne encore, caressant ma peau, y déposant des baisers suaves. Je suis tellement enflammé que je finis par la faire culbuter sous moi, la caressant avec intensité, savourant ses délicieuses "oranges" pour enfin m'inviter dans sa fournaise très accueillante et humide. Nous valsons au rythme de l'amour, au son d'une musique imaginaire que seules nos oreilles entendent. J'entends ses murmures de plaisir qui m'enchantent et décuplent mes sens, puis dans un grognement sourd, j'atteins le "dixième ciel". Elle me gratifie d'un long et tendre bisou comme je les aime après qu'on ait fait l'amour. Près d'elle, je m'effondre. Je ferme les yeux quelques secondes puis les rouvre. Je respire profondément pour reprendre mes esprits. Elle me regarde et sourit. Nous rions aux éclats.

- Tu es fou, Arnaud !

- D'amour pour toi ! Je t'aime tellement, Judith !

- Moi, non plus. A présent, il te faut te lever, te rincer, t'habiller pour ne pas être trop en retard pour le boulot.

- T'as raison. Je me dépêche.

Je fais un effort surhumain pour me lever tellement j'ai envie de rester là, blotti dans les bras de ma déesse. Je tiens quand même à faire une dernière chose pour elle.

- Je tiens à te dédicacer une chanson !

- Maintenant ! s'étonne-t-elle.

Je hoche la tête et reprends les mots de Patrick Fiori avec ma plus belle voix. Au collège, j'étais dans un groupe de jeunes chanteurs et j'étais le leader. Mais ma voix n'est rien comparée à celle mélodieuse et envoûtante de Judith qui a passé son enfance et son adolescence dans les chorales d'église.

 Avec entrain et joie dans les yeux, Judith m'écoute chanter :


" Tu es le plus beau matin du monde, mon éternité pour une seconde, mon envie de vivre et mourir.

Tu pourrais me demander ma folie, je répondrais que tu es ma vie, tu es mon seul mot d'amour.

T'aime, t'es mon seul, t'aime, T'aime, t'es ma douleur suprême, t'es mon soleil, mon or, mon diadème, t'aime, t'aime (...)

Patrick Fiori, T'aime"

- Je m'arrête là pour l'instant. Cette nuit, je te chanterai la suite moyennant quelque chose en retour, du genre ce que nous venons de faire.

Elle ne peut s'empêcher de rire.

- Tu es définitivement fou, Arnaud ! Mais je suis encore partante pour une "envolée nocturne" . Allez, file te rincer. Je t'attends pour t'aider à vite t'apprêter.

Je lui dépose un baiser sur le front et m'éclipse. Quinze minutes plus tard, grâce à Judith, je suis prêt. En passant dans le couloir qui mène sur la cour, je contemple en souriant les photos de famille qui bordent les murs...



A présent, je suis devant les portes de mon lieu de travail. Je vais me garer dans le parking prévu pour le personnel puis me dirige vers mon bureau. En chemin, je salue par ci, par là sous les regards admiratifs des femmes et même de quelques hommes qui me "jalousent" pour mon élégance quotidienne.

Quelqu'un frappe à ma porte. Ma secrétaire. Je l'autorise à entrer. Elle vient me déposer des dossiers. Elle porte sous sa veste un bustier assez provoquant. Je sais bien qu'elle fait exprès. Cette allumeuse pense qu'en s'affichant ainsi, elle arrivera à me séduire. Elle se trompe bien. Elle est certes belle, mais à mes yeux aucune femme n'arrive à la cheville de Judith. Aucune, je le réaffirme. Elles perdent toutes leur temps à essayer de me conquérir. Le jour où j'ai épousé Judith, j'ai promis de lui rester fidèle. Et je m'y attache malgré toutes les tentations autour de moi.


Pendant que Joyce ma secrétaire fait son interminable jeu de séduction, je prends l'une des photos de famille qui ornent ma table et la contemple en souriant.

- Monsieur, vous voulez du café ?

- Non, Mademoiselle Joyce. Vous pouvez partir.

J'ai l'impression que ses pieds ont perdu leur mobilité. Elle reste figée là devant moi, son décolleté bien à découvert. Je lui tourne le dos, prends mon téléphone et compose le numéro de mon épouse. Avec Judith, j'entame une discussion assez romantique. Quelques secondes plus tard, je me retourne. Superbe ! Joyce n'est plus là.







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