Chapitre 8: Une victime de plus...

Ecrit par Max Axel Bounda


L’homme était parti. La seule porte de la pièce restait fermée. Mais elle savait qu’il reviendrait. Il revenait toujours. Les fenêtres étaient fermés et il lui était impossible de savoir qu’elle heure il faisait. Elle ne savait même plus depuis combien de temps elle était là. Combien de jour elle avait passé dans cette horrible chambre mortuaire.

Dans cette pièce le seul meuble gai qu’elle observait était cette étagère sur lequel étaient posé des bocaux, une vingtaine de bocaux remplie d’un liquide. Peut-être de l’eau, mais à bien y regarder il y a des choses à l’intérieur. Il lui avait fallu se concentrer pour se rendre compte qu’il s’agissait d’organes. D’organes humains plus précisément.

L’homme la surveillait avec ses petits yeux noirs perçants. Elle ne comprenait pas pourquoi il s’en prenait à elle. Pourtant il lui avait dit qu’il l’aimait. Leur histoire d’amour secrète durait depuis près d’un mois déjà et pourtant. D’ailleurs pourquoi s’en prenait il à toutes ces filles, qu’est-ce qu’elles avaient bien pu lui faire ? C’était juste de pauvres petites filles sans histoire, de pauvres gamines innocentes.

Au début, qu’il l’observe juste lui avait donné de l’espoir. Peut-être qu’il n’avait pas l’intention de la tuer, peut-être qui allait la laisser partir… Elle avait abandonné l’idée de lui parler, de le convaincre de la laisser tranquille, au nom de leur amour.

Elle laissa sa tête retomber contre son épaule.

Meurs. Allez, meurs, maintenant, tout de suite, supplia-t-elle.

Cela devait être facile, non ? Sept filles étaient déjà mortes dans cette chambre éventrées par ce monstre. Jamais elle n’aurait imaginé que c’était lui le monstre qu’ils recherchent depuis près de cinq mois. L’homme qui avait découpé toutes ces filles, les avait violées après leur avoir retiré le clitoris, et les ongles des seins. Elle se rappela les paroles de Cassydie, les sociopathes peuvent passer inaperçu et commettre des meurtres sans qu’on ne les soupçonne.

Il avait un beau boulot, il était riche mais pourquoi tuait il des jeunes filles ? Pour l’argent ? Mais si c’était pour l’argent les organes qu’il avait récolté ne se trouveraient pas exposé sur un meuble, comme exposé dans une vitrine. C’est Axelle-Marthe qui avait vu juste : Les organes qu’il arrachait, il les considérait comme des trophées. Bientôt elle ne serait plus qu’un trophée dans un pot de verre comme les autres.

La pensée de sa mort prochaine créa une émotion nouvelle en elle. Ce n’était pas de la panique, ni de la peur. Elle n’éprouvait plus cela depuis les premiers jours qu’elle avait passé ici. Ce n’était pas non plus du désespoir. C’était autre chose. Elle réalisa que c’était de la colère. Non pas contre son ravisseur. Elle avait épuisé contre lui toute sa réserve de rancœur.

C’est moi, pensa-t-elle. Je me suis laissé avoir. Le tueur était tout ce temps sous nos yeux. Mais il a fallu que je tombe dans ces bras. Comme une pauvre idiote.

Soudain, elle repensa à l’enchaînement d’évènement qui l’avait conduit là.

Elle l’avait embrassé goulûment. Ils échangèrent un long et lent baiser qu’elle crut sa langue allait nettoyer ses amygdales. Il se mit à caresser sa généreuse poitrine, dont les seins tenaient à merveille dans ses mains. Puis ses doigts glissèrent jusqu’à son entrecuisse. Elle sentait qu’elle perdait la raison, et leurs souffles s’accélérèrent de plus belle. La jeune policière excitée comme une puce survoltée, commença à déboutonner la braguette du jean de ce monstre qui des jours plus tôt était son ange.

— Je te veux tout pour moi ! Lui dit-elle en plongeant la main dans son pantalon. Laisse-moi m’occuper de toi…

Elle déboutonna son pantalon, et sortit son engin qu’elle tenait d’une main. Elle se pencha et le prit en pleine bouche. Elle poussa son ange qui se laissa tomber sur le lit pour venir s’agenouiller entre ses jambes.

Au bout de quelques instants, son souffle s’accéléra, elle se releva en souriant pour venir s’asseoir à ses côtés sur le lit. Puis elle se pencha vers lui et lui roula une pelle de l’espace, enroulant sa langue autour de la sienne.

Chauffés à bloc, ils se couchèrent sur le lit aux draps bleus. Elle enleva son t-shirt et son soutien-gorge, et en un instant, ils étaient nus tous les deux comme des vers de terre.

Noonnn je n’arrive pas à croire que ce monstre à poser ces mains sur moi.

D’ailleurs, il avait fait plus que poser ses mains sur elle. Et rien qu’à y penser, elle en était furieuse. Elle tira fortement sur ses liens. Elle avait passé son temps à se débattre à son arrivée. Mais c’était vite rendue compte que ce n’était pas la solution. Un peu comme ces fils qu’utilisent les assassins, plus tu débats plus ils te blessent. Il fallait peut être essayé de se détendre, naturellement et complètement. C’était peut-être la solution.

Son corps lui faisait mal là où les cordes la touchaient. Les liens autour de son poignet gauche semblaient un peu moins serrés que les autres. Tirer n’avait servi à rien, il fallait qu’elle reste détendue. Elle commença à faire pivoter sa main lentement, tranquillement, puis avec plus de force quand la corde se détendit.

À sa grande surprise, son main trouva un chemin et elle libéra son bras gauche. Elle retint son souffle, et se mit à défaire les autres qui la maintenaient dans cet enfer.

Libre. Elle pouvait à peine y croire.

Le cœur battant à tout rompre, Elle se redressa et boita jusqu’à la porte. Elle posa la main sur la poignée sans l’ouvrir.

Et s’il est de l’autre côté ?

Elle n’avait pas le choix.

Elle tourna la poignée et la porte s’ouvrit sans un bruit. Elle balaya du regard le long couloir vide. Elle se faufila, entièrement nue, en silence. L’ouverture menait à une pièce faiblement éclairée. Elle s’arrêta un instant. Des rideaux de dentelle pendaient aux fenêtres. Une porte se dressait au bout. Une porte qui ne pouvait mener qu’à l’extérieur. Elle claudiqua pour s’en rapprocher et saisit la poignée. Le battant s’ouvrit lourdement.

Un petit porche et, au-delà, une vaste cour au gazon bien tondu. Le ciel tout noir était privé d’étoiles. Il n’y avait aucune autre lumière aux alentours. Aucun signe de maisons avoisinantes. Elle fit un pas prudent sur le porche, puis dans la cour. La fraîcheur de la saison sèche fouetta la paix.

Prise de panique, elle se sentit soudain transportée par la joie d’être libre.

Elle fit un autre pas, prête à courir, quand soudain une main se referma sur son poignet.

Un rire sinistre et familier retentit.

Elle sentit un objet dur, peut-être métallique, s’abattre sur sa nuque, avant de plonger dans les ténèbres.


Sang Royal