CHAPITRE 83: EXPÉRIENCE DE MORT IMMINENTE 2.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA


CHAPITRE 83 : EXPÉRIENCE DE IMMINENTE 

(Je ne sais pas pourquoi depuis hier, le chapitre là a été bloqué par plein de péripéties. Mais Dieu est grand. Désolée du silence, indépendant de ma volonté)


**LESLIE OYAME**

Je disais cette dernière phrase avec un large sourire sur les lèvres.


« (Après un long moment) Triomphe, qu’as-tu fait de la vie que je t’ai donné ? »

Moi : Oh.


Je ne savais plus quoi répondre, je pensais déjà avoir tout dit avec le long résumé que je venais de faire alors je ne comprenais pas pourquoi il me reposait la même question. J’ai essayé de reprendre mon souffle et réfléchir d’avantage avant de répondre à nouveau.


Moi : Seigneur, je


J’ai été interrompue par un grand livre qui est apparu devant moi, sur la couverture était inscrit ‘’REPERTOIRE DES ŒUVRES : TRIOMPHE’’. Le livre s’est ensuite ouvert devant moi, j’ai commencé à regarder ce qui était écrit et me suis surprise de voir que toutes mes œuvres tenaient à peine sur deux pages, la dernière remontait à mes 6 ans et c’était quand j’étais allée à la rivière pour puiser de l’eau à boire pour une vieille maman du village, deux jours avant le décès de ma grand-mère. J’ai cligné plusieurs fois les yeux car je ne comprenais pas. Comment et pourquoi mes œuvres s’arrêtaient à mes 6 ans ? J’ai fait beaucoup de choses après ça, pourquoi ce n’était pas aussi inscrit dedans ? Je vois inscrit qu’à 3 ans, j’ai aidé un vieux du village à ramasser ses outils qui étaient tombés au sol, que j’ai essuyé les larmes d’une jeune femme du village qui venait de perdre son bébé et lui ai fait un câlin suivi d’une bise sur la joue qui lui a donné le sourire. J'ai fait des choses plus importantes et plus grande que ça dans ma vie, mais y a rien. Tous les sacrifices que j’ai fait pour ma famille, rien. Les services que j’ai rendu à des amis, des collègues, rien. Même m’occuper de mes enfants, de Lucrèce, le terrain que j’ai acheté et construit, l’argent que j’ai donné aux mendiants dans la rue, l’argent que j’ai prêté aux gens et que certains ingrats même n’ont jamais rendu mais j’ai laissé, tout ça n’a pas été compté. Pourquoi ? 

J’ai relevé ma tête et je m’apprêtais à dire que '’Seigneur, la personne qui a écrit ça n’a pas tout écrit, il manque beaucoup de choses que j’ai faites mais que la personne n’a pas écrite pour je ne sais quelle raison’’. Mais mon attention a de nouveaux été attirée, cette fois-ci par une sorte de projection qui ait apparu juste à côté. Là j’ai vu une scène que je n’ai compris au départ puis un peu plus tard j’ai réalisé qu’il s’agissait de la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde. Dès que l’ovule a durci après la pénétration du spermatozoïde, j’ai vu l’inscription ‘’Triomphe’’ apparaître dessus, j’ai compris que c’était ma conception que je venais de voir. J’ai suivi la progression de cette cellule dans le ventre et ce ventre jusqu’à 9 mois, j’ai vu toutes les complications qui se sont passées dès l’instant de j’ai été conçue jusqu’à ma naissance. J’ai vu ma mère vouloir mettre fin à la grossesse à cause des souffrances qu’elle endurait, j’ai vu ma grand-mère jeûner et prier pour moi durant toute la grossesse, je la voyais faire des déclarations la nuit sur le ventre de ma mère quand cette dernière dormait. J’ai vu ma mère s’évanouir le jour de ma naissance, j’ai vu la grande pluie qu’il y a eu ce jour, j’ai vu le pneu du taxi se percer, j’ai vu l’embouteillage sur la route, j’ai vu le refus du personnel médical à s’occuper de nous, j’ai vu la coupure de courant à l’hôpital puis ma venue définitive dans ce monde par ma sortie du ventre de ma mère et le grand cri que j’ai poussé à se boucher les tympans. La scène s’est d’abord arrêtée là avant de repartir pour le moment où les médecins ont voulu me déposer sur la poitrine de ma mère et cette dernière a refusé, cette tâche a été accomplie par ma grand-mère qui après m’avoir saisi, s’est mise à pleurer en proclamant des paroles sur moi. J’ai vu la discussion autour de mon nom, j’ai vu le refus de ma mère de s’impliquer, j’ai vu les trois jours effectués à l’hôpital et comment c’était ma grand-mère qui s’occupait de moi, j’ai vu ma sortie de l’hôpital toujours dans les bras de ma grand-mère pour le village. Je la voyais s’occuper de moi et me parler de Dieu alors que je n’avais que quelque jours, elle me disait que Dieu allait se servir de moi pour libérer ma famille et toutes les personnes qui avaient les mêmes problèmes que les miens car c’était la grâce avec laquelle j’étais née. J’ai vu le retour de mon grand-père au village et comment il me fuyait, j’ai vu la première fois où il s’est approché et m’a soulevé puis comment ma grand-mère m’a prise de ses bras pour les siens avant de se mettre à genoux et pleurer tout en remerciant le Seigneur. Je me suis vue prononcer mon premier mot et je fus surprise de constater que c’était '’Jesus’’. Mema était contente et m’avait soulevé du sol pour me faire tournoyer dans les airs avant de me serrer fortement contre sa poitrine. Elle m’avait ensuite dit de ne jamais oublier ce nom car c’était le plus important de toute ma vie. Je l’avais regardé et je m’étais mise à sourire de mes deux dents en battant les mains. Je me suis vue en train de ramper, me lever, faire mes premiers pas puis courir dans toute la maison en appelant mes grands parents. Je me suis vue aller au champ, à la rivière, à l’église avec ma grand-mère.

 Je me suis vue apprendre à lire et mon premier livre fut la Bible, c’était avec ça que Mema m’apprenait la lecture. Je me suis vue rendre des services aux gens du village avec le sourire et empressement au point où, aucun jour ne passait sans que je ne reçoive une bénédiction de la part du voisinage. Je me suis vue partager ma nourriture et mes vêtements avec les autres enfants du village qui n’en avaient pas et j’allais même jusqu’à ôter les chiques des pieds de certains vieux du village. Je faisais toutes ces choses et j’étais heureuse avec une lueur éclatante dans les yeux et sur le front. J’avais déjà oublié tous ces souvenirs, c’était des choses que j’avais effacées de ma mémoire après le décès de ma grand-mère. J’étais en train d’y penser quand les images de cette horrible nuit ont apparu devant mes yeux me faisant pleurer une fois de plus.

Les images ont défilé et j’ai vu mon départ de Minvoul pour Libreville. Je me revois être une petite fille terne et silencieuse qui passe son temps derrière la maison en train de planter les graines que j’avais ramené du village en pleurant. Les étrangers que Mema me montraient en photo en disant que c’était mes parents me fuyaient de même que les deux garçons dont j’avais appris plus tard que c’étaient mes deux grands frères Ludovic et Léandre. Ceux qui restaient dans les environs mais sans pour autant me parler c’était la petite fille dont j’avais appris que c’était ma petite sœur Lauria et le bébé qui rampait sans cesse à ma suite à chaque fois que je passais près de lui, Loyd. J’ai vu comment mon grand père me forçait à manger et la première dispute que nous avions eu lui et moi quand j’étais venue récupérer Loyd de ses bras ainsi que Lauria qui était à côté pour les enfermer dans la chambre avec moi. J’ai revu le départ du grand père pour le village avec les gens qui étaient venus le chercher et j’ai revu le jour de sa mort. 

Après ces événements, ma vie a changé car les images qui suivaient me montraient agressive, bagarreuse, violente et insolente d’abord envers les gens de ma maison parce que ça m’énervait de voir qu’ils ne faisaient pas les choses comme ma grand-mère qui s’occupait de moi et on devait se débrouiller tous seuls, ensuite avec le voisinage. Mon visage était constamment amarré et les seules fois où je souriais c’était quand j’étais dans la chambre avec Loyd et Lauria. Puis en grandissant, leur présence aussi n’arrivait plus à me calmer, c’était des cris et des injures à n’en plus finir jusqu’au jour où j’ai croisé Benjamin dans le quartier. Je l’ai vu me saluer et je me suis vue devenir toute timide. J’ai revu les plans que j’ai fait pour devenir amie avec Kelly et j’ai revu comment ses anciennes amies lui disaient de ne pas devenir mon amie parce que j’étais une fille à problème qui ne respectait personne. J’ai vu les plans que j’ai monté pour éloigner Kelly d’eux au fur et à mesure pour devenir sa seule amie. Je l’ai vue m’introduire dans sa famille et dans celle de Joliane vu qu’ils étaient voisins. J’ai vu ces gens me traiter avec amour ainsi que mes petits frères au point de me traiter comme un membre de leur famille. Je me voyais passer le plus clair de mon temps chez eux et être heureuse. Je me suis vue devenir de plus en plus calme et arrêter les cris et les injures que je lançais à tout va. Le seul endroit où j’étais toujours en colère c’était dans la maison de mes parents parce que je n’aimais pas ces gens, je trouvais qu’ils ne méritaient pas d’avoir le titre de parents car ils ne faisaient rien pour nous alors je ne restais quasiment pas à la maison si ce n’est pour venir dormir. Je me suis revue en train de pleurer pendant le mariage de Benjamin avec Joliane parce que j’espérais qu’ils allaient finir par se séparer et qu’il allait me prendre pour me traiter comme il la traitait. Je me suis vue les accompagner à l’aéroport pour retourner en France où ils étaient pour leurs études, je me suis vue revenir à la maison et pleurer en faisant mon deuil de lui parce que j’avais compris que Joliane qui était une grande que je respectais beaucoup malgré le fait que je voulais être à sa place était désormais sa femme. Je me suis vue poursuivre ma vie avec Kelly de qui j’étais devenue plus que proche au point de dormir chez elle. Je me suis revue en train de prendre l’argent qu’elle me donnait pour nourrir mes frères et d’autres scènes où c’était la nourriture. Je me suis revue aller en weekend avec elle et ses parents à Meyang pour changer d’air . J’ai revu les vacances qu’elle était partie à l’étranger et où j’avais commencé à coucher avec les hommes pour de l’argent à cause de la maladie de Lauria. Après les cinq premières fois avec cet homme où je pleurais après l’acte, j’ai fini par répéter l’activité en changeant des partenaires sexuels au gré des sous que je pouvais avoir sans pour autant en parler à Kelly qui était contre ces choses. J’ai revue ma rencontre avec Princy et tous les mensonges que je lui ai dit concernant mes parents, je me suis vue continuer à coucher avec d’autres hommes en plus de lui pour avoir des faveurs. J’ai revue le jour de la mort de Joliane comment j’ai repris mes espoirs sur Benjamin en essayant de ranger ma vie pour la modeler sur ce que je savais de lui. Je me suis vue en train de manipuler Princy pour qu’il me loue la maison en lui mentant sur le traitement que mon oncle m’infligeait. Je me suis vue convaincre Kelly de venir vivre à côté de chez moi pour que je sois dans l’environnement plus que proche de Benjamin. Je me suis vue me servir d’un autre homme pour qu’il me trouve le travail puis je me suis vue en train de maltraiter Princy pour qu’il n'espère pas une relation sérieuse avec moi en disant à tout le monde qu’on était simplement amis. Je me suis vue le décharger quand Benjamin m’avait demandé de l’accompagner à la soirée du Coge. J’ai revu mon avortement, ma découverte de la relation de Linda et Benjamin, les plans que j’ai fait pour essayer de les séparer, mes passages chez les différents ngangas, de mon aigreur même envers Kelly, de toutes les crises que j’ai faites avec mes parents, mes amis, mes collègues, la première rencontre avec Archy, la dispute chez Benjamin, les présentations de Lauria, la deuxième rencontre au snack avec Archy, la découverte de la grossesse, la tentative d’avortement , la perte du travail, le rejet de ma famille, mon arrivée à Atsimi-Tsoss, ma rencontre avec Denise et sa famille, la naissance des jumeaux et tout ce qui s’est passé jusqu’à l’accident devant chez les Ebouma, ce fut la dernière image. Tout ce que j’avais fait dans les moindres détails, même les pensées que j’avais eu venaient de repasser devant mes yeux. J’étais vraiment surprise de voir que rien n’avait été caché.


« (Après un moment) Triomphe, qu’as-tu fait de la vie que je t’ai donné ? »

Moi : (Silence)


Je ne pouvais plus rien dire puisque je venais de comprendre qu’il savait tout.


« Garde ton cœur plus que toute chose car de lui viennent les sources de la vie »


J’ai repensé à cette phrase car elle était la préférée de Mema et plusieurs des scènes que nous venons de regarder la montrait en train de me le rappeler et ce jusqu’à la dernière minute lorsqu’elle me laissait dans le buisson.


« Qu’as-tu fait de ton cœur Triomphe »


Nous avons revu les images depuis ma conception jusqu’à ma mort, cette fois-ci en mettant mon cœur en gros plan sur l’image. Il était tout rouge jusqu’à la nuit de la mort de Mema, puis il est devenu tout noir, la lueur dans mes yeux s’est éteinte et l’éclat sur mon visage a disparu. Le rouge a réapparu par petites touches lorsque j’ai pris Loyd et Lauria avant de rétrécir au fur et à mesure. Lorsque je suis rentrée chez les NGUEMA, cela a réapparu par petites touches fluctuantes aux fils des années jusqu’à l’apparition de Linda où cela a régressé puis redevenir totalement noir. La venue des jumeaux a ramené la couleur de presque de moitié puis cela a pris le dessus quand je me suis rapprochée d’Arsène. Le noir a continué à baisser jusqu’à mon retour à Dragage où toute la couleur a à nouveau disparu. Toutes les fois où je me suis mise en  colère, où j’ai triché, menti, insulté et manipulé, une tâche noire recouvrait la surface de mon cœur.


« Où sont tes œuvres Triomphe ? »


En dehors des actions qui avaient été inscrites dans le livre que j’avais faites de bon cœur et avec joie, toutes les autres actions que j’avais posées et que j’estimais être bonnes étaient entachées par la colère, le mensonge, l’intérêt , la manipulation, l’envie et l’orgueil du coup, elles n’avaient pas été comptabilisées.


« Tu es un airain qui retentit, toutes ces œuvres ne valent rien car il manque le plus important. »


J’ai commencé à pleurer en silence.


« Tu honoreras ton père et ta mère AFIN QUE TU SOIS HEUREUSE ET QUE TU JOUISSES D’UNE LONGUE VIE SUR LA TERRE »


Ah cela seulement je ne peux pas laisser.


Moi : Seigneur, ces gens n’ont jamais rien fait pour moi et mes frères, nous nous sommes débrouillés seuls et

« Honore ton père et ta mère, as-tu entendu ceux qui ont fait du bien Triomphe ? »

Moi : (Silence)

« Je t’ai donné trois familles en plus de tes parents afin que tu vois l’exemple et que tu le reproduises, qu’as-tu fait ? »


J’ai vu mon passage avec mes grands parents qui m’ont enseignés toutes les valeurs morales et l’amour et le respect du prochain, notamment de la famille. Puis je suis allée chez mes parents mais je n’ai pas pu le manifester. J’ai vu mon passage chez les NGUEMA où j’ai revu toutes ces choses mais en rentrant chez moi, je n’ai toujours pas pu appliquer. J’ai revu mon passage chez les Mfoula et cela n’a pas manqué. J’ai vu la solidarité, l’amour , le respect, l’entraide, le dévouement et la sacralité de la famille, aucun membre de ces différentes familles ne méprisait ou ne parlait en mal de un de leurs. J’ai revu ma dernière rencontre avec mes parents et comment je les ai méprisés. Un long fil symbolisant ma duré de vie sur la terre a apparu devant moi et un autre symbolisant mon bonheur en a fait de même. À chaque dispute, chaque injure, chaque mépris, chaque mauvaise pensée envers mes parents, les fils étaient coupés. Les derniers morceaux ont disparus le jour où j’ai récupéré Lauria à Dragage.


« Combien de fois, j’ai été patient avec toi afin que tu retrouves ton premier amour ? »


J’ai vu que toutes les fois où les personnes qui m’adoucissaient rentraient dans ma vie, c’était par son fait. C’est ainsi que Lauria et Loyd m’ont collé dès leur plus jeune âge et n’ont pas cessé de m’aimer en dépit de mon caractère difficile avec eux, j’ai vu des scènes où ils me défendaient auprès d’autres personnes et comment ils n’ont jamais dit du mal de moi-même quand je méritais qu’ils le fassent, j’ai vu Lauria essayer de tout faire pour me faire plaisir et de comment elle voulait se faire avorter à ma demande, je l’ai vu être triste et pleurer les jours de ses mariages coutumier et civils parce que je n’étais pas à ses côtés et je l’ai également vu se disputer violemment avec Princy parce qu’il avait dit du mal de moi un jour.

C’est ainsi aussi que Kelly s’était attachée à moi malgré tout ce qu’on avait pu lui dire contre moi et qu’elle aussi s’était disputée avec plusieurs personnes pendant des années pour me défendre bec et ongles, ce même jusqu’au jour où mes manigances dans sa famille avaient éclaté, je l’avais vu être choquée et pleurée toute la nuit dans les bras de Karl parce qu’elle souffrait de cette situation.

C’est ainsi que Denise et Lucrèce s’étaient attachées à moi malgré mon sale caractère, les injures et le mépris que je manifestais à leur égard. J’ai vu Denise me défendre à plusieurs reprises auprès des autres maman du quartier, disant que je n’étais pas mauvaise et que j’avais un bon fond. J’ai vu Lucrèce faire de même avec ses amis et même prendre des distances avec certains qui continuaient à dire du mal de moi.

C’est ainsi que j’ai vu mes enfants, revenir à chaque fois me serrer dans leurs bras et me répéter qu’ils m’aimaient de tout leur cœur même après que je leur avais porté main pour une frustration que j’avais eu dehors et que leur père s’était également attaché à moi en dépit de tout ce que je lui avais fait. Je l’ai vu mentir à sa famille pour moi, je l’ai vu se disputer avec ses amis pour moi et je l’ai vu faire passer certaines de ces priorités en second plan pour moi. 


« Toutes ces personnes t’ont aimé d’un amour véritable, qu’as-tu fait en retour Triomphe ? »


Je me suis vue manifester un amour égoïste, où tout le monde devait chercher à me faire plaisir et aller dans mon sens sans quoi j’insultais, critiquais, médisais, frappais et coupais les ponts parce que mon amour était fondé sur le mérite.


« L’amour croit tout, supporte tout et pardonne tout, voilà pourquoi il est le plus grand de tous et survit à tous. As-tu aimé ces gens comme ils t’ont aimé Triomphe ? »

Moi : (Pleurant) Non Seigneur. Je n’ai aimé personne. 

« En effet, tu n’as aimé personne parce que si tu l’avais fait, tu aurais vu ceci. »


Une image de mes parents et de mes frères enchainés et criant à l’aide pour être délivré, une image de plusieurs filles que j’avais côtoyé plus jeune et qui menaient une vie de débauche qui étaient également enchaînées, une image de certains de mes collègues, des familles entières dont celle de Lucrèce qui vivaient la même chose. J’ai vu mes neveux, même Lauria et Loyd être enchaînés. J’ai vu toutes les occasions où d’une façon où d’une autre j’avais remarqué quelque chose d’étranges chez ses gens mais la colère et le ressentiment m’empêchaient de pousser ma réflexion plus loin car toutes ces personnes ne m’intéressaient pas.


« Regarde ce que tu as fait du mari de ta sœur »


La scène où je disais à Lauria que jamais elle ne serait heureuse avec Princy est revenue '’Si cet homme est monté sur moi pour me coucher avant de le faire avec toi, tu ne seras jamais heureuse dans ce mariage'' et j’ai vu des créatures bizarres se servir de cette parole pour aller agir sur Princy et dans sa famille. J’ai vu comment ils ont eu des problèmes dans plusieurs aspects de leurs vies, j’ai vu tous les soucis financiers de Princy et les tours que sa famille a fait chez les ngangas pour avoir des réponses. On leur a dit que c’était une femme qui était derrière ça et ils ont accusé Lauria alors qu’il s’agissait de moi. 


« Combien de fois as-tu été préservée de la mort Triomphe ? »


J’ai revu tous les combats avant ma naissance, la mort de ma grand-mère, le monsieur avec qui j’avais couché les premières fois, il avait voulu à chaque fois me voler mon âme dans les pratiques qu’il me faisait faire lors des rapports, j’ai vu trois empoisonnements de la part de certaines filles avec qui je m’entends mais qui ne m’aimaient pas, une femme mariée ayant tenté de me lancer un fusil nocturne parce que j’avais couché avec son mari, tous les avertissements que les ngangas m’avaient donné quand je voulais faire les fétiches sur Linda et Benjamin, mon responsable dans mon premier boulot qui cherchait à tout prix à me coucher pour me mettre un serpent dans le ventre, deux des hommes avec qui je voulais coucher quand j’avais perdu ma libido voulaient faire des sacrifices sur moi, plusieurs tentatives d’agression dans mon ancien quartier avant celle que Mfoula avait empêché et l’accident que lui et moi avions failli faire lorsqu’il m’avait emmené la première fois en Ntoum. C’était des choses dont je n’avais même pas conscience et que j’étais loin de me douter que cela avait lieu. Je me suis mise à pleurer à chaudes larmes.


« Triomphe, qu’as-tu fait de la vie que je t’ai donné ? »

Moi : (Pleurant) Rien Seigneur, je n’ai rien fait de la vie que tu m’as donné.

« As-tu gardé ton cœur ? »

Moi : (Pleurant)Non.

« As-tu aimé ton prochain ? »

Moi : (Pleurant)Non.

« As-tu honoré tes parents ? »

Moi : (Pleurant) Non.

« As-tu recherché ma volonté ? »

Moi : Non.

« Qu’as-tu fait de la vie que je t’ai donné Triomphe ? »

Moi : (Pleurant) Je, je l’ai gaspillée Seigneur.

« Penses-tu mériter une seconde chance de vivre Triomphe ? »

Moi : (Gorge nouée, après un moment) Non Seigneur


SECONDE CHANCE