CHAPITRE 84: SECONDE CHANCE 2.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 84 : SECONDE CHANCE 2.


**LESLIE OYAME**

« Triomphe, qu’as-tu fait de la vie que je t’ai donné ? »

Moi : (Pleurant) Rien Seigneur, je n’ai rien fait de la vie que tu m’as donné.

« As-tu gardé ton cœur ? »

Moi : (Pleurant)Non.

« As-tu aimé ton prochain ? »

Moi : (Pleurant)Non.

« As-tu honoré tes parents ? »

Moi : (Pleurant) Non.

« As-tu recherché ma volonté ? »

Moi : Non.

« Qu’as-tu fait de la vie que je t’ai donné Triomphe ? »

Moi : (Pleurant) Je, je l’ai gaspillée Seigneur.

« Penses-tu mériter une seconde chance de vivre Triomphe ? »

Moi : (Gorge nouée, après un moment) Non Seigneur. Je ne mérite pas une seconde chance de vivre, je ne mérite rien parce que je n'ai pas su mettre à profit celle que tu m’avais d’abord donnée. Je, je ne mérite rien.


Après ça, il y a eu un silence dans la salle qui était simplement brisé par le bruit de mes pleurs. Je revoyais tout ce que j’avais reçu et comment j’avais été gracieuse dans ma vie mais que j’avais tout gâché. Est-ce que je méritais tout ce que j’avais reçu comme don ? La réponse était non, tout ce que j’avais était la pure grâce de Dieu et jamais je n’avais pu le reconnaître. Est-ce que je mérite une autre chance de vivre, non plus. Moi et personne d’autre ne mérite quoique ce soit de la part de Dieu qui dans son amour infini nous fait grâce selon le conseil de sa volonté. J’aurais souhaité ne jamais oublier tous ces enseignements que j’avais reçu très tôt par le canal de ma grand-mère mais hélas, je n’ai pas su le faire, je n’ai pas pu garder mon cœur. Je pense à mes enfants, à mes parents, à Archy et à toutes les personnes qui me sont proches et qui ont encore la grâce de changer les choses pendant qu’ils sont vivants de ne pas faire la même erreur que moi. Je ne sais pas où j’irai maintenant ni ce qu’il fera désormais de mon âme mais je suis prête à accepter le sort de ce que mes œuvres auront produites. Nous étions plongés dans ce silence quand nous avons écouté une voix, une voix de femme, élevée en musique. Cette voix résonnait dans toute la salle et je me suis mise à écouter les paroles du chant.


Voix : Avant que je ne dise un mot

Que paraissent tous mes défauts

Tu me connaissais déjà

Au-delà de toutes mes fautes

Et quelques soient les maux

Ton amour ne change pas

Je n’ai rien mérité, Tu m’as juste aimé le premier

Le premier eeeeh

Je n’ai rien mérité, Tu m’as juste aimé le premier

Le premier eeeeh

Ton amour ne faillit pas

Sur Toi je peux compter

Ton amour ne faillit pas

Ton amour ne faillit pas

Sur Toi je peux compter

Ton amour ne faillit pas


(Esther Do : Ton amour) PS : à écouter sans modération.



« Emmenez là »


Dès que j’ai écouté ça, j’ai fermé les yeux et continué à couler des larmes silencieuses. J’ai senti deux mains me saisir par les bras et me relever.


Voix : Louez soit celui qui est assis sur le trône. Ses jugements sont justes et bons. Gloire et honneur à celui qui vit éternellement.


Après cela, j’ai été conduit je ne savais où. J’avance les yeux fermés sans avoir le courage de demander où est-ce que je vais. Nous avons marché pendant je ne sais combien de temps avant que l’on ne s’arrête. J’ai entendu une porte s’ouvrir.


Voix : Vas-y.


J’ai ouvert les yeux et regardé la porte, je ne pouvais pas voir à travers car on ne voyait rien. Je ne savais donc pas ce qui m’attendait de l’autre côté de cette porte. Je l’ai regardé longtemps en pleurant silencieusement, une fois traversée cette porte, mon sort était scellé. 


Moi : (Dans mon cœur) Seigneur Jésus, occupe toi de mes enfants et de leur père, je t’en supplie.


Ils m’ont relâché et je suis passée à travers la porte 


Voix : Avant que je ne dise un mot.                      Que paraissent tous mes défauts.                 Tu me connaissais déjà.                                 Au-delà de toutes mes fautes.                      Et quelques soient les maux.                          Ton amour ne change pas

Je n’ai rien mérité,                                             Tu m’as juste aimé le premier                         Le premier eeeeh.                                                                                                                         Je n’ai rien mérité,                                         Tu m’as juste aimé le premier                       Le premier eeeeh


Je suis dans un endroit sombre et je réentends cette voix chantant cette chanson, elle me semble beaucoup plus proche que la première fois. Puis j’hume l’odeur d’un parfum de femme, ensuite des mains qui se mettent à me toucher. D’abord la main, ensuite le bras et enfin le visage. Cette main me caresse le front pour remonter vers mes cheveux toujours en chanson.


Voix : Ton amour ne faillit pas                                     Sur Toi je peux compter                                    Ton amour ne faillit pas

Ton amour ne faillit pas                                  Sur Toi je peux compter                                  Ton amour ne faillit pas.


J’ouvre les yeux et je tombe sur le visage d’une très belle femme qui se tient debout à ma gauche. Quand nos regards se croisent elle arrête tout mouvement et écarquille les yeux de surprises.


Elle : (Au bout d’un moment) Triomphe, vous êtes revenue.

Moi : (Difficilement) Où, où est-ce que je suis ?

Elle : À l’hôpital, vous avez eu un accident sur la route il y a trois jours.


Je détourne mon visage d’elle et je revois les derniers événements dans mon esprit. Je vois la fête, je revois les NGUEMA, je revois ma fuite, je revois l’accident et Arsène venir vers moi en courant. Je revois ces hommes qui viennent me récupérer pendant que je suis debout et vois mon corps étalé au sol, je les vois sortir deux lumières de mon ventre et attraper également les deux autres qui étaient déjà dehors pour nous emmener de force je ne sais où. Je me revois essayer de me débattre afin qu’ils me lâchent et les cris de mes enfants sortir de ces lumières, je revois Arsène venant nous récupérer et nous soulever pour nous ramener avec lui. Je le revois traverser cette porte qui se referme en me bloquant de l’autre côté, je me revois toute seule dans cet endroit sombre, je revois mon passage devant mon créateur et toutes les questions qui m’ont été posées. Je me revois debout devant cette porte et je comprends que j’étais devant la porte de la vie. Je réalise rapidement que si je suis là c’est parce que le Seigneur a bien voulu m’accorder une seconde chance. J’éclate automatiquement en sanglots. Et comme si cette femme comprenait l’état dans lequel je me trouvais, elle reprend à me caresser la tête, se met à serrer ma main dans la sienne et pleure avec moi. Nos larmes étaient des larmes de reconnaissances, cela ne pouvait s’exprimer avec des mots alors nous avons pleuré ensemble pendant un moment avant qu’elle ne se mette à essuyer mes larmes et me regarde avec bienveillance et un énorme sourire sur les lèvres.


Elle : (Souriante) Bon retour parmi nous, Triomphe.


J’ai regardé son visage et je me suis souvenue l’avoir vu il n’y a pas longtemps.


Moi : (Reniflant) Merci ?

Elle : (Souriante) Myrna.

Moi : Merci, Myrna.


Elle a ôté sa main sur ma tête pour récupérer son téléphone avant de lancer un appel.


« Myrna : Allô KLEN ? Stp viens rapidement en soins intensifs »

« ………. »

« Myrna : Non, (me regardant dans les yeux) Le Seigneur a fait grâce et a opéré un miracle. »

«……….. »

 «Myrna : D’accord. »


Elle a ensuite raccroché et a rangé son téléphone.


Myrna : Le Seigneur t’aime énormément Triomphe.

Moi : (Coulant une larme) Je le sais.


La porte s’est ouverte sur un médecin qui s’apprêtait à parler avec la dame mais s’est tu lorsqu’il m’a vu éveillé. On pouvait voir une surprise sur son visage et une loueur de joie dans son regard.


Myrna : (Me caressant toujours la tête un sourire sur les lèvres) Regarde le miracle de Dieu KLEN. Après trois jours, elle a ressuscité.

Lui : (Me fixant toujours) Je le vois Myr, je le vois. 


Il s’est rapproché de nous.


Lui : Vous allez bien Triomphe ?


J’ai remué affirmativement la tête en le regardant. Ces deux personnes connaissent ce Prénom qu’aucune personne à part moi ne connait. Ce prénom ne figure pas dans mon acte de naissance, seule ma grand-mère et les gens de mon village qui m’avaient vu à l’époque le connaissaient. Alors de trois choses l’une. Soit, ils sont de mon village et je ne les reconnais pas, soit ils ont eu accès à ça en rêve comme Arsène, soit c’est Dieu qui le leur a révélé. La question qu’il me pose juste après me fait comprendre qu’il s’agit de la troisième option.


Lui : Vous permettez que ma femme et moi prions pour vous ?

Moi : Oui, faites-le, je vous en prie…



**ARSÈNE MFOULA**

Ça fait trois jours que ma femme m’a quitté, ça fait également trois jours que ma vie s’est arrêtée, que je suis allongé dans la chambre que j’occupais dans la maison de mes parents plus jeune et que je ne cesse de revoir en boucle le dernier jour que je l’ai eu à mes côtés. Je n’arrive toujours pas à croire ce qui m’est arrivé. En un rien de temps, je suis passé d’un homme heureux avec sa femme et ses enfants à un homme se demandant comment il va faire pour vivre sans l’amour de sa vie. N’ayant pas de réponse à cette question depuis trois jours, je je trouve pas la force de faire quoique ce soit. Depuis que nous sommes arrivés au 11 après l’hôpital et que nous sommes rentrés dans cette chambre mes enfants et moi, personne n’est ressorti pour faire quoique ce soit. Mes parents, mes sœurs et Alvine ont fait des tours ici pour essayer de nous faire bouger mais n’y ont pas pu. Ils ont apporté à boire et à manger, le résultat était le même. Je sais très bien qu’il faut que je me reprenne pour que les enfants le fassent aussi, je sais pertinemment que si je ne me lève pas, ils ne le feront pas mais pour l’instant c’est au dessus de mes forces. Je crois que nous avons besoin de rester là, comme ça tous les quatre et que c’est notre moyen de faire son deuil. C’est pourquoi je garde mes enfants couchés sur ma poitrine, Lucrèce à ma gauche et les garçons à ma droite sans rien leur dire pour les enlever de là. 

Mon téléphone qui est posé sur la tablette à côté sonne depuis un moment mais je ne me bouge pas pour le prendre. Je viens de perdre ma femme je n’ai aucune envie d’écouter qui que ce soit. La porte s’ouvre plus tard sur Reine ayant son téléphone à l’oreille. 


Reine : (Me regardant toujours avec son téléphone à l’oreille) Arsène, c’est Al au téléphone, il dit qu’il vient de recevoir un appel de la clinique. Le médecin lui a dit qu’il tente de te joindre depuis un moment et que c’est important. 


En même temps, mon téléphone reprend à sonner sur la tablette. Elle prend, décroche et me le met à l’oreille.


« Voix d’homme : Allô ? M. Mfoula ? »

«Moi : Oui ? »

 « Voix d’homme : C’est de professeur NDZAMBA, bonjour »

« Moi : Bonjour. »

« Professeur NDZAMBA : Svp, venez immédiatement à la clinique c’est urgent. »

«Moi : Y a-t-il un problème avec la grossesse ? Qu’est-ce qui se passe ? »

 « Professeur NDZAMBA : Il faut que vous voyez quelque chose, venez rapidement. C’est très urgent. »

« Moi : (Sans entrain) D’accord , je me mets en route. »

«Professeur NDZAMBA : Ok, je vous attends. »

Clic !

Moi : (À Reine) Enlève le téléphone.

Reine : Qu’est-ce qu’il te voulait ? 

 Moi : Je dois rapidement me rendre à la clinique. Je crois qu’il y a quelque chose avec les bébés. 

Reine : J’espère que tout va bien. Va prendre une douche, je vais t’y conduire. 


Je l’ai regardé avant de regarder Lucrèce qui a compris que je devais m’en aller. Elle s’est levée toute seule et a pris les jumeaux afin que je me lève. 


Moi : Ma puce stp, allez avec tantine Reine prendre une douche. Je fais rapidement un tour à l’hôpital pour voir ce qui se passe avec tes petits frères et je reviens vous trouvez d’accord ?

Lucrèce : (Essuyant une larme) D’accord papa. 

Moi : Allez y. 


Ils sont sortis avec Reine et je suis allé prendre une douche. Al et Reine nous ont apporté des vêtements il y a quelques jours. J’ai pris mon bain après m’être brossé les dents, me suis vêtu avant de revenir m’asseoir sur le lit en regardant les vêtements que j’avais depuis l’accident , ils étaient recouverts du sang de Leslie. J’ai soupiré et me suis levé en prenant mon portefeuille et mon téléphone pour sortir. J’ai trouvé les enfants déjà changés au salon et se faisaient nourrir par ma mère et Lucia. Lucrèce sortait également de la chambre de sa tante changée. Mes enfants ont perdu beaucoup de poids. 


Moi : (L’attirant à moi pour la serrer dans mes bras) Ma puce stp, avale quelque chose sinon tu risques de tomber malade.

Lucrèce : Je n’ai pas faim papa.

Moi : Je sais chérie mais fait un petit effort pour moi et pour tes frères qui ont besoin de toi. Moi aussi je ferai un effort à mon retour de l’hôpital . D’accord ?

Lucrèce : (Après un moment) D’accord.

Moi : Vas-y et prends soin de tes frères pour moi.

Lucrèce : D’accord.


Je l’ai libérée et elle a rejoint les autres. Sa grand-mère s’est empressée de lui donner à boire d’abord avant que le reste ne suive. J’ai regardé Reine et je lui ai dit que c’était bon. Elle s’est levée, a ramassé ses affaires et nous sommes sortis. On s’apprêtait à monter dans sa voiture quand le portail s’est ouvert sur celle d’Alvine qui après s’être enquis de la situation, s’est proposé de nous conduire à l’hôpital. Pendant que nous allions, j’ai reçu un message classique de Loyd m’informant qu’il se rendait à la clinique car il avait reçu un appel du pasteur. Apparemment, il se passait quelque chose là-bas. Cela m’a d’avantage intrigué. Pourquoi prévenir tout le monde s’il s’agît de mes enfants ? 

Nous sommes arrivés quelques minutes plus tard à la clinique et je suis allé me présenter à la réception en disant que j’avais reçu un appel du professeur NDZAMBA. Une infirmière s’est proposée de nous y conduire. Nous l’avons suivi et avons été conduits dans son bureau où il était en train de discuter avec sa femme et une autre qui apparemment était également médecin de par son habillement. Dès qu’ils nous ont vu, ils ont arboré un énorme sourire.


Professeur NDZAMBA : (Se levant de son fauteuil pour venir à ma rencontre) Monsieur Mfoula, nous vous attendions. 

Moi : Que se passe-t-il ?

Professeur NDZAMBA : Je vous ai dit que la nouvelle que j’avais à vous donner ne se communiquait pas par la bouge, mais par les yeux ( Posant une main sur mon épaule) Venez avec moi. 


Bien qu’étant intrigué par cela, je me suis retourné pour le suivre, Alvine et Reine avec moi. Nous avons marché et apparemment il nous emmenait vers les soins intensifs où était le corps de Leslie. 


Professeur NDZAMBA : (S’arrêtant devant la porte) Croyez-vous en Dieu et à sa puissance ?

Moi : Non.

Professeur NDZAMBA : (Esquissant un faible sourire) Vous devriez pourtant car le Seigneur vous aime et ce énormément. ( Poussant la porte et se tenant sur le côté) Allez-y.


Je l’ai regardé un moment avant de m’avancer puis de me présenter devant la porte. J’ai marqué un arrêt quand mes yeux se sont posés sur le visage de Leslie qui me fixait avec les larmes coulant de ses yeux. Je crois que je suis en train de perdre la boule, ce n’est pas possible. 


Leslie : (Voix enrouée) Archy.


Je me suis retourné pour regarder le médecin pour être sûr que je n’étais pas en train de devenir fou. Il a secoué sa tête en signe affirmatif en ayant un sourire sur les lèvres. J’ai à nouveau regardé devant moi et mes larmes ont commencé à couler toutes seules.


Moi : (Voix vibrante) Leslie ?

Leslie : (Pleurant) Oui Archy, c’est moi.

Moi : (Essayant de me contenir le flot d’émotions qui étaient en train de me saisir) C’est , c’est bien toi ma douce ? On n’est pas en train de me faire une farce ou je ne suis pas en train de devenir fou n’est-ce pas ? Tu me jures que c’est bien toi qui te tiens devant mes yeux ?

Leslie : (Pleurant) C’est moi Archy, Dieu a eu pitié de moi et m’a ramené auprès des enfants et toi, je te jure que c’est moi. 


Je me suis lentement approché et et j’ai touché ses bras recouverts d’égratignures, je suis monté peu à peu jusqu’à son visage avant de plonger mes yeux dans les siens. J’ai ensuite éclaté en sanglots en lui faisant un câlin et la serrer fortement dans mes bras, elle en a fait autant et nous pleurions tous les deux l’un dans les bras de l’autre. Je ne saurai dire avec des mots ce que je ressens dans mon être actuellement . La seule chose qui monte dans mon cœur et finit par sortir de ma bouche en pleurant c’est .

Moi : (Pleurant) Merci Seigneur…


SECONDE CHANCE