Chapitre 9
Ecrit par Annabelle Sara
Véronique
Deuxième nuit sur mon canapé, je connais mon mari il
n’a pas les nerfs assez solide pour supporter que je ne gère pas. Mais en même
temps maintenant il a une autre femme avec qui il peut faire passer la pression
que je mets ici sur lui. Cette idée m’énerve mais je ne dois pas flancher et
faire n’importe quoi !
En me levant comme d’habitude j’ai simplement vaqué
à mes différentes occupations, j’avais même oublié que le petit parasite que ma
belle-sœur avait mis au monde dormait dans la chambre d’ami.
Il failli m’effrayer en sortant de la chambre pendant
que je passais le balai devant sa porte.
-
Seigneur, me suis-je exclamé.
-
Désolé tantine je ne voulais pas
t’effrayer… Je suis arrivé hier tu n’étais pas encore rentrée du travail, me
fit-il.
Je ne voyais pas la question dans ce qu’il disait.
-
Tu vas bien ?, demanda-t-il alors
que je ne répondais pas.
-
Bonjour Raoul, fut ce qui sorti de ma
bouche.
-
Bonjour tantine… Laisses le balai je
vais…
-
Non ! Vas… Je vais me
débrouiller !
Sans attendre de réponse j’ai continué à balayer le
sol. S’il y a une chose que je déteste ce sont les hypocrites. Il ne m’aura pas
avec sa tête de neveu modèle.
Pendant que je m’occupais du rangement tous les
jeunes se retrouvèrent à la cuisine même Paul sortit pour aller discuter avec
son neveu pendant que Ma’a Josiane s’occupait du petit-déjeuner.
Mon mari m’observait pendant que je montais et
descendait sans rien dire à personne. Me contentant de rappeler à l’ordre mes
enfants.
-
Ma’a
Josiane ne me sers pas je ne vais
pas manger !, ai-je dit à mon aide à domicile.
Elle se contenta d’hocher la tête.
Je suis entrée dans la chambre pour me préparer à
sortir.
-
Tu vas quelque part ?, me demanda
Paul qui se tenait derrière moi.
-
J’ai des choses à faire au restaurant…
-
Boris a Judo aujourd’hui tu ne peux pas
aller l’accompagner ?
Et nous y revoilà !
-
Je viens de te dire que j’ai des choses
à faire au restaurant !
-
Quoi ? Qu’est-ce que tu as à faire
qui font que tu es rentré hier à 2 heures et que tu ne peux même pas prendre le
petit déjeuner avec tes enfants ce matin ?
J’ai soupiré, un besoin de prendre une grande
inspiration afin de pouvoir lui répondre le plus calmement possible.
Mais il n’avait pas encore fini.
-
Tout ce qui compte c’est ce fichu
restaurant, tout le temps le restaurant, tu fais quoi là-bas au juste pour
faire passer cet endroit avant ta famille et tes enfants !
J’allais répondre quand je me suis rendu compte que
la porte était légèrement ouverte derrière lui. Notre chambre avait beau être
au bout du couloir, il n’en restait pas moins que si j’entrais dans cette scène
avec lui nous ne serons pas les seuls à partager ce qui se dirait ici.
Alors, à moitié nue je suis passée devant lui d’un
pas nonchalant pour aller fermer la porte et ensuite je suis allée dans la
salle de bain.
On ne joue pas lorsqu’on n’a pas les bonnes cartes
en main.
J’étais dans la cuisine de mon restaurant et
j’observais mon personnel avec un regard distrait, je sentais que depuis
quelque temps il se passait quelque chose de bizarre dans cette cuisine. Mais
si je posais directement la question je suis persuadée que personne ne me
répondrais.
Normal je suis leur patron, pas leur copine. Lorsque
je suis stricte avec eux c’est pour m’assurer qu’ils touchent leur chèque à la
fin du mois.
En salle aussi je remarquais des choses étranges,
des tables réservées vides, des clients habituels qui ne venaient pas.
Il se passe quelque chose ici et il fallait que
découvres ce qui se passe. Alors je suis allée dans mon bureau pour vérifier les
registres de réservations.
Cette semaine à elle seule j’étais à 6 annulations
et toujours des tables qui ramenaient une centaines de mille. Pourquoi ces gens
annulaient de cette façon. Mon restaurant a une page Instagram sur lequel les
clients laissaient des commentaires, c’est Ernestine qui gère la page mais je
peux aussi y accéder avec ma tablette, ce que j’ai fait.
A première vu de ce coté il n’y avait rein à redire
tout était normal, je suis allée dans les messages privées je les faisais
défiler, il n’y avait rien de particulier jusqu’à ce qu’un message bizarre
apparaisse.
Un client qui demandait pourquoi on avait donné sa
table à quelqu’un d’autre, qui voulait savoir si on n’a pas une autre solution
pour sa réservation.
Ernestine ne lui pas répondu et elle n’a pas eu
l’intelligence d’effacer ce message ! Donc en fait cette petite annulait
les réservations de mes clients ?
J’étais à mon poste d’observation je la regardais et
je cherchais dans ma tête ce qui pouvais pousser une jeune femme dans la
position dans laquelle elle se trouvait de volontairement couler le bateau qui
la gardait elle et sa famille sur les rails.
Je devais comprendre et quelque chose me disait
qu’elle n’était pas seule dans cette histoire. Les plats prenait bizarrement
trop de temps à sortir de la cuisine, même mon nouveau chef qui la première
semaine était calme était devenu une boule de nerf dans sa cuisine.
Je devais rappeler à ces gens qui travail pour qui.
-
Ernestine, l’ai-je interpellé pendant
qu’elle allait servir du vin à une table.
-
Oui Madame ?, me répondit-elle.
-
A la fin du service je veux voir tout le
monde !
Elle hocha la tête.
Une heure et demie plus tard toute l’équipe était
réunie devant moi. Je les observais avec le regard grave.
-
Je voudrais vous parler de quelque chose
de compliquer pour un employeur ! Parce que bien que je sois votre
patronne je m’inquiète autant pour mon restaurant que je m’inquiète pour ceux
qui font tourner la maison. Je ne peux pas tout faire ici, donc si vous n’êtes
pas là je ne peux pas offrir les meilleurs plats et le meilleur service à la
clientèle.
Ils me regardaient tous, certains avec de
l’inquiétude, d’autre avec de la gêne mal dissimulé dans les yeux.
-
Depuis quelques semaines… le restaurant
connait des difficultés ! Plus de la moitié de nos réservations
importantes ont été annulé. Je crois que ceux qui sont en cuisine on remarqué
que nous commandons moins de produits parce qu’en un mois nous sommes passé de
520 plats par jour à 350 ! Ce n’est pas un mauvais chiffre, mais pour des
gens qui travail comme vous le faites ce n’est pas bon du tout ! Perdre
autant de client affecte la trésorerie et donc je me vois dans l’obligation de
devoir prendre des mesures pour palier à cela !
-
Qu’est-ce que ça veut dire pour nous Mme
Nana ?, demanda mon chef cuisinier.
-
Ça veut dire que vous n’aurez plus droit
à certains avantages !, ai-je répondit avec une voix ferme. Le taxi, les
primes trimestrielles et les mains levées…
-
Mais Madame ces primes nous aident, ça
nous permet d’économiser notre argent pour d’autres projets !, s’indigna
un des apprentis.
-
Moi ma mère est gravement Madame…
Comment je fais pour vivre et payer son traitement ?
Ce que je voulais commençait à se produire. Ceux qui
étaient réellement concernés par la bonne marche du restaurant commençaient à
se manifester.
-
Si je continue à vous donner toutes ce
choses sachant ce que traverse le restaurant en ce moment nous allons droit à
la fermeture complète ! Parce que je ne suis pas de ses employeurs qui
paient une misère à leurs employés juste pour pouvoir vivre sur leur dos !
-
Madame on peut faire quelque
chose ?, s’enquit le chef.
-
Nous allons commencer par revoir le coté
financier et ensuite nous allons trouver une solution pour ne plus avoir autant
de produits qui finissent à la poubelle.
-
On ne peut pas récupérer nos
clients ?, me demanda Ernestine.
Sa question me fit sourire, cette petite n’avait
vraiment aucune idée de qui elle s’était attaquée.
-
Ernestine, il faudrait d’abord que je
sache pourquoi ils ont fuit de la sorte… Mais je crois que j’ai une solution
pour rendre votre travail plus optimal et réduire le gaspillage, des buffets
ramenez cette tradition africaine ici du moins pour les deux services de la
journée !
-
C’est une bonne idée, lança un aide
cuisinier visiblement très enthousiaste.
Tout le monde éclata de rire et c’est à ce moment
que j’ai vu le regard qu’avait échangé Ernestine et le barman. C’était lui son
complice, je me souviens que c’est-elle qui l’avait supervisé à son arrivé ici.
Il fallait que je sache ce que c’est deux avait en commun.
-
Chef ça vous parle ?
-
Oui, nous pouvons en effet proposer un
buffet et peut-être un plat du jour en édition limitée…
-
C’est-à-dire, lui ai-je demandé ?
-
Donc en un nombre de plat limité pour
éviter de gaspiller !
-
J’aime cette idée, nous allons y
réfléchir ! Et je suis désolée vraiment nous sommes en décembre… bientôt c’est
Noël et je vous annonce une si mauvaise nouvelle…
-
Donc nous n’aurons pas de taxi
aujourd’hui ?, me demanda le barman en question.
-
Non malheureusement non !
Je les regardais s’en aller avec des visages
dépités, contrit pas cette petite entrevue.
Il y avait des murmures et je savais que durant le week-end il allait se
passer quelque chose.
Mais il fallait que je rende les choses encore plus
compliquées.
-
Ernestine !
-
Oui…
-
Viens un moment !
Elle s’approcha calmement de moi. En la regardant je
me suis demandé ce que penserait sa mère si je me débarrassais d’elle, mais je
n’allais pas faire ça je dois comprendre pourquoi, le moment venu.
-
Lundi je veux que tu t’occupes des
fournisseurs tu sais qu’il faut réduire les quantités commandées… cette
histoire me fait mal à la tête… j’espère juste ne pas être obligée de me
séparer de certains d’eux !
J’avais murmuré
la fin de ma phrase comme si je ne voulais pas qu’elle comprenne ce que
j’avais dit.
J’attendais juste que le fruit de la graine que je
venais de semer germe en elle.
Une fois seule j’ai envoyé un message à Rodrigue pour
qu’il fasse une recherche sur mes deux employés.
J’étais sur la route de la maison lorsque j’ai reçu
un coup de fil que j’ qualifierais d’inattendu.
C’était ma mère qui m’appelait. Armelle s’était déjà
plainte ? J’ai décroché et notre conversation n’avait rien à voir avec ce
que j’imaginais. Elle voulait avoir de mes nouvelles et celle de mon mari de ma
famille. Elle voulut leur parler mais je lui ai dit que j’étais sur la route
pour la maison. Erreur !
-
Véronique Nana, tu veux dire qu’à
l’heure ci tu n’es pas chez toi ?
-
Mama…
-
Ce n’est pas la sorcellerie ma
fille ? Tu travailles plus que qui pour ne pas servir le repas du
soir à ton mari ?
Je savais que j’allais passer un sale quart d’heure
avec la femme ci au téléphone.
-
Mama je gère un grand restaurant !
-
Ton restaurant là ne dois jamais fermer
Véro… parce que si ça ferme tu vas te suicider !, me lança-t-elle avec une
voix extrêmement calme.
-
Akieu, Mama comment tu peux me dire
ça ?
-
Parfois je me demande qui t’a élevé Véronique !
Ton mari a accepté que tu ne fasses aucun effort pour lui faire à manger, mais
même faire le service, chouchouter ton homme, le soir quand il rentre du
travail ? Tu exagères…
-
Mama, j’apporte beaucoup plus à mon mari
que ce que tu peux imaginer !
-
Comme quoi ?, me demanda-t-elle.
Quoi ?
-
C’est grâce à moi et à ce restaurant
qu’il a eut sa promotion, ai-je dit.
Il y eut un moment de silence au cours duquel je me
suis rendu compte de la portée de ce que je venais de dire à ma mère.
-
C’est donc ça ?, demanda-t-elle
finalement.
Je ne devais plus ouvrir ma bouche sinon j’allais me
faire insulter copieusement.
-
Donc c’est ce que tu fais vivre à
l’enfant d’autrui ? Tu soutiens ton mari… et tu lui rappelles qu’il est ce
qu’il est grâce à toi ? Ma fille je te l’ai dit maintes fois un homme qui
n’est pas respecté est pire qu’une poule avec la gorge mal tranchée qui essayes
de s’enfuir, il saccage tout… Tout !
-
Je ne lui dirais jamais une chose comme
ça…! ai-je dis pour me disculper.
-
Tu le penses, c’est grave !
Véronique il n’est jamais trop tard pour donner à ton mari sa place dans votre
famille… Je sais que tu as toujours été très indépendante et forte, et je peux
te dire que quand ton père est parti ta force m’a permis de resté debout… mais
Paul c’est ton mari, pas ta serpillière !, me dit ma mère.
Elle parlait et une voix dans ma tête me disait,
elle a raison, en même temps j’avais ce sentiment que je ne pouvais pas reposer
sur Paul. Et cette histoire de maitresse venait me conforter dans cette idée.
Moi j’ai eu un nombre important d’amant mais cela
n’a jamais affecté notre couple et notre famille, lui il suffit qu’il se
retrouve avec une femme et je suis déjà au courant sans avoir même cherché.
Malheureusement mon mari ne sait pas gérer les
situations délicates et si je n’étais pas là je doute qu’il en soit au niveau
où il est aujourd’hui.
-
J’ai compris Mama !
-
J’espère !, me répondit-elle.