Chapitre 9

Ecrit par Benedictaaurellia

Ruth.

Avec Paul, je nageais dans un océan de bonheur.

Le seul hic a été le cap des relations sexuelles. Au début, à chaque fois qu’on essayait je le repoussais. Les embrassades, les préliminaires, ça passait. Mais pas de coït.

Pas que l’envie n’était pas là. Au contraire. Mais, j’avais comme un blocage. Je m’en voulais de ne pouvoir satisfaire mon mari. Mais, lui, n’était que douceur et patience avec moi. Avec le temps, et ensemble, tous les deux, nous y sommes parvenus. Ça a été magique.

Mon bonheur fut de courte durée.

Six (06) mois après notre mariage, mes parents aussi perdaient la vie dans un accident de voiture.

Mon monde s’écroula.

N’eut été Paul, je ne sais pas ce que je serais devenue.

Mes parents étaient tout mon monde.

J’ai eu mal, mais, je me suis vite relevée.

J’avais Paul, et j’avais désormais l’ONG de maman à ma charge. Je ne pouvais pas me laisser aller. Oui, j’ai pleuré mais je savais qu’il ne fallait plus que je m’enlise dans les affres de la dépression. Je savais ce que ça faisait et je ne voulais plus revivre cela. Je ne devais pas non plus laisser Paul vivre cela. C’était déjà assez pénible pour lui aussi. Il était orphelin et considérait mes parents comme les siens. Ces derniers le lui rendaient bien. Il était tout le temps fourré avec papa comme moi je l’étais avec maman. Bref, il était aussi secoué que moi.

Coïncidence ou pas, je trouvais que ça faisait quand même trop d’accidents de voiture. Quand même, le mot n’a pas été inventé pour ma famille non.

Mes grands-parents, accident de voiture. Ma tante et son mari, accident de voiture. Et maintenant, mes parents ?

Paul qui travaillait déjà comme avocat avait des relations dans la police. Il travaillait aussi avec mon père ou ses collègues militaires.

Une enquête fut lancée mais rien.

Je trouvais tout ça louche mais je ne m’y suis pas attardé.

Pendant cette même période, nous avons appris que nous allons être parents.

C’était une raison de plus pour que je ne me laisse pas aller.

Nous avons vécu tous les deux cette grossesse intensément.

Nous savions tous les deux que ce serait probablement notre seul enfant et nous avons fait de chaque étape un moment privilégié.

Quand vint le moment de la délivrance, c’est avec joie que nous avons accueilli notre prince. Oui, comme Paul l’avait dit, ce fut un garçon. Nous l’avons appelé Benoit ce qui signifie bénédiction. C’est ce qu’il représentait pour nous.

Une fois encore, ce fut par césarienne que j’accouchai. Pendant l’opération, Paul est restée avec moi et nous avons vécu ensemble la naissance de Benoit. Ce fut un des moments les plus heureux de notre vie. Quand ils l’ont sorti et couché sur mon ventre, nous étions tellement émus. Notre miracle vivant.

Aujourd’hui encore, je donne mon témoignage. Tous les médecins qui m’ont suivi n’en revenaient pas. Ils ne comprennent pas comment j’ai pu enfanter. Mon Dieu est un Dieu de miracles. Il rend l’impossible, possible.

Encore une fois, notre bonheur fut de courte durée.

Une semaine après, on sortait tous les trois de l’hôpital.

Nous rentrions chez nous quand une voiture nous percuta de plein fouet. Nous étions tous les deux à l’avant et avions installés Benoit dans un siège auto à l’arrière. Sur le coup, nous avons perdu connaissance tous les deux. A notre réveil quelques minutes plus tard, Benoit avait disparu de la voiture.

On dirait que le sort s’acharne contre moi.

D’abord ma Shiloh et ensuite mon Benoit ?

Plus question de me laisser abattre.

Mon arme c’est la prière.

J’ai prié, prié, prié de toute mon âme pour mon Benoit, avant que les secours n’arrivent.

Nous avons été conduits à l’hôpital ou nous avons passé la nuit. Toute la nuit, nous avons prié. Au petit matin, Paul m’annonça que notre fils était sauvé. Au temps fixé, nous le retrouverons.

Ce message m’interpella. Encore ? Décidément mon Dieu est décidé à me donner cette parole.

Bien sûr, j’étais frustrée mais, j’ai fini par prendre sur moi.

Une semaine après, on rentrait chez nous. Nous n’avions rien de grave. Des ecchymoses, des égratignures, une fracture au bras pour Paul, mais pas de traumatisme crânien. Seule la voiture était bien amochée.

Encore une fois, les enquêtes n’ont rien donné.

J’avais le cœur meurtri. Paul, lui par contre, ne s’inquiétait pas. Il avait ce don-là, d’avoir la foi en toute circonstance. Je le lui enviais parfois.

Il essayait tant bien que mal de me communiquer cette foi et cette assurance.

Au fil du temps, je m’y suis fait.

Peu de temps après, il a reçu une offre d’emploi d’un cabinet parisien.

C’est comme ça que nous avions déménagé en France.

Je me suis alors promis de ne plus revenir au Togo à cause de tout ce que j’y avais vécu. Paul par contre, se disait qu’on reviendrait finir nos vieux jours ici. Ça restait un sujet de discorde entre nous jusqu’à ce jour où tu nous as appelé il y a quelque temps. Ce jour-là, c’est d’un commun accord que nous avons décidé de revenir ici.

Malgré tout ce que cela me coutait, je savais que tu aurais besoin de ma présence et nous voilà. La suite tu la connais, Edmund.

Je conclus ainsi en lui souriant.

 

Edmund.

Je suis vraiment triste pour Ruth.

Elle a vécu tout cela mais, elle reste encore là, debout à sourire et tout.

A la voir, on ne dirait pas qu’elle a autant souffert.

Elle rayonne.

Moi : Je suis sans voix, Ruth.

Je m’approche d’elle et l’enlace. Merci d’être venue pour moi.

Je suis vraiment désolé pour tout ce que tu as subi.

Ruth : Ne t’inquiète pas pour moi bébé.

Elle regarde Paul et ajoute. Nous avons surmonté tout ça, ton père et moi. Et nous t’avons toi. Nous retrouverons ton frère et ta sœur un jour. Nous y croyons.

Paul lui sourit.

 Toutes mes excuses pour le retard. 

J'ai des problèmes pour me connecter. 


Ma cousine, mon cauc...