CHAPITRE 9: JE PLONGE LA TÊTE LA PREMIÈRE.
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 9: Je plonge la tête la première.
**DANIEL TSAMBA **
Elle avait mangé jusqu'à finir son assiette et son verre avant de déposer ses couverts.
Rayonne : ( voix posée) papa, maman, merci de m'avoir invité à ce repas, c'était très bon.
Ils l'avaient tous regardée avec de gros yeux, est-ce qu'elle était normale ?
Rayonne : (poursuivant) je crois que nous, on va chercher à rentrer. (se levant) Daniel, je t'attends dans la voiture. Bonne nuit à tous.
Elle était sortie de table, s'était dirigée vers le salon pour prendre ses affaires et était sortie.
Nadège : (à maman et ses filles) j'espère pour vous que vous êtes contentes. (À moi) tu me déçois vraiment.
Je m'étais levé de table et j'avais contourné pour m'arrêter devant maman et ses enfants.
Moi: (à elles) je vous remercie. (À Audrey) toi je n'ai rien à te dire.
Papa: tu veux qu'on t'accompagne ?
Moi : non papa ça va aller. J'y vais.
J'étais sorti et j'étais allé trouver Ray déjà assise dans la voiture. J'étais monté et j'avais fermé la portière.
Moi : écoute-moi bébé
Rayonne : ( me coupant d'une voix calme) je veux rentrer à la maison Daniel, démarre moi cette voiture.
Après un moment à la regarder, j'avais démarré et nous étions rentrés à la maison dans un silence total. Elle m'avait appelé deux fois de suite par mon prénom en entier, l'affaire était grave. J'étais vraiment fini.
Moi : (refermant la porte du salon) bébé écoute-moi s'il te plaît ce n'est pas ce que tu crois, je
Rayonne : (me coupant) je vais te poser deux questions Daniel, et crois-moi si tu me mens, je le saurai.
J'avais avalé de travers.
Rayonne : (me regardant droit dans les yeux) s'agit-il d'Audrey MBANDZA?
J'avais avalé difficilement la salive en voyant où elle voulait en venir.
Moi: (petite voix) oui, mais ce n'est pas ce que tu crois bébé laisse-moi t'expliquer.
Rayonne : (Accusant le coup) As-tu couché avec elle ?
Moi : bébé laisse-moi t'expliquer l'histoire s'il te plaît, ce n'est pas ce que tu
Rayonne: (hurlant) as-tu couché avec cette pute oui ou merde Daniel ?
Moi: ( petite voix) oui.
Elle avait fermé les yeux et avait reculé jusqu'à buter contre le fauteuil et s'asseoir dessus lourdement, la tête baissée. Je m'étais rapproché et je m'étais agenouillé devant elle.
Moi : bébé, je te jure que je ne sais même pas ce qui s'est passé cette nuit, quand je me suis réveillé j'étais juste à ses côtés et elle m'a dit que nous avons couché ensemble. Je te jure que je ne me rappelle pas de ce qui s'est passé, ni pourquoi, ni comment, crois-moi ma puce pardon.
Quand elle avait relevé la tête, son visage était baigné de larmes. Elle avait posé son regard perçant malgré les larmes sur moi l'air de dire "pourquoi tu nous as fait ça ?". Je n'avais pas pu le soutenir, il y avait trop de douleur à l'intérieur pour que je le fasse. Elle s'était levée au bout d'un moment et s'était dirigée vers les escaliers pour aller à l'étage . J'avais voulu la retenir, elle s'était retournée et m'avait mis une gifle bien sonore qui m'avait fait siffler l'oreille. J'avais été à la fois surpris par son geste et par la violence du coup et j'avais légèrement vacillé. J'avais attrapé ma joue et mon oreille et je l'avais regardée, elle était tremblante. Elle s'était tournée à nouveau et était montée à l'étage. Après près d'une heure là-haut, j'avais entendu le bruit d'une porte qu'on claquait et qu'on fermait à clé. Cette nuit encore je n'avais pas dormi, je l'avais passée au salon à réfléchir. Autour de 8h du matin, la porte de la chambre avait été ouverte, peu de temps après Ray était descendue des escaliers avec les valises. J'avais essayé de l'arrêter.
Moi : bébé s'il te plaît attends, ne pars pas.
Rayonne : Daniel dégage de mon chemin.
Moi: ( lui barrant la route) s'il te plaît ne pars pas.
Rayonne : (hurlant) je te jure Daniel que si tu ne dégages pas de mon chemin ça va très mal se passer pour l'un d'entre nous.
J'avais fini par la laisser passer et elle était partie de la maison. J'avais pris mon téléphone et j'avais appelé G qui s'était présenté en moins de temps que possible. Il était venu me trouver assis aux escaliers dehors, le portail grand ouvert.
Gérard : que s'est-il passé ?
Moi: elle est partie G, ma femme est partie (me tenant la tête) Ray m'a quitté.
Gérard : Tu lui as expliqué ce qui s'est passé ?
Moi. Non je n'ai pas pu.
Gérard: comment l'a-t-elle su ?
Moi: ( le regard vide) maman.
Gérard: ( ne comprenant pas) maman ? Qu'est-ce qu'elle vient faire là ?
Moi: maman le lui a dit de la pire des manières qu'il soit.
Gérard: ( intrigué) je ne comprends pas.
Je m'étais mis à lui expliquer ce qui s'était passé entre le moment où nous nous étions séparés jusqu'au départ de Ray de la maison, il n'en revenait pas.
Gérard: la vieille aussi a quel problème ? Même quand on n'apprécie pas quelqu'un, on ne lui fait pas une chose pareille. Qu'est-ce que Ray lui a fait pour qu'elle l'humilie de la sorte ?
Moi : Si moi-même j'avais la réponse à cette question Bro. Mais je peux te jurer sur la tête de mes enfants que jamais je ne lui pardonnerai un coup pareil.
Gérard : ça ira (après quelques instants) elle n'est pas allée de main morte hein.
Moi : qui ?
Gérard: Rayonne. Tu as des traces de doigts sur la joue.
J'avais touché ma joue et elle était encore endolorie. Je n'arrivais pas à croire que ma femme avait levé la main sur moi….
Voilà déjà 5 mois que ma femme était partie de la maison, je ne vivais plus, je me contentais d'exister. Les enfants, je ne les voyais qu'en coup de vent. Pourquoi ? Je n'étais pas en état de les garder même ne fût-ce qu'un weekend. Je buvais tous les soirs et je ne voulais pas que mes enfants me voient comme ça. Au boulot, je faisais l'effort d'y aller et d'être présentable. Dans le fond j'y allais juste pour la voir. Les trois premiers mois, Ray ne venait pas au boulot, elle ne passait que par son assistance pour me parler. Concernant les enfants, c'était Grâce ou Estelle qui me les emmenaient. Elle ne voulait plus me voir, ni entendre parler de moi. Les gens avaient tenté de plaider ma cause auprès d'elle en vain , elle n'avait voulu écouter personne et leur avait demandé de ne pas se mêler de cette histoire car quand on s'était rencontré, il n'y avait aucun intermédiaire. J'avais tenté des réunions avec mon père et le sien mais elle n'était jamais venue à l'une d'entre elles.
Après 3 mois d'absence, un jour elle s'était présentée dans l'une de nos entreprises pour y travailler, elle était pâle et semblait avoir perdu du poids mais elle était toujours autant belle. Les jours d'après elle s'était rendue dans d'autres entreprises et au bout d'un moment, elle avait repris ses habitudes normales. Tout était normal en apparence, elle m'adressait à nouveau la parole dans le cadre du travail mais comme à un parfait inconnu, elle ne montrait aucune expression et son regard était éteint. Elle faisait des choses de façon mécanique, telle une automate.
Avec mon père, Nadège et David c'était aussi compliqué, ils étaient tous déçus de moi, ils n'en revenaient pas que moi je puisse faire une chose pareille. Après m'avoir boudé quelque temps, ils avaient fini par me pardonner et depuis nous avions repris contact. Ils avaient même voulu m'aider avec Ray mais comme je l'avais dit, elle leur avait demandé de ne pas s'emmêler car elle ne voulait manquer de respect à personne, ils avaient compris sa position et avaient laissé tomber.
Avec Angèle , oui Angèle car cette femme de méritait plus le titre de maman après ce qu'elle m'avait fait. Je disais donc avec Angèle et ses enfants, il n'y avait plus rien. Je les avais définitivement rayées de ma vie il y avait un mois de cela lorsque leur parente avait accouché . Non contentes de leur fait ce jour au dîner, elles avaient poussé le bouchon jusqu'à venir déposer Audrey chez moi une semaine après le départ de Ray soit disant que je devais assumer mes responsabilités car cet enfant elle ne l'avait pas eu toute seule donc elle n'avait pas à assumer les malaises toute seule. Dans la maison que j'avais construit et que j'avais vécu avec ma femme et mes enfants ? J'avais pété un câble, n'eût été la présence de David ce jour, je les aurais toutes tué de mes propres mains. C'était David qui les avait ramenées chez papa où la bonne dame avait suivi sa grossesse. Ils avaient tous tenté de me faire entendre raison sur le fait qu'il y avait un enfant à naître et qu'il n'était pour rien dans cette histoire, que je devais faire la part des choses. Je n'avais strictement rien à foutre d'elle et de son enfant car je ne leur avais rien demandé, s'ils voulaient s'en occuper, ils n'avaient qu'à le faire. Angèle avait fait tout un tapage mais moi je ne la calculais pas, j'avais plus important à régler.
Le jour de l'accouchement, on m'avait appelé pour me dire qu' Audrey était à l'hôpital en travail, je ne voulais pas y aller, c'était David et papa qui m'y avaient emmené de force. Quand j'étais arrivé, Angèle et sa fille Aude s'étaient mises à me traiter d'irresponsable, comme à cause d'une femme je voulais renier mon enfant, mon propre sang et patati et patata. Audrey avait accouché d'un garçon. À le voir, sans l'ombre d'un doute, on savait que cet enfant n'était pas le mien. Pour cause ? Il était métisse alors que sa mère et moi nous étions noirs . J'avais regardé la mère et elle avait baissé les yeux, j'avais regardé Angèle et sa fille, elles étaient aussi confuses que la mère, j'avais regardé mon père et mon frère et ils étaient désolés pour moi. Donc j'avais perdu ma femme et mes enfants pour rien ? J'étais rentré dans une rage folle, j'avais soulevé ma mère par le cou et l'avait bloquée contre le mur pour l'étrangler. C'était papa, David et quelques agents de sécurité qui l' avaient enlevés de là et m'avaient fait sortir de l'hôpital. Je voulais la tuer, ensuite j'aurais tué ses trois enfants et j'aurais fini avec Audrey. Elles avaient eu de la chance. J'étais parti de là et j'étais allé à ma deuxième maison pour me saouler encore et encore comme je le faisais depuis un moment.
Ce matin, j'avais eu la surprise de recevoir un appel de Ray après tout ce temps, elle m'avait donné rendez-vous dans un restaurant cet après-midi, elle voulait que nous parlions. J'étais tout excité, j'aurais enfin l'occasion de lui dire que cet enfant n'était pas le mien et avoir l'opportunité de lui expliquer tout ceci. Peut-être voudrait-elle bien me donner une nouvelle chance et on pourrait continuer comme avant. Avant l'heure indiquée, j'étais déjà dans ce restaurant, j'avais passé mon temps à imaginer comment cette rencontre se passerait. Au bout d'une heure, elle avait fait son entrée dans le restaurant. Dès que je l'avais vue mon cœur s'était emballé. "Mon Dieu que j'aime cette femme!" Je ne pouvais pas détacher mon regard d'elle. Elle portait un ensemble tailleur pantalon bleu marine qui lui allait à la perfection, des talons hauts de couleur noire, une montre, une bague, les petites boucles d'oreilles, un maquillage quasi inexistant et avait attaché ses longs cheveux naturels en un chignon bas. Ma femme était très belle. Les têtes se retournaient à son passage jusqu'à ce qu'elle arrive jusqu'à moi. Son visage n'affichait aucune expression.
Je m'étais levé pour lui tirer la chaise avant de me rasseoir.
Rayonne : Bonsoir et merci..
Moi: Bonsoir Ray. Comment vas-tu ?
Rayonne : (sèche) bien.
Moi: ( Accusant le coup) ok. Tu vas boire quelque chose ?
Rayonne : Non merci, je ne suis pas venue pour durer.
Moi : (déçu) je vois. Je suis néanmoins content de te voir dans un autre cadre que le travail. Tu sais, je voulais te dire que
Rayonne : (me coupant) comme je disais tantôt, je ne suis pas venue durer ici, bientôt l'heure de la descente des enfants. Je suis venue t'apporter (fouillant son sac pour sortir une enveloppe kaki et la poser devant moi) ceci afin que tu les signes.
Moi: (Regardant l'enveloppe) et qu'est-ce que c'est ?
Rayonne : Tu peux toujours l'ouvrir pour voir.
Après quelques minutes à la regarder, j'avais pris l'enveloppe et l'avais ouverte pour voir de quoi il s'agissait. Lorsque j'avais lu l'en-tête du premier document mon cœur avait raté un battement et pour cause ? C'était écrit " requête en divorce" dans un encadré bien en gras. Sérieux ? J'avais levé les yeux étonnés vers elle pour voir si c'était une blague, son expression n'avait pas changé.
Rayonne : J'attends de toi que tu t'imprègnes de ce document et que tu le signes dès que possible. D'ici quelques jours, tu recevras l'appel de mon avocat afin de nous mettre d'accord pour la suite.
J'étais incapable de prononcer un seul mot, mon cerveau tournait au ralenti. Je la regardais avec les yeux incrédules.
Rayonne : (Au bout d'un moment de silence) je crois que je n'ai plus rien à faire ici. Sur ce, bonne fin d'après-midi.
Elle s'était levée et était partie comme elle était venue.
FIN DU FLASH-BACK.
Je pose les documents sur le lit et pars prendre une douche, quand je finis je sors et vais dans la chambre de chacun de mes enfants avant de venir me poser à l'endroit préféré de Ray dans cette maison. C'est une sorte de cage géante en mur de verre. Le plafond en verre est recouvert par une toiture métallique coulissante. "C'est pour admirer le ciel la nuit" m'avait-elle dit en le plaçant à la terrasse de notre chambre. "Tu me feras l'amour sous les étoiles", avait-elle ajouté avec un sourire espiègle . Je m'assois sur l'espèce de lit qui s'y trouve et les souvenirs de nos moments passés à cet endroit me reviennent. Je suis resté là jusqu'au lever du soleil…
**RAYONNE TSAMBA **
Je suis garée devant le portail de Nadège, j'attends mes enfants. Ils ont passé le weekend avec elle à l'occasion de l'anniversaire de Alia, sa fille qui fête ses 9 ans aujourd'hui. Elle me les a demandés pour l'occasion, comme les enfants sont plutôt proches, je n'y ai pas vu d'inconvénients . Les enfants étaient tout excités à l'idée de passer le weekend avec leurs cousins.
Je les vois sortir de là-bas avec leur tante et à leur façon de marcher je peux déjà savoir que quelque chose ne va pas. Ces enfants ont peut-être le visage de leur père mais le comportement ils l'ont de moi, surtout Jaelle. Ils sont venus jusqu'à moi, ont grimpé dans la voiture et m'ont saluée. Ils ont emporté les friandises de la fête.
Moi: ( à Nadège) j'espère qu'ils ne t'ont pas trop emmerdée.
Nadège : (souriante) non t'inquiète ma puce, ils ont été sages.
Moi: d'accord.
Nadège: celui qui sera triste ce soir quand tout le monde sera parti, c'est Nathan. Ses copains de jeux sont retournés.
Moi : (souriante) Ah ça ! C'est pas facile c'est vrai.
Nadège : en tout cas, il s' y fera.
Moi: ok. Bon la grande moi je vais te laisser, toi-même tu connais les bouchons des Carrefours là même le dimanche.
Nadège : Je te dis. Ok ma belle , on fait comme ça. Rentrez bien.
Moi: ok. Les enfants dites au revoir à votre tante.
Eux: (en chœur) Au revoir tantine Nadège.
Nadège: (souriant) au revoir mes bébés .
Moi: ok. À plus.
Nadège: ok ma belle. Sois prudente au volant.
Moi : d'accord.
J'ai démarré et je suis partie de là. Sur le chemin, je les ai observés par le rétroviseur et ils affichaient tous un visage neutre.
Moi: vous avez passé un bon weekend ?
King : oui.
Silence…
Moi : comment était la fête ?
King: c'était bien.
Moi: c'est tout ? C'était juste bien ?
King: Oui.
Moi : ok.
Je savais que quelque chose n'allait pas. Mes enfants sont normalement très bavards, ils auraient dû me raconter cette fête avec joie et euphorie si tout allait bien. Je saurai de quoi il s'agit une fois à la maison. Le reste du trajet s'est fait en silence. Arrivée à la maison, nous avons trouvé Grâce devant la barrière et nous sommes rentrés tous ensemble.
Moi : (à Grâce ) Il y a un souci ?
Grâce: j'ai oublié mon téléphone.
Moi : ah d'accord. C'est peut-être au salon.
Grâce : C'est aussi ce que je crois. (Aux enfants) Bonsoir mes chéris.
Eux: Bonsoir maman Grâce.
Ils sont allés lui faire un câlin.
Grâce : vous avez passé un bon weekend ?
King: Oui.
Grâce : Comment c'était avec vos cousins ?
King : Bien.
Elle s'est tournée vers moi pour me regarder l'air de dire "c'est quoi le souci ?". J'ai levé les épaules comme pour lui répondre que "je n'en sais rien" . Je leur ai demandé d'aller laisser leurs affaires et de revenir me trouver au salon.
Moi : il s'est passé quoi à la fête ?
Aucune réponse.
Moi: vous vous êtes disputés avec Nathan ?
King: non.
Moi : alors c'est quoi ?
Personne ne voulait me répondre.
Moi: ( regardant Victoire) mon bébé, toi aussi tu ne vas rien me dire ?
Victoire: ( regardant ses frères) c'est tantine Aude et tantine Andrea, elles sont trop méchantes.
Mon cœur a raté un battement et j'ai regardé ma sœur un moment avant de continuer.
Moi: elles vous ont fait quoi ?
Victoire: je voulais boire de l'eau et Jaelle m'a accompagné à la cuisine. C'est là que tantine Aude et tantine Andrea sont venues nous trouver avec une autre tantine là et elles ont dit "vous faites quoi ici ?". C'est là que Jaelle a dit qu'on veut boire de l'eau. C'est là que tantine Andrea a dit que vous ne pouvez pas demander ? Si vous cassez les choses ici vous allez faire comment ? C'est là que Jaelle a dit qu'on ne va pas casser les choses. C'est là que tantine Aude a dit que ‘’tu réponds à qui ?" Après elle a poussé la tête de Jaelle et tantine Andrea a dit de baisser nos yeux de sorcières comme notre mère. C'est là que Jaelle a dit que tu n'es pas sorcière. C'est là que l'autre tantine là a dit et elle répond même hein. Et puis tantine Aude a dit que Jaelle est une petite garce comme sa mère et puis elle a encore poussé sa tête. C'est là que King et Light sont venus se placer devant nous et il a dit de nous laisser tranquille et puis tantine Andrea l'a attrapé par le bras fort comme ça ( mimant le geste) après elle a dit que tu vas faire quoi espèce d' impoli ? Après elle a laissé et puis elle nous on dit que c'est toi qui nous a mal élevé comme ça et papa a laissé faire . Après elle a dit dégager de là bande de petits sauvages, elle c'est pas notre mère qui nous fait les cadeaux, elle nous frappe bien et notre orgueil là va finir.
J'ai écouté et mon cœur chauffait tant j'avais mal.
Grâce: ( choquée) et tantine Nadège était où ?
Light : elle était dehors.
Grâce: vous lui avez dit ça ?
King : non.
Grâce : Pourquoi ?
Jaelle : Parce qu'on ne voulait pas faire les problèmes à la fête d'Alia.
Je leur ai parlé et je leur ai dit que j'allais régler cette histoire, je les ai encouragés à oublier ça et à me raconter le reste de leur weekend. Chose qu'ils ont faite avec joie. J'ai été contente que, mise à part cette scène, ils aient passé un bon weekend avec leurs cousins. Ils sont allés se laver et se sont mis dans leur espace de lecture, moi j'ai raccompagné Grâce à sa voiture.
Grâce: tu comptes faire quoi ?
Moi : je vais appeler Nadège et lui faire part de la situation, je veux bien comprendre qu'elles s'en prennent à moi mais si elles veulent mettre mes enfants à l'intérieur ça risque de très mal se passer et je ne répondrai plus de moi.
Grâce : tu comptes le dire à Daniel ?
Moi : oui je le ferai certainement plus tard. Mais je compte d'abord parler avec Nadège plus que c'est chez elle que cela s'est passé et étant l'aînée de la famille, elle pourra parler avec ses sœurs.
Grâce : Ok. Tu me tiendras informé alors.
Moi : sans souci.
On s'est fait la bise et elle est partie. Ces filles-là s'amusent beaucoup avec moi je jure, oser violenter mes enfants ? (rire nerveux) Elles ne me connaissent pas bien. Mieux je parle d'abord à Nadège, si elle ne fait rien, je réglerai ça à ma manière...
« Moi: ( au téléphone) Nous sommes bien rentrés , ils sont déjà même au lit sans doute épuisés par le weekend mouvementé qu'ils ont eu. »
« Nadège : je peux le comprendre. Les miens aussi dorment déjà. Comme on dit "Nganga danser danser, reposer un peu". »
« Moi: ( souriant) c'est sûr. Au fait, demain à la pause de midi tu pourras être libre ? J'aimerais te parler d'une situation. »
« Nadège : ok. À demain 13h. »
« Moi : ok. Bon, on fait comme ça. À demain bisous Nadège. »
« Nadège: bisous. »
Après ça, j'ai raccroché et je suis allée me doucher afin de me mettre au lit, demain est un autre jour...
**NADÈGE MAYI**
Philippe : (sortant de la douche) tu étais au téléphone ?
Moi : (sur le lit) oui.
Philippe : (mettant son pyjama) c'était qui ?
Moi: Rayonne, elle m'a appelée pour me signifier qu'elle était bien rentrée avec les enfants et m'inviter à déjeuner ensemble à la pause demain, elle a un truc à me dire.
Philippe: je vois. Où en est-elle avec Dan ?
Moi : (soupirant) je ne sais pas, tu sais depuis qu'elle nous avait demandé de ne pas nous mêler de cette histoire, j'essaie de garder mes distances même si cette situation me déchire le cœur. Surtout quand je vois mon petit frère aujourd'hui mon cœur se serre.
Philippe: je peux comprendre. Sait-elle au moins que l'enfant n'est pas de lui ?
Moi: je l'ignore.
Philippe: je vois, pourvu que ça s'arrange entre eux .
Moi: c'est mon plus grand souhait.
Il est monté sur le lit et a éteint la lumière de son côté. Je lui ai emboîté le pas après lui avoir souhaité une bonne nuit.
Moi : Phil ?
Philippe: Hum.
Moi: qu'est-ce que tu fais ?
Philippe: rien.
Moi: comment ça ?
Le bon monsieur est en train d'essayer d' insérer ses doigts en moi et il dit rien.
Moi: Phil s'il te plaît pas ce soir, je suis crevée.
Philippe: moi aussi je suis crevé mais je veux ma petite dose de la nuit ma doudoune.
Moi: hun hun. Il n' y a pas de doudoune qui tienne là pardon, laisse-moi tranquille.
Est-ce que l'homme là m'écoute quand je lui parle ? Il m'a retournée et s'est mis à m'embrasser de partout. Mon corps, ce traître aussi, s'est mis à réagir. Me voici maintenant qui avait envie mais il fallait faire genre. Il a fait des sillons avec sa langue sur mon ventre avant de descendre vers ma cave.
Moi: (gémissant en boudant) Phil, je te dis que je suis fatiguée pardon.
Phil : (s'arrêtant) ok.
Il a arrêté ce qu'il faisait et est venu s'allonger juste au moment où les choses devenaient sérieuses.
Moi: ( surprise) qu'est-ce que tu fais ?
Philippe : (l'air de rien) mais je dors.
Moi : Oh ! Pourquoi ?
Philippe : Aka ! Tu m'as dit de te laisser dormir parce que tu es fatiguée non ?
Moi: quand je parle c'est ma bouche qui prend de l'air, est-ce que c'est pour dire que le reste du corps est d'accord ? Pardon il faut finir ce que tu as commencé, je ne veux pas les problèmes.
Philippe: ( riant) tu n'es plus fatiguée ?
Moi: MAYI pardon, ne me dérange pas. C'est une nouvelle fatigue ?
Philippe: ( riant) petite joueuse.
Moi : je m'en fous, pardon bébé, mets moi bien.
Il s'est remis à m'embrasser avec intensité et me toucher comme lui seul sait le faire.
Philippe : Tu sais que je t'aime ma lune?
Moi: ( excitée) oui je sais, je t'aime aussi mon soleil.
Nous nous sommes donnés à cœur joie au plaisir de la chair avant de nous endormir complètement repus…
**RAYONNE TSAMBA **
J'ouvre les yeux et il est 2h du matin, mon sommeil est fini. Je soupire de frustration comme toutes les nuits précédentes depuis bientôt 6 mois où le sommeil a décidé de me quitter. Je ne dors que 3h de temps au trop et me réveille tous les jours à 2h du matin. Heureusement que j'ai une bonne hygiène de vie, sinon je ne sais pas ce que je serais devenue avec toutes ces demies nuits. Au début j'avais considérablement perdu du poids mais depuis peu, j'ai réussi à me stabiliser.
Je quitte rageusement le lit pour la salle de bain où je me brosse et enfile une tenue de sport. Je m'exerce pendant une heure de temps la musique à fond dans mes oreilles avant d'aller à la cuisine pour apprêter les choses du petit-déjeuner. Une fois fait, je trace dans mon bureau lire et répondre à des mails puis je plonge sur certains documents d'affaires jusqu'au matin où je vais me laver, m'apprêter, réveiller les enfants et descendre les attendre en bas pour le petit-déjeuner qui commence toujours par des fruits et des jus de fruits. C'est ma routine depuis tout ce temps. J'essaie autant que faire se peut de m'occuper l'esprit afin de ne pas penser à tout ceci et tomber dans une dépression qui pourra m'emporter. Je ne peux pas me le permettre, j'ai 4 enfants à ma charge. Je me dois d'être forte pour eux, même si j'agis la plupart du temps de façon mécanique, je refuse de me laisser aller. Voilà pourquoi chaque jour que Dieu fait, je puise des forces dans les sourires de mes enfants avant de sortir de la maison et d'affronter le monde.
Je sors comme ça de notre société de décoration "DR-déco, la décoration comme nulle part ailleurs" que nous avons lancée depuis un peu plus de 5 ans avec Daniel. Les initiales sont nos prénoms. Je la gérais moi-même les trois premières années avant d'embaucher une équipe de qualité pour la manager. Cette société qui a commencé timidement s'est rapidement développée la 2e année et depuis, c'est une référence en matière de décoration intérieure. Nous embauchons près de 150 employés aujourd'hui et à ce que j'ai pu constater nous avons besoin de recruter un responsable marketing et un directeur artistique. Je laisse le soin à la responsable des ressources humaines qui me fera le compte-rendu, elle est plutôt efficace...
Je suis assise dans ce restaurant à attendre Nadège, qui m'a fait un message il n'y a pas longtemps pour me dire qu'elle aura un léger retard, un client de dernière minute. Nadège est notaire, elle a suivi les pas de leur mère et son mari Philippe, est avocat, ils se complètent et se comprennent très bien. Ce sont des personnes que j'aime et que je respecte beaucoup. Lorsque Daniel m'avait présentée à sa famille via les réseaux, tout de suite Nadège m'avait adoptée comme sa petite sœur, elle me mettait toujours à l'aise et ce même quand sa mère et ses sœurs faisaient tout pour me malmener. Lorsqu'elle a rencontré Phil quelques mois avant nos fiançailles avec Daniel, j'ai été la première personne à qui elle l'a présenté. C'est vraiment une grande sœur pour moi et ce peu importe ce qui se passe avec son frère.
Nadège: (me sortant de ma rêverie) bonjour ma belle.
Elle m'a fait deux bises avant de s'asseoir en face de moi.
Nadège : Désolée encore du retard, tu connais toi-même au cabinet là-bas. J'espère que je ne t'ai pas fait trop attendre.
Moi : (souriante) non t'inquiète, ça fait pas longtemps que je suis là.
Nadège: je crève la dalle, tu as déjà commandé ?
Moi : non juste un jus comme tu peux le constater, je t'attendais.
Nadège: je vois. Pardon appelons le serveur (le cherchant du regard) il est même où celui-là ? Il veut me tuer ici avec la faim ?
Moi : (riant) encore toi-même et la bouffe.
Nadège : (riant) Toi-même tu sais oh. Accable moi tout mais pas la nourriture.
Moi : (riant)! vraiment. On se demande toujours où va toute cette nourriture, mince comme tu es là.
Nadège: (Riant) dans le cerveau maman, je dépense beaucoup d'énergie dans la réflexion, je dois bien compenser ou bien ?
Moi: ( riant de plus belle) c'est ça !
Nous avons commandé et nous avons été servies rapidement. On a échangé un peu sur le boulot et les enfants avant d'aborder le sujet principal.
Moi: tu sais Nana, ce n'est pas facile pour moi d'en parler mais il le faut d'abord parce que tu es l'aînée de cette famille et ensuite parce que la chose s'est passée chez toi.
Nadège: ( intriguée ) je t' écoute, quel est le problème ?
Moi : ok, hier en rentrant….
Je me suis mise à lui raconter tout ce qui s'est passé entre le moment où j'ai récupéré les enfants hier chez elle jusqu'à l'aveu qu'ils m'ont fait après avoir insisté pour qu'ils me disent ce qui s'est passé. Je parlais et au fur-et-à- mesure que j'avançais dans le récit, je la voyais écarquillés les yeux, signe que tout comme moi, elle a été choquée d'apprendre une telle chose…
PS: Le passé était axé sur le point de vue de Daniel, il n'en est pas ainsi du présent et du futur qui fait intervenir les autres personnages. Ne soyez pas dephasés.