Chapitre 9: les retrouvailles

Ecrit par Nifêmi

Chapitre 9: les retrouvailles

Je me retrouvai nez à nez avec lui. Oh oh ! La surprise n’était pas de taille. Une fraction de seconde, il m’empoigna le bras et m’obligea à le suivre. Je courais presque sur mes talons aiguilles sous le regard interrogateur des clients et des employés. Seule Shalewa souriait. Je sens que je vais passer un sale moment. Il me fit entrer dans un bureau, apparemment le sien. Il m’ordonna de m’assoir. Il avait un regard méconnaissable. Il a changé, il n’était même pas rasé. Il m’observa un moment, on dirait une éternité. Je voulais prendre la parole. Monsieur me fit signe de garder silence et me dit ceci en se rapprochant de moi:

Lui : Pendant ce temps tu te jouais de moi ! Je t’ai appelé sans réponse, j’ai laissé des messages, aucun retour. Maintenant je tu es dans mon restaurant… tu es une fille pourrie gâtée

Avant que je ne dise quoique ce soit, il m’arracha un baiser profond, je le laissais faire sans résister. Je passai mes mains autour de son cou. Je frissonnais dans ses bras. J’aimais son goût et sa barbe me picotait, c’était agréable. Il m’a tellement manqué. A mon tour de m’appliquer avec ma langue, monsieur se dégagea de mes bras.

Lui d’une voix : donc je t’ai manqué et tu n’as pas fait signe de vie ?

Moi balbutiant : sorry

Lui : explique-moi ton silence !j’ai mal fait un truc ? On a passé une belle journée la dernière fois qu’on s’était vu.

Moi : oui oui je sais mon amour. Je vais tout expliquer. Mais en attendant retournons à ma table, Shalewa doit-être inquiète. Allons la retrouver

Lui : tu me fais perdre mes bonnes manières

Moi : ah oui !! Alors embrasse-moi là maintenant

Il ne se fit pas prier, et m’embrassa comme j’aimais. On n’entendit pas la porte s’ouvrir sur nous

Une dame : hum hum

On se redressa, gênés. Moi j’essayais d’arranger mon rouge à lèvres. La dame le fixait étonnée, il essayait de lui expliquer :

Lui : désolée Mouna, j’étais un peu occupé. Tu devrais au moins cogner.

Dame : je l’ai remarqué, j’ai cogné mais rien

Lui faisant un geste à ma direction : je te présente une amie Woumi…

Quoi ! Une amie ! Je suis sortie de son bureau, d’un rapide pas. Il me présentait comme une amie ! Quel toupet. Voilà un autre Kola. Ah mon cœur ! Comment a-t-il pu bien me cacher cela ? C’est vraiment un inconnu ce sale type. J’ai eu mal dans la poitrine. J’ai eu très mal, j’étouffais j’avais du mal à respirer. C’était la colère ou la déception, je n’en savais rien. Je pensais retourner au Nigeria le lendemain, pour Abuja. Retour à la case départ. Mon Rêve fondait dans ma tête. Je me dirigeai vers la sortie, Shalewa était à mes trousses. Elle me posait des questions. Je ne savais pas quoi répondre à ses questions. Sauf :

Moi : il a déjà quelqu’un dans sa vie, tu as raison

Shalewa faisant demi-tour : il va m’entendre.

Moi l’arrêtant : non laisse tomber, c’est ma faute je n’ai pas été prudente

Voilà monsieur qui venait essouffler nous retrouver au dehors désemparé

Lui : comment ça tu n’as pas été prudente ? Pourquoi tu pars !!

Moi montant dans la voiture: laisse-moi, Shalewa on s’en va

Shalewa : merci de l’avoir brisé encore une fois Inconnu

Lui : attendez

Shalewa : ne vous approchez pas. Woumi démarre, on part d’ici. Comptez sur moi, je vous ferai de la mauvaise pub.

Je démarrai en trombe direction maison, je ne voyais pas bien, c’était flou à cause de mes larmes. Foutus motos, je ne pouvais pas aller plus vite. Un golf volks wagen nous pris en chasse. Je roulais le plus vite possible, mais cette voiture me collait. Ce devrait-être l’inconnu à qui j’avais donné mon cœur.et j’ai commencé par pleurer. Shalewa me calmait et m’indiqua la route à prendre jusqu’à la maison. L’agent de sécurité ouvra le portail et referma aussitôt après mon entrée. J’entendais Rokan crié mon nom, le son de sa voix me fendit le cœur.

Rokan : Woumi, je t’en prie ne pars pas. Attends je t’explique. Ce n’est pas ce que tu crois.

Shalewa et moi on se regarda

Shalewa : tu devrais peut-être l’écouter

Moi : non, ce n’est pas la peine

Rokan criant de plus bel : Woumi je t’aime, ne t’en vas pas. Je suis à toi depuis le 1er jour. Woumi sors !! S’il te plait.

J’étais déjà à l’intérieur, je ne voulais plus l’entendre, sinon je serais tentée d’aller le voir au dehors. Je n’ai pas diné avant d’aller me coucher. Mon amie a tout fait pour me calmer et essuyer mes larmes. Je la priai de me laisser seule pour aller rejoindre son mari qui était déjà à la maison avant nous.

Cette nuit, il m’était impossible de trouver sommeil. J’imaginais des scènes entre lui et cette dame. Ils vivaient peut-être ensemble ou bien ils sont mariés. J’avais vraiment de la peine. C’était à l’aube j’ai fermé les yeux pour les rouvrir vers 11h du matin. Je pris une douche, je m’étais habillée pour prendre départ. J’appelle la ménagère de dire à madame que je voulais la voir. Elle revient aussitôt pour me dire que madame à demander de la rejoindre à la cuisine.

Shalewa s’affairait à faire un petit casse-croûte, je vis un plateau pour trois personnes. Son mari doit-être toujours là. Je vais l’embrasser pour lui dire que je ne vais pas tarder à partir.

Shalewa : bonjour ma petite sœur chérie, bien dormie ? Attends un peu tu vas mettre quelque chose dans ton ventre.

Moi : pas de problème. Ce n’est pas de refus

Shalewa : je devrais te dire que Rokan est resté jusqu’à presque minuit avant de partir. Il criait et nous sommes dans un quartier où le moindre bruit c’est la police qui s’amène. Alors mon mari m’a demandé de le faire rentrer pour le calmer. Il a pratiquement passé 1h de temps à s’expliquer.

Je l’écoutais incrédule.

Moi : donc tout ceci se passait hier nuit dans cette maison à mon insu ?

Shalewa : tu devrais lui parler,

Moi : parler à qui ? Je n’ai pas assez de temps, je rentre au Nigéria

Shalewa : tu étais censée faire 2 semaines, j’ai fait 3 plateaux je monte avec mais bien avant aide moi à porter ces deux plateaux sur la table à manger.

Je m’exécutai, j’étais tellement gênée de savoir que par ma faute son mari et elles n’ont pas pris leur petit-déjeuner. Je la suivais à la salle à manger. J’avais failli lâcher le plateau, Rokan était là, assis au salon.

Shalewa : moi je vous laisse je monte avec mon plateau

Moi toisant Rokan: je pensais que le troisième plateau était pour ton mari ?

Shalewa : aujourd’hui c’est lundi et il est au travail déjà.

Elle disparaissait derrière le rideau qui sépare la cuisine et la salle à manger. L’autre profita de l’occasion et s’avança vers moi, je dirai vers son plateau. Il s’assied sans un mot pour moi et commença à engloutir son plateau. Gérant de restaurant affamé. Tchiip.

La Fissure