CHAPITRE DOUZE

Ecrit par Pegglinsay

Chapitre douze

Kara

Cela fait une semaine que ma fille est à l’hôpital et son état est toujours le même. Après plusieurs examens, on ne sait toujours pas de quoi elle souffre. J’ai  passé ses jours à prier  et le soir je ne dors presque plus tant que ma fille souffre. Je peux dire que je commence à désespérer au point ou je ne peux même pas avaler quoique ce soit. Djamal me soutient énormément et passe tous les jours à l’hôpital. C’est lui qui m’aide avec Laurie concernant l’école et autres. Des infirmières ont même pensé qu’il était le père de Laurie tant il restait avec elle et me réconfortait. Je ne remercierai jamais assez le Seigneur de l’avoir mis sur ma route sans lui je ne sais pas ce que j’aurai fait. 

Pendant toute cette semaine passée à l’hôpital, des frères et sœurs de l’église sont venus me voir et ont fait une séance de prière avec ma fille. Ma cousine malheureusement était en déplacement avec l’institut dans lequel elle travaille. Mon pasteur m’a appelée et m’a même fait un transfert d’argent qui m’a aidée à payer quelques examens même si Djamal a pris en charge la facture de l’hôpital à 90 %. Pendant cette galère, j’ai appris beaucoup plus de lui, à part sa générosité, il est quelqu’un  d’attentionné et pourrait être un père génial. 

- Comment ça se fait que tu n’as pas d’enfants ? tu aurais été une bon père, lui dis-je un jour où il donnait à manger à Laurie qui faisait des caprices et ne voulait pas manger seule. 

- Ben… disons que…, il se gratte la tête (geste qu’il aime faire quand il est gêné) je veux avoir des enfants avec la femme que j’aurai choisie comme épouse. 

- Et celle que j’ai vu chez toi…

- Katia ! Non pas elle !!

- Comment ça !?? 

- Disons…je ne la vois pas comme la mère de mes enfants.

- (je la regarde ébahie ) Vous les hommes !!!!! hmmmmm ! Elle est bon pour …(ma fille était là donc…) ce que tu sais mais tu ne la vois pas comme femme pouvant porter tes progénitures !!! franchement, je n’ai jamais compris… si vous pouvez coucher avec certaines femmes, je ne vois pas pourquoi vous ne pouvez la voir comme étant plus qu'un ( je baisse la voix) plan de cul !!!!

- C’est pas aussi simple que ça Kara…

- D’accord, si tu le dis cher monsieur !

- (il me sourit) hmmmmm

Pour le moment je suis assise près de ma fille et pense à l’entretien que j’ai passé hier.  Malheureusement je sais déjà qu’on ne va pas m’appeler parce qu’ils cherchent quelqu’un qui sera libre de pouvoir faire des déplacements à tout moment. Et quand ils ont su que j’étais mère de deux enfants et de surcroît sans mari, la donne a changé. Ils ont dit qu’ils me rappelleront mais je sais déjà qu’ils ne le feront pas. De plus, pourvoir me déplacer à tout moment ne me conviendra pas. Je veux un travail stable qui n’empiètera pas trop sur ma vie de mère. 

- Bonsoir  toi ! lance Djamal.

- (je me lève et lui fais la bise) bonjour, comment tu vas ?

- Ça peut aller, je suis fatigué seulement. Et toi ? Comment elle va ?

- Toujours pareille.

- Le docteur ne t’as rien dit aujourd’hui ?

- Ben… d’après les examens elle n’a rien donc… Je remets tout à Dieu ! que Sa volonté soit faite. 

- (il s’assoit près de moi  et me tient la main)  Sache que je suis là Kara, tu peux compter sur moi.

- Merci mon ami ! sans toi à mes cotés pendant ces trois mois, je ne sais pas ce que j’aurai fait.

- (il m’adresse l’un de ces plus beaux sourires qui me fait assez d’effet) je suis content de faire partie de ta vie.

Je ne sais pas pourquoi cette phrase sonne comme une douce mélodie à mes oreilles et cela me fait sourire.  Il me regarde tendrement puis me remet un paquet

- C’est pour toi ! 

- Djamalllll !

- Oui je sais que j’aurai pas du… mais je n’ai pas pu résister quand l’une de mes collègues est venue avec ces articles au bureau. J’ai tout de suite pensé à toi. 

- (j’ai ouvert un paquet et j’ai trouvé une boite dans laquelle il y avait une jolie montre et trois bracelet de différentes couleurs l’accompagnant) que c’est jolie ! Merci Djamal ! (je lui donne un baiser sur la joue)

- Je suis content de voir que mon cadeau te fait sourire. Cela fait si longtemps que  je ne t’ai pas vu faire ce geste!

- C’est vrai, murmurai-je.

- Maman, entendis-je Laura m’appeler faiblement. 

- Chérie ! je m’approche plus près d’elle et passe une main sur son front et remarque que celui-ci est moins brûlant que d’habitude.

- Djamal (il vient vers moi) Je crois que la fièvre a baissé…

- Je vais appeler le docteur, me dit-il. 

Je continue à passer ma main sur le front de Laura tout en priant. Je suis sur que Dieu peut opérer un miracle dans la vie de ma fille.


Karim

Apres que j’ai amené mes deux premières filles dans la représentation de la reine des neiges, on est passé avec Sam et son fils dans un petit resto pour manger des frites et des hamburgers puisque je les avais promis d’y faire un tour si elles étaient bien sages.

- Cela fait deux semaines que je n’ai pas mangées de frites. Je suis mon régime à la lettre, me dit Sam. Mais ce soir je vais faire une petite entorse à la règle, j’en ai trop envie.

- Lol, je comprends mais je ne voudrais pas que les exceptions deviennent la règle, lui dis-je sur un ton reprochant.

- T’inquiète ! (puis elle s’adresse aux enfants) vous avez aimé le spectacle ?

Puis ils se sont mis à parler ensemble avec enthousiasme de ce qu'ils ont vu. Ils ont passé tout le temps qu’on a fait au resto à parler de ce qu’ils ont aimé ou pas aimé. Je suis resté là à les regarder et je souris quand je vois Sam entrain de discuter avec eux tout en riant. Hmmmmm, une personne extérieure aurait pensé que nous sommes une famille tant que le courant passait entre nous.

 Pendant cette semaine j’ai pensé à ma relation avec ma femme, et franchement, pour la première fois j’ai pensé au divorce. Valencia me fait des misères et cela fait presque  deux ans que j’en souffre mais j’ai aussi pensé à mes filles. Certes ma femme travaille beaucoup et les néglige mais parfois elle prend le rôle de maman à cœur. Je ne veux pas que mes enfants grandissent dans un foyer ou pour eux c’est normale de voir leurs parents avoir des chambres séparées et ne sortent presque plus ensemble. Qu’ils soient comme des étrangers et même pas des amis.

- Ey toi ! t’es toujours avec nous ? me demande Sam.

- Oui...oui ça va.

- Je vois que monsieur est sur la lune. Des soucis ?

- T’inquiète. Des petits soucis au boulot…

- Rien de grave j’espère ?

- Rien que je ne peux gérer, mentis-je.

- D’accord, dit- elle en me donnant une petite caresse à l’avant-bras. 

-

Trente minutes plus tard j’étais garé devant l’appartement de Sam. Elle n’était pas voiturée donc je suis allé la déposer, elle et son fils chez eux. Les enfants étaient endormis à l’arrière. 

- Ben…je te remercie énormément pour cette soirée Sam. Les filles ont adoré !

- Je suis contente d’avoir passée ce moment avec vous. Cela fait si longtemps que mon fils ne s’est pas amusé de la sorte. (elle détache sa ceinture et me fit face) je suis chanceuse d’être retombée sur toi. (elle m’adresse un large sourire)

- Bon…je crois que…

- Bien sur (elle regarde les enfants endormis). Regarde comme ils sont beaux… 

- (Je me tourne et les regarde) Ils ont l’air si innocent !

- Ils n’ont pas conscience des différents problèmes que confrontent leurs parents…

- Ils n’en ont pas idée !

- Ben… déjà je te dis bonne nuit Karim !

- Merci, bonne nuit a toi aussi Sam.

Elle s’est penchée vers moi , je fais de même et elle m’a embrassé au commissure des lèvres. J’aurais du reculer la tête et faire semblant de ne pas comprendre l’envie de Sam mais non. J’ai fait le contraire, je me suis  encore plus rapproché d’elle, j’ai jeté rapidement un coup d'oeil aux enfants puis je l’ai embrassée sur les lèvres. Ce fut court et rapide.

- Je…je…

- On se parle, me dit-elle comme si ce qu’on venait de faire n’avait rien d’anormal.

- D’accord, dis-je en me ressaisissant.

Elle descend de la voiture et passe à  l’arrière et réveille son fils.

- On se réveille moussaillon !!

-

- Allez jeune homme on fait un effort (puis elle s’adresse à moi) Tu me fais signe quand tu seras chez toi, d’accord ?

- Oui m’dame. À plus.

Je suis rentré puis j’ai envoyé à Sam un texto lui disant que j’étais enfin chez moi.  On a passé plus de trente minutes à s’envoyer des messages sans jamais parler de notre baiser, aussi futile qu’il a été.  Je ne sais pas ce que je peux dire de cet acte ; oui j’en avais envie, oui je me suis senti coupable et non je ne compte pas recommencer. Mais pourquoi je n’arrête pas d’y penser ? mais pourquoi j’ai un début d’érection en pensant à tout que j’aimerais la faire.   Ce n’est pas comme si ses lèvres avaient quelque chose de spécial ou de sublime.  Karim ressaisis-toi, t’es un homme marié et tu aimes ta femme malgré tout. 


Djamal


Aujourd’hui Laura sort enfin de l’hôpital  et j’en suis ravi. Je commençais franchement à en avoir marre de cette situation. Le pire c’est qu’on ne savait pas ce qu’elle avait. Sa guérison fut comme un miracle, elle lui a fallu que quelques heures pour qu’elle soit rétablie. Même le docteur ne pouvait donner une explication claire, il était dépassé par les évènements. C’est à ce moment que j’ai vraiment pensé aux paroles de Kara et je me suis demandé pourquoi quelqu’un en voudra à Kara ? ou plutôt à son enfant, un être si innocent ? Jamais on ne pourra comprendre la méchanceté des hommes, hmmmmm. 

Kara vient me trouver avec les filles que j’installe à l’arrière, puis direction chez nous.  A peine arrivée à la maison que mon téléphone sonne. 

- Éric !

- Salut man !  qu’est-ce-que tu fais de si important que je ne peux plus voir mon témoin de mariage ?  

- Je t’ai dit que l’une des filles de mon amie est malade. Elle vient à peine de laisser l’hôpital…

- Ah c’est vrai, je me souviens que tu m’avais mis au courant. Et quand est-ce-que je rencontrerai cette fameuse amie ?

- Arrête !!!

- Quoi ?

- Elle est qu’une amie, je suis sérieux mec !!!!

- Et je n’ai rien dit d’autre ! Une bonne amie qui s’occupe très bien de mon témoin. Tu as même grossis  et j’espère que cette bonne amie pourrait s’occuper de tout !

- Lolll enfoiré !!! T’es pas croyable Éric. 

- Djamal on doit se voir !  Les costumes sont prêts. On doit passer les mesurer avant que Larissa fasse une crise. Elle me répète cela à longueur de la journée. 

- Ben…demain je serai libre dans l’après-midi…

- Ça me va puis on pourra passer boire deux ou trois bières ensemble, me propose  Éric. 

- Good, à plus mec !

Oui Kara est juste une amie. Une amie que j’aime bien et que j’aide, rien de plus. Mais une amie que tu as rêvée plusieurs fois  et cela dans des rêves pas tres catholiques à mon gout, me souffla ma conscience.   Attention Djamal ! 


L'incessant combat