chapitre trente-neuf
Ecrit par Pegglinsay
Chapitre Trente-neuf
Karim
- Papa !
Mes deux dernieres filles viennent me sauter dessus depuis l’embrassure de la porte.
- Ça va mes bébés ?
- (elles secouent leurs têtes de manière positive)
- Où est maman ?
- Dans sa chambre, répond la plus grande.
Je les laisse au salon puis me dirige vers la cuisine où je range les courses que je suis passé faire avant de venir ici. Cela fait quatre mois que Valencia a accouché de nos deux garçons et tout s'est bien déroulé.
On a trouvé une nounou il y a six mois mais cette semaine elle est allée s’occuper de sa mère malade donc je passe assez souvent pour aider Val avec les enfants. Je cogne à sa porte puis l’ouvre, mes deux garçons sont entrain de dormir et j’entends de l’eau couler à la salle de bain.
Dix minutes plus tard, Val sort de la chambre enveloppée dans une serviette. Elle me voit et me salue. Je remarque les grosses cernes qu’elle a sous les yeux.
- Ça va ? lui demandai-je.
- Hmmmmmm, ça peut aller. Je ne dors pas assez mais ça va…
- Ta mère compte toujours venir le mois prochain ?
- Oui dans deux semaines elle sera là. (elle se trouve devant le dressing et laisse tomber sa serviette sous laquelle elle est toute nue. Elle porte encore les kilos de la grossesse mais cela lui va bien. Mon regard s’attarde sur ses fesses. Elle prend une culotte et la met puis se passe un soutien gorge et passe devant moi.) Tu as acheté le saumon fumé ?
- (je fait semblant d’avoir oublié) euh…
- Mais Karim je t’avais demandé de faire une liste mais non !!! Monsieur a une mémoire d’éléphant !!
- (je souris) je suis venu avec chère madame !
- Hmmmmmmmm
- (je me lève de la chaise sur laquelle j’étais assis) je vais te laisser te reposer un peu pendant que les garçons dorment.
- (elle enfile une robe et se met au lit) Ils vont se réveiller dans un instant. Je me sens si épuisée !!!
- J’ai engagé une cuisinière comme ça tu auras moins de chose à faire.
- (elle me regarde reconnaissante ) Merci Karim !
- Je sais que la femme de ménage t’aidait avec la nourriture mais elle n’est pas présente tous les jours donc…
- Merci, murmure-t-elle en se laissant glisser sous les draps et en fermant ses yeux.
- A plus.
Puis je la laisse et retourne à la cuisine pour préparer un truc vite fait. Les filles viennent me trouver et on passe un bon moment ensemble. Cela fait un moment que je pense à revenir à la maison surtout cette semaine pour pouvoir l’aider avec les enfants. J'aime toujours Valencia et je me demande parfois si ce n’était pas une erreur d'avoir divorcé aussi tôt.
Plus d’un an depuis que j’ai quitté la maison, certes pendant la grossesse de Val j’ai passé des nuits à dormir chez elle mais ce n’est plus pareil. Au début j’ai essayé d’avoir une relation avec Sam et on a passé trois mois ensemble. Oui elle ne me laisse pas indifférente mais c’était trop tôt. On s’était séparé pour que je puisse analyser mes sentiments mais depuis que Val m’avait annoncé sa grossesse, je me suis encore plus éloigné de Sam.
Je débarrasse la table, mets les vaisselles dans le levier et vais dans la chambre de Val pour voir si tout va bien. Je la retrouve entrain de donner du sein à l’un de nos jumeaux. Je souris en voyant la scène.
- Pourrais-tu me prendre une couchette dans la coiffeuse, premier tiroir à droite ? me demande-t-elle.
Je me déplace ouvre le tiroir et prends la couchette. Puis mon attention fut attirée par un truc au fond. Je tombe sur un godemichet. Non mais franchement !! J’imagine ma femme entrain de se masturber et je suis toute chose.
- Tu devrais mettre ton « truc » dans un endroit moins accessible. Je n’aimerais pas que les filles tombent dessus.
- Quoi ? me demande-t-elle.
- Ton « truc » pour…(je me sens gêné) le truc que tu utilises pour (je fais un geste pour lui montrer de quoi il en est)
- Ahhhhh ! Je vois. (elle sourit) Je ne te savais pas si timide !!!
- Moi ! Timide ? Quelle idée !!! C’est juste que je…je ne m’imaginais pas ….
- (elle éclate de rire et me tend le bébé pour que je lui fait faire son rot) je suis célibataire et personne dans ma vie alors….. (elle lève les yeux au ciel) je me satisfais comme je peux.
- Hmmmmmm
- (elle me sourit et me dit) Quoi ?
- Non rien madame.
Trois heures plus tard…
J’ai décidé de dormir à la maison. Je suis dans la chambre d’ami et je me retourne comme un ver de terre dans le lit. La cause ? Val ! Son image d’elle toute nue et le fait de l’imaginer se faire plaisir m’obsède. J’ai même une érection en ce moment. Hmmmmm, cela fait plus de dix mois que je n’ai pas baisé alors vous pouvez me comprendre. Je me lève pour aller boire de l’eau. En sortant de la chambre, j’entends l’un des bébés entrain de pleurer. Je rentre dans la chambre de Val en essayant de faire le moins de bruit que possible et je me dirige vers l’endroit où se trouve le berceau. Je vois Val se réveiller mais je lui demande de rester au lit, je prends l’un de mes gars et l’apporte à sa mère. Cinq minutes ne passent pas que l’autre jumeau commence à se geindre. Je le garde entre mes bras et attends que l’autre termine de remplir son ventre. Hmmmmm, ce n’est pas de tout repos. Je la regarde avec le visage endormi et fatigué. Franchement, sans la présence du nounou, elle a beaucoup à faire.
- Pourquoi tu n’utilises pas de biberon, lui demandai-je.
- C’est du pareil au même quand le nounou n’est pas là. Même si j’utilise le biberon je vais toujours me lever pendant la nuit. (elle baille) donc…
- Hmmmmmm je vois.
Je la regarde allaitant mon deuxième jumeau et souris. Mon cœur se rempli de fierté et quinze minutes plus tard je dépose les deux garçons endormis dans leur berceau. Elle s’allonge au lit et me fixe. On se regarde un moment.
- Quoi ? me demande-t-elle.
- Tu es tellement belle !
- (elle sourit et passe une main au visage) arrête de m’embobiner Karim !
- Lol je suis sérieux !!!!
- Hmmmmmm
- Ben… je vais te laisser te reposer…
- Reste avec moi ! lance-t-elle en tapotant le lit.
- Ben…(je n’attendais que caaaaa)… d’accord.
Trois semaines plus tard…
- Dans cinq minutes je serai à ton bureau, lui dis-je.
- D’accord, je t’attends.
Puis je raccroche et accélère. Cela fait une semaine que Val a repris son travail. Elle ne travaille qu’à temps partiel en ce moment, et attendra que les garçons aient un an pour pouvoir reprendre correctement son boulot. Sa voiture l’a lâchée hier alors je lui sers de chauffeur en ce moment.
J’essaie de l’appeler mais cela sonne dans le vide. Je descends de la voiture et rentre dans la salle de réception du cabinet. Je m’approche de la réceptionniste quand je la vois sortir accompagner d’un homme qui semble être aussi un avocat. Elle rit en éclat à une de ses blagues et celui-ci lui touche l’avant bras et lui fait un petit numéro de charme. Je reste debout plus d’une minute à les regarder sans dire un mot. C’est là que je commence à imaginer Val avec un autre homme et mes enfants et je n’ai pas envie que mes enfants aient un beau-père. Val tourne enfin la tête et me voit, elle me fait signe de la main. Je lui réponds en hochant la tête. Elle s’avance vers moi en laissant l’homme avec qui elle était. Arrivée à mon niveau, elle a essayé de m’embrasser sur la bouche mais je l’ai esquivé et lui dit :
- Je t’attendais.
Voyant c’était pour que l’autre con qu’elle faisait ce cinéma je me suis senti irrité. Je la retiens dans mes bras puis lui demande :
- Une bonne journée ?
- Oui, on peut s’en aller ?
- Bien sur….
Valencia
Quelques minutes plus tard dans la voiture…
- C’était qui ? me demande-t-il.
- Un ancien collègue qui est venu nous rendre visite.
- Apparemment monsieur a des vues sur toi… vue la façon dont il te regardait.
- Hmmmmm peut être !!!
- C’est à cause de lui que tu m’a joué ce numéro ?
- …
- Hmmmmmm
Puis on a fait le trajet en silence. Il a mis une de ses chansons préférées de VAYB, un groupe haïtien, qui tourne en boucle. Il était concentré sur la route mais à chaque fois me jetait un coup d’œil.
Souvent je fais semblant devant les enfants, devant mes parents, mes collègues et devant lui également que tout va bien mais ce n’est pas le cas. Il m’arrive de rester dans la salle de bain et de pleurer tout mon soul. Rien qu’à regarder ma vie me brise le cœur. Je suis seule, oui les enfants sont là mais je suis seule. Je dors seule et je n’ai même pas le temps de faire des after-work avec des collègues. J’essaie de ne pas me laisser aller parce que je sais que tout cela est de ma faute.
Cela fait un mois que j’essaie de recoller les morceaux entre nous mais rien a faire. Il me considère seulement comme la mère de ses enfants. Il est même arrivé qu’on dort plusieurs fois ensemble mais il n’a rien tenté et moi pour éviter de me ramasser un râteau je reste dans mon coin et ne tente rien quand il dort près de moi. Et le pire ce fut ce matin où en me réveillant j’ai senti son érection contre mes fesses, hmmmmmmm.
Je m’engouffre encore plus dans le siège et tourne la tête vers le vitre pour m’empêcher de le fixer. Je l’aime toujours et cette maudite chanson qu’on passe me met à fleur de peau.
« « je sais que je n’ai pas toujours été attentif à ce que tu désirais
Sans réaliser que de moi tu t’éloignais. » »
« « Toutes les larmes que tu as versées, les souffrances que je t’ai infligée… » »
« « Si je pouvais je les effacerais….. » »
« « Je ferais tout ce que tu voudras je te jure
« « Je changerai… rien que pour toi » »
« Je ne pourrai pas vivre sans toi » »
« « J’inventerais des mots qui n’existent pas pour te dire combien tu comptes pour moi » »
Ne me laisse pas car je ne pourrai vivre sans toi »
Je ne pouvais plus retenir mes larmes et pleurais en silence tout en me demandant si Karim voudrait bien de moi à nouveau.
On est arrivé à la maison sans me rendre compte tant que j’étais dans ma bulle. Il a posé sa main sur mon avant-bras, pensant que j’étais endormie, il me secoue un peu.
- Réveille-toi Val. On est à la maison belle au bois dormant.
Je m’essuie le visage et ne lui tourne pas la tête pour qu’il ne puisse pas voir ma mine défaite. Je murmure un merci et descends de la voiture sans lui demander s’il voulait rentrer voir les enfants. je sors, ouvre la porte de derrière et prends mes affaires sur la banquette arrière.
- Val ?
- (je ne me tourne pas et lui lance) à plus et merci !
Je l’entends descendre de la voiture et il m’appelle mais je ne réponds pas sinon je crois que je vais éclater en sanglots devant lui. Je monte dans l’ascenseur mais deux secondes avant que les portes se ferment il y apparait et les bloque. Je lève les yeux vers lui et il me regarde sans dire un mot. Il rentre dans l’ascenseur et s’avance vers moi, je recule et il s’approche encore plus. On ne se parle pas et comme si le silence entre nous avait tout dit, il lève son bras et me caresse une de mes joues et l’autre me tenait la hanche. On était collé l’un à l’autre et on se regardait dans les yeux et là mes larmes ont commencé à couler. Il se baisse et m’embrasse les joues baignant de larmes.
- Karim…
- Shutttttttttt ne dit rien Val.
L’ascenseur s’était arrêté à notre étage mais on était toujours dedans. On avait pas envie de laisser ce cocon dans lequel on était si bien. Et là je me colle encore plus à lui en laissant tomber mes affaires par terre et passe mes deux mains autour de son cou. Il se baisse encore plus et dépose délicatement ses lèvres sur les miennes. Tout mon être a tremblé en ce moment et j’ai senti un frisson me parcourir quand il a introduit sa langue dans ma bouche. Je m’accrochais à lui comme une bouée de sauvetage et ne fis guère attention quand les portes de l’ascenseur se referment encore sur nous. Une de ses mains me parcourait ma colonne vertébrale et moi j’essayais d’enlever sa chemise dans son pantalon difficilement tant que mes mains tremblaient. Ce fut quand on entendit les portes de l’ascenseur s’ouvrirent encore une fois qu’on se détachait l’un de l’autre puisqu’il y avait une voisine qui était montée avec son fils de dix ans, un ami des filles. Je me baisse et ramasse mes affaires. Karim se met dans un coin et n’arrête pas de me dévorer des yeux. Moi je souris comme une débile tout en me mordillant les lèvres.
Je ne sais ce que l’avenir me réserve… je n’ai pas envie de penser à un futur qui est assez loin. Ce qui compte est le temps présent et à ce moment même j’ai mon homme en face de moi qui me mange des yeux comme autrefois. Cet autrefois où j’étais sa reine, sa confidente, sa meilleur amie, la femme pour qui il était prêt à tout. Je veux croire à tout ce que je vois dans ses yeux en ce moment. C’est pour cela quand les portes de l’ascenseur se sont encore une fois ouvertes sur le parking, j’ai pris la main qu’il m’a tendue et on est retourné dans sa voiture. Je l’entendis appeler la nounou pour dire qu’on allait rentrer assez tard ce soir, de tout voir avec ma mère pour les décisions à prendre.
- On va à mon appart.
Je souris tout simplement en me débarrassant de ma veste. La nuit allait être longueeeeeeeeeee.