CHAPITRE XIV : LE MANUSCRIT DE PAPA

Ecrit par Marc Aurèle

CHAPITRE XIV : LE MANUSCRIT DE PAPA

Je pose le classeur sur le bureau et rapprochai mon siège. A voir le titre, cela devrait être prometteur. ‘’Ma fille, l’autre princesse de mes rêves‘’  je regarde le volume du document et me demandai si je pouvais le finir en une traite. A penser au style de papa qui est tout sauf fade, je me répétai que c’était possible. A ma désinvolture venait déjà de s’ajouter de la lassitude. Oui je suis fatiguée de me battre contre le vide que j’ai en moi, j’ai depuis que j’ai grandit vécu au crochet de mon père, mais la vérité est qu’il n’y a pas eu un jour de mon existence où je ne me suis pas sentie incomplète. Et si je me retrouve aujourd’hui mère, avec cette impression que je donne aux autres d’être forte et imbattable, c’est en me cachant derrière des impulsions et des personnes telles que Daddy, Raul et Sylvain et depuis peu derrière mes enfants, les amours de ma vie. Daddy a pu jouer ce rôle aussi longtemps que possible, mais en s’en allant, créa un vide supplémentaire que j’ai dû compenser avec l’apparition de Raul, un ami à mon frère ainé Clark. Il était resté à mes côtés et m’avait été d’un grand réconfort. Hélas, en me réconforta il se rapprocha de plus en plus et ce qui ne devrait pas arriver, se passa. Raul prit ma virginité, trois mois après l’inhumation de mon père et les choses s’enchainèrent très vite. Huit mois plus tard, je donnais naissance à mon aînée Sidonie-Sally qui me rendit fière et heureuse. Ma relation avec Raul n’a jamais été une des meilleures et même si un an plus tard j’étais à nouveau pleine comme un œuf, s’était juste pour honorer la mémoire de mon père qui me disait toujours d’avoir tous mes enfants d’un même père. Aujourd’hui, mère de deux boud’choux je dois avouer que le vide quoiqu’il existe au-dedans de moi, est moins présent. Des questions fourmillent encore par milliers dans ma tête et d’apprendre que mon héro, mon champion de tous les temps m’avait laissé des réponses revêtait un manteau de surprises.

J’ouvris le document et en lu le prologue qui à lui seul faisait deux pages. Au fil des lignes s’éveilla en moi cette curiosité que seule les admiratrices d’Elsa, de Labigsaphir et d’Agatha Christie savaient avoir en les lisant. Mais il y avait dans les mots de papa, dans son intrigue, dans la façon de formuler et de présenter les circonstances comme une vérité. Je me retrouvais peinte comme sur une toile, décrite par les mots que je lisais. Je ne su quand j’eu fini de lire le manuscrit. Des larmes coulaient sur mes joues. Je les essuyai du revers de la main et tourna à nouveau la dernière page. Il y avait inclus dans le texte du manuscrit cette portion de lettre du père de Sally que je fis mienne. Tellement cela me parlait, que je me voulu de le relire une fois encore.

’ Tu auras trouvé dans ces lignes, le sens qui aura longtemps manqué à ta vie. En la voyant en face de toi, tu comprendras qu’elle fait partie de toi et qu’elle et toi êtes un. Je ne serais plus là quand tu liras cette lettre, mais je sais que tu me pardonneras et que tous les deux vous saurez remonter la pente. Le vide en toi ne sera plus en toi longtemps. Ta sœur jumelle est toute proche, tend juste la main et saisie là. ‘’

Je fis un tour dans mes salles d’eaux pour me rafraichir. Des réponses aux questions, je semblais en avoir, mais il faut dire qu’à présent, je suis très confuse. Serait-ce ma vie et cette partie invisible que mon père avait essayé de décrire dans ce manuscrit ? Mais pourquoi pense-t-il que son autre fille, la princesse de ses rêves serait une simple d’esprit ? Pourquoi, ce père qu’il décrit avec autant de défaut semble si tant lui ressembler quand il vient à décrire le quotidien de ce dernier loin de son autre fille, loin de ses rêves ? Une nouvelle liste de questions se faisait dans ma tête. Je fus tirée de ma rêverie par la sonnerie de mon téléphone.

-          Chou, comment vas-tu ? s’était Marcy qui venait de parler.

-          Oui je vais bien ! avais-je répondu en essayant de camoufler mon angoisse.

-          Tu es sure que tout va bien ? s’enquit-elle

-          Si si ca va. Je te promets. Mentis-je

-          Non Sally, je ne te crois pas. Je ressens comme de la tristesse et de l’angoisse dans ta voix et je ne crois pas un seul mot de ce que tu me dis. …

Elle s’exprimait comme étant dans ma peau, décrivant mes ressentiments de l’instant. J’eu envie de m’ouvrir encore à elle, car j’avais déjà expérimenté le bonheur d’être en sa présence. Notre soirée à la place des martyrs me revint à l’esprit et je compris combien, nous avions été ce soir là en parfaite et complète symbiose. J’avais besoin de me retrouver alors je m’ouvris à elle.

-          Marcy, on peut se voir pour discuter un peu ? j’avoue que j’ai vraiment besoin de m’en ouvrir à quelqu’un avais-je fini par dire.

-          Si ca peux se faire avant huit heure ce soir, alors c’est parfait me lança-t-elle

-          Je suis au bureau actuellement. Il est presque seize heures et je dois aller récupérer les enfants à la garderie et les rentrer. Si tu veux on se voit avant que je ne rentre.

-          Super, vu que c’est sur ton chemin, je te propose de passer par chez moi avec les enfants, du moins chez mes parents, on pourra discuter.

A LA CROISEE DES CHE...