CHAPITRE XV : GOUT DE FIEL

Ecrit par Marc Aurèle

CHAPITRE XV : GOUT DE FIEL

MARCY

Il y a une heure de temps que je viens de discuter avec Sally et nous avons pris rendez vous. Je dois vite finir avec elle et prendre la route de l’aéroport. Entre temps, je dois informer les parents de mon voyage. En soixante douze heures, je suis restée sans faire signe de vie et même mes chers parents n’avaient pas eu de mes nouvelles jusqu’à présent. Dans le silence de ma chambre, j’avais pris toutes mes dispositions et c’est avec mon troller et mon sac à main Vuitton que je descends les marches pour rejoindre les parents sur leur terrasse.

-          Ne me dis pas que tu voyages Marcy ? c’était papa qui venait de parler.

-          Oui, il y a plus de quatre mois que je fais mariner Dimitri et faudra pas qu’il explose. Je lui fais la surprise. Annonçai-je

-          Sacré Marcy… fit maman en se retournant  vu qu’elle me faisait dos.

-          Mais avant que tu n’y ailles auras tu un bout de temps pour nous ? Demanda papa

-          Es tu sur de toi Karl ?

-          Ca y est ? est-ce reparti pour les mystères ? Monsieur et Madame LEKE venez en au fait enfin. Venais-je de roucouler avant de m’asseoir à l’autre bout de la table.

Ils venaient juste de prendre leur gouter et il y avait encore quelques viennoiseries. Je pris à la volée une tarte aux pommes et mordis dedans.

-          On devra se jeter à l’eau un jour. Tout ceci à trop duré et je me fais vieux. Personne ne dira à ma place la vérité à ma fille et ce n’est pas à travers un testament que je lui dirai les choses. Fit papa, un brin énervé.

-          Je m’excuse mon chéri, j’ai juste peur c’est tout. Répondit maman en prenant ma main libre, puis celle de papa.

Je vis que papa voulait faire pareil alors je me dépêchai de mettre le reste de ma tarte dans la bouche afin de saisir la main de mon père que je perçu moite. Et cette moiteur est le seul signe de stress que mon père laissait percevoir. Je le vis prendre son air solennel et l’entendit racler la gorge. Nous formions un cercle, comme quand j’étais enfant et qu’il fallait faire la prière du matin, le souvenir me fit sourire, mais ce sourire se figea dans un premier temps puis disparu de mon visage, au fur et à mesure que mon père parlait. Ma réaction aurait été machinale, lâcher  ses deux mains qui serraient les miennes, mais je les resserrais de plus en plus. Comme si l’on me repassait le film de ma vie, je revis mon existence et ce parcours qui jamais ne pouvais être celui qu’il a été si je n’avais eu la grâce d’avoir été leur enfant dès le premier jour de ma vie. Je réalisais combien au-delà d’être leur enfant, j’étais leur fierté tant sur le plan de leur réussite scientifique mais également sur le plan de leur vie familiale. Karl et Judith ne pouvait certainement plus avoir des enfants, mais à moi ils avaient donné tout l’amour qu’il aurait donné à tous les enfants du monde, trisomiques ou non. Mes yeux coulaient telles deux fontaines de larmes, mon rimmel s’en était allé avec. Papa et maman, s’étaient levés pour venir me serrer dans leurs bras.

-          Nous ne pouvons pas continuer de te cacher cette vérité ma princesse.

-          Nous avons fait tout notre possible pour que tu retrouves tes vrais parents aussi. Hélas…

-         

-          … ta mère est morte plus tôt. Ton père est décédé il y a cinq ans, il a eu une crise cardiaque le lendemain de notre rencontre avec lui. Nous avons fait ce qu’on peut pour le maintenir, mais il s’en est allé deux semaines plus tard.

A LA CROISEE DES CHE...