CHPITRE VIII

Ecrit par Samensa

KARI

- Allez viens Safi ! – je lui tends la main.

Elle regarde ma main tendue puis Mike. Seigneur, faites qu’elle vienne avec moi !

Son silence ne me dit rien qui vaille. Elle resserre autour d’elle la couverture qu’elle a sur les épaules et éclate en sanglots sous nos regards médusé

-  Mais, vous me fatiguez à la fin ! Vous n’en avez pas marre de vous comporter comme des petits garçons devant un jouet à partager ?

- Safi, je suis désolé. Ecoute, tout va s’arranger.

J’essaie de la toucher mais elle se dégage rapidement et se remet à pleurer de plus belle. J’ai le cœur qui fait mal quand je vois ses larmes couler le long de son visage

-  Moi, je suis fatiguée de tout ça. Je n’en peux plus. Je veux qu’on me redonne ma vie ! Je veux ma vie ! Dit-elle entre ses sanglots d’une voix qui s’affaiblit soudain.

Mike et moi crions son nom lorsque nous la voyons s’écrouler et courons vers elle. Heureusement que je suis le premier à la rattraper. Je la porte dans mes bras et m’engage vers la sortie.

- Où allez-vous avec elle ? Me demande Mike.

-   En lieu sûr.

- Vous ne pouvez pas l’emmener … pour les besoins de l’enquête

- Je ne vous aime pas, ce n’est pas un secret. Vous non plus d’ailleurs. Mais je crois que dans cet état, elle ne vous est d’aucune utilité pour l’enquête. Et, elle n’est plus en sécurité ici.

- Mais où comptez-vous l’emmener ?

- Je vous enverrai un message pour vous le dire. L’endroit est trop plein de monde pour en parler.

-  Vous avez probablement raison.

-  Non, j’ai raison !

Il respire un bon coup et me regarde droit dans les yeux.

- Maître, c’est parce que je sais que vous avez les moyens de bien vous occuper d’elle que je vous laisse partir avec elle. Encore une fois, votre argent vous donne un avantage mais ce sera bientôt fini.

D’un signe de la tête, je lui dis au revoir et sort de l’appartement.

En bas, Vicky m’attend, adossée à la voiture. Elle s’énerve quand elle me voit sortir de l’immeuble avec Safi dans les bras.

-  Quoi ? Encore ?

Je prends le soin d’installer Safi à l’arrière de la voiture et de refermer la portière avant de lui répondre.

-  Ali va te raccompagner chez toi !

- Non, je ne veux pas. Tu te fous de moi là, c’est ça ?

-   Vicky, je ne suis pas d’humeur à écouter tes jérémiades. De grâce, monte avec Ali, il va te ramener chez toi.

Elle me saisit le bras m’obligeant à le regarder

-  Je ne peux pas supporter cette humiliation. Tu n’iras nulle part ! Ok ?

- Victoire, je n’ai jamais tapé une femme mais si tu ne me laisses pas, je vais te donner une de ces fessées que tu ne sauras même plus sur quelle fesse t’asseoir.

A ces mots, je vois des étincelles dans son regard.

- Une fessée de toi ? J’adorerai mon amour.

Je lève les yeux d’exaspération et la pousse pour monter dans la voiture. Elle donne des coups à ma portière pour m’intimer de descendre mais je démarre sans lui prêter attention. Mon attention est toute à Safi, couchée à l’arrière. J’ai prévu l’emmener dans ma résidence à Grand Bassam dans l’après-midi. Toutefois, nous resterons à l’hôtel le temps que j’organise tout. Nous aurons ainsi l’occasion de changer de voiture pour ne pas que ces dealers nous suivent car je sais qu’ils nous surveillent.

Je connecte mon téléphone à l’écran tactile pour téléphoner. Je contacte d’abord Ali à qui je donne des instructions pour l’installation de Safi. Puis, j’appelle un médecin pour qu’il nous retrouve à l’hôtel. Malgré l’heure (5h du matin), il confirme son arrivée. Ensuite, je joins Bintou qui promet être à Bassam à notre arrivée.

Je regarde dans le rétroviseur. Elle est réveillée, assise contre la portière arrière, le regard dans le vide. Quand elle s’aperçoit que je la regarde, elle ferme les yeux.

Nous arrivons à l’hôtel et montons dans la chambre qui nous est réservée. Je n’ai pas pu avoir de suite car toutes occupées. Nous allons donc devoir partager une chambre avec lit double tous les deux.

Safi prend sa douche puis est examinée par le médecin qui s’en va après lui avoir prescrit des médicaments. Elle prend des cachets contre la migraine et s’endort. Moi, je reste assis dans un des fauteuils et veille son sommeil.

 

SAFI

J’ouvre difficilement les yeux et regarde autour de moi. Je sais que je suis dans un hôtel avec Karim mais je ne saurai dire en détail comment je suis arrivée ici. Je me redresse et je le vois. Il est assis dans un fauteuil, le front dans la main et dort. Il porte un pantalon jean, un tshirt  noir et des chaussettes noires. Je ne sais pas pourquoi mais je le trouve sexy en chaussettes.

J’ai une de ces migraines ! Et mon bas ventre me lance. J’ai la nausée. Je vais donc dans la salle d’eau et vide mon estomac dans les toilettes. Mes larmes coulent tellement j’ai mal. Je tire la chasse d’eau et lorsque je me relève, il est là, me tendant une serviette. Je me brosse rapidement les dents et le rejoins dans la chambre.

Je le retrouve assis sur le lit.

- Tu vas mieux ? Me demande-t-il d’une voix qui me retourne l’estomac.

- J’ai mal à la tête et au ventre. Je réponds en m’asseyant près de lui.

Un ange passe et repasse.

- Où étais-tu Karim ?

-   

-  Karim ?

- Safi.

La boule dans ma gorge ne peut plus être retenue, je n’en ai plus la force. J’éclate en sanglot.

- Tu étais censé me protéger mais tu m’as abandonné.

- Non, je ne l’ai pas fait, je ne t’ai pas abandonné. Il me prend les mains.

-   Ils ont failli me violer. Tu t’en rends compte.

- Chuut … C’est du passé. Il me prend dans ses bras.

Non… Je revois encore leurs visages ! Ils m’ont touché Karim ! Ils m’ont sali !

-   Non non. Il me prend doucement le menton. Ils n’ont pas pu arriver à leur fin princesse.

Hein ? Princesse ? Il m’a appelé comment ? Je me déchaine en le frappant en lui demandant si c’est comme ça qu’on traite une princesse. Il me laisse faire même quand je le gifle. Épuisée, je me couche sur le lit et me met à pleurer. Il s’allonge près de moi et me prend la main.

-  Safi, tu ne peux savoir à quel point je suis désolé.

Sa voix est empreinte d’une tristesse telle que je me mets à regretter mes actes.

 

MAYA

-  Est-ce que c’est de ma faute si tes hommes sont des incapables ? Aller jusqu’à elle puis lui tirer une balle dans la tête. Non non, il a fallu qu’ils réfléchissent avec leurs pénis !

-  Franchement, je ne sais pas comment j’ai pu mettre ces idiots là sur cette mission. Me répond Marc. Je t’assure qu’il vaut mieux pour eux de rester en tôle car s’il sorte, j’aurai leurs têtes.

-  Fais comme tu veux ! Mais moi je ne comprends pas ma présence ici. Pourquoi m’as-tu fait appel ?

- Ta cousine n’est pas morte, il faut que tu règles ça !

-  Ah non ! On s’est entendu sur le fait que je devais te montrer l’endroit où la trouver. Mon rôle est terminé.

-  Ce sera terminé quand je le déciderai !

Il hurle tellement que je sursaute. Néanmoins je garde le visage impassible car s’il sait qu’il me fait peur, il en profitera.

- Qu’attends-tu de moi Marc ?

- Je veux que tu m’apportes la tête de ta cousine sur un plateau d’or.

-  Je ne suis pas une meurtrière. Cela dépasse mes compétences.

- Je sais mais tu peux en devenir une. Et, tu seras riche comme Crésus.

-  C’est tentant mais non. Je peux toujours t’aider à la trouver mais aller jusqu’à me salir les mains, non. Je tiens à ma liberté.

-  Viens là.

Je m’approche de lui, le cœur battant à toute vitesse. Il m’attrape les cheveux et me tire vers lui.

-  Ecoute moi très bien petite pute, je commande et tu obéis ! Est-ce clair ?

- Oui. Je réponds d’une voix étranglée.

-  C’est bien tu apprends vite. Maintenant, on va faire comme je l’entends.

 

KARIM

Nous sommes à Grand-Bassam depuis dimanche, trois jours maintenant. Safi a l’air épanouie, j’en suis heureux. Je souris en me rappelant le moment où elle a vu la piscine : elle s’est mise à battre les mains comme une petite fille. Bintou lui est d’une grande aide. Je les vois tout le temps en train de papoter comme de vieilles copines. Au moins, elle ne reste pas nostalgique. Il y a aussi sa cousine qui ne cesse de m’appeler pour prendre de ses nouvelles. Je les lui donne volontiers tout en évitant de mentionner le lieu où on se trouve malgré ses insistances. Je ne sais pas pourquoi mais il y a quelque chose chez elle qui me dérange.

J’éteins mon ordinateur et vais dans la cuisine me servir à boire. Safi y est avec Bintou en train de découper des légumes.

Bonjour les filles !

Bonjour. Elles répondent en chœur.

-  Tu vas bien mon fils ?

-  Oui Bintou, ça va. Ça sent bon ici !

-  On est en train de faire une soupe au légume à la viande de mouton et du couscous. Tu vas adorer !

- Miam ! N’oubliez pas de m’en garder une part que je mangerai demain à mon retour.

-  A ton retour ?

-  Oui, je vais sur Abidjan aujourd’hui. J’ai des affaires à régler rapidement à la justice.

- Tu vas à Abidjan ? Safi m’adresse enfin la parole.

- Oui princesse.

Ah j’oubliais de le signifier. Notre relation s’est nettement améliorée. On s’entend bien et je peux dire qu’on flirte un peu.

C’est bien. Dit-elle en évitant mon regard.

Je m’approche d’elle et la prend par l’épaule.

-  T’inquiète pas, je serai rentré très tôt demain.

Je ne m’inquiète pas Karim. Mais la dernière fois que tu m’as laissé toute seule …

Eh ! Regarde-moi.

Elle me regarde et croise les bras.

- Tu es plus surveillée que le président de la république lui-même. Je ne laisserai rien t’arriver.

- Tu exagères ! Elle me sourit et se dégage. Fais bon voyage ! Elle s’éclipse à l’étage.

Je la regarde s’en aller lorsque Bintou m’interpelle.

- Karim ?

Oui Bintou.

- Je t’en prie, ne lui fais pas de mal. Je l’aime comme ma propre fille et je ne te pardonnerai pas.

-  Mais de quoi tu parles ?

- Tu crois que je ne vois pas comment vous vous regardez ? C’est indéniable le fait qu’elle ressent quelque chose pour toi ! Et toi aussi, elle ne t’est pas indifférente. Mais si ce n’est pas pour faire du sérieux, bas les pattes.

-  Ah toi vraiment !

Je ris de bon cœur et la quitte.

A Abidjan, je rencontre le procureur afin de voir dans quelle mesure accélérer l’affaire. Mais à part le témoignage de Safi, on n’a aucune preuve tangible pour arrêter ces hommes. Compliquée cette affaire !

Et, j’ai aussi rencontré un de mes amis qui est agent secret. Il est venu spécialement des Etats Unis à ma demande. J’ai besoin de lui pour l’enquête car ce Mike et son équipe piétinent. Hormis l’enquête, je veux qu’il cherche des informations sur l’entourage de Safi, famille, amis, connaissances. Rien ne sera laissé au hasard. Je veux être sûr que tout est clean autour d’elle.

J’ai fini mes courses aux environs de 22h. J’ai abandonné l’idée de rester pour la nuit à Abidjan car je n’ai pas l’esprit tranquille en sachant Safi là-bas sans moi.

L’horloge affiche minuit quand j’arrive chez moi. Je me rends directement dans la chambre de Safi pour lui faire signe de mon arrivée. Elle ne dort surement pas car elle est en pleine préparation de ses examens de fin d’année. Je tape doucement à sa porte. La lumière est allumée mais elle ne répond pas. Je tape un peu plus fort : aucune réponse.

Je commence à m’inquiéter. Mes mains deviennent moites tout à coup. Je tape en l’appelant : toujours rien. Mon esprit se met à imaginer des scénarios dignes d’un film hollywoodien. J’ouvre la porte ; elle n’est pas verrouillée et entre. La chambre est vide. Je panique. Je prends mon téléphone et lance le numéro d’Ali en me rendant sur la terrasse. Safi, où es-tu ?

J’entends des clapotis d’eau : la piscine. Je m’y rends et je la vois. Elle se retourne lorsqu’elle entend mes pas. Mon Dieu ! Il n’y a pas de vision plus féérique.

L’eau lui arrive au épaule. Ses cheveux mouillés lui caressent délicatement le cou. Derrière elle, la plage est visible avec à l’horizon le clair de lune dont la lumière lui forme un halo. Elle est magnifique.

Je déglutis et dépose mon téléphone dans la chaise longue.

- Bonsoir Maitre, vous êtes rentré plus tôt à ce que je vois. Dit-elle d’une voix langoureuse.

-  Safi, qu’est-ce que tu fais ici ? 

-  Je me baigne. Ça ne se voit pas ?

-  Non mais tu as vu l’heure ? Tu vas attraper froid. S’il te plait sors de l’eau. Dis-je d’une voix dure.

-  Froid ? Elle sourit, retire son haut de maillot et le jette à mes pieds. Maitre, j’ai plutôt chaud.

A quoi joue-t-elle ? Elle veut me rendre fou ? Je m’abaisse pour ôter me chaussures puis enlève mes vêtements pour rester en boxer.

-  Puisque tu ne viens pas, moi je viens te chercher !

Elle me nargue en riant et sors de l’eau de sorte à me laisser voir les pointes de ses seins. Je plonge immédiatement et nage vers elle. Je lui saisis le bras. Nous avons tous les deux pieds.

-  A quoi tu joues princesse ? Demande-je dans un souffle.

Elle me répond, les lèvres collées aux miennes.

-   Je te veux Karim.

Je l’enlace et l’embrasse fougueusement en promenant mes mains sur mon corps. En passant sur ses fesses, je me rends compte qu’elle est … nue ! Elle me montre son minuscule bas de maillot.

C’est plus que je ne peux supporter. Je la soulève, la faisant croiser ses jambes autour de mes hanches. Nous nous embrassons, nous caressons dans des mélodies de gémissements et de soupirs. Je prends la pointe de son sein gauche dans ma bouche. Elle gémit, fait sortir mon pénis de mon boxer et l’envoie à la rencontre de son sexe.

Ah Safi ! Tu me cherches, tu vas me trouver ce soir !


MON AVOCAT, MON PROT...